Chapitre 12: Angel
Deimos fonce comme si la route était vide. J'aime ça chez lui: il n'a aucune limite quand il s'agit de moi. Il m'a vu,comme personne, galérer ses six derniers mois et je reprends enfin des couleurs,grâce à lui. Il m'a aidé à la trouver. Je ne l'oublierais pas. Maintenant j'ai besoin de lui pour la reconquérir. J'ai besoin qu'il fonce sur cette route et il le fait. J'ai besoin de l'emmener dans cette maison,avant qu'elle ne me file entre les doigts,de nouveau.
-Bordel, bougez-vous !!!
-Du calme,Deim'
J'ai droit à un énième regard noir.
-Ne me dis pas de me calmer...
Il prononce chaque mot,les dents bien serrées,comme le psychopathe qu'il est. Je me demande encore qui a été assez fou pour lui donner un diplôme de psychiatre...
-Bouge ton cul pépé! C'est pas le club de bridge ici!!!!
...Le seul qui ai besoin d'être soigné...
-Arrête de défiler sur la route! On n'est pas à la Fashion Week, Kate Moss!
...c'est bien lui!
Heureusement, la torture cesse vite. Le portail noir de la villa apparaît comme une délivrance. J'aime mon meilleur ami...beaucoup même. Mais je ne me sens pas en sécurité avec lui. Aussi,la délicatesse n'est pas vraiment son domaine.
-Descend, prend ta princesse et dégage. J'ai des courses à faire.
-Dans la voiture de ma mère.
-T'es sourd?!
Il fonce et entre dans la propriété. Mais il ne freine que très près du mur que,évidemment, nous manquons de percuter.
-Malade!
Il sourit.
-Bye bye Bambino...
Il me fait « au revoir » de la main et je décide de sortir.
-Ne fais pas cette tête. Au moins je ne serais pas dans tes pattes quand tu prendras « princesse » sur le canapé.
-Tu le dis comme si c'était le surnom d'un chien!
Un moment de réflexion.
-Elle a bien un collier non?
Je lui lancerais bien l'un de mes mocassins en pleine figure. Mais il ne le mérite pas. Je vais plutôt rester calme et récupérer Jess.
-Je n'ai pas ton temps,Deim'
-Oui...oui...
J'ouvre la portière et la trouve à moitié éveillée. Surtout elle a l'air bien amusée par la situation. Elle commence à cerner notre relation bien « spéciale ».
-Dépêche, j'ai une couse à faire!
-Deux secondes...
Je tente de la soulever mais elle m'arrête.
-Ça va...je peux marcher.
-Ça ne veut pas dire que tu devrais,Jess...
Elle sourit tristement.
-Je sais. Mais qui va porter Jena?
Je la laisserait bien avec Deimos. Mais soyons clément. Et puis, Jess sera bien trop distraite à s'inquiéter pour elle.
-Je vais la porter. Toi, attrape mon bras!
Je veux juste rentrer à l'intérieur et la savoir au chaud. Je suis prêt à tout. Heureusement ,elle est bien trop épuisée pour discuter mes ordres. Ça change! Et nous avançons ainsi,lentement, vers la porte d'entrée. Je marche à son rythme pour éviter qu'elle force trop. Je sais qu'elle a encore très mal, même si elle le cache au mieux. Débarrassons nous de Jena-catastrophe . Puis je vérifierais,moi-même, qu'elle va bien.
-Bonne arrivée,Monsieur!
-Bonsoir Alfredo!
Mamma ne rigolait pas en disant qu'elle avait tout préparée. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle déplace le pauvre Alfredo d'un pays à l'autre. Surtout,ça ne m'arrange pas!
-Vous pouvez prendre votre soirée. Je m'occupe du reste.
-Monsieur?! Vous êtes sûr ?
-Faites ce que je dis!
-Bien.
Je n'attendais pas sa réponse et commence déjà à monter l'escalier. Puis une idée me vient.
-On va prendre l'ascenseur,je préviens.
Puis je mène Jess et son insupportable sœur dans la cabine en verre. J'avais envie de m'y retrouver seul avec elle. Mais on fera avec...Le plus important c'est d'être bloquée avec elle dans cet espace étroit.
-Il fonctionne ce truc?
Je prétexte galérer avec les boutons et fait arrêter l'ascenseur dès le premier étage.
-Oh...c'est normal ça? elle panique.
Oui,princesse. C'est tout à fait normal...
-Pourquoi tu demandes?
Elle lève le regard.
-Tu n'aimes pas être coincé avec moi?
Je peux sentir les palpitations de son cœur s'accélérer quand je me penche vers elle. Je m'arrête à quelques centimètres de ses lèvres et,d'un coup, même porter Jena devient bien plus plaisant. Jess vient enfin de comprendre qu'elle est coincé,seule,avec moi,dans cette grande maison. Elle entrouve les lèvres mais rien n'en sort. J'esquisse un léger sourire et appuis,de nouveau, sur le bouton. J'ai eu la confirmation dont j'avais besoin. Pas besoin de la torturer plus longtemps. L'ascenseur repart enfin. Je peux l'entendre souffler de soulagement.
Souffle tant que tu le peux encore,princesse. Ça sera bien plus compliqué avec mes doigts glissés sous cette belle culotte...
