7. Terrain vague
/!\ Ce chapitre est assez violent dans sa description /!\
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Au petit matin, alors que le soleil n'avait pas encore dépassé l'horizon, quelques flocons de neige se mirent à tomber. L'endroit était silencieux et il y régnait une atmosphère calme. C'était reposant.
Nayong était allongée là, au milieu du terrain vague, les yeux clos. Les mains sur le ventre, elle se reposait. Les flocons tombaient sur son corps, mais cela ne perturbait pas son sommeil désormais éternel. Sa peau pâle se mariait parfaitement avec la neige qui commençait à blanchir l'endroit. Son visage, couvert d'une vingtaine d'entailles, était presque serein. Ses cheveux bruns étaient joliment attachés en une natte toute simple, ornée d'un magnifique ruban rouge. Ses lèvres blafardes étaient tâchées de son sang, qui laissait un sillon le long de son menton. Sa bouche entrouverte laissait entrapercevoir l'absence de sa langue. Le reste de son corps était lui aussi mutilé, recouvert de marques provoquées par un couteau bien affûté. Ses ongles étaient autrefois ornés d'un rafraîchissant vernis bleu pastel, mais ils étaient aujourd'hui séparés des jolis doigts de la jeune femme. Ses pieds portaient d'autres marques, qui ressemblaient plutôt à des marques de brûlures. Son corps, plat et froid, pâle, avait été vidé de son sang.
C'est ainsi que la police retrouva le corps sans vie et horriblement abîmé de Nayong. Si elle avait été violée ? L'autopsie ne saurait le dire, tant son corps était mutilé. Sans doute. Ce qu'il s'était passé dépassait même ce genre de mot bien trop faible pour décrire son calvaire. Le problème, c'était que Nayong n'était pas la seule. A vrai dire, elle était la troisième jeune femme à subir ce sort. Chaque fois, on retrouvait le corps dans le même état, au milieu d'un terrain vague. Le tueur prenait soin de les coiffer et de les habiller, toujours de la même façon. La police de Séoul surveillait pourtant la ville, mais ils ne parvenaient pas à attrapper le coupable. Tous les jeudi. Il déposait un corps tous les jeudi.
C'était terrifiant, toute cette violence. Comment quelqu'un était-il capable de faire subir ça ? L'autopsie, si elle était limitée, avait quand même démontré que toutes les jeunes femmes étaient vivantes pendant leur supplice. Ce qui les avait tuées, c'était l'hémorragie. Quand elles avaient été vidées de leur sang. Elles avaient vécu tout le reste, elles l'avaient ressenti. La Corée entière était sous le choc. C'était un pays pourtant sûr, un pays qui n'abritait pas de monstres comme celui qui faisait ça. Un profil psychologique avait été établi dans le but de le retrouver. Plutôt petit, une cinquantaine d'années, une enfance malheureuse, dans la pauvreté, un métier dégradant. Un homme qui vivait seul et que les femmes rejetaient. Un homme malheureux, probablement avec une tare physique.
Ils se trompaient. Ils avaient faux sur toute la ligne. Le tueur ... Un jeune homme assez grand, une bonne vingtaine d'années, beau à en mourir. Il ne vivait pas seul, il vivait chez ses parents aimants, entouré de ses petits frères et soeurs. Il était l'héritier d'une multinationale, il avait fait des études dans le développement web et travaillait pour son père. Les femmes ? Il en avait autant qu'il voulait. Mais ce qui l'intéressait, lui, c'était les hommes, de toute manière. Non, la police n'était pas prête de l'attrapper. Et toutes les semaines, il allait pouvoir recommencer, encore et encore, faisant subir ses interminables supplices à des femmes qui avaient la vie devant elles. C'était un monstre que personne n'était capable d'arrêter.
Un monstre ? Non.
Kim Taehyung.
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