Chapitre 6: Madame Rose

Il aurait juste fallut qu'il ne m'adresse pas la parole. Mais il m'a remarqué, dans cette salle bondée. Je me dis que, quelque part, c'est bien la preuve que l'éternel ne l'apprécie pas tant que ça. Sinon il ne l'aurait pas mis sur mon chemin. Il lui aurait fait détourné le regard. Mais cet homme...Tomas...il n'est pas du style à détourner le regard. Ça se voit à sa démarche assurée et au petit sourire sur ses lèvres. Sourire auquel je répond volontiers.

Je peux le voir s'approcher, à pas de loup. Et, à chacun d'eux, je peux lire dans son regard toutes les choses qu'il rêve de me faire. C'est ce que certains appellerait le désir, la luxure...Moi, je l'appelle la bêtise.

-Ce n'est jamais une bonne idée de fantasmer sur une femme que l'on ne connait pas.

Mes premières paroles. Il lâche un rire nerveux en grattant son menton rasé. Il aime jouer les grands nerveux. Il aime faire l'homme timide et réservé. Mais il n'est pas très doué. Surement parce que les femmes qui l'ont croisé n'ont jamais eu la franchise de le lui dire. Ou plutôt, le temps. Trente à soixante coups de poignards dans la poitrine, tout près du cœur. Puis il aime les regarder se vider de leur sang sur ses draps d'un blanc cristallin. Et il sourit, d'un sourire large comme celui auquel j'ai droit, ce soir.

-Tomas John.

-"Tommy" pour les intime? je demande de mon regard le plus aguicheur.

Il sourit. Si seulement tu savais...Je n'aime que les minous, Tomas! Mais il parait que je suis bonne à baiser. Venant d'une chose aussi insignifiante que les hommes, je ne le prends pas comme un compliment, du tout! Mais ça ne doit pas me distraire de mon objectif: Tomas.

-Tu aimes t'amuser, Tomas?

-Evidemment.

Son ton est posé malgré l'excitation que je sens monter dans sa voix.  C'est comme que je les aime: crédule. Qu'est-ce que ça m'excite. Je peux sentir mes tétons pointer, sous le tissu. Alors pourquoi faire tarder encore les choses. J'ai eu ma proie. Elle a mordue en moins de temps que prévu. Elle est toute prête à être pêchée.

-On prend un verre?

-Deux!

Mais enthousiasme laisse vite place à l'ennuie. Qu'est-ce qu'il peut être soûlant! Plus il parle et plus j'ai envie de me pendre. J'ai droit à un long résumé de son enfance. Mais que je peux m'en foutre que sa mère ai été une prostituée ou son père un ex taulard. J'ai castré mon ex et utilisé son sexe comme sextoy pendant deux jours. Je ne le crie pas sur tous les toits, moi! De plus, ça risquerait de gacher l'ambiance. Non, à la place je dois trouver un moyen de pimenter tout ça. Donc je prétexte aller au toilettes et laisse ma boisson sur sa surveillance. Ça risque d'être intéressant.

Evidemment, je prends des plombs à me remaquiller aux toilettes. Une bonne couche de rouge à lèvre rouge, un peu de mascara noir et je ressors. S'il n'a pas saisi l'opportunité, c'est qu'il est encore plus con que ce que je croyais! Mais il n'y a pas de risque. Il a passé les dix dernières années à se cacher de la police, comme le froussard qu'il est. Sans pouvoir regouter au plaisir de faire goutter le sang. Je sais d'expérience, qu'on ne peut pas y résister. C'est beaucoup trop tentant.

On a beau essayer toutes les tactics, comme enchainer les photos de scènes de meutres comme du porno. Ou se raconte nos expériences mutuelles, rien n'y fais! Il n'y a des pulsions qui ne se controles pas. Peut-être parce qu'elles ne sont pas sensées être refoulées mais explorées. Donc je cède aux miennes sans la moindre culpabilité. Et pourquoi j'en aurais? Ces hommes sont des criminels, des violeurs, des meurtriers...ils ne valent pas mieux que moi!

Si je dois brûler dans les flemmes de l'enfer, ils y brûleront en premier. Je les rejoindrais quand j'aurais fini ma mission.

-Te revoilà...,il s'excite lorsque je reviens.

-Désolé,je me répoudrai le visage.

-Oh...les femmes!

Je ris faussement.

-Je ne t'ai pas trop manqué j'espère.

-Un peu, pour te dire vrai... J'ai cru que tu avais fuis. Surtout que tu ne m'a pas dis ton prénom.

-En effet!

Je lui fais signe de s'approcher et le lui murmure au creux de l'oreille.

-Très beau prénom!

-Merci.

Je ne le dis qu'à mes victimes, comme un secret qu'elle emporte dans la tombe avec toutes les atrocités qu'elles ont fait de leur vivant. Un petit cadeau avant de prendre leur dernier souffle. Une fleur avant de rencontrer la mort. 

