Tome 2 : Chapitre 6
Point de vue de Roxanne Williams
Je courais dans une forêt sombre, il faisait froid et pluvieux. Ma respiration était suffocante dû à ma course pour lui échapper. Je courrais pour ma vie et d'un seul coup je me retrouvais en dehors de la forêt. Je courais sur du ciment. J'ignore comment j'avais pu sortir de la forêt ainsi alors que j'étais perdue en plein milieu mais cela m'importait peu. Je voulais uniquement vivre.
D'un seul coup, j'atterissais dans du verre, il venait de me pousser à une force surprenante et ma course s'était terminé dans une fenêtre, je tombais au sol et je regardais le sang qui coulait de mes blessures.
À ce moment j'entendais ses pas, je levais le regard et je le voyais se tenir devant moi. Alec était là vêtu de noir et il m'attrapait par la gorge. Ses yeux d'un rouge écarlate me fixaient alors qu'il semblait en colère et la seconde d'après il posait sa main sur ma bouche et je sentais une immense douleur inconnue dans tout mon corps. Je lâchais un cri et je sentais mon corps se faire propulser sur une surface douce.
Je m'asseyais en sursaut en criant, la sueur coulait de mon visage. Je tentais de reprendre mon souffle et je remarquais que je me trouvais dans ma chambre, dans mon lit.
Ma porte s'ouvrait et la lumière m'aveuglait Je relevais la couverture par dessus moi et tentait de reprendre mon souffle alors qu'une crise d'angoisse me frappait. La seconde d'après des bras m'entouraient et je reconnaissais l'odeur de ma mère.
__ « Ça va aller ma chérie, je suis là. »
Je pleurais dans ses bras.
__ « Je suis là, veux-tu me parler de ce qui est arrivé ? »
Je pouvais sentir mon corps trembler et j'avais peur. Alec et tous les autres devaient savoir que je venais de Seattle, j'avais peur qu'ils me retrouvent. Ma réapparition avait fait le tour des nouvelles, cela ne serait pas très compliqué de me trouver.
Un mélange de mes peurs et de mes souvenirs oubliés m'avait fait faire ce cauchemar horrible.
__ « J'ai fais un cauchemar sur eux... »
Ma mère me berçait.
__ « Je suis là pour toi. Ne t'inquiète pas, on est revenus à la maison il y a quelques heures et tu es en sécurité. Repose-toi... »
Ma mère posait ses lèvres sur mon front.
__ « Maman, j'ai peur... Peux-tu rester avec moi pour le reste de la nuit ? »
Ma mère me souriait. Elle se levait et allait fermer la lumière. Elle revenait près de moi et levait la couverture de mon lit double. Elle s'installait et je me deplaçais sur l'extrémité du matelas. Elle nous couvrait et je me couchais dans ses bras remplie de chaleur.
__ « Ne me quitte pas maman... »
__ « Jamais ma chérie. Je serais toujours là pour toi... »
Ma mère me carressait les cheveux et je fermais les yeux. En étant dans ses bras, je me sentais mieux. Elle m'avait tant manquée et j'étais heureuse de revenir à Seattle et je voulais récupérer toutes ces années perdues...
J'ignorais combien de temps avait passé mais lorsque j'ouvrais les yeux, il faisait un grand soleil. Ma mère ne se trouvait plus à mes côtés. Je me levais debout et je retirais mon pyjama pour enfiler des vêtements plus simples. Je choisissais une paire de short et un débardeur.
Je sortais à l'extérieur de la chambre, je me dirigeais vers la salle de bain pour aller aux toilettes et me laver le visage. L'eau froide sur ma peau me faisait un grand bien. En me fixant dans le miroir, je repensais à ce réveil dans le cercueil que j'avais fait et ma crise d'angoisse alors que je croyais avoir été enterrée vivante... Étais-ce réel ce qu'ils m'avaient dit ? Étais-je réellement morte pendant cinq ans ? Cela expliquerait-il pourquoi je ne me souvenais de presque rien des six dernières années ?
