Tome 1 : Chapitre 18

Point de vue de Roxanne Williams - 13 Juillet 2016

Une fois à l'extérieur, Alec me poussait vers la ruelle et me collait sur le mur alors que je grognais voulant attaquer la dame. Je grognais, j'avais du mal à me contenir devant son odeur qui sentait si bonne. Je fixais Alec qui me regardait dans les yeux.

__ « Ne fait pas ça Roxanne, pas sur ce territoire. Tu n'as pas le droit de chasser ici, c'est dans les lois... Si tu le fais, c'est nous deux qui serons punis. » Je grognais.

__ « Alec, gèle-mes sens s'il te plaît et emmène moi loin d'elle. Ce soir, j'ai beaucoup moins de résistance que la dernière fois et je suis sur le point d'y aller. » Lui demandais-je en chuchotant. « La tentation est trop forte.»

Alec posait sa main sur mon bras et tout un coup ce fut le néant. Je ne voyais plus rien, je n'entendais plus rien et ne sentait plus rien autour de moi. Comme si j'étais plongé dans un noir infini et que je ne pouvais rien faire.

À un moment, j'ignorais combien de temps avait passé, je retrouvais ma vue et Alec me fixait dans les yeux. L'environnement autour de nous était différent et il n'y avait plus d'odeur de sang.

__ « Tu avais déjà gelé ma douleur mais ça, c'était effrayant de se sentir couper de tous nos sens. Nous sommes à quel endroit ? »

__ « Dans une ruelle à quelques pâtés de maison de la boutique. Démétri saura nous trouver. Je suis surpris que ton réflexe ait été de t'approcher de nous et demander de l'aide et non de lui sauter dessus directement. »

__ « Je ne voulais pas l'attaquer mais un instinct en moi désirait son sang. »

__ « Demain en avant-midi, tu pourras te nourrir. » Me dit Alec.

Je soupirais. Démétri apparaissait devant nous.

__ « Alec, es-tu sûre que c'est un nouveau-né ? Elle est très docile en présence du sang pour le peu de temps qu'elle a vécue après avoir été transformé. Même moi, j'ai eu beaucoup de mal à résister. »

Je fixai Démétri, je ne suis pas docile comme un chien. J'ai du respect pour les humains.

__ « Je sais peut-être me contrôler mais je peux toujours te botter le cul. »

__ « Il me fera plaisir de comparer notre force. Sauf que ça ne sera pas ici. » Dit-il une pointe de défi dans le regard.

__ « Roxanne te manque-t-il quelque chose ? » Demandait Alec.

Je fixais mon sac de vêtements.

__ « Peut-être des choses pour ma chambre. »

__ « Il y a une boutique de fournitures pas loin. »

On s'y dirigeaient tous ensemble. Démétri conservait mon sac dans les mains. Une fois devant la boutique j'entrais et je prenais un panier. À l'entrée il y avait une affiche avec ma photo.

__ « Merde. Je ne peux jamais avoir la paix. » Dis-je.

J'arrachai la feuille et la mettait dans mes poches alors que j'enfilais le foulard que je m'étais prit avec mes vêtements qui se trouvait dans le sac que Démétri portait. Je l'enfilai autour du bas de mon visage. On marchaient dans les rangées et j'aperçus des lunettes sans vue. J'en attrapai une paire et la mit devant mes yeux.

__ « Ton camouflage est nul. » Me disait Alec.

__ « C'est déjà mieux cela que d'avoir la police aux fesses. »

__ « Ça ne prendrait même pas deux secondes qu'on pourraient disparaitre. »

__ « Ouais mais également moins d'une heure pour mettre ma famille humaine au courant de la nouvelle, que leur fille a été vue en ville. Je ne peux pas me le permettre. Ma mère viendrait ici et cela n'arrêterait jamais. »

__ « Dans quelques décennies ce sera terminé. Ils auront fait leur deuil. » Dit Démétri.

__ « Je l'espère. » Répondis-je à Démétri. « Je ne veux pas toujours devoir me cacher. »

J'observais les décorations et je voyais de belles décorations pour ma chambre comme des plantes, des bibelots d'animaux. Je les mit dans le panier. Je me dirigeai vers les livres et prit quelques romans. Je prenais également un livre de mandalas et un paquet de crayons en bois et un aiguisoir. Ne plus pouvoir dormir rendaient mes journées et mes nuits très longues.

