Tome 3 : Chapitre 40
Point de Vue de Roxanne Williams
Je restais immobile près des flammes dansantes, la chaleur du feu illuminant les murs de pierre de la chambre autant du côté de la cheminée que l'étagère dans laquelle brûlait quelques petites bûches. Je me trouvais actuellement dans la même chambre où j'avais séjournée avec Alec vivant notre amour avec passion lors de mon retour à la vie en tant que Vampire. L'éclat doré se reflétait sur mon visage alors que je gardais les yeux fermés, me concentrant intensément sur Aro.
Je tentais de localiser sa présence dans le château, scrutant par-delà les limites de l'espace physique. Finalement, je le trouvai dans la bibliothèque, plongé dans un de ses innombrables ouvrages. Prenant une grande inspiration, je projetai dans son esprit une vision claire de l'endroit où je me trouvais, une invitation silencieuse mais explicite.
À travers ce lien mental fugace, je perçus sa réaction : un léger sursaut de surprise alors qu'il levait les yeux de son livre, fronçant légèrement les sourcils. Une curiosité palpable envahit son expression tandis qu'il observait la vision que je lui envoyais, se demandant sans doute pourquoi je l'appelais ainsi.
Quelques minutes plus tard, j'entendis le léger grincement des portes s'ouvrir. Je restai dos à lui, toujours face au feu, mais je sentis sa présence immédiatement, puissante et inquisitrice.
« Roxanne, » dit-il doucement, sa voix résonnant dans la pièce. « Quelle surprise... Je dois avouer que je ne m'attendais pas à recevoir un tel appel.
Je me tournai lentement vers lui, un léger sourire sur les lèvres.
« Je savais que vous viendriez, » répondis je calmement, mon regard ancré dans le sien.
Aro avança de quelques pas, observant les lieux autour de lui avec une attention minutieuse. Il s'arrêta à une distance respectable, les mains croisées devant lui, son expression à la fois intriguée et attentive.
« Vous êtes une énigme, ma chère Roxanne, » dit-il, son ton empreint d'une certaine admiration. « Il est rare qu'on parvienne à m'intriguer à ce point. Alors, dites moi... pourquoi m'avoir convoqué ici, en ce lieu si... intime ? »
Je le regardai un moment, pesant mes mots.
« Je voulais parler en toute confidentialité, loin des regards indiscrets, » dis-je. « Il y a des choses que je dois partager, des pensées que je ne peux exprimer qu'à vous. »
Il inclina légèrement la tête, son sourire s'étirant davantage.
« Je vous écoute, » dit-il, prenant place sur un fauteuil près du feu. « Et sachez que je suis honoré que vous me choisissiez pour une telle confidence. »
Je pris une profonde inspiration tout en le fixant, le feu crépitant entre nous. Je ne suis pas sûre s'il restera honoré bien longtemps.
« Vous et moi, » commençai je, « nous avons toujours eu une relation... particulière. Vous avez vu en moi une arme, une force que vous pouviez utiliser pour asseoir votre empire. Mais depuis que j'ai changé, tout cela a évolué. Je ne suis plus la Roxanne que vous connaissiez. Et pourtant, je sens que vous essayez encore de comprendre ce que je suis devenue, et ce que cela signifie pour vous. »
Aro resta silencieux, son regard pénétrant fixé sur moi, m'encourageant à poursuivre.
« Je ne cherche pas à détruire ce que vous avez construit, » dis-je, le regard sincère. « Mais je ne me plierai pas non plus aux chaînes de l'obéissance aveugle. Je ne veux ni conflit, ni domination. Ce que je veux, c'est la liberté et la paix pour ceux que j'aime, pour ceux que je protège. »
Aro croisa ses doigts devant lui, réfléchissant à mes paroles avec une intensité presque palpable. Lorsqu'il reprit la parole, son ton était calme mais chargé d'une certaine fermeté.
« Je vous entends, Roxanne, » dit-il, ses yeux plongés dans les miens. « Mais je ne peux me permettre de vous laisser entièrement libre de vos choix. Vous vous devez de demeurer une membre respectable de ce clan. Nous vous avons offert un foyer, une famille. Nous vous avons sauvés quand vous étiez sur le point de mourir. Il est maintenant de votre responsabilité de prouver que ce clan vous importe réellement en répondant à ses besoins. »
Je fronçai les sourcils, sentant un poids dans ses mots alors qu'il évitait de mentionner qu'il parlait de ses besoins à lui.
« Vous savez très bien que ce qui m'importe ici, c'est Alec et sa sécurité, » répliquai-je fermement.
Aro leva un doigt, comme pour interrompre mes pensées, son regard devenant plus perçant.
« Et c'est précisément là où réside mon inquiétude, » dit-il doucement mais avec une gravité inquiétante. « Je vois en vous une menace, Roxanne. Une menace qui pourrait m'enlever Alec. »
Je le fixai, mes yeux brillant d'une lueur de défi face à l'accusation. Son énergie s'épaissit autour de lui, devenant presque nocive, suffocante. Mais je ne cillai pas.
Un sourire sarcastique étira mes lèvres, et je répliquai froidement :
« C'est drôle, Aro. On dirait que vous croyez que cela va se passer comme avec Didyme, qui voulait vous enlever Marcus. »
La pièce sembla se figer à mes mots. Le visage d'Aro, habituellement si expressif, devint un masque figé. Ses yeux s'écarquillèrent un instant, trahissant une émotion qu'il maîtrisait habituellement à la perfection : le choc.
Le silence devint lourd, oppressant, seulement brisé par le crépitement du feu dans l'âtre.
« Choisissez vos mots avec précaution, Roxanne, » dit-il finalement, sa voix basse, presque un murmure menaçant.
Mais je n'avais pas peur. Je plongeai mon regard dans le sien, immobile, sachant que j'avais touché une corde sensible.
« Vous n'avez pas besoin de me craindre, Aro, » dis-je calmement mais avec une autorité indéniable. « Contrairement à ce que vous pensez, je ne suis pas ici pour vous voler Alec, ni pour détruire ce que vous avez construit. Mais si vous persistez à vouloir me contrôler, vous risquez de perdre bien plus que ce que vous imaginez. »
Aro resta silencieux, son regard toujours figé sur moi. Je savais que mes paroles résonnaient profondément en lui, provoquant un tourbillon de pensées.
Enfin, il se redressa légèrement, ses traits se radoucissant, mais son regard restait prudent.
« Vous êtes plus perspicace que je ne l'avais imaginé, » dit-il doucement, presque dans un murmure. « Peut-être trop. »
Je ne répondis pas, me contentant de rester droite, déterminée à ne pas reculer.
Je gardais mon regard fermement ancré dans celui d'Aro, mon ton devenant aussi tranchant que le cristal.
« J'arrive à percevoir vos intentions, Aro, » dis-je calmement mais avec une gravité indéniable. « Je vous propose de simplement me faire confiance. De lâcher prise sur ce contrôle que vous désirez tant et de jouer franc-jeu avec moi. Ma nouvelle condition m'a dotée de capacités que vous ne pouvez même pas commencer à comprendre. Ces murs que vous avez érigés pour maintenir votre confidentialité ? Ils n'ont plus aucune utilité contre moi. Je peux, à tout moment, me connecter aux êtres autour de moi et tout savoir d'eux. Rien ne peut m'être caché, pas même vos actions, vos paroles, vos pensées et votre aura. »
Aro resta immobile, mais je percevais la tension dans son corps, comme une corde sur le point de se briser.
« Et ce que je ressens venant de vous, » continuai je, mon regard perçant chaque couche de son masque, « ce n'est que de la haine. Une haine nourrie par votre frustration de ne pas pouvoir contrôler mes actions, mes paroles, ni même mes pensées. Vous avez déjà envisagé, n'est-ce pas, de négocier la sécurité de ma famille en échange de mon allégeance totale à vous. Une sécurité que vous même seriez prêts à détruire pour quiconque voudrait porter préjudice à vos envies. »
À ces mots, Aro écarquilla légèrement les yeux, une lueur de colère passant brièvement dans son regard. Mais il reprit rapidement contenance, son visage redevenant impassible. Pourtant, l'énergie autour de lui était devenue encore plus lourde, presque suffocante, chargée d'une haine palpable. Je pouvais sentir que du haut de ses millénaires, il était offensé de se faire dévoiler la face par une jeune femme d'une vingtaine d'années.
« Cela m'a pris des millénaires à bâtir ce que vous voyez devant vous, » dit-il finalement, sa voix grave et vibrante d'émotion. « Bâtir ce clan, ces lois, et tout ce qui en découle. Et vous du haut de vos quelques années de vie... en un simple claquement de doigt, vous pourriez tout détruire. Alors dites moi, Roxanne : qu'est-ce qui me prouve que je peux vous faire confiance ? Qu'est-ce qui me prouve que vous n'êtes pas ici pour annihiler tout ce que j'ai construit ? »
Je le fixai dans les yeux, le feu de la conviction brûlant dans les miens alors qu'au fil des secondes ma vision de lui se confirmait.
« Parce que je ne suis pas comme vous, » répondis-je d'une voix claire. « Je ne détruis pas tout ce qui se met en travers de mon chemin. Je cherche des solutions pacifiques, humaines, là où vous n'avez vu que des obstacles à éliminer. Avec le temps, Aro, votre humanité s'est éteinte. Mais moi, je refuse de devenir comme vous. Vous avez peur de moi non parce que je suis une menace pour votre empire, mais parce que je représente ce que vous ne voulez pas affronter : un reflet de vous-même et de vos actions. Vous avez peur de vous, Aro. Et je ne plaisante pas quand je dis que je sais tout de vous. »
Aro resta silencieux, mais son visage se durcit, et il se redressa lentement debout, ses mains croisées devant lui.