Je sortais de la salle de bain en inspirant une agréable odeur et en arrivant dans la cuisine, je voyais ma mère servir le déjeuner. Elle se tournait vers moi et me souhaitait bon matin.
__ « Bon matin maman. »
Elle me disait de m'asseoir et me donnait mes ustensiles et je commençais à manger les oeufs qu'elle m'avait fait. Il y avait des pommes de terre déjeuner en cubes, des saucisses et de toasts.
Ma mère installait son assiette et celle de mon père à la table et l'instant d'après mon père arrivait le téléphone à l'oreille.
__ « Merci de ton appel Emily, nous te souhaitons le meilleur pour l'avenir. Je vais lui passer le message. »
Mon père raccrochait et fixait ma mère.
__ « Emily te passe le salut, elle voulait prendre des nouvelles. »
Je me figeais et regardais ma mère.
__ « Emily ? La mère de Jennifer ? »
Ma mère hochait la tête. Je me tournais vers mon père.
__ « Pourrais-tu la rappeler ? Je voudrais tant parler à Jennifer ! Ensuite on pourraient appeler les Thompson ! Mes amies me manquent tant ! »
Le visage de mon père changeait d'expression immédiatement et prenait une apparence choquée. Je fixais ma mère qui était pareil.
Mes parents se fixaient en se regardant dans les yeux. Que se passait-il ?
__ « Papa ? Maman ? Que se passe-il ? »
Ma mère se levait et se dirigeait vers le salon, elle revenait vers moi quelques instants plus tard en me tendant des signets rectangles, mon regard fixait les photos de Jennifer et Magalie.
__ « Le chagrin de l'avoir perdue ne doit jamais... nous faire oublier le bonheur de l'avoir connue... » Je levais le regard vers ma mère.
Ma tête et mon cœur refusait d'y croire mais je voyais en bas des deux signets la date du huit juillet deux milles seize. Je pouvais sentir mon cœur rater un battement alors que le choc me frappait de plein fouet...
__ « Maman c'est quoi ça ? Ça ne peux pas être réel ? Les filles sont bel et bien revenue en avion ici et elles ont vécues une belle vie malgré ma disparition ? Dit moi que c'est ce qui s'est passé ? »
Je regardais mon père qui baissait le regard.
__ « Elles sont bien revenue en avion... Mais dans un cercueil pour leur funérailles... Nous y avons assistés...»
Je me levais debout sous l'effet de l'émotion et la chaise tombait au sol et j'avais l'impression de suffoquer tant l'air avait du mal à passer.
__ « NON ! Ça ne peut pas être réel ! »
Je m'appuyais contre le mur pour m'éloigner de la table. Je posais mes mains sur mes yeux et je n'osais pas regarder les signets commémoratifs...
__ « Alors le soir que j'ai disparue... Elles sont mortes ? Comment c'est possible ? »
Je pleurais et ne pouvait plus m'arrêter. Comment avaient-elles pu mourir ? Je ne me souvenais pas de ma disparition. Je me sentais horrible d'être vivante et elles non...
Je tombais à genoux en repensant aux souvenirs que j'avais crée avec les filles et aux souvenirs que je ne pourrais plus créer avec elles... Ce voyage en Italie avait terminé de façon horrible pour tout notre entourage et encore plus pour nous mêmes. Je tentais de me concentrer sur cette soirée là, je me souvenais que nous avions sortis pour acheter des cadeaux à nos familles et je me souvenais du cri de Jennifer.
Ma respiration était saccadée et les larmes ruisselaient sur mes joues alors que ma mère tentait de me consoler mais c'était chose impossible. Je voyais dans ma tête le souvenir de Jennifer se faisant briser la nuque par un homme qui se tenait près d'elle... Le souvenir était flou mais si cela c'était passé comme cela pour elle, je n'osais pas imaginer ce que Magalie avait pu vivre...