Je prenais également un jeu de cartes pour passer le temps ainsi qu'un livre de blagues. Ma chambre était l'endroit dans lequel je passais la majorité de mon temps. Alec regardait les livres historiques et m'en apportait un. Je le fixais, il s'agissait d'une histoire sur les sorcières de Salem.

__ « Si cela peut t'intéresser. »

__ « En effet. Merci. »

Démétri s'était prit deux romans qui semblait être des suites d'une histoire. La couverture était sombre. Je lui demandais ce que c'était.

__ « J'aime bien rire de la stupidité humaine en voyant ce qu'il pensent des vampires. C'est une série de livres là-dessus. Ils parlent que les vampires sont allergiques à l'ail ou encore qu'ils brûlent au soleil et qu'ils dorment dans des cercueils. C'est comme un livre de blague pour moi et quand je n'ai rien à faire je lis ces livres là. »

Je souriais à l'humour de Démétri. On se dirigeaient vers la caisse et j'espérais ne pas me faire reconnaitre. Elle scannait les articles sans m'accorder la moindre attention et Alec qui avait reprit son portefeuille, passait sa carte dans la machine pour payer, je voyais cependant que la jeune femme semblait très attirée par Démétri et Alec qui eux n'en avaient rien à faire. La jeune fille lui donnait un sac et y mit toutes nos choses. Elle leur souhaitait une agréable soirée.

Alors que je me dirigeais vers l'extérieur du magasin, je commençais à retirer mon foulard et mes lunettes. Je les mettais dans le sac que Démétri portait.

__ « Rentrons, j'en ai marre d'être une vedette. » Dis-je.

Les deux gars se mettaient à rire et après quelques minutes on entraient dans la forêt la plus proche. On partait désormais tous à courir et je laissais le vent frapper mon visage. J'aimais tellement être dans la forêt. Cependant lorsque j'étais seule, je devais me contenter du Jardin mais cette expérience de courir dans la forêt était la meilleure de ma vie.

En quinze minutes on arrivaient dans Volterra. Je souriais alors qu'on arrivaient à la porte. Démétri me tendait les deux sacs et partait de son côté.

__ « Roxanne, je te laisse retourner à ta chambre. Je dois aller voir Aro, lui dire que nous sommes revenus. Il voudra savoir si tout s'est bien passé. »

Alec disparaissait et je marchais avec mes deux sacs. Je fixais un tableau de l'époque ancienne quand j'entendais une porte s'ouvrir. Je me retournais et voyait une jeune femme. Elle me saluait en Italien. Elle portait un pantalon noir et un chandail noir.

J'entendais son cœur battre, qu'est-ce qu'une humaine faisait ici à cette heure ? Elle me demandait si je commençais un contrat de travail dans le château comme femme de ménage. Je la regardais et tout d'un coup me rappelait que j'avais des verres de contact qui cachaient mes yeux rouges.

J'hochai la tête et lui souriait ne sachant pas quoi dire, elle m'invitait à entrer par une porte. J'entrais et la suivait. Elle se présentait comme étant Gianna, et qu'elle était la secrétaire des Volturi. Je m'installai à une chaise et posait mes sacs au sol. On décidaient de discuter en Italien.

__ « Oui, les Volturi. Je les connais bien et je... vais travailler pour eux. » Lui dis-je en Italien.

__ « Moi, je suis ici depuis un an. Certains d'entres eux me font peur avec leur yeux rouges mais il y en a qui sont gentils avec moi. J'espère devenir l'une des leurs et toi ? »

__ « Euh, ouais... Ouais... » Elle me traitait comme un être humain normal et cette sensation au fond de moi me plaisait.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas été en présence d'un humain qui discutait avec moi. Même si elle parlait en Italien j'appréciais sa présence. Je voyais la chaleur de sa peau et constatait que ça me manquait d'avoir la peau colorée. La chose que j'enviais aux humains était de vivre chaque jour comme le dernier en sachant qu'un jour on allait mourir. Étant une vampires, je ne m'inquiétais plus de grand chose en ce qui concernait la mort.