« Ne me parlez pas ainsi, Roxanne, » grogna-t-il, sa voix chargée d'une menace à peine voilée.
Je haussai un sourcil, un sourire froid se dessinant sur mes lèvres.
« D'accord, je vais m'exprimer autrement, puisque visiblement, il faut mettre les choses sur la table pour attirer votre attention. » Je m'avançai légèrement, le défi dans ma posture. « Vous allez me donner votre parole, ici et maintenant, que vous ne ferez de mal à aucune personne que j'aime : ni Alec, ni les Cullen, ni les membres de ce clan que j'apprécie, ni ma famille humaine, mes amis, et même mon chat. Personne. Sinon, Aro, je vous jure que vous le regretterez. »
Un sourire s'étira sur ses lèvres, un mélange d'amusement et de mépris. « Vous savez, Roxanne, je vois une certaine ressemblance entre nous deux. »
Je laissai échapper un rire froid.
« Non, Aro, il n'y a aucune ressemblance. Vous jouez dans la mesquinerie, le mensonge, la trahison. Moi, je choisis la paix et l'honnêteté. » Je fis une pause, plongeant mon regard dans le sien, puis ajoutai d'un ton glacial : « Et vous n'aimeriez sûrement pas que je révèle à ce clan la vérité que vous cachez depuis si longtemps : que vous avez tué votre propre sœur Didyme pour votre bénéfice personnel, n'est-ce pas ? »
Aro se figea, ses traits devenant aussi rigides que de la pierre. Ses yeux se plissèrent, une lueur de colère purement animale brillant dans son regard. Un grondement sourd monta de sa poitrine, brisant le silence tendu.
Le feu derrière moi crépita plus intensément, comme si la tension entre nous influençait les éléments eux-mêmes qui étaient à l'écoute de mon être. Je ne détournais pas les yeux, refusant de céder à son intimidation. Je levais la main et il fonçait droit dans le mur complètement figé sous mon emprise.
« Ne sous-estimez pas mes capacités, Aro, » dis-je calmement en avançant vers lui, mais chaque mot était chargé d'une force implacable. « Vous avez peut-être effacé Didyme de l'histoire, mais moi, je suis là. Et je ne disparaîtrai pas si facilement. »
Aro resta silencieux, son regard sombre me transperçant, mais je pouvais voir qu'il mesurait mes paroles, cherchant une réponse dans le tumulte de ses pensées. Je m'avançais face à lui.
« Alors maintenant, je vous le demande gentiment, sinon je vous influencerait à mon tour tel vous avez procédé pendant des siècles avec les gens qui vous entourent. Vous allez me donner votre parole, ici et maintenant, que vous ne ferez de mal à aucune personne que j'aime. Sinon, Aro, je vous jure que vous le regretterez. »
Il me fixait sans rien dire et avec la force des éléments je le forçais à tomber du mur et tomber sur ses genoux. Il tenta de se relever mais je le força à rester à genou. Je pris mon doigt et je le posais à la base de son menton alors que je relevais son regard vers moi. La seconde suivante il lâche un cri rauque de douleur alors que d'un simple regard, je lui fis ressentir pire que l'effet du don de Jane.
Son être tout entier se courba sous le poids de la douleur que je faisais naître en lui, chaque fibre de son corps se tordant, chaque muscle se crispant sous l'intensité de la souffrance que je lui infligeais. Mes pouvoirs décuplaient la douleur, la rendant mille fois plus insupportable comme si celui-ci se retrouvait à nouveau dans un corps humain, à tel point qu'elle semblait émaner de chaque cellule transformé en pierre par l'immortalité, de chaque veine glacée, comme si son corps tout entier se rebellait contre lui-même.
La brûlure de sa transformation en vampire se propulsa à travers lui avec une violence inouïe, comme si la chair et l'âme étaient déchirées simultanément par une force inhumaine. Cette douleur primordiale, née de l'instant même de sa naissance vampirique, s'intensifia à un point inimaginable, comme si les siècles d'existence entrelacés dans ses souvenirs n'étaient rien face à l'agonie qu'il vivait à cet instant précis. Le cri qui sortait de sa bouche aurait pu paraître effrayant pour certains mais il s'agissait du reflet de toutes les personnes qu'il avait fait souffrir par le passé incluant sa propre sœur.
L'intensité de la souffrance creusait chaque coin de son être, fracturant sa conscience et son esprit, chaque pensée noyée dans une mer d'agonie pure. Je l'amenais à revivre toutes les douleurs qu'il avait vécues au cours de sa vie, humaines et vampiriques, redoublées, amplifiées, comme si chaque souffrance qu'il avait un jour ressentie revenait le frapper avec la force d'un cataclysme. Je le forçais à revoir les milliers de personnes qui avaient souffert par sa faute alors que les flammes brûlant sa sœur réapparaissaient devant son regard le laissant à la merci des cris et échos de douleurs de ceux qui avaient été ses victimes.
La douleur traversait ses entrailles, déchirait sa peau, brûlait son esprit, et il ne pouvait plus rien faire d'autre que de se soumettre à ma volonté. Il était pris dans un tourbillon sans fin, un abîme de souffrance infinie, et dans cet état de désespoir absolu, il était complètement à ma merci, un être brisé, n'ayant plus de volonté propre, n'aspirant qu'à ce que cette souffrance cesse, mais il savait que j'avais le pouvoir de la prolonger éternellement. Aro me fixa, une longue hésitation dans son regard et je ressentis pour la première fois un abandon de sa part alors que celui-ci réalisa qu'il avait atteint la ligne de non-retour.
« Je vais devenir une meilleure personne. » Grogna-t-il. « Arrêtez, je vous en prie. »
Je le fixais d'un sourire narquois.
« C'est bien, on apprend vite. Gentil Aro. »
Je levais la main et il tombait par en arrière et s'écrasa dans la mur. Il me fixa en restant au sol sans rien dire alors qu'il prenait une profonde inspiration inutile mais qui semblait le rassurer alors qu'il ne ressentait plus la moindre douleur.
« Il n'est jamais trop tard pour changer. » Lui mentionnais-je, « Il suffit de faire un petit effort chaque jour et je vous aurais à l'œil. Votre secret en restera un si vous cessez de vous mettre en travers de mon chemin. Respectez mes demandes et votre secret en restera un. »
Après avoir vu Aro se figer sous le poids de mes mots, je choisis de ne pas enfoncer le couteau davantage. Au lieu de cela, je reculais légèrement, laissant mes paroles flotter dans l'air lourd. Face à ce long silence, je le brisa :
« La vérité, Aro, c'est que je ne veux pas détruire ce que vous avez bâti. Mais je ne resterai pas silencieuse si vous menacez ceux que j'aime. À vous de voir si vous préférez une alliée ou une ennemie. »
Je le fixais encore un instant avant de me tourner pour partir. Mais avant que je ne franchisse la porte, je sentis son énergie changer. Une voix basse, effrayée, presque inaudible, murmura :
« Roxanne... et si je vous donnais ma parole ? »
je m'arrête, ma main suspendue à quelques centimètres de la poignée de la porte. Ses mots résonnaient dans l'air, dépouillés de leur arrogance habituelle, laissant transparaître quelque chose de plus rare chez lui : une peur profonde et une sincérité presque troublante. Une énergie que je n'avais jamais perçue chez lui.
Je me retourne lentement, croisant son regard. Cette fois, il n'y a ni menace ni calcul évident. Juste une lueur vacillante, celle d'un homme acculé qui tente de préserver ce qu'il a passé des millénaires à bâtir.
« Votre parole ? Est-ce que cela a réellement de la valeur ? » dis-je doucement, sceptique. « Continuez. »
Il se relève et s'avance de quelques pas, mais son aura, habituellement imposante, semble vaciller. « Oui, ma parole. Je m'engage à respecter ceux qui vous sont chers et à ne pas intervenir dans vos affaires... tant que vous ne compromettez pas ce que nous avons construit ici. »
« Et si je refuse votre condition ? »
Je le fixe, laissant le silence s'étirer volontairement alors qu'il n'a aucune réponse à me donner. Un sourire triste étire mes lèvres. Pas de moquerie, juste une résignation de sa part teintée de déception alors qu'il sait que ce n'est plus lui qui a le contrôle.
« Toujours des conditions de votre part, toujours une tentative de contrôle. Vous ne pouvez pas simplement lâcher prise, n'est-ce pas, Aro ? Vous avez peur de perdre ce que vous avez bâti. »
Il ne nie pas, ses mains croisées devant lui trahissant une tension palpable.
« Ce château, ces lois, ce clan... tout cela m'a pris des millénaires à construire. Vous êtes une variable que je ne peux ignorer, une puissance que je ne peux pas comprendre ni contrôler. Si je vous laisse libre, qu'est-ce qui m'assure que vous ne détruirez pas tout cela ? Je ne veux pas perdre tout cela. »
Je m'approche lentement, réduisant la distance entre nous.
« Ce qui vous l'assure ? Rien. Mais si je voulais tout détruire, pensez-vous vraiment que je serais encore ici à discuter avec vous ? Un claquement de doigt et c'en serait fini de vous et votre empire. »
Il reste silencieux, mais je vois la peur s'intensifier dans son regard. Ce n'est pas seulement une peur de moi, mais aussi une peur de l'inconnu, de ce qu'il ne peut ni prévoir ni influencer.
