De l'autre côté de la porte


Je me tiens dans une pièce sombre, l'air lourd, presque palpable. L'odeur de poussière et de renfermé envahit mes narines, mais ce n'est pas l'odeur qui m'inquiète. C'est ce qui se cache dans l'ombre.

Les murs sont nus, gris et froids. Une fenêtre étroite laisse passer une lumière blafarde, trop faible pour réchauffer l'atmosphère. Mais j'aime ce calme. Le silence. C'est dans le silence que je peux voir.

J'entends des bruits étouffés, des voix lointaines, des éclats de rires nerveux qui se fondent dans l'air. Il y a des choses que je dois faire. Des choix que je dois faire. Mais je n'ai pas peur. Je suis ici pour ça. Je suis ici pour elle.

Lila.

Je me dirige vers une porte en bois, lourde, vieille. J'hésite un instant, mais je sais ce que je dois faire. Je l'ouvre lentement.

Un cri.

Lila hurle, mais c'est à peine audible, comme si le son était étouffé par une chape de béton. Elle est là, à genoux. Ses mains tremblent, serrant le sol comme si elle voulait se raccrocher à la réalité. Ses yeux sont pleins de peur, de confusion.

Je m'avance sans hésiter. Je ne la touche pas, mais je suis là. Je la regarde, en silence.

Elle ne me voit pas, mais elle sait que je suis présente. Cette présence, je la suis toujours. Elle est mienne.

— Lila, soufflé-je.

Elle relève lentement la tête, me scrutant, un éclair de reconnaissance dans son regard. Je sais qu'elle m'entend, qu'elle m'identifie sans vraiment comprendre.

— Qu'est-ce que tu veux de moi ? Sa voix est brisée.

Je ferme les yeux un instant, rassemblant les fragments de tout ce que j'ai fait pour elle. Tout ce que j'ai protégé.

— Je suis là pour te sauver, réponds-je doucement. Pour te garder en vie.

Elle fronce les sourcils, incertaine.

— Sauver ? Mais de quoi ? Pourquoi ? Pourquoi tu fais ça ?

Je m'approche d'elle, me penche légèrement.

— Parce que tu ne peux pas voir tout ce que je vois. Parce que, sans moi, tu tomberais.

Je n'ai pas besoin de dire plus. Je sais que le poids de mes mots commence à la peser. Elle commence à comprendre, même si ça la dévore. Elle commence à accepter ce que je suis.

L'ombre dans la pièce se rapproche, se forme, un écho du passé. Une silhouette vague, floue, qui semble se fondre dans le décor. Elle a cette forme imposante, menaçante, comme une présence invisible qui attend, prête à se manifester.

— Tu n'as pas le choix, Lila, chuchoté-je, la voix vibrante de détermination. Je suis là, et je serai toujours là. Parce qu'ensemble, on survit.

Un bruit sourd. La porte se referme brutalement. Un frisson me traverse. Elle aussi l'a entendu.

— Non ! crie-t-elle. Ne me laisse pas !

Mais c'est déjà trop tard. La porte s'est fermée.




PS: ça doit pas être trop claire... mais en gros des fois c'est un.e alter qui parle et des fois c'est Lila.

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