__ « Tu as la peau très pâle. Te sens-tu bien ? C'est probablement le stress » Me demandait-elle. « Est-ce que je peux t'offrir de l'Eau ou des croustilles ? » Ce à quoi j'hochai la tête.

Elle ouvrait un frigidaire et sortait un pichet d'eau de source et elle sortait un verre et me le remplissait. Je fixai le verre d'eau et mon reflet dedans. Je n'avais pas ressentis le besoin de boire de l'eau depuis mon réveil en vampire. La curiosité me piquait, j'approchais le verre d'eau de ma bouche et en but une gorgée que j'avalai. L'eau était froide, elle avait un faible goût de chlore mais à peine perceptible même avec mon goût de vampire. L'eau ne me faisait rien.

Je ne me sentais pas apaisée ou abreuvé en buvant ce verre mais cette sensation qu'il y a quelques jours j'avais besoin d'en boire au trente minutes ne me manquait pas. Je posais le verre sur la table et il y avait maintenant un bol de croustilles ordinaires devant moi. Je n'avais rien mangé depuis longtemps.

Gianna s'asseyait près de moi.

__ « Tu vas voir, travailler ici ce n'est pas tant pire. Ils paient très bien, t'héberge. Tu dois simplement les respecter vu leur âge. Un jour s'il considère que tu le mérites ils t'offrent l'immortalité ! »

Je levai le regard vers Gianna et hochait la tête. J'attrapai des croustilles dans mes mains et avec mon regard j'arrivais à voir les détails et les grains de sel sur la croustille. Elle me demandait mon prénom.

__ « Roxanne. » Dis-je en continuant de fixer la croustille.

Je lui souriais, je me sentais un peu humaine en sa présence. Tout d'un coup, un frappement se faisait à la porte et Gianna se levait, je fixai les croustilles et décidait que j'allais y goûter.

Je voyais Aro entrer et saluer Gianna en Italien. J'approchai la croustille de ma bouche.

__ « Roxanne, je crois que vous ne devriez pas...» Commençai à me dire Aro en Italien.

Je le fixai et mettais une croustille dans ma bouche pour la mâcher et ma réaction fut immédiate. Je sentais le goût du sel brûler le palais de ma bouche. Je crachais les morceaux sur la table alors que mon goût développé n'avait pas du tout apprécié la saveur.

Je voyais Gianna arriver vers moi et maintenant elle me regardait différemment comme si je n'étais rien d'autre qu'une immortelle, elle avait le regard d'un employé qui regardais son patron.

J'attrapais le verre d'eau et en buvait quelques gorgées pour diluer le goût du sel. Même si l'eau ne goûtait pas vraiment bonne, elle était bien mieux que cette saveur toxique que la croustille avait.

Le goût était moins prononcé dans ma bouche et j'étais beaucoup mieux. Aro sortait de sa poche une enveloppe à Gianna et lui donnait en lui disant de la donner à Rodriguez ce soir car il viendrait bientôt la revoir.

__ « Roxanne, il serait mieux pour vous de venir avec moi pour voir Alec. » Dit Aro.

__ « Oui, Maître. » Notre échange s'était fait en Italien et Gianna avait comprit.

Je fouillais dans mes poches et je sortais le pot de lentilles de contacts, je l'ouvrais et les retirais de mes yeux lui dévoilant mes yeux rouges. Je fixais ensuite Gianna qui me fixait sans rien dire. Je rangeai le pot dans ma poche.

__ « Merci d'avoir discuté avec moi, c'était un bon moment qui m'a rappelé ce que ça faisait d'être humaine. » Lui dis-je dans sa langue maternelle.