« Aro, » dis-je calmement, « je ne suis pas comme vous. Je ne cherche pas à asservir, ni à manipuler. Je veux seulement vivre, aimer, et protéger ceux qui me sont chers comme je vous le répète. Mais si vous continuez à me percevoir comme une menace, alors peut-être que c'est vous le problème, pas moi. Vous avez le plein pouvoir de faire de moi votre alliée ou votre ennemi, cela ne tient que de votre attitude envers moi. »
Son visage se ferme légèrement, mais je perçois une lueur de réflexion dans ses yeux.
« Vous me demandez de vous faire confiance, » murmure-t-il. « Mais comment puis-je le faire alors que je vois en vous une puissance capable de m'enlever tout ce que j'ai créé ? Vous venez de me montrer ce dont vous êtes capable. »
Je hausse un sourcil, le fixant intensément.
« Parce que contrairement à vous, je ne détruis pas aveuglément ce qui me fait peur. Je trouve des solutions pacifiques. Mais vous... vous avez si peur de perdre le contrôle que vous êtes prêt à tout pour préserver votre pouvoir, même à trahir votre propre humanité. Pour ma part, j'ai gagnée ce pouvoir en étant honnête, humble et en travaillant chaque jour pour devenir une meilleure personne, tout le contraire de vous. J'ai fais le choix de ne plus tuer aucun humain et j'ai tenue cette promesse. Vous souhaitez que les gens vous donnent leur parole mais êtes-vous en mesure de votre côté de respecter vos engagements ? »
Il recule légèrement, comme si mes paroles avaient frappé juste.
« Alors donnez moi une raison de vous croire, Roxanne. Vous verrez que je peux tenir mes engagements si j'ai une raison d'y croire. »
Je reste immobile, le défiant du regard.
« Ma raison, c'est Alec. Tant que vous ne le menacez pas, ni lui, ni ceux que j'aime, je n'ai aucune raison de vous nuire. Mais si vous touchez à un seul cheveu de ceux qui me sont chers... » Je laisse mes mots en suspens, le laissant imaginer le reste.
Le silence qui suit est lourd, presque suffocant. Enfin, Aro se redresse, son regard se durcissant à nouveau, mais une ombre de respect brille dans ses yeux.
« Je vous donne ma parole de ne pas menacer ni faire de mal à ceux qui vous sont chers. » Je hoche la tête et me détourne pour partir alors qu'il a enfin compris de ne pas mettre de contrepartie. Mais avant que je n'atteigne la porte, il murmure à nouveau. « Roxanne... Vous êtes un si grand mystère... »
Je ne réponds pas, mais en tournant le dos à Aro, je sens une tension persistante, comme un équilibre précaire prêt à basculer à tout moment.
La seconde suivante, je me téléportais dans le jardin. Je lâcha un profond soupir alors que je venais de prendre le dessus sur Aro Volturi. Une fierté s'emparait de moi alors qu'à présent tout allait changer.
Point de vue d'Alec Volturi
La transformation de Roxanne ne remontait qu'à quelques mois. Pourtant, elle avait déjà bouleversé les équilibres les plus fragiles que je croyais immuables. Sa présence, son indépendance et sa force me fascinaient tout autant qu'elles m'effrayaient pour mon clan. Je déambulais dans les couloirs du château, le silence pesant autour de moi, alors qu'une sensation d'inquiétude m'envahissait. Elle n'était ni dans sa chambre, ni dans les lieux habituels qu'elle aimait fréquenter.
Je suivais ce lien invisible, un écho dans mon esprit qui murmurait son nom. Mes pas me menèrent à la cour extérieure. Sous la lumière froide de la lune, je la vis, immobile près du banc de pierre. Ses bras étaient croisés, son regard plongé dans la neige scintillante, comme si elle y trouvait des réponses.
« Roxanne... » appelai-je doucement, ma voix trahissant l'inquiétude qui pesait sur mon cœur.
Elle sursauta, ses épaules se contractant légèrement sous le poids invisible de ses pensées. Lentement, elle tourna la tête vers moi. Nos regards se croisèrent, et je fus immédiatement happé par la profondeur de ses yeux : un mélange complexe de douleur, de colère retenue et d'une résilience presque indomptable.
« Alec... » murmura-t-elle, un faible sourire effleurant ses lèvres, mais sans atteindre la lumière habituelle de son regard.
En un souffle, je fus à ses côtés. Ma main trouva son bras, un geste à la fois protecteur et apaisant.
« Tu es là, seule, dans le froid... Que se passe-t-il ? » demandai je, scrutant son visage pour y trouver une réponse qu'elle semblait réticente à formuler.
Elle baissa les yeux, ses cils frémissant sous l'intensité de son introspection.
« Ne t'en fais pas pour moi, Alec. Je n'ai pas froid, » murmura-t-elle, sa voix à peine plus forte qu'un souffle. « Je réfléchissais... à tant de choses. »
Sa réponse, pourtant simple en apparence, éveilla une alarme sourde en moi. Ce n'était pas tant ses mots que leur ton, plutôt une mélancolie qui pesait lourdement entre nous.
« À quoi ? » insistai-je, ma voix devenant plus grave. « Est-ce à cause d'Aro ? »
Elle releva les yeux vers moi, et son silence fut une réponse suffisante.
Je pris place à côté d'elle, une tension naissant en moi.
« Oui, » admit elle enfin.
Ma mâchoire se crispa. J'ignorais encore ce qui s'était passé, mais l'idée qu'Aro ait pu provoquer cette tristesse en elle éveillait en moi une inquiétude sourde.
« Que s'est-il passé ? »
Roxanne détourna légèrement la tête, levant ses mains pour former un cercle délicat. Une énergie douce mais palpable émana d'elle, créant un bouclier protecteur autour de nous.
« Nous pouvons parler librement maintenant, » dit-elle doucement. « Rien ni personne ne pourra nous écouter. »
Avant que je ne puisse répondre, elle posa sa main chaude sur ma joue. Le contact était doux, mais ce qui suivit fut un ouragan.
L'instant suivant, une vision m'engloutit tout entier.
Je vis Aro, son sourire fin et calculé, ses yeux scrutateurs pesant sur Roxanne. Je perçus sa méfiance envers elle, sa manière de cacher ses doutes derrière des paroles mielleuses. Et puis, derrière ce masque, je sentis une colère froide, un contrôle inébranlable. Je vis Roxanne, droite et implacable, faire face à Aro. Son aura pulsait d'une intensité écrasante alors qu'elle déchaînait une souffrance invisible sur lui. Aro, d'ordinaire si maître de lui-même, vacilla, son visage tordu par une douleur qu'il ne pouvait dissimuler. Sidéré, je me tournai vers elle, mon regard accrochant le sien. Quand la vision s'évanouit, je secouai la tête, troublé.
« Tu as fait souffrir Aro ? » demandai-je, ma voix empreinte d'une incrédulité qui peinait à cacher mon trouble face à cette situation. « Il est évident qu'Aro n'a pas confiance en toi. » dis-je finalement.
Elle hocha lentement la tête.
« Non, il n'a jamais eu confiance en moi. »
Je fronçai les sourcils, un élan protecteur montant en moi.
« Mais il a raison de rester vigilant. Aro ne fait que protéger le clan. Son contrôle, sa discipline... c'est ce qui nous a permis de rester unis. Tu remets cela en question ? Tu n'aurais pas dû le défier ainsi. C'est un acte indigne que tu viens de faire. »
Roxanne me fixa d'un seul coup, complètement surprise.
« Alec, tu ne peux pas être sérieux. Ce contrôle, comme tu dis, n'est rien de plus qu'une cage dorée. Il détruit ceux qui osent penser autrement. » Lança-t-elle.
Je secouai la tête, sentant une indignation croître en moi.
« C'est facile de critiquer, Roxanne. Mais sans lui, où serions nous ? Aro a pris des décisions difficiles, certes, mais elles ont maintenues notre existence, notre sécurité et ce pendant des millénaires. »
Son regard se durcit, une flamme apparaissant dans ses yeux.
« À quel prix ? Il a tué Didyme, Alec. Sa propre sœur. Pourquoi ? Parce qu'elle osait rêver d'une vie différente. Elle rêvait d'une vie remplie d'amour aux côtés de Marcus, loin des Volturi et Aro a refusé. Il a décidé de la faire taire à jamais. »
Ces mots furent comme une gifle envers moi et envers mon Maître.
« C'est une accusation grave, Roxanne. Tu n'as aucune preuve qu'il est responsable de la mort de sa sœur. Aro aurait-il pu... ? Non. Il ne ferait jamais une telle chose. Il aimait sa sœur de tout son cœur. Tu n'as pas vécue à cette époque, tu ne peux pas le savoir. »
Elle se leva brusquement, le souffle court.
« Ouvre les yeux, Alec. Tu connais Aro autant que moi. Tout ce qu'il ne peut contrôler, il le détruit. Didyme et Marcus voulaient une autre voie, une liberté qu'il ne pouvait accepter. Alors il a choisi de tout briser. Je le sais car à présent que ma condition a changée, je peux savoir la moindre chose qu'un être a vécu et la moindre chose que celui-ci a pensé. »
Je restai silencieux, partagé entre ma loyauté envers Aro et mon attachement à Roxanne. J'étais sûr que sa nouvelle condition pourrait causer des problèmes mais je ne savais pas quoi faire. Je ne voulais pas la perdre mais je ne voulais pas non plus qu'elle se mette en danger en se rebellant. Dans ce clan, nous étions tous libre mais à la fois tous reconnaissants de ce qu'Aro avait fait pour nous.
« Tu crois vraiment que tu es libre ? » lança-t-elle, sa voix vibrante d'émotion lisant dans mes pensées. « Nous ne sommes que des pions sur son échiquier. Mais toi et moi, Alec, nous avons la force de changer cela. Nous pouvons offrir ce que Didyme et Marcus rêvaient. Une véritable liberté pas celle que tu crois. C'est par la faute d'Aro que je suis morte la première fois. Il ne mérite la loyauté de personne ici ! »
Je me levai à mon tour, la fixant intensément.