__ « Elles sont en paix, ne t'inquiète pas. Je t'en parlerais en détails mais les filles sont en paix. Elles ne souffrent pas... »
Je lâchais un cri de douleur alors que je me rappelais que le moment de moi qui se faisait lancer dans la fenêtre avait eu lieu lors de cette soirée là, j'ignorais ce qu'il m'était arrivé d'autre mais je savais qu'Alec n'était pas le responsable de ce moment là. Peut-être voulait-il vraiment m'aider ?
Mon cri s'éteignait pour devenir des couinements de douleurs... Je ne pouvais pas croire que mes deux meilleures amies étaient mortes dans de telles souffrances. Je tombais dans les bras de ma mère en tremblant tant la douleur de ne plus jamais pouvoir les revoir était intense au fond de mon être.
Je levais le regard vers mes parents...
__ « Je veux tout savoir. Dites-moi ce qui s'est passé le huit juillet. Je veux me souvenir, car cette soirée est floue dans ma mémoire... »
__ « Il serait mieux qu'on ne t'en parle pas tout de suite... Il... » Commençait mon père.
__ « Je veux savoir ! Maintenant ! »
Mon père sortait son téléphone et faisait une recherche. Il me tendait son téléphone et il avait inscrit sur la barre de recherche "Attentat Italie Huit Juillet deux milles seize".
Je regardais les articles à ne plus finir et les photos des corps par dizaines qui étaient tous en sang, les photos des corps en feu. Un couinement s'échappait de moi.
__ « Je me rappelle du quartier dans lequel on se trouvaient... Soixante quinze victimes... Comme c'est horrible ! Il y avait tant de cris et des gens se faisait attaquer par d'autres... »
Ma mère qui était toujours près de moi me faisait un câlin. Je pleurais toutes les larmes de mon corps face à cette douleur d'avoir de la difficulté à me souvenir de ce moment mais en même temps je craignais de me souvenir et d'en souffrir encore plus.
Je regardais mon assiette, je ne voulais plus manger, l'appétit m'avait quitté...
__ « Les funérailles ont eu lieu à notre Église habituelle ? »
__ « Oui, elles reposent au cimetière où ma mère se repose. » Disait ma mère.
Je baissais le regard et je me dirigeais vers le couloir.
__ « Si cela ne vous dérange pas, je vais prendre un peu de temps pour moi... Je ne me sens pas bien... »
__ « On est là pour toi si tu veux parler Roxanne... » Disait mon père.
Je quittais la cuisine et au lieu d'aller à ma chambre, mes pas me guidaient vers la porte d'entrée. J'enfilais mes ballerines et je sortais dehors sans faire le moindre bruit. Je savais dans quel cimetière les filles se trouvaient, je devais aller les voir... Pour moi, cela était impossible que je n'aille pas leur faire mes adieux.
Je marchais complètement perdue dans mes pensées, ma marche durait environ cinq minutes alors qu'une voiture s'arrêtait brusquement près de moi et faisait marche arrière. La fenêtre se baissait et je regardais la personne. Son visage m'était familier.
__ « Roxanne !! »
Je reconnaissais la voix immédiatement.
__ « Harper c'est toi ? »
Elle lâchait un cri.
__ « Quand je l'ai vue aux nouvelles je n'y ai pas cru ! C'est réel ! Tu es de retour ! »
Je m'approchais de la fenêtre.
__ « Oui, je devais prendre une marche pour décompresser... Pourrais-tu me déposer à un endroit ? »
__ « Grimpe ma chérie. »
J'ouvrais la porte et elle me regardait.
__ « Comme je suis heureuse de te revoir ! »
Je faisais un câlin à Harper, je la côtoyais souvent à l'école et elle habitait proche de chez mes parents.
__ « Je te dépose à quel endroit ? »
Je la fixais..