Je prenais mes sacs et disparaissais à toute vitesse avec ceux-ci, je partais en direction de ma chambre. J'entrai à l'intérieur et je savais qu'Aro était maintenant dans la chambre d'Alec. Je les entendais discuter à propos de moi. Alec s'excusait auprès d'Aro et les deux sortaient de l'appartement. Je savais qu'Aro était partit à droite et Alec venait vers ma chambre. Je lui disais d'entrer avant même son arrivé et il ouvrait ma porte.

__ « Tu as fais toi aussi l'erreur avec la nourriture ? C'est arrivé à quelques vampires ici, je ne mentionnerais pas lesquels. C'est inconfortable comme sensation, n'est-ce pas ? »

__ « Je n'avais pas réalisé à quel point notre goût était développé. Je crois avoir effrayé la secrétaire, elle ne savait pas que j'étais une vampire et elle me traitait comme quelqu'un de normal jusqu'à ce que cela arrive. »

__ « Fermes tes yeux. Je vais te montrer les sens. »

Je fermais les yeux et Alec me disait de me concentrer sur l'odorat, j'étais en mesure de lui réciter l'odeur des meubles, l'odeur des murs et des tissus. Je percevais chaque fragrance dans la pièce. Lorsque c'était mon ouïe que je concentrais, j'entendais des oiseaux voler, des insectes. Je le disais à Alec.

J'eu un léger choc électrique lorsque de mes yeux fermés je sentais Alec s'approcher de moi et que je sentais ses doigts glisser contre la peau de mes bras. Sa peau était très douce.

__ « Le toucher, maintenant. » Disait-il et sa voix avait prit une tonalité plus douce. « Tous tes sens communiquent ensemble. Si tu n'as plus accès à l'un d'eux, tu peux te guider tout de même avec les autres. »

Je fondais devant le toucher d'Alec et ressentait quelque chose que je n'avais jamais ressentit au fond de moi. J'appréciais énormément Alec et j'appréciais chaque moment passé avec lui.

J'ouvrais les yeux et tombait yeux dans les yeux avec Alec. Je percevais les membranes de ses iris rouges et les détails dans ses pupilles noirs. Je voyais chaque micro-détails. J'arrivais même à voir les détails de ses lèvres alors qu'il était à un mètre de moi. Une question me brulait les lèvres, je devais lui demander maintenant.

__ « Alec. Pourquoi c'est toi qu'on m'a assigné pour me former ? » Lui demandais-je.

Il reculait de quelques pas suite à ma question.

__ « Aro l'a décidé ainsi. C'est moi qui t'ait trouvé ce soir là et qui ait insisté pour te remmener ici donc je suis responsable de toi. »

__ « Jane le disait l'autre jour justement que tu m'as ajouté au clan et qu'elle était fâché que tu sois responsable de moi. Jeremy, je lui ai lu les pensées et il était sûr de ne pas m'avoir transformé. Est-ce que tu es lié à ma transformation en vampire ? » Lui demandais-je.

Il levait le regard vers moi et ne me lâchait pas du regard.

__ « Oui. » Dit-il alors que je découvrais qu'il était celui qui m'avait donné l'immortalité.

__ « De quelle façon ? » Demandais-je. Je voulais en savoir plus.

__ « Jeremy t'avait presque tué. Tu n'avais aucune chance de t'en sortir vivante. La quantité de venin que tu avais dans le corps était suffisante pour déclencher les brûlures qu'il cause aux humains mais pas assez pour te transformer, des vampires qui aiment faire souffrir leur victimes utilisent cette technique de torture. Ton cœur allait lâcher, Roxanne. Je t'ai remmené au château pour qu'on puisse lire tes pensées et voir qui était responsable de l'attaque mais j'ai su que tu méritais une seconde chance alors pendant que tu étais dans l'inconscience en train de mourir... J'ai pris ton poignet et je l'ai mordue pour compléter ta transformation en vampire. »

J'ouvrais la bouche de stupéfaction.

À Suivre...

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