« Roxanne, tu vas trop loin. Je ne peux pas trahir Aro. Tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes, vient de lui. »
Elle hocha la tête, un éclat triste dans son regard.
« Alors peut-être que tu ne vois pas encore ce que je vois. Mais le jour viendra, Alec, où tu comprendras que ce contrôle que tu défends si ardemment est une prison créé de toute pièce par Aro à l'aide de Chelsea. Et j'espère que ce jour-là, tu seras prêt à te tenir à mes côtés. »
Je restai silencieux alors qu'elle s'éloignait dans l'obscurité, mes pensées tourbillonnant entre doute et loyauté. Chelsea ? Je connaissais son don mais lorsque j'y pensais, Aro aurait-il vraiment pu faire cela ? Roxanne savait elle quelque chose que j'ignorais ?
« Roxanne, attend ! »
Roxanne se retourna lentement vers moi, son regard perçant plongeant dans le mien. Je m'approchai d'elle, sentant le poids de l'incertitude entre nous.
« Roxanne, dis-moi... » murmurai je, ma voix tremblant légèrement. « Est-ce que tu crois qu'Aro aurait pu... me faire quelque chose ? Quelque chose pour me contrôler, dont je n'ai même pas conscience ? »
Son expression se durcit à mes mots, mais elle resta silencieuse.
« S'il te plaît, » insistai je, la douleur transparaissant dans mes yeux. « Dis-moi si tu sais des choses que j'ignore. Je te fais confiance mais en ce moment je ne sais même pas si je suis moi-même tout ce que je sais est que je veux protéger Aro au prix de ma vie. »
Elle hésita, et dans ce court instant, une vague d'incertitude traversa mon esprit.
« Je crois en Aro, Roxanne. Il nous a guidés, protégés... Mais je crois tout autant en notre amour et je te fais confiance. » Ma voix se fit plus douce, presque suppliante. « Alors si tu sais quelque chose, si tu penses que quelque chose m'échappe et qu'il me manque des informations... dis-le-moi. Je veux tout savoir. »
Je la fixai, partagé entre ma loyauté envers Aro et la confiance profonde que je portais à Roxanne. Mon monde semblait vaciller, suspendu à ses prochains mots.
« Dans mes derniers instants d'humaine alors que Marcus m'a trouvé dans le jardin et que toi tu étais en mission, t'en souviens tu ? » Me demanda-t-elle.
Je creusais au fond de mes pensées.
« Oui, nous avons procédés à ta transformation à minuit car c'était la décision juste à faire. » Mentionnais je.
« Non, justement. Tu m'avais fais la promesse de ne pas me transformer avant mon anniversaire. Notre lien était pur et ton obéissance à Aro avait une faille causée par mon retour à la vie. Tu as toi-même défié Aro et refuser de me transformer mais il n'a pas accepté ce refus et Chelsea t'a vite fait redevenir son esclave. »
Je fronçai les sourcils, secouant la tête avec véhémence.
« Non. Je ne suis pas son esclave, c'est impossible. »
Elle s'approcha de moi, posant à nouveau sa main sur mon bras.
« Alors, laisse moi te montrer que tes paroles sont influencés par lui. Autorise moi à te montrer la pure vérité et ensuite tu en feras ce que tu veux. »
Je posais mon regard dans les iris bleus de Roxanne et j'hochais la tête. L'instant suivant, je fus plongé dans un souvenir que je n'avais jamais osé examiner en détail.
Je me vis, des mois plus tôt, penché au-dessus de Roxanne dans ses derniers instants d'humaine. Son visage était pâle, ses yeux implorants que la transformation se fasse au plus vite. Je m'apprêtais à lui offrir une nouvelle vie quand, soudain, une sensation étrange m'envahit.
Chelsea... Je pouvais presque sentir son don manipulant mes émotions, réaffirmant mon allégeance à Aro, noyant mes propres pensées sous un flot de loyauté forcée alors qu'Aro avait prétendu vouloir discuter avec moi le jour où Roxanne avait faillit mourir et que Marcus l'avait trouvé. À cet instant mon cœur se battait à l'idée de ne pas transformer Roxanne mais mon esprit allégué à Aro remportait la partie.
Il s'agissait d'un ordre et vous souhaitez vous en dérogez. Cet ordre était indiscutable. Pouvais je entendre Aro dire dans mes pensées. Un étourdissement dans mon esprit me propulsait dans d'autres moments où j'avais cru être libre de mes actions mais que je ne l'étais pas réellement.
Je me souvenais d'un moment où tout avait perdu son sens, où la vie elle-même n'avait plus d'importance. Roxanne était morte, et avec elle, une partie de moi avait été arrachée. Cette douleur déchirante, cette absence insoutenable, m'avait conduit au bord du gouffre. Elle avait brisée de façon radicale mon lien m'unissant à mon clan, me plongeant dans un désespoir sans fin.
Je revoyais ce soir-là comme si c'était hier : debout, prêt à en finir, prêt à abandonner cette immortalité qui me semblait une punition. Je voulais briser la loi et me faire exécuter. Mais Démétri m'avait trouvé et ma sœur était intervenue. Sa main ferme m'avait tiré en arrière, son regard rempli d'une détermination désespérée. Elle ne m'avait pas laissé sombrer, même si chaque fibre de mon être voulait céder à cette obscurité.
Puis il y avait eu Aro. Avec sa voix douce et persuasive, il avait insisté pour que je voie Chelsea. Il pensait que je pourrais être sauvé, que son don pourrait effacer cette douleur insupportable, me libérer de ce poids. Mais je ne voulais pas et c'est Felix qui me força à suivre Aro jusqu'aux appartements de Chelsea. Je refusais et tentait de me battre contre Felix, de lui dire de me lâcher et de ne pas me faire cela mais lui-même sous l'influence d'Aro ne m'écoutait pas à cet instant. L'idée de laisser Roxanne s'effacer de ma mémoire me terrifiait plus encore que la souffrance que sa perte m'infligeait.
Quand j'avais été face à Chelsea, je m'étais effondré. Même si les larmes ne venaient pas, je sentais mon cœur imploser, encore et encore. Je l'avais supplié, d'une voix brisée, de ne pas me priver de Roxanne, de ne pas effacer ce qu'elle représentait pour moi.
Ne le fais pas, Chelsea, je t'en prie... Elle est tout ce qui me reste, même dans sa mort. Ne me vole pas ça. Suppliais je mentalement alors que je ne pouvais pas formuler ces mots exactement de la même façon mon cœur étant brisé par le deuil.
Elle avait hésitée lorsque je lui avais demandée, je l'avais vu. Peut-être qu'une once de compassion s'était glissée dans ses pensées. Finalement, elle avait obéi aux ordres d'Aro, mais pas de la manière dont il l'espérait. Elle m'avait redressé, stabilisé, mais sans toucher à Roxanne dans mon esprit. Je m'étais relevé ce jour-là, redevenu ce garde fidèle, ce soldat stoïque que l'on attendait de moi. Mais au fond de moi, je savais que rien ne serait plus jamais pareil. Roxanne vivait toujours dans mes pensées, indélébile, et c'était à la fois ma faiblesse et ma force.
Ces souvenirs oubliés jaillissaient en moi avec une intensité dévastatrice, me percutant comme un éclair. Je me relevai brusquement, les yeux rivés sur Roxanne, cherchant dans son regard une réponse, une délivrance. Tout devenait limpide et insupportable à la fois. Je voulais briser ce lien, cette chaîne invisible qui avait guidé mes pas dans l'ombre d'Aro. Je voulais voir qui j'étais réellement, sans ce fardeau qui m'avait étouffé.
Mon regard s'accrocha au sien, une supplique silencieuse. Et dans cette connexion muette, je perçus sa voix résonner en moi, douce et déterminée : « Que ce lien soit coupé et que tu sois de nouveau connecté à toi-même. »
À ces mots, un vertige m'envahit. L'air sembla se tordre autour de moi alors que le visage de Roxanne se multipliait devant mes yeux, s'effaçant et réapparaissant dans un kaléidoscope d'émotions. Mes pensées se bousculaient, se déchaînaient, comme si un barrage venait de céder. Chaque décision que je croyais être la mienne, chaque moment où j'avais eu l'illusion d'agir de mon propre chef, s'effondrait sous le poids d'une vérité implacable : j'avais été influencé, manipulé et ce pendant des siècles.
Les souvenirs affluaient, me submergeant comme une marée noire. Je revis l'instant où Aro m'avait convaincu de transformer Roxanne, non par désir ou par choix, mais parce qu'il avait subtilement tiré les ficelles. Je revis la manière dont il avait atténué ma souffrance après sa perte, non par compassion, mais pour me garder fonctionnel, efficace, obéissant. Tout prenait un sens terrifiant.
Lorsque je revins à moi, mon corps vacilla, et je titubai en arrière, cherchant désespérément un appui. La révélation m'avait vidé, laissant en moi un abîme d'incompréhension et de rage.
Roxanne se tenait là, immobile, ses yeux empreints d'une tristesse infinie, mais aussi d'une compréhension que je n'étais pas encore prêt à accueillir. Je voulais parler, hurler, mais les mots me manquaient. Je ne pouvais que rester là, tremblant, affrontant les éclats de ma propre réalité.
