Roxanne Williams - 9 Juillet 2016

J'ouvris les yeux et eu l'impression de voir pour la première fois de ma vie, voir réellement. Tout était si clair. Affûté. Chaque détail était défini au millimètre près. Mon regard glissait vers le mur de pierres à ma gauche qui était remplit de détails si précis et je voyais même chaque petit défaut dans le mur. Je me levai et vit de la poussière voler de tous les côtés. Ma main se glissai le long de la pierre, la texture froide me rappelant de la glace. Le soleil brillait faiblement à travers le rideau d'un noir pâle. Je percevais des couleurs que je n'avais jamais vu avant. Un sourire glissai à mes lèvres devant ce spectacle de lumière. Sur la fenêtre glissait une délicate perle d'eau vers le bas et j'arrivais à voir le détail de celle-ci.

Le sol était composé d'une texture plate et délicate comme du ciment mais le plancher était ancien. Je voyais chaque petite poussière qui ornaient le sol et je voyais presque les atomes d'oxygène se déplacer autour de moi. Je croyais rêver mais tout cela était bel et bien réel.

Ma contemplation de cette pièce ancienne et complètement vide continuait. La bibliothèque de bois n'avait rien dedans sauf encore de la poussière, sur le bureau se trouvait uniquement une serviette blanche. Je me tournai vers le lit dans lequel je me trouvais, les couvertures étaient placées parfaitement sans aucun défaut. Je voyais un de mes cheveux dans le lit alors qu'il était aussi sombre que la couleur de la couverture.

Le spectacle devant moi de tous les détails de cette pièce était si beau que, sous le choc, j'aspirai une goulée d'air qui s'engouffra en sifflant dans ma gorge. J'avalai les grains de poussière également. Ce geste me semblai bizarre et je constatai que je n'avais pas respiré depuis mon réveil et que je n'en ressentais pas le besoin. Comme c'est étrange, ne pas avoir besoin d'oxygène. Étais-je toujours en vie ?

Mon attention se portait tout à coup sur un bruit particulier et régulier que j'identifiais comme des bruits de pas. Un instant, l'étonnement m'envahit de pouvoir entendre tous ces petits sons; une page de livre qui se faisait tourner, une personne qui discutait avec une autre mais dans une langue étrangère et par dessus tout les bruits de pas qui se rapprochaient lentement dans ma direction. Je restais là dans le coin de la pièce écoutant attentivement ce doux son régulier.

J'entendais également le son du mécanisme de la poignée de porte qui se faisait ouvrir tout doucement. Une main apparut cherchant l'interrupteur et une lumière envahissait la pièce me prenant au dépourvu. Mon regard se dirigeai vers l'ampoule au plafond, dans l'éclat blanc, je discernais chaque teinte de couleur ainsi que celles de l'arc-en-ciel.

Mon regard se glissait vers la porte qui s'ouvrait dans un très léger grincement que je percevais tout de même et un jeune homme apparut devant moi. J'analysais pendant quelques secondes chaque détail sur lui partant du sol.

De belles bottines noires complètement cirées et propre sans aucun défaut, par dessus ses petites bottines une paire de pantalon d'un noir encore plus foncée était placée identique des deux côtés, couvrant l'entièreté de ses jambes. Lorsque je levai le regard il portait une chemise brune qui semblait d'une douceur de satin et qui était de couleur uniforme.

Il semblait également m'analyser pendant que je détaillais son manteau d'un noir si foncé que le décrire était presque impossible, cette couleur rappelait les ailes des corbeaux. Son manteau semblait fait en laine et il avait dix boutons, cinq de chaque côtés. Des cordes reliaient chacun des cinq boutons d'un côté à l'autre. Je percevais l'éclat de sa boucle de ceinture.

Mon regard se plongeait droit dans ses yeux, un rouge si profond les coloraient avec des pupilles très noires. Sa peau de marbre était si pâle et blanche que cela en était incroyable. Il n'y avait aucune chaleur ou flux sanguin qui traversait son visage. Je ne savais pas comment décrire le pigment de sa peau. Je le vis sourire et aperçut brièvement ses dents d'un blanc éclatant et d'une perfection sublime.

__ « Bonjour Roxanne, tu es enfin réveillée. » Dit-il d'une voix si sophistiquée et douce. Je restai figée alors qu'il connaissait mon prénom.

Il avançait légèrement vers moi, je reculais contre le mur remarquant qu'aucun lapse de temps ne s'était écoulé entre la pensée de l'action et l'action. Le changement de position était immédiat. De nouveau immobile, je fixais la personne devant moi.

Le garçon leva les mains en signe de paix. J'avais maintenant la bouche ouverte et réalisais que je n'avais pas parlé depuis mon réveil. Un léger grognement résonnait dans ma gorge.

__ « Qui es-tu ? »

J'évitais de lui demander comment il connaissait mon prénom, cette question reviendrait plus tard. Je voulais pour le moment savoir qui était ce jeune homme.

__ « Je me nomme Alec Volturi. » Dit-il tout simplement.

Ce nom m'était totalement inconnu. Il plaçait ses mains devant lui pour me les montrer et s'approcha délicatement du lit, il profitait de quelques secondes pour refermer la porte. J'entendais à nouveau celle-ci grincer faiblement et j'entendis le claquement du loquet me confirmant que la porte était fermé. Il se tournait doucement vers moi et faisait visiblement attention aux mouvements qu'il faisait.

