Les murs intérieurs

Lila
Elle m'a volé ma journée. Encore.
Je me réveille et le soleil est déjà bas dans le ciel. Mon téléphone m'annonce 18h, mais dans ma tête, c'est toujours le matin. Où suis-je allée ? Qu'ai-je fait ?

Je descends dans la cuisine. La tasse de thé vide est sur la table. Je n'ai aucun souvenir de l'avoir préparée.

— Tu peux pas continuer comme ça, dis-je à voix haute.

Un rire sec répond, résonnant dans ma tête.

— Continuer comme quoi ? Je t'aide, Lila. Sans moi, tu serais paralysée.

— Tu voles ma vie, rétorqué-je, la gorge nouée.

Le silence tombe, mais il est lourd. Ce n'est pas fini. Pas encore.

Elle
Toujours la même chanson. Elle se plaint, elle doute, mais sans moi, elle s'écroulerait.

— Je te protège, dis-je calmement.

Elle ne comprend pas. Elle ne voit pas les choses comme moi.

Elle croit que c'est une question de contrôle, mais c'est bien plus que ça. C'est une question de survie.

Lila
— Arrête de te cacher derrière tes excuses, craché-je.

Je parle à l'air, comme une folle. Je sais qu'elle m'entend.

— Protection, vraiment ?! C'est facile à dire quand tu ne vis pas dans le flou, dans le doute !

Une sensation étrange monte en moi, une sorte de pression derrière mes yeux, comme si quelqu'un poussait.

— Tu veux vraiment savoir ? murmure-t-elle dans ma tête.

Et puis, sans prévenir, tout éclate.

Fragment commun
Les souvenirs affluent, mais ils ne sont pas clairs. Des images, des sons, des odeurs. Une lumière crue dans une pièce vide. Des voix graves, distantes.

Une main qui serre trop fort. Une porte verrouillée.

Le cœur bat à tout rompre, comme si le sang voulait exploser hors des veines. L'air manque. Quelque chose crie dans le noir.

Et puis, tout s'arrête.

Elle
Je relâche. Pas trop. Juste assez pour qu'elle sente. Juste assez pour qu'elle comprenne que je suis là parce qu'elle ne peut pas affronter tout ça seule.

Elle ne sait pas encore. Mais elle saura.

Lila
Je tombe à genoux, les mains agrippant le sol froid. Ma respiration est saccadée.

— Qu'est-ce que c'était ? soufflé-je, terrifiée.

Elle ne répond pas.

Je suis seule. Mais pas vraiment.






PS: les mots écrits de cotés son les personnes qui parlent. 

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