« Tu vois, Alec... Ce n'était jamais toi, » murmura-t-elle, sa voix douce mais implacable. « Toujours ce filet de contrôle, à peine perceptible, juste assez pour orienter tes choix. Tu étais toi-même, oui, mais sous ses ordres déguisés. Chaque action, chaque pensée... Si elles n'avaient pas servi ses intérêts, tu ne les aurais jamais considérées. Il a fait de toi son esclave, subtil mais implacable. »
Ses mots s'enfonçaient comme des flèches dans ma conscience, ébranlant mes fondations. Une colère froide s'insinua en moi, grondant comme un orage lointain. Mais cette fois, elle n'était pas dirigée contre Roxanne.
Non, cette colère, je la réservais à Aro.
« Ils m'ont manipulé... » murmurai je, ma voix tremblante alors que chaque mot semblait m'arracher un peu plus à une réalité que je croyais immuable. « Dans mes débuts, Aro a exploité notre vulnérabilité. Il a utilisé le fait de nous avoir sauvés pour influencer nos actions. Nous dépendions de lui, aveuglés par notre besoin de comprendre ce que nous étions devenus. Mais par la suite... il nous a enchaînés plus fermement, insidieusement, avec l'aide de Chelsea. Et quand nous sommes devenus pleinement conscients de nos pensées, de nos actes, il était déjà trop tard. »
Ma gorge se serrait, comme si l'aveu lui-même pesait une tonne.
Roxanne s'approcha, et sa main se posa doucement sur mon épaule. Une chaleur apaisante traversa ma peau, réchauffant mon esprit troublé. Son regard, profond et empreint de compréhension, semblait me dire qu'elle portait une part de ce poids avec moi.
« Tu es libre maintenant, Alec, » murmura-t-elle, sa voix douce mais teintée d'une fermeté inébranlable. « Et cette liberté signifie que tu devras réapprendre qui tu es, sans ses chaînes invisibles. »
Elle prit une inspiration, cherchant les mots justes.
« Le vrai manipulateur, c'est Aro. Lui seul orchestre cette toile. Caïus, lui, a choisi de s'en détacher. Il a reconnu ses actes lorsque nous avons discuté, et il a lâché prise. Marcus... Marcus est un homme brisé, Alec. Tout ce qu'il était a basculé à cause d'Aro. Quant à Chelsea, elle n'est rien de plus qu'une pièce dans son échiquier. Elle aussi est une victime forcée de lui obéir pour éviter que le pire ne lui arrive. »
Ses paroles s'infiltraient dans mon esprit comme des éclats de vérité, douloureusement libérateurs. Je la fixais, absorbant chaque mot, chaque nuance, chaque vérité cachée qu'elle dévoilait.
« Désormais, » continua-t-elle avec une intensité nouvelle, « tu seras pleinement maître de tes pensées et de tes actes. Plus aucun don ne pourra t'influencer, pas même celui de Chelsea. Et Aro... il ne pourra plus lire dans ton esprit. Mais écoute moi bien : il va ressentir cette barrière. Il va se méfier. C'est pourquoi tu devras suivre mes conseils. Je pourrai justifier cette rupture en expliquant que je tiens à préserver notre intimité en tant que couple. Mais toi, Alec, tu devras être prudent. Très prudent. »
Ses mots résonnèrent profondément en moi, déferlant comme une onde à la fois apaisante et inquiétante. Pour la première fois, je percevais un poids se lever, un poids que je ne savais même pas porter. Une clarté naissait en moi, une lumière vacillante mais bien réelle.
Mais cette liberté retrouvée n'était pas sans conséquences. Elle s'accompagnait d'une responsabilité écrasante, d'un choix que je n'avais jamais envisagé. Je pris une inspiration tremblante, laissant ses paroles imprégner chaque fibre de mon être.
« Que veux tu que je fasse ? » demandai je finalement, ma voix à peine un murmure, mais empreinte d'une détermination nouvelle.
Roxanne me regarda, un sourire bienveillant illuminant son visage.
« Aro dépend de son contrôle sur les autres, mais tout ce dont j'ai besoin, Alec, c'est de toi. Il était essentiel que je te libère de l'influence qu'il exerçait sur ton esprit. Cependant, tu devras continuer à faire semblant d'être sous son emprise. Quand il exigera quelque chose de toi – que tu utilises ton don ou que tu accomplisses ton rôle de garde – tu devras obéir, même si cela va à l'encontre de ce que tu ressens. »
Ces mots me transpercèrent, chaque syllabe comme une lame affûtée contre ma conscience. Mon esprit se brouilla tandis que les souvenirs refaisaient surface : les regards effrayés, les vies que j'avais brisées sans hésitation, persuadé que je faisais ce qui était juste. Mais était ce vraiment moi ? Ou simplement l'ombre d'une volonté imposée ?
« C'est facile pour toi, » répliquai je avec amertume, la voix rauque. « Il ne peut pas t'atteindre. Mais moi ? Comment pourrais je prétendre ? J'ai fait des choses terribles, Roxanne, des choses que je ne peux pas effacer. À cause de Chelsea. À cause de lui. Et ma jumelle ? Elle est encore coincée dans tout ça. »
Roxanne resta immobile, son regard ancré au mien, son expression à la fois ferme et réconfortante. Elle semblait sonder mon âme, cherchant les fragments brisés que je tentais désespérément de cacher.
« Je sais que c'est difficile, Alec. Mais écoute moi. » Sa voix était douce, mais une force indéniable transparaissait dans chacun de ses mots. « Tu as le droit d'exprimer tes idées, mais ne les impose pas à Aro. Parle lui différemment. Pose des questions. Formule des suggestions. Sème le doute, mais de manière subtile. Il ne verra que des murmures de loyauté et de dévouement, et toi, tu préserveras ta liberté intérieure. »
Un silence lourd s'installa. Roxanne détourna un instant les yeux, fixant un point invisible à l'horizon. Lorsqu'elle parla à nouveau, sa voix était empreinte d'une résolution inébranlable.
« Ce qui s'est passé entre Aro et moi, ce n'est que le début. Je ne veux pas seulement l'affronter. Je veux qu'il évolue. Je veux qu'il comprenne qu'il existe une autre façon de régner, une autre manière de diriger. Une manière qui ne broie pas les autres, mais qui les élève. Et je sais que toi, Alec, tu as la force d'être différent. Tu as toujours eu cette lumière en toi. »
Je baissai les yeux, incapable de soutenir son regard. Ses paroles éveillaient en moi un mélange de doute et d'espoir, un tumulte que je n'avais jamais ressenti auparavant.
« Tu crois vraiment qu'Aro peut changer ? » murmurai je, la voix brisée. « Et moi, Roxanne ? Même moi, je ne sais plus qui je suis. J'ai été manipulé si longtemps que je ne sais plus distinguer mes propres pensées de celles qu'on m'a imposées. »
Roxanne s'avança, son regard se radoucissant tandis qu'elle posait une main rassurante sur mon bras.
« Je ne dis pas que ce sera facile. Aro est une âme ancienne, forgée par des siècles d'ambition et de peur. Mais il n'est pas invincible. Si nous pouvons lui montrer un chemin différent, l'éclairer sur ses propres failles, alors peut-être... Peut-être qu'il choisira de changer. » Elle marqua une pause, son regard s'adoucissant davantage. « Quant à toi, Alec... Je sais qui tu es. Un homme bon. Un homme qui veut faire ce qui est juste. Même dans l'obscurité, tu as toujours cherché la lumière. Même dans la haine que les villageois de ton village te projetaient à travers les flammes, tu as fais le choix de lâcher prise et de ne plus penser à la douleur, tu as fais le choix de t'abandonner face à tes douleurs et ta propre peur. Et je crois que nous deux étions faits pour se trouver et pour s'entraider mutuellement. »
Je sentis mes mains trembler légèrement en repensant à ce moment terrifiant de ma vie. Roxanne semblait si sûre de moi, si convaincue de ma capacité à redevenir celui que j'aurais dû être. « Et si cela échoue ? » soufflai je, à peine audible. « S'il refuse de changer ? S'il te voit comme une menace ? Je ne veux pas te perdre. »
Roxanne s'approcha, ses mains venant se poser sur mes épaules avec une douceur réconfortante. Ses yeux, brillants d'une détermination farouche, se fixèrent sur les miens.
« S'il refuse, alors nous trouverons une autre voie. Mais sache ceci, Alec : je ne te laisserai jamais seul. Peu importe les défis, peu importe les sacrifices, je serai à tes côtés. Ensemble, nous sommes plus forts qu'il ne pourra jamais l'imaginer. »
Et dans son regard, je trouvai une lueur d'espoir qui, pour la première fois depuis des siècles, me semblait réelle. Une lueur d'espoir que je voulais volontairement suivre aux quatre coins du monde.
Roxanne me fit un léger sourire. « Alors, nous ferons face ensemble. Aro n'aura plus le contrôle sur toi, ni sur moi, ni sur Jane, ni personne. Et s'il refuse de voir la vérité... nous trouverons une autre solution. Mais Alec, je ne veux pas que tu vives dans la peur ou dans les chaînes de ses attentes. Tu mérites mieux que ça. Tu mérites ta liberté de penser et d'agir selon ta volonté. »
Ses mots touchèrent quelque chose de profond en moi. Je relevai les yeux pour croiser son regard, et pour la première fois, je vis en elle une force tranquille, une lumière qui contrastait avec l'ombre pesante du château. Avant je la voyais comme une être puissante pouvant être un danger pour le clan, mais je réalisais en fait que la puissance qui émanait d'elle était remplie d'amour et de paix. Cette peur était une réflexion de la peur d'Aro. Roxanne était un être de lumière, remplie d'amour et de persévérance. Elle voulait que les choses soient positives et que la paix règne.