Il commençait à faire quelques légers pas vers moi et je restais coller au mur de pierres le fixant droit dans les yeux en observant le moindre geste qu'il faisait pour voir s'il avait la moindre once d'agressivité mais il n'y en avait pas. Il n'était pas comme les autres personnes aux yeux rouges que j'avais vu avant d'être ici. Un sifflement s'échappa de ma gorge et de mes dents serrés, menaçant tel un essaim d'abeilles. Mes muscles s'arquèrent alors que le jeune homme était maintenant du même côté que moi du lit. Il me fixait tout en étant à une distance respectueuse de moi, il arrêtait de marcher.

__ « Tu es ici à Volterra, où je demeure avec mon clan, celui des Volturi. Tu vivras ici désormais avec nous et je serais ton guide. »

Un grognement s'échappait d'entres mes lèvres et je pris la parole à mon tour.

__ « Je n'abandonnerais pas ma famille pour vivre avec vous. Je ne vous connais même pas ! » Ma phrase s'était terminé sur une intonation un peu plus forte que voulu.

__ « Ta vie n'est plus la même Roxanne. Tu ne peux plus voir ceux qui ont fait partit de ton ancienne vie, tu n'es plus humaine depuis ton réveil. Repense à la nuit passée, tu étais à l'agonie, le corps jonchées de blessures impossible à guérir et te voilà maintenant en parfaite forme. »

Alec plaçait ses deux mains l'une dans l'autre. Il souriait légèrement en me fixant.

__ « Ne me fait pas croire que tu n'as pas remarquée à ton réveil tous les infimes détails de cette pièce ? Jusque dans le moindre grain de poussière, les détails des murs et même les infimes couleurs produite par l'ampoule que j'ai allumé. Tu m'as probablement également entendu arriver vers ta chambre, je ne me trompe pas ? » Demandait-t-il d'un ton sérieux et j'hochai la tête.

Ma main glissait contre le côté de ma nuque et je me rappelais cette soirée dans les moindres détails mais me dépêchait de l'effacer de ma mémoire voulant pleurer alors que Magalie et Jennifer m'étaient apparut en tête.

Un bruit de talon haut claquait désormais le sol et j'écoutais le bruit tout comme Alec, il partit à une vitesse hallucinante près de la porte et l'ouvrit. J'apperçevais une dame vêtue d'une robe rouge pâle éclatante au décolleté flagrant exposant largement sa peau fine et aussi pâle que celle du jeune homme.

Elle se mit à parler dans une langue incompréhensible et je compris que c'était de l'Italien. Il hocha la tête levant la main vers elle comme s'il voulait la rassurer. Je portais attention sur l'ouverture de la porte et les moindres détails.

Je voulais sortir, d'un pas rapide je m'approchais de la porte et me rendit compte que très rapidement je bousculais les deux personnes devant moi et partit à courir vers la droite.

Le couloir était nettoyé et en parfait état malgré l'ancienneté des murs. Alors que je courais si vite j'aurais été censé de voir flou mais je voyais tout dans les moindres détails.

J'arrivais au bout du couloir, entendant des sons sur la gauche je partis dans le sens opposé et ouvrit une porte en bois. Le soleil plombait et j'entendais les oiseaux chanter ainsi que des voitures qui klaxonnaient mais rien n'égalait le spectacle qu'il y avait devant mon regard. Ma peau s'était mise à briller de milles diamants au contact de la chaleur du soleil.

Je partais à courir dans l'herbe et me plaquait contre un arbre me retrouvant à l'ombre. Je regardais en direction de la Ville au loin percevant des milliers de sons à la fois. Je sortais ma main de l'ombre qui se remit à briller de milles feux.

L'arbre contre lequel j'étais appuyé faisait trois fois ma grandeur et semblait très âgé. Une chose était sûre j'étais encore dans cette propriété ancienne et j'étais loin d'en sortir, une pensée de sauter par dessus la rembarde se glissait dans mon esprit. Visiblement c'était le matin et il devait être pas plus de onze heures mais je n'en étais pas totalement sûre.

__ « N'essaie même pas de t'enfuir, je te rattraperai toujours Roxanne. »

Sa voix me choquait, je tournais autour de l'arbre, mon regard se fixant vers la porte. J'étais tapis dans l'ombre alors que lui appuyé tranquillement contre le mur, une jambe appuyé sur le mur il souriait.

Sa peau brillait également d'une lueur étincelante mais il n'en était pas surpris comme s'il était déjà habitué. Je regardais une dernière fois vers la ville.

__ « Quoi ? Tu voudrais sauter en bas ? N'y pense même pas, c'est du suicide. »

Je soupirais et me retournais vers lui. Sans savoir comment, je me retrouvais à quelques centimètres de lui à une vitesse hallucinante et ma peau recommençait à briller.

__ « Explique-moi tout car là je ne comprends rien ! Pourquoi suis-je ici ? Je devrais être morte à l'heure qu'il est, mes blessures étaient mortelles lorsque j'étais dans ce quartier en train de me vider de mon sang avec la pluie qui frappait mon visage. Comment se fait-il que... je sois encore en vie ? Et ma peau brille au soleil ? C'est quoi ça bordel de merde ?! » Lâchais-je dans un léger cri.

Il soupirait et me regardait droit dans les yeux alors que nos corps étaient à moins d'un mètre l'un de l'autre. J'évitais de fixer le reflet brillant de sa peau et il ouvrit la bouche.

__ « C'est beaucoup plus compliqué que tu ne peux te l'imaginer mais je vais tout t'expliquer dans les moindres détails. Je te promet que tu saura pourquoi tu est ici et ce qui t'est arrivée. Je vais toutefois essayer de faire simple pour commencer. Tu es devenue une vampire tout comme moi et les membres de mon clan. »

Ma bouche s'ouvrit sous le choc et je le fixais sans rien dire alors qu'il venait de dire ces paroles qui me choquèrent complètement.

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