Je regarde le sapin trop grand qui trône dans le salon, il semble aussi triste que moi, sans ses lumières. Je n'arrive pas à les allumer comme les premiers jours, quand j'espérais qu'elles seraient tel un phare dans la nuit. Je suis si loin de toute cette ambiance de fêtes qui règne dans la ville, dans notre rue... Ma vue se brouille, je frotte mes yeux pour sécher ces prémices de larmes. J'ai envie de le recouvrir d'un drap noir, de masquer ce souvenir trop imposant. Son installation et sa décoration ont été l'occupation de notre dernier week-end ensemble avant ton départ. Je m'éloigne dans un crissement de roues, rejoindre notre chambre. Je devrais peut-être fuir carrément cette maison, mais je ne peux m'y résoudre, j'ai encore besoin de nos souvenirs vu que c'est tout ce qu'il me reste de toi.

Encore une nuit loin de toi, Noël, encore une nuit à attendre ton retour, encore une nuit pour qu'enfin cesse cette torture qu'est ton absence... ou pas. Je suis dans l'incertitude depuis trop longtemps. Tu n'es plus chez nous depuis un moment, loin de tout et de nous, je ne recevrai pas de message de ta part pour me souhaiter bonne nuit, me faire patienter, pas de sourire tendre ni de geste réconfortant. Juste le manque toujours plus fort, malgré le temps qui passe.

Je ferme les yeux et comme tous les soirs depuis ton départ, je pense à toi, à nous. Je cherche les traces de ton parfum sur les draps, mais je ne trouve rien. Adieu cette douce senteur d'agrumes mêlée d'épices que tu traînais derrière toi. Le temps s'est chargé de l'effacer.