« D'accord, » répondis je finalement. « Je ferai ce que tu me demandes. Je prétendrai, je poserai des questions, je suivrai ton plan. Mais promets moi une chose, Roxanne. »
Elle haussa un sourcil, intriguée. « Quoi donc ? »
Je pris une profonde inspiration, ne pouvant nier le danger qu'Aro pouvait représenter.
« Promets moi que si tout cela tourne mal, si Aro devient une menace que nous ne pouvons plus contenir, tu te sauveras immédiatement. Je ne veux pas te perdre à cause de lui. »
Son sourire s'effaça légèrement, remplacé par une expression plus sérieuse. Elle hocha lentement la tête.
« Je te le promets, Alec. Mais sache que je ne partirai jamais sans toi ni sans ta jumelle. Si tout cela échoue, on disparaîtra tous les trois, mais je ne veux pas que cela échoue, je ne veux pas détruire ce qu'il a bâti. Je veux simplement lui montrer une meilleure façon d'agir. De toute façon il ne peut absolument plus rien contre moi. »
Son assurance me rassura, bien que l'idée de ce futur incertain continuait de peser sur moi. Roxanne tendit la main, et sans réfléchir, je la pris dans la mienne. Ensemble, nous étions plus forts, et peut-être, juste peut-être, pouvions nous vraiment changer les choses.
Alors que la nuit avançait, je sentis une étrange lueur d'espoir grandir en moi, un sentiment que je n'avais pas ressenti depuis des siècles. Je me penchais délicatement vers Roxanne alors que je posais mes lèvres sur les siennes. On se fixait dans les yeux quelques secondes plus tard sans un mot.
Le silence s'installa entre nous, mais il n'était pas inconfortable. Je pouvais sentir que Roxanne voulait me dire quelque chose, mais elle semblait chercher les bons mots, peser ce qu'elle s'apprêtait à confier. Son regard, habituellement si sûr, vacilla un instant avant de se fixer sur moi avec une intensité qui me déstabilisa. Je plongeais mon regard dans ses iris bleu scintillants.
« Il y a quelque chose que je dois te dire, Alec, » commença-t-elle doucement. « Ce que je t'ai dis sur la mort de Didyme doit absolument rester entre nous. »
Intrigué, je me redressai légèrement, lui donnant toute mon attention. Repensant à ce qu'elle m'avait dit plus tôt mais à un moment où j'avais refusé de l'écouter et d'être réceptif.
Je restai un instant silencieux, abasourdi. J'avais entendu des rumeurs, mais jamais rien d'aussi terrible. Je connaissais l'histoire de Didyme, du moins la version officielle : un accident tragique, un coup du sort et un coupable n'ayant jamais payé le prix de son geste. Mais je n'avais jamais imaginé qu'Aro en soit le responsable.
Roxanne baissa les yeux, prenant un instant avant de continuer. « Aro a réellement tué sa propre sœur, Alec. Parce qu'elle voulait la liberté, parce qu'elle représentait une menace pour son contrôle. Elle avait ce don incroyable, cette capacité à répandre la joie et l'espoir, et cela le terrifiait. Il a vu en elle une menace pour son pouvoir, alors il a pris la décision de l'éliminer pour conserver Marcus. »
Je serrai les poings. L'indignation m'envahit. Aro, celui que j'avais servi, celui qui prétendait être notre guide et notre souverain, avait tué sa propre sœur pour préserver son pouvoir. L'idée même que quelqu'un puisse faire cela me révolta. Je pris une grande inspiration, cherchant à contenir la colère qui bouillonnait en moi.
« C'est... c'est inacceptable, » soufflai je, mes yeux brillants de rage. « Comment a-t-il pu faire une chose pareille à sa propre famille ? À sa propre sœur ? Je ne pourrais jamais agir ainsi. Jamais je ne ferais ça à ma jumelle. »
Roxanne me fixa, une profonde tristesse dans son regard. « Aro est obsédé par le contrôle, Alec. Il ne supporte pas que quelqu'un remette en question son autorité. Pour lui, les liens familiaux, l'amour, cela n'a pas de valeur s'ils menacent son règne. »
« Et nous ? Qu'est-ce qui nous rend différents ? Pourquoi ne nous a-t-il pas détruits ? » demandai je, toujours secoué par la révélation.
Roxanne eut un faible sourire, presque triste. « Parce qu'il sous-estime ce que nous sommes capables de faire, Alec, et aussi parce que nos dons sont trop importants pour lui. Il pense que nous sommes comme Marcus et Didyme, enfermés dans nos rêves et incapables de les réaliser. Mais il se trompe. Contrairement à eux, nous avons la force et la volonté d'agir. Nous pouvons apporter ce renouveau, cette liberté qu'ils n'ont pas pu s'offrir. On le fera, pour ces âmes sœurs qui ont été séparées trop tôt. »
Ses mots résonnèrent profondément en moi, éveillant une flamme que je ne savais même pas éteinte. Je repensai à tout ce que j'avais accompli pour Aro, à toutes les vies que j'avais prises sous ses ordres, et pour la première fois, je me demandai si je pouvais utiliser ce même pouvoir pour bâtir quelque chose de meilleur et faire pardonner mes mauvaises actions. Un pouvoir né de la douleur et de la haine pouvait il réellement servir à bâtir un meilleur monde ?
« Tu crois vraiment que nous pouvons changer les choses ? » demandai je, incertain.
Roxanne me regarda, et dans ses yeux, je vis une foi inébranlable.
« Je ne crois pas, Alec. Je sais que nous le pouvons. Parce que tu es à mes côtés, et parce que je suis à tes côtés. Ensemble, nous avons ce qu'il faut pour briser les chaînes, pour offrir au monde des immortels une autre voie. La seule chose que je dois te demander c'est de faire en sorte que ce que nous nous disons restera entre nous. Aucun autre membre du clan ne doit être au courant tant que je ne suis pas sûre que leur lien avec Aro est rompu. Cela inclus malheureusement ta jumelle. »
Doucement Roxanne posa ses mains sur mes tempes et une douce chaleur s'y propagea, mais j'avais confiance qu'elle ne me faisait rien de mal. « Je viens de faire en sorte que toutes tes pensées reliées à Didyme deviendrons inaccessibles pour Jane. Vu que cette connexion n'est pas un don, je préfère filtrer les informations qu'elle y percevra. Elle ne pourra pas non plus connaitre tout ce moment éprouvant que tu viens de traverser ni percevoir aucune discussion que nous aurons ensemble à l'avenir. »
Roxanne posa son regard dans le mien, « Je te promet de libérer Jane, je couperais ce lien invisible. Ce lien invisible qui n'a pas lieu d'être présent. »
Un silence emplit l'air, mais cette fois, il était chargé d'une promesse. La promesse que, peut-être, il y avait encore un espoir pour nous tous. Quand j'y pensais, le Clan des Volturi pouvait accomplir beaucoup de grandes choses, mais si on y faisait un petit changement pour que le clan soit meilleur et aussi qu'Aro devienne un meilleur dirigeant, je croyais en effet que le clan pourrait devenir plus prospère dans l'avenir.
Point de vue de Roxanne Williams
Le soleil s'était à présent levé, Alec ne m'avait pas quitté un seul instant depuis notre moment. La grande salle des Volturi était, comme à son habitude, empreinte d'une tension palpable. Les membres du clan étaient tous présents, immobiles, observant avec une attention de prédateur ce qui allait se dérouler. Le sol de marbre noir renvoyait une lumière froide, accentuant l'atmosphère glaciale qui régnait dans la pièce. Aucune voix ne s'élevait, si ce n'est celle d'Aro qui, tout en restant impassible, prononcerait bientôt les paroles d'un jugement qui allait décider du destin d'un immortel.
À mes côtés, Alec restait silencieux, son regard explorant la salle. Comme toujours, il ne laissait rien transparaître de ses pensées, mais je pouvais ressentir une tension nerveuse qu'il ne parvenait pas à masquer totalement. Il savait aussi bien que moi que le jugement qui allait avoir lieu n'était pas ordinaire à présent que celui-ci n'était plus sous l'influence d'Aro.
Mes yeux, cependant, étaient rivés sur Aro. Un petit détail avait échappé à la plupart des présents : il avait l'air troublé. Ce n'était pas dans ses habitudes. Habituellement, il semblait au-dessus de tout, insensible à toute forme de remise en question. Mais aujourd'hui, quelque chose dans son attitude trahissait un malaise. Je n'étais pas certaine de la cause, mais je savais que notre confrontation récente avait dû laisser des traces plutôt tenaces.
Un bruissement se fit entendre dans la salle, et tous les regards se tournèrent en direction de l'entrée. Le vampire accusé venait d'être poussé à l'intérieur. Ses vêtements étaient déchiquetés, son visage couvert de sang. Le sang était encore frais, et son regard farouche témoignait de l'horreur qu'il venait de commettre. Il avait massacré une famille entière à Volterra. C'était un nouveau-né, un immortel encore jeune, mais la brutalité de son crime rendait toute clémence impossible.
Il se traînait au sol, forcé à avancer sous les ordres des membres du clan qui l'avaient capturé. Sa respiration saccadée trahissait la panique, mais il était trop tard. Les Volturi n'accordaient aucune pitié à ceux qui défiaient leur autorité. Je suivais l'arrivé du vampire sans un mot, mes yeux observant chaque mouvement, chaque tremblement. Le verdict était déjà écrit. Il n'y avait pas de retour possible. Son sort était scellé et je ne pouvais rien y faire.
Je sentis Aro me regarder un instant avant de poser son regard sur le vampire. Dans son esprit, je pouvais déjà entendre ses pensées. Il n'y avait aucun doute. La sentence serait l'exécution. Mais Aro, toujours l'artiste du pouvoir et de l'apparence, avait un besoin crucial d'apparence, de maintenir un contrôle total sur la situation et de procéder à un vrai jugement avant de rendre sa décision finale.
