Double chapitre aujourd'hui. N'oubliez pas d'aller lire le chapitre 46 aussi. Bonne lecture 💕
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Je n'aurais jamais deviné que Deimos serait celui qui réussirait à m'apaiser. D'un coup, je me sens beaucoup plus rassurée.

-Et toi, tu fais comment sans badge?

-Tu t'inquiètes pour moi? Je suis en congé, tu as oublié?

Deimos policier? Le monde est bien étonnant. A le voir, il paraît être du côté des criminels. Je l'ai mal jugé. A présent, il veille aussi sur moi. Je ne douterais plus jamais de lui.

-Bon, j'ai des trucs à faire. Je vous laisse.

Mais il s'en va déjà. Juste le temps de me lancer un dernier regard. Puis il disparaît, aussi vite qu'il est apparue. Nous laissons, Angel et moi, avec le commissaire. Il a beau avoir été aimable, j'aimerais assez ne pas passer ma soirée ici. Heureusement, Angel met fin à cette entrevue.

-Nous devons aussi y aller.

-Oh oui, je comprends.

Il veut nous raccompagner mais Angel décline gentillement. Il doit sentir qu'il me met encore un peu mal à l'aise. Ou il est pressé de se retrouver seul avec toi. Sa main se pose sur ma taille et ne la quitte pas de tout le trajet. Puis il me tire tout contre son corps. Et je traverse le commissariat, en sentant son souffle chaud caresser ma joue.

Lorsque nous atteignons enfin le parking, il s'arrête un moment et se tourne vers moi, le regard plein de craintes. Il pense que je lui en veux de m'avoir mené ici. Je le rassure avec un baiser et glisse un léger "merci", entre ses lèvres.

Il a toujours fait ce qu'il fallait pour me protéger. Il s'est toujours bien occupé de moi, depuis le premier jour. Je ne me suis jamais senti autant aimé et écouté. Je ne me suis jamais senti autant en sécurité dans les bras d'un homme. Il suffit qu'il me sert fort et tout semble disparaître. Non, enfaite, il suffit qu'il pose ses pupilles intenses sur mon corps.

Angel est mon Ange-Gardien.

-Tu as été sage, ce soir, princesse. Il est l'heure de ta récompense.

Il me caresse les cheveux, de nouveau, comme j'aime qu'il le fasse.

-Tu n'es pas d'accord ?

-Si, Monsieur.

....

S'il y a bien un endroit où je ne pensais jamais me rendre, c'est bien à une soirée BDSM. Pourtant m'y voilà. Après une demi-heure de route sur une autoroute étrangement dégagée, et dix petites minutes de marche, dans un grand jardin bien dégarni.

Évidemment, j'ai eu du mal à marcher, avec mes talons hauts, dans cette terre fraîchement arrosée. À moins que ce ne soit mon appréhension qui m'est fait perdre, à plusieurs reprise, mon équilibre. Mais cela n'a pas semblé déranger Angel. Il a été là, tout le long, pour me tenir et m'empêcher de tomber.

Puis nous sommes arrivés devant cette grande et belle maison, bien décorée pour l'occasion. On aurait dit qu'un bal y avait été organisé. Du moins, c'est ce que j'ai d'abord cru, en passant la porte et envoyant toutes ces personnes masquées. Puis je l'ai vu...tout ce cuir, recouvrant à peine le corps dénudé des serveuses. Et d'un coup je me suis sentie beaucoup moins étrange, nue sous mon manteau de fourrure.

Mais je ne suis pas non plus la plus vêtue de la salle. Certains portent des costumes, d'autres de longues robes noires. J'en conclus que ceux plus habillé sont des dominants. Leurs soumis/soumises sont à leur pieds ou se tiennent sagement à leur côtés. Je comprends beaucoup mieux pourquoi Angel m'a habillé de la sorte. C'était une espèce de "dresscode". Mais ça me fait plaisir de ne pas me retrouver, seule, à poil.

-Prête pour ta visite?

Je réponds d'un hochement de tête, sans savoir ce qui m'attend. Cette soirée est réellement le temple de la perversion et de la dépravation. Je n'ai pas les mots pour décrire cette scène. La tension sexuelle qui règne dans chaque pièce de cette maison est à peine croyable. Et l'odeur du sperme coule autant à flot que le champagne.

Mais il ne faut pas non plus exagérer. Ce n'est pas toujours sexuel. On voit bien qu'ils se concentrent plus sur la pratique des jeux, la maîtrise des instruments et la discipline. Sur une table, suspendus dans une cage, suspendus à des cordes... le corps humide ou froid, battue ou même marqué au fer rouge.

Plus j'avance et plus je m'inquiète pour ce qui m'attend. Et pourtant, tout cela m'excite étrangement. Cela réveille en moi un plaisir que je ne connaissais pas. Certaines choses que je vois me donne bien envie. Et puis il ne faut pas dramatiser. Dans toute cette déferlante se de sang et de douleur, règne quand même une certaine douceur. Certains s'amusent à se chatouiller ou à se masser le corps avec huiles douces. Cela a l'air apaisant.