La soirée suit son cours et Tomas devient de plus en plus à l'aise. Moi aussi, à vrai dire. Je ne sors pas tant que ça. Ces moments de plaisirs avec mes victimes sont mes seules sorties. Et, à vrai dire, ça fait du bien de s'amuser de temps en temps. Mais, comme bonne chose, elle a une fin. Il vient toujours un temps d'en finir. Comment je le sais? Ils me donnent un petit signal.

-Je te raccompagne ?

-Pourquoi pas...Tu as une voiture?

-Évidemment!

J'aime sa confiance. Donc je le suis hors du bar. Mais dès  que mes pieds touchent le goudron, je commence à tanguer.  Je pense d'abord que le sol tremble mais je réalise vite ma bêtise. Je ne sais pas comment, mais il a bien réussi à me droguer. C'est vrai que j'ai laissé mon verre sans surveillance pour qu'il le trafique mais je ne l'ai pas bu. Je voulais juste prétexter l'avoir fait, faire semblant d'être inconsciente et le poignarder. Sauf que là, je sens bien que mon corps me lâche. Je dois me casser de là!

-Lâche-moi...

-Chut, ne t'inquiète pas. Je vais bien prendre soin de toi.

Mes jambes lâche et il me rattrape. Je sens ses bras me tenir pour que je ne tombe pas. Je sens son eau de cologne trop forte agresser mes narines et me donner la nausée.

Mais je ne peux pas crier. Je n'en ai pas la force. Et nous avançons vers un gros vanne noire garé de côté. 

-Je...je...

Nous ne sommes pas seuls. Nous sommes littéralement entouré de monde mais je ne peux pas appeler à l'aide. Comme si mes poumons étaient rempli de liquide ou qu'on m'avait coupé la langue. Ma voix est éteinte. Pire, j'arrive à peine à garder les yeux ouverts. Tout est trouble autour de moi. Quand il ouvre la portière arrière, un deuxième homme apparaît et je le reconnaît. Quand j'allais au toilettes, il m'a bousculé. Je me rappelle de son faux sourire et de ses fausses excuses. Puis j'ai senti un léger pincement mais je n'y ai pas fais attention. Maintenant, c'est clair...

-Tu m'as piqué...

-Chut, reste calme.

-Elle est parfaite, Tomas. Tu commence à comprendre mes goûts. Quand on aura fini avec elle, on pourra en chercher une deuxième et...

Mais il ne finit pas sa phrase. Quelqu'un le lui empêche. Une petite voix insupportable que je reconnais.

-Madame Rose!

Qu'est-ce qu'elle fous là, elle? Plus elle avance, plus je veux lui crier de fuir. Cette fille est beaucoup trop naïve pour se méfier. Mais elle ne mérite pas de finir découpée en morceaux dans une rivière.

-Dégage! je crie avec ce qu'il me reste de force.

Elle s'arrête nette, à quelques pas de moi, avec une petite mine.

-Tu n'as pas entendu la dame? Dégage petite!

-Vous êtes qui, vous?

Il faut le dire, elle a du culot!

-Ecoute miss, lance Tomas agacée, j'essaye de rentrer avec ma petite-amie alors...

Mais la rousse explose littéralement de rire.

-Elle? Ta petite-amie? Qui pourrait supporter son caractère insupportable et ses manières?

-Je...

-Où est-ce qu'elle habite?

-On n'a...

-Elle n'a pas l'air très bien.

-Tu commence à m'énerver!

Il faut qu'elle arrête. Tomas est plus instable qu'il y paraît. Si elle continu à le provoquer, il va paniquer et tirer sur la foule. Je sais qu'il a une arme. Je la sent contre ma hanche.

-Ok je vous laisse, elle concède, mais répond juste à une dernière question.

Il semble à bout mais cède.

-Bien, je t'écoute.

-Combien de chats est-ce qu'elle a? Deux ou trois?

-Trois, il répond sans hésitation.

-Faux! Elle n'aime que les chiens!

Puis elle sort un objet en forme de chat et le tase sous mes yeux. Il m'emporte dans sa chute et nous touchons violement le sol. Mais je ne perd pas le nord. Je rassemble mes force et récupère son arme. Puis je tire et abat son partenaire, juste avant qu'il ne prenne la fuite.

-Madame Rose vous allez bien?

Lila s'accroupît près de moi alors que mes paupières luttent.

-Comment j'ai été?

-Stupide! je lance. Tu aurais dû...fuir, idiote!

-Et vous laisser seule? 

Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez elle? Elle n'a donc aucun instinct de survie?

-Vas t'en...

-Non. Je vais rester là, jusqu'à ce que la police arrive.

-Hors de...de...

-Ne vous inquiétez pas. Vous pouvez fermer les yeux. Je ne bouge pas.

Crétine!

Mon duo favoris! J'aime comment leur personnalités sont si différentes: madame rose aigri et Lila super optimiste!!!J'espère que vous avez aimé le chapitre. 

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