-Enfin!
Elle sort avec une telle fureur quand les portes de l'ascenseur s'ouvrent enfin. Comme s'il avait pris feu. Mais je sais que ce feu brûlant qu'elle sent se trouve bien...plus bas.
-Reste-là. Je reviens! je sors en tenant Jena.
-Ok...
Je passe le long couloir et ouvre la première porte que j'aperçois. Puis je lance presque Jena sur le lit. Évidemment ça la réveille.
-Hey!
-Tu as intérêt à dormir!
-Quoi? Non! Jess...où elle est?
-Jess?!
Je lance un rapide regard vers la porte pour vérifier qu'elle ne nous écoute pas. Puis je le repose sur elle.
-Jess est occupée. Elle n'a pas le temps de s'occuper de toi.
Son regard méprisant ne pouvait pas me faire moins d'effet.
-Appelle-là! Je ne veux pas rester seule ici. Vous m'avez presque kidnappée, toi et ta famille de tarés!
-Oh...
Ça explique beaucoup de choses. Mais je n'ai pas le temps de juger les agissements de ma mère ou de Deimos pour le moment. Alors je passe à autre chose et me mets à caresser ses cheveux.
-Dors,Jena...
Puis je fais demi tour et me dirige vers la porte. Je ne m'arrête qu'une minute pour lui donner une dernière information.
-Oh et...je compte bien baiser ta sœur ce soir. Alors,si jamais tu entends un bruit...pas la peine de descendre. C'est sûrement moi qui la prend sur le buffet!
Je referme délicatement la porte et lui offre mon plus large sourire.
-Fais de beaux rêves!
Pétasse!
J'en ai penser chaque mot. Je me suis retenu pendant si longtemps de la sentir,de la toucher, de la gouter. Surtout qu'elle autre moyen nous connaissons pour nous réconcilier? Il n'y a que son corps sur le mien qui me permet de me sentir en vie. Je l'ai toujours su. Et je n'en doute pas,en la rejoignant dans le couloir.
-On redescend?
Elle m'attends bien sagement devant l'ascenseur. Comme le petit ange qu'elle à toujours été. Ses yeux toujours aussi rempli de joie quand elle est près de moi. Et ce beau visage que j'aime caresser d'une paume de main. Ses belles lèvres...que j'aime entrouvertes autour de ma queue. Tout m'excite chez elle. Il suffit que je pose mon regard sur n'importe quel partie de ce corps...pour le vouloir en entier.
-Tu es si belle,princesse...
Ma main quitte son visage. Je passe un doigt sur ses lèvres et elle les entrouvre. Puis elle jette ses grand yeux bruns dans mes pupilles tourmentées.
-Tu trouves? Tu me trouves toujours belle?
Comment elle peut en douter?
-Même avec les cheveux courts?
Elle me distrait et je sens sa main se poser sur la mienne. Puis elle la mène à son cou et je l'agrippe,par réflexe.
-Vous avez toujours autant envie de moi,Monsieur?
Je la plaque contre la porte en verre et m'approche, son cou toujours en main. Puis je me mets à serrer...
-Vous voulez me prendre ici?
...légèrement de plus en plus fort.
-Tu aimerais? Demande gentillement...
Mes lèvres se posent naturellement sur les siennes et elle se laisse faire. Je le prends pour un « oui ». Apparemment,je ne suis pas le seul excité ce soir. Le moment que l'ascenseur choisi pour s'ouvrir et nous projeter contre le mur opposé. Mais je ne perd pas le nord et atterri tout contre elle.
-Tu n'as pas été très sage,princesse. Tu penses mériter cette récompense?
Une partie de moi veut la punir. Et l'autre veut juste qu'elle me sente en elle. Elle prend la décision pour moi,en m'éloignant violemment. L'expression de son visage change en un claquement de doigt. Au point où je ne comprends pas ce revirement de situation.
-Je vois que tu n'as pas changé,pervers!
Pourquoi tant de rage?!
-Tu...tu...
Je vois bien que quelque chose lui pèse sur le coeur. Mais je ne peux pas le deviner si elle ne m'en parle pas.
-Princesse...
-Non! elle m'arrête. Je t'ai déjà demandé de ne pas m'appeler comme ça!
-Ok...
Ça ne servirait à rien de plus l'énerver. Si c'est possible de l'être... Je vois ses yeux se remplir de larmes d'un coup et ça me fend le coeur.
-Bordel parle-moi,Jess! Qu'est-ce qu'il y a?
-Qu'est-ce qu'il y a?! Je pensais que tu étais différent,Angel!
Elle crie si fort que l'ascenseur bouge seul. Puis elle me lance un truc à la figure que je réceptionne.
-Je t'ai dis des choses...que je n'ai jamais dis à personne. J'ai pleuré dans tes bras. Je t'ai fais confiance.
J'ouvre avec appréhension le bout de papier dans ma main. C'est un chèque!
-Je t'ai dis...à quel point je détestais ma mère et comment elle ne m'avait pas protéger après mon viol! Tu m'as fais comprendre que j'avais le droit d'être défendu et écouter...pour...faire pareille : profiter de moi et payer un putain de chèque!
Un quoi!?
Je suspecte quelqu'un mais je ne dis rien...🥲🖤
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