Ses yeux se posèrent sur moi, et je sus qu'il me demandait quelque chose. Roxanne, pourriez vous maintenir cet immortel en place pour éviter que Félix ne se fasse blesser par sa résistance ? Je vous en serais reconnaissant. Sa voix résonna dans mon esprit, douce, presque courtoise.
Je n'hésitai pas une seconde. Je levai la main, et dans un simple claquement de doigts, le vampire se retrouva instantanément à genoux, incapable de bouger. Il ne pouvait plus lutter, plus résister. C'était comme si chaque os de son corps était désormais figé dans un écrin invisible. Le contrôle était mien, et il n'avait plus aucune chance de s'échapper.
Aro s'approcha de lui, lisant dans ses pensées avec la familiarité d'un vieux connaisseur. Je n'avais pas besoin de lire à sa place pour savoir ce qu'il allait découvrir. Le vampire, dans une frénésie d'horreur, avait massacré une famille entière : quatre enfants et deux parents, tués dans une nuit de rage. C'était la signature d'un nouveau-né, un être sans conscience, qui avait été mordu, mais dont la transformation n'avait pas été achevée correctement. Il avait conservé la sauvagerie, mais aussi la folie d'un être incomplet. Le responsable n'avait pas cessé son existence avec la morsure et s'était enfuit dans la nuit laissant cet homme devenir ce qu'il est aujourd'hui sans le soutenir dans sa nouvelle immortalité.
Aro se redressa après avoir terminé son exploration mentale. Son expression s'était durcie. Il tourna lentement son regard vers l'assemblée avant de déclarer d'une voix glaciale, presque mécanique : « La sentence est irrévocable. Il sera exécuté. »
À l'instant même où il prononça ces mots, Aro tournait le regard vers Jane et Alec. Je ne voulais que qu'Alec se fasse demander d'utiliser son don alors qu'il était encore fébrile des derniers instants que nous avions passés ensemble.
Félix se positionna, prêt à accomplir la volonté d'Aro et attendit son ordre. Cependant, j'intervins ayant une idée de dernière seconde. D'un geste rapide, je levai la main et dis d'une voix calme mais ferme : « Attendez. »
Tous les regards se tournèrent instantanément vers moi. Un frisson parcourut la salle. Les membres du clan savaient que je n'étais pas du genre à interrompre une exécution, sauf si une raison importante le justifiait. Mais quel pouvait bien être mon objectif cette fois-ci, se demandait tout le monde.
Aro me fixa, un sourcil arqué, visiblement perplexe, mais aussi curieux de ce que j'allais dire. Il savait que mes actions n'étaient jamais sans fondement. Il avait eu le droit à un exemple lui-même.
« Oui, Roxanne ? » demanda-t-il, l'interrogation flottant dans sa voix.
Je souris légèrement, sentant le regard de tous se poser sur moi. C'était le moment. « J'aimerais que nous laissions un être spécial s'occuper de son exécution, si vous me le permettez. »
Tous les yeux se tournèrent alors vers moi, certains remplis de curiosité, d'autres de scepticisme. Le silence dans la salle était palpable. J'avais leur attention alors que le vampire se débattait toujours sans succès pour briser ses chaînes invisibles.
Je pris une profonde inspiration avant de poursuivre : « Caïus, vous voulez bien accomplir cette tâche pour nous ? » Un murmure parcourut la salle. Les membres du clan échangèrent des regards, visiblement intrigués par ma demande. Ce geste ne passait pas inaperçu.
J'avais fait un cadeau à Caïus pour sa gentillesse à mon égard, un don qui était maintenant prêt à être utilisé. Je tenais à ce qu'il en profite enfin, pour montrer ce qu'il était capable de faire. Caïus, malgré son calme habituel, ne put dissimuler une lueur d'intérêt dans son regard alors qu'il me fit un léger sourire qu'Aro aperçu sans l'ombre d'un doute alors qu'il nous analysait.
Je me tournai vers lui, mon regard sincère. « J'ai offert ce cadeau en reconnaissance de votre gentillesse envers moi, Caïus. Je tenais à ce que vous puissiez l'utiliser pour quelque chose d'important. »
Tous les regards se tournèrent alors vers Caïus. Un moment d'incertitude passa, mais à mesure que les secondes s'écoulaient, il sembla comprendre l'envergure du geste. Il leva lentement la main et répondit avec une froide détermination : « Très bien, Roxanne. Je l'accepte. »
Je souris, satisfaite de sa réponse. Le vampire ne comprenait toujours pas ce qui se passait autour de lui. Il se tenait là, figé, sans espoir. Mais ce jour-là, il ne mourrait pas par les mains de Félix, Démétri, Jane ou Alec. Non. Il serait la cible d'un maître qui possédait une patience infinie et une puissance sans égale.
Le regard de Caïus Volturi s'intensifia, chaque personne attendant de voir comment ce geste allait se dérouler. Un silence épais emplissait la pièce. L'exécution allait avoir lieu, mais il y avait maintenant quelque chose de plus à cet instant : la réaffirmation du pouvoir que je lui avais transmis, mais aussi de Caïus, dans ce geste précis. Un pouvoir qui ne se limitait pas à la brutalité, mais à une forme de domination plus subtile, plus calculée.
Et ce vampire, dont le destin avait été scellé, ne ferait pas exception à la règle. Sa fin serait une déclaration — non seulement pour lui, mais pour tous les autres qui verraient ce don en action et qui trouveraient inconcevable que j'ai été en mesure de donner un don surnaturelle à quelqu'un d'autre par ma simple volonté.
Caïus s'avança lentement vers le vampire captif. Ses yeux d'un rouge perçant fixaient l'homme agenouillé devant lui avec une froideur glaciale, un regard lourd de sens. Le silence dans la salle était presque oppressant, chaque membre du clan des Volturi retenait son souffle, conscient qu'un acte allait bientôt être accompli. Caïus n'était pas un homme d'énervement ou de précipitation, il prenait son temps, chaque mouvement mesuré, chaque geste calculé. Mais quelque chose dans l'air trahissait que l'heure était enfin venue.
Le vampire, toujours figé à genoux, ne cessait de trembler. Il avait compris qu'il n'y avait plus d'échappatoire possible. Il avait tué, massacré une famille entière à Volterra, et ce jugement était la fin inévitable de son existence. Mais quelque chose était étrange, quelque chose n'allait pas avec cette scène.
Alors que Caïus se rapprochait lentement, un cri perça le silence. Le vampire hurla d'un frisson de terreur, un cri déchirant qui semblait jaillir du plus profond de son âme. Ses bras s'agitaient sans succès, il tentait de se libérer de l'emprise invisible qui le maintenait, mais il n'y parvenait pas. Ses yeux écarquillés cherchaient une issue, un moyen d'échapper à la peur qui l'envahissait alors que son regard fixait tout autour de lui sans que sa tête ne puisse bouger. Une panique pure et irrationnelle qui ne pouvait être expliquée que par la simple vue de la mort imminente.
Je levai une main, relâchant doucement l'emprise que j'avais sur lui. Je lui permettais de bouger, de tourner la tête, de redonner à son corps la possibilité de réagir. Mais à l'instant même où il retrouva un semblant de liberté, je plongeai dans ses pensées, cherchant à comprendre la source de sa terreur irrationnelle.
Et c'est là que je la vis. Sa pire peur. La Ptérophobie. La peur des oiseaux. Une peur profonde, ancienne. Il avait été attaqué par un aigle dans sa jeunesse. L'image de cette créature le hantait, le marquait au plus profond de son être. Et à cet instant, je pouvais percevoir dans ses pensées l'apparition de cette terreur absolue. Des centaines d'oiseaux tourbillonnaient autour de lui, de toutes sortes, gigantesques, menaçant. Les ailes battant dans un bruit sourd, envahissant son esprit de visions d'attaques incessantes. Il se débattait, comme s'il essayait de repousser un ennemi invisible.
Je pouvais voir la scène dans son esprit comme s'il vivait cette terreur une nouvelle fois. Il se battait contre des créatures invisibles, qui le tourmentaient, lui brisant peu à peu sa résistance mentale. C'était comme si les oiseaux n'étaient pas seulement dans ses pensées, mais dans toute la pièce. Il les voyait, il les sentait. Ils étaient là, là où il ne pouvait les toucher, où il ne pouvait les fuir.
Le vampire s'affola. Ses cris se firent plus violents, plus désespérés. Dans la grande salle, les membres du clan des Volturi observaient cette scène étrange, presque irréelle. Ils voyaient un vampire, généralement maître de son corps, maintenant réduit à l'état de victime, pris dans une illusion qu'il ne pouvait maîtriser. Il tentait de repousser quelque chose d'invisible, de chasser des créatures qui n'existaient que dans son esprit. Je levais la main permettant à tout mon clan de voir l'illusion dans lequel l'immortel se trouvait plongé et ce fut le choc pour tout le monde.
Ses yeux se tournaient, il bougeait ses bras comme pour repousser ces créatures imaginaires. Mais rien n'y faisait. Il hurlait, suppliant, se tordant sous l'effet de sa phobie alors que les oiseaux par centaine l'attaquaient de chaque côté.
« S'il vous plaît, aidez-moi ! Éloignez-les ! Ils ne me lâchent pas ! » cria-t-il, la voix étranglée par la terreur.
L'image était incongrue. Un vampire, une créature immortelle, la bouche encore couverte de sang frais, suppliant pour sa vie, implorant de l'aide comme un être humain pris au piège de ses propres démons.