Mais Angel me laisse à peine le temps de m'émerveiller devant tant de beauté. Il y a des choses à me montrer. Des choses bien pécises.

-Tu peux retirer ton manteau.

Cela sonne comme une sujétion mais est bien un ordre. J'obéis, dévoilant ma poitrine et ma nudité aux personnes présentent dans la salle. Mais je ne rougis pas. Dans tous les cas, personne ne semble s'en soucier. Ici, tout le monde a l'air si occupé, l'esprit ailleurs.

–Bien.

Il récupère une coupe de champagne et me la tend.

–Maintenant détend toi.

Et pour ça, rien de mieux que l'alcool, n'est-ce pas? Donc j'en prends quelques gorgées, pour me calmer comme il le suggère. Mais cela n'empêche pas ma poitrine de palpiter, à chaque goutte dorée qui l'effleure. Je ne suis pas la seule à les remarquer.

Angel sourit, en posant les yeux sur mes seins. Et un inconnu lance un "jolie quatre heure", en passant devant nous. Cela me refroidit d'un coup. Angel semble s'en ficher. Ça l'excite vraiment de voir d'autres hommes me reluquer ainsi? Je croyais qu'il était possessif et voulait me garder rien que pour lui ?

-Tu n'a pas oublié ton mot d'urgence j'espère, princesse?

Oh que non!

-Non, Monsieur.

-Bien.

Il me prend le manteau des mains et l'accroche. Puis il plonge sa main dans sa poche et en sort un morceau de cuir.

-On va jouer à un petit jeu.

C'est une laisse. Elle finit attachée au collier que je porte.

-Pour ne pas te perdre de vue.

Comme si j'allais furtivement m'éclipser pour aller m'amuser et rejoint l'une des orgies...

-Si tu ne te sens pas à l'aise, n'hésite pas à l'utiliser. On rentrera à la maison.

-Pourquoi donc, on vient à peine d'arriver, Monsieur?

Mon audace lui donne un petit sourire.

–Je suis sérieux. Tu n'es pas habitué à ce genre d'endroit donc ne te forces pas.

–Je ne me forcerais pas Monsieur, mais je veux bien essayer.

Il remet quelques mèches rebelles derrière mon oreille et pose un baiser sur mon front.

– C'est ce que j'aime chez toi....En plus de ta petite chatte mouillée.

Cela me fait rougir. Plus je sens sa main se glisser lentement sous culotte, et ses doigts effleurer mon intimité.

–Tu ne peux pas savoir à quel point tu es sexy dans cette tenue princesse. À quel point tu me donnes envie de lécher chaque centimètre de peau de déesse.

Il retire ses doigts et les lèche sensuellement, à m'en donner des frissons. J'aime quand il me goûte.

–Vous allez me baiser, Monsieur?

-Pas tout de suite. D'abord, on va s'amuser un peu.

Il me traine par la laisse, qu'il tient fermement du bout des doigts. Et certaines fois, quand il considère que je n'avance pas assez vite, il n'hésite pas à tirer légèrement plus fort. Nous nous faufilons entre les corps déchaînés sur la piste de danse et rejoignons une espèce de bar.

Enfin je suppose que c'en est un. Je vois bien les verres à cocktails défilé mais,étrangement, celui-là n'a pas de mur rempli de bouteilles d'alcool. Il y a plutôt des espèces de paquets colorés qui le surplombent. Ils portent tous de très beaux nœud papillon. Ils me rappellent ceux qu'Angel aime faire sur les cadeaux qu'il m'offre. Et d'un coup, cela titille ma curiosité.

Ce serait si tentant d'en attraper un, rien qu'en tendant le bras, et de l'ouvrir. Qu'est-ce qui peut bien s'y cacher ?

Mais mes pensées sont coupées nettes par l'arrivée impromptue de la barman. Un visage blanche aux joues légèrement potelé que je reconnais bien. Mia!

-Bonsoir, qu'est-ce que je vous sert ?

Elle ne me reconnaît pas de suite, plus focalisé sur Angel. Puis, son regard divague sur moi et ses pupilles s'écarquillaient de surprises. Et je me fige. La honte me submerge et m'empêche presque de respirer. Tomber sur l'une de mes amies dans ce genre d'endroit ? C'est...la merde! Et le pire c'est que, même si je le voulais, je ne pourrais pas prononcer le moindre mot. Angel a été claire : "ne parle à personne sans mon autorisation".

L'envie de ne pas lui désobéir est beaucoup plus grande et plus importante que celle de fournir des explications à une fille, que je ne connaissais pas deux semaines auparavant.

Mais étrangement, elle réagit d'une manière à laquelle je ne m'attendais pas. Et son visage s'illumine.

–Enfin quelqu'un que je connais!

Elle contourne carrément le bar et me saute dans les bras. Je ne sais pas comment réagir et lance un regard à Angel, tout aussi perdu que moi.

-Je ne vais plus me sentir seule ici.

Prêtes pour la suite?