__ « Mag et Jenn... Je veux les voir... Je viens d'apprendre leur mort ce matin, je dois aller les voir... »
__ « Je t'y conduis, elles nous manquent toutes mais je crois que tout le monde sera content d'apprendre que tu es de retour ! »
Je souriais brièvement à Harper. Elle démarrait le véhicule dès que je fus attachée et on se dirigeaient vers le cimetière. Environ trois minutes plus tard, elle m'y déposait.
__ « Moi, je dois aller à un rendez-vous urgent mais recontacte-moi et on se fait une activité ensemble. »
__ « Bien sûr... »
__ « Tu les trouvera dans la rangée vingt quatre lettre c. Je vais les voir tous les mois... »
Je franchissais la grille alors qu'Harper partait. Le soleil brillait et il n'y avait pas de nuage. Après quelques minutes, j'arrivais à m'orienter et je trouvais leurs tombes. Toutes les deux se trouvaient l'une à côté de l'autre.
Je tombais à genoux sur l'herbe en voyant leurs noms et la date du huit Juillet. Je posais mes mains sur les deux pierres et je fus complètement choquée.
« Pourquoi les filles, pourquoi vous et pas moi... Je ne comprend rien... »
Je me mise à pleurer. Je me couchais sur l'herbe en me remémorant les meilleurs souvenirs avec elles. Jamais je ne me pardonnerais de ne pas avoir été là pour ma famille et mes amis ces dernières années. J'aimerais tellement ne pas ressentir ce remord. Je suis si brisée à l'intérieur de moi. Je me sentais encore coincée en deux milles seize... Ce sentiment au fond de moi, celui de me noyer et de ne pas être capable de remonter à la surface me faisait extrêmement mal au fond de mon être.
« Vous me manquez les filles. J'aimerais tout annuler ce qui est arrivé, vous avoir près de moi et que tout ça ne soit jamais arrivé. Pourquoi j'ai perdu presque six ans de ma vie? Je ne comprend rien. »
Je posais mes mains sur l'herbe et des fleurs s'étaient mise à pousser. Je me retournais, les fleurs étaient toutes blanches. Je reposais mes mains sur l'herbe et ornait leur tombes de centaines de fleurs. Ces jeunes femmes méritaient de vivre.
Je restais choquée en voyant les fleurs mais je sentais que cela était naturel et je n'avais pas peur... Comme lorsque j'avais poussé la grille avec le vent... J'aimais cette sensation de connexion à la terre. Je fermais les yeux et envoyait tout mon amour à mes amies.
L'instant d'après, j'entendais quelqu'un crier mon nom, je me retournais et je voyais ma mère. Elle arrivait près de moi, elle se posait à genoux près de moi.
__ « Ma chérie, je savais que je te trouverais ici. Tu n'as pas à t'en vouloir. Tu n'es pas responsable de ce qui est arrivé... »
__ « Elles ont tant souffert et je n'ai pas pu les aider... Je me sens horrible. »
Ma mère fixait les fleurs.
__ « Elles sont en paix. J'ai vue Jennifer, je suis venue ici avec sa mère et l'esprit de Jennifer est apparue devant nous. Elle nous a dit qu'elle pouvait partir en paix maintenant que sa mère lui avait dit qu'elle vivrait heureuse malgré qu'elle avait perdue son mari et sa fille. Jennifer était là, je te le jure. Elle nous a dit de garder espoir, qu'elle t'as vue te faire emmener par des gens et disparaitre mais que malgré tes blessures, il y avait des chances que tu sois encore en vie... Jenn nous a dit que Magalie est partie en paix alors qu'elle fixait son corps et le tien, elle a dit qu'elle acceptait son sort et une lumière a éclairé Magalie et l'a fait disparaitre. Seule Jennifer a prit deux ans avant de trouver la paix. Les deux veillaient sur toi de l'autre côté en Italie. »
Je pleurais en fixant la tombe de Jennifer et Magalie. Je souriais malgré mes larmes. Savoir qu'elles étaient en paix me rassurait. Je me levais et je faisais un câlin à ma mère.
Elle me disait de la suivre et elle me guidait vers la voiture et on partaient ensemble en direction de la maison.
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