C'était un spectacle surprenant, qui choquait même les membres les plus insensibles du clan. Voir un immortel, un tueur, se soumettre à une peur aussi irrationnelle était une image qu'ils n'avaient jamais envisagée. Les murmures dans la salle se firent plus nombreux alors que l'homme, en proie à sa terreur, continuait à se tordre sous le poids de ses illusions.
« Aidez-moi ! Je vous en prie ! Ils ne veulent pas me lâcher ! Ne les laissez pas me faire du mal ! » cria le vampire, ses pleurs se mêlant à la panique. Ce n'était plus le prédateur impitoyable qui avait tué une famille. C'était un être démuni, terrorisé par ses propres peurs.
Je sentais Aro me fixer, ses yeux brillants d'une étrange intensité. Dans son esprit, un millier de questions se bousculaient. Il observait la scène, et je savais qu'il se demandait pourquoi cette illusion de peur semblait l'emporter plus sûrement que la réalité de la mort qui attendait cet immortel. Il ne comprenait pas l'intensité de cette illusion et se demandait si un message caché pour lui se trouvait dans cette démonstration.
Les yeux de Caïus restaient inexpressifs, son visage figé dans une froideur absolue alors qu'il ne quittait pas du regard l'immortel. Mais je savais qu'il attendait. Le vampire se battait contre des fantômes, et tout le monde dans la salle le voyait. Mais Caïus, fidèle à son caractère implacable, ne se pressait pas. Il savait que la souffrance de cet immortel, bien qu'irrationnelle, devait atteindre son paroxysme avant d'être achevée.
Finalement, l'homme, au bord de la folie, cria : « Achevez-moi ! Je vous en prie... ils ne partent pas ! » Ses mots étaient désespérés, son corps tremblait de manière incontrôlable.
Caïus s'approcha alors, et d'un geste simple, presque indifférent, il leva sa main. Le vampire, déstabilisé, se plia à genoux sous le poids de sa peur, attendant la fin inévitable. Il ne comprenait plus rien, il n'était plus qu'un spectre pris dans ses propres hallucinations. Il n'avait plus la force de lutter.
Sans un mot, Caïus porta alors le coup fatal. Un mouvement rapide et précis. Le vampire s'effondra sur le sol, les cris se dissipant dans l'air, sa lutte contre la peur et la mort se terminant en silence. L'illusion disparut au même instant.
La salle resta immobile. Le vampire avait cessé de vivre, et avec lui, toutes ses illusions. Mais pour la première fois, les Volturi avaient vu un être immortel crier non pas pour rester en vie, mais pour sa peur et pour se faire achever. Et, étrangement, ce spectacle, aussi étrange qu'il fût, laissait une marque indélébile dans l'esprit de tous ceux qui en avaient été témoins.
Je pouvais percevoir la joie profonde qui émanait de Caïus, son visage s'illuminant d'une expression que je n'avais pas vue depuis des millénaires. La puissance de son don le nourrissait, l'enivrait même. Il portait désormais un regard reconnaissant en ma direction, reconnaissant de pouvoir enfin posséder une capacité aussi fascinante après tant de millénaires passés à contempler ceux des autres. La satisfaction l'envahissait. Il se sentait enfin important, porteur de quelque chose de puissant, un sentiment qu'il avait toujours cherché mais qu'il n'avait jamais pleinement expérimenté. La sensation d'être non seulement un maître du clan, mais aussi un homme doté d'une force unique.
Le contraste entre sa satisfaction et la froideur d'Aro était frappant. Aro, son regard traversant la pièce, se tourna vers Caïus et mentionna d'une voix calme, mais autoritaire, de le rejoindre à ses appartements. Je pouvais percevoir l'inquiétude cachée dans l'esprit d'Aro, une perturbation étrange qui s'emparait de lui à l'idée que son pouvoir absolu pouvait être mis en question. Il se retrouva un instant perturbé par l'idée que, peut-être, il serait un jour celui qui serait forcé de supplier la mort, pris dans la toile de ses propres peurs. Une pensée terrifiante pour un être aussi puissant que lui.
Je regardais Aro observer, une dernière fois, le corps du vampire emporté, emmené dans les sous-sols. Il semblait perdu dans ses pensées, comme si un fragment de doute s'insinuait dans son esprit. Cette scène, la peur irrationnelle qui avait pris l'âme du vampire avant sa fin, avait visiblement éveillé quelque chose en Aro. Peut-être une peur qu'il n'avait jamais osé admettre, une fragilité qu'il n'avait pas encore affrontée.
Le silence s'étendit dans la grande salle tandis que les témoins emmenaient le corps du vampire, l'énergie de la pièce presque tangible, emplie d'une lourde tension. Jane, Felix, Demetri, Alec et Aro me fixaient tous. Leur regard posé sur moi était lourd de questions non formulées. Je les ignorais délibérément, mon esprit étant ailleurs. Je tournais la tête vers Alec, puis sans un mot, je pris son bras.
Je ne laissais aucune place à l'incertitude ou à l'observation. Mes pas étaient fermes, ma décision irrévocable. Le château avait basculé. L'atmosphère était devenue différente, lourde de mystères et de rumeurs qui allaient sans doute circuler. Des dizaines d'immortels se demandaient comment j'avais pu accorder un don aussi puissant à quelqu'un d'autre. Une question que même moi, parfois, je me posais encore. Mais à cet instant, tout ce qui m'importait, c'était Alec. Et ce geste, ce qu'il représentait pour lui.
Je sentais son corps tendu, son regard droit, implacable, fidèle à son rôle de garde près des maîtres du clan. Mais, sous cette posture irréprochable, je pouvais sentir l'ombre de ses pensées, une réflexion silencieuse qui me disait que ce que Caïus venait de faire était aussi un message. Un avertissement implicite à Aro, un coup porté en pleine vérité sur la manière dont le pouvoir était perçu et manipulé. Alec était satisfait de ce geste. Il savait que ce qu'il venait de se passer était plus qu'une simple démonstration de pouvoir. C'était un signe, un signe de dissension, une fissure qui commençait à apparaître dans l'ordre bien établi des Volturi.
L'énergie dans le château avait basculé. Les murmures silencieux des immortels, les regards furtifs, les pensées de curiosité tourbillonnaient autour de nous. Comment avais-je pu faire cela ? Comment avais-je pu donner un don à un autre ? Comment une telle chose pouvait elle être possible ? Les rumeurs circulaient déjà, des questions se posaient. Je sentais l'intérêt grandir autour de mes capacités, l'aura d'intrigue qui se formait autour de moi. Mais je n'y prêtais pas attention. La seule chose qui occupait réellement mon esprit à cet instant, c'était Alec. Et surtout, sa réaction face à ce qui venait de se passer.
Je n'étais plus certaine que l'acte de Caïus fût uniquement une manière d'exprimer sa joie. Je sentais que c'était aussi un test pour moi, pour ceux qui me suivaient. C'était une manière de voir comment ce geste allait résonner au sein du clan car il démontrait un fort exemple de mes nouvelles capacités.
Cependant, j'étais plus préoccupée par Alec. Sa loyauté, son bien-être. La preuve de son amour et de sa loyauté envers moi n'était plus une question évidente, et je n'avais jamais voulu qu'il se sente mal à l'aise dans sa position. Maintenant que sa loyauté imposée par Aro n'existait plus, je craignais que cet acte ne le perturbe.
Arrivés dans ma chambre, je fermai la porte derrière nous d'un coup sec, isolant le monde extérieur. Je laissai mes pouvoirs créer une bulle de confidentialité autour de nous, rendant l'espace complètement hermétique aux intrusions. Puis, je me retournai vers Alec, les yeux remplis d'une inquiétude sincère.
Je me tenais là, face à lui, et pour la première fois, l'incertitude de mes propres gestes me frappait. Je n'avais pas anticipé toutes les conséquences de ce que je venais de faire, ni comment Alec allait le percevoir. Son regard s'était assombri un instant, mais il n'avait rien dit, rien laissé transparaître. Je savais, cependant, qu'il y avait une question silencieuse qui flottait dans l'air.
« Alec... » commençai je, ma voix douce mais emplie d'une sollicitude profonde, « Est-ce que tu vas bien ? Est-ce que tu te sens bien après tout ça ? »
Il ne répondit pas immédiatement. Ses yeux se posaient sur moi, mais il était difficile de lire ce qui se passait dans son esprit. Pourtant, au fond de moi, je savais que cet acte, ce geste, avait ouvert une nouvelle voie, une nouvelle possibilité de liberté. Et ensemble, nous pourrions la saisir.
Finalement, il s'approcha de moi, sa main effleurant doucement la mienne. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, mais ce n'était pas un sourire de tranquillité, c'était celui de l'appréhension, celui de quelqu'un qui marche dans l'inconnu avec une certaine confiance. Mais il avait confiance. Et cela, plus que tout le reste, me rassurait.
« Je vais bien, Roxanne, » dit-il simplement, sa voix calme, « Nous devons simplement continuer pour que le message se passe. Cet immortel était une victime nécessaire. J'ai analysé Aro et je crois que d'avoir assisté à cela a dû le choquer et le remettre en question face à ses propres actions. »
Il avait raison. Nous allions continuer. Parce que tout cela ne faisait que commencer. Et ensemble, nous pouvions tout affronter.
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Bonjour à tous ! J'espère que ce chapitre vous a plus ! N'hésitez pas à me donner votre avis en commentaire, j'aimerais savoir ce que vous en pensez et ce que vous imaginez pour la suite ! Ce chapitre m'a prit près de vingt heures à écrire et corriger. Il fait 12500 mots et j'espère qu'il aura vraiment plu ! Bisou xxx
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