Chapitre 18: Lila

Il y a 2 chapitres ce soir. Donc n'oubliez pas de lire le Chapitre 19 aussi💕

Le Lila...une fleur si belle et pourtant si...inutile. C'est vrai, quand on y pense, elle a beau servir d'ornement à l'occasion, derrière ses pétales blanches nacrées ne se cachent aucun secret. On l'oubli. Elle a beau fleurir avant les roses du printemps...au moment où les gens ont besoin de sentir le doux parfums des fleurs imprégner le vent telle une caresse sur la joue d'un bébé...on ne se rappelle pas d'elle.

Les Lilas ont beau faire autant d'effort; leur odeur forte a beau nous enlacer à chaque saison et réconforter tous ces inconnus tel un bon ami nous serrant fort...très fort...alors qu'on ne l'a pas vu depuis des mois...personne ne s'en souvient.

Au moment même où les roses fleurissent, elles perdent toute existence. Au fond, Les Lilas ne servent à rien d'autre qu'à combler un vide. Elles ne sont ni belles ni mémorables. Aussi insignifiantes qu'un panneau de trottoir. Et je n'en fais pas exception...

Pourtant,moi,je souris. Tout le temps. Ça me va bien. Je suis la Lila souriante...et heureuse...et optimiste. Même quand j'ai mal. Même quand le ciel me tombe sur la tête. Même quand j'ai froid...terriblement froid.

Comme dans cette grande baignoire, où je barbote depuis des heures. C'est le seul endroit où j'ai trouvé du réconfort. Après ce qui s'est passé, je ne savais pas où aller. Je me sentais si ridicule. Ils m'ont transporté comme un morceau de viande jusqu'à la devanture de la maison, puis m'ont posé. Ils m'ont cousu et bandé le genou, là-bas, sur la neige froide. J'ai eu si mal...Madame Rose n'a pas daigné rester. Elle est passée si vite. Je n'ai senti que le courant d'air laissé par sa robe.

Et pourtant, j'ai continué à espérer qu'elle fasse demi-tour.

-Madame...

Je l'ai chuchoté, au bord de l'agonie. J'ai tendu ma main dans le néant en attendant qu'elle fasse un geste. Je sais qu'elle est dur et qu'elle ne m'apprécie pas. Mais je n'avais pas le choix. Elle était le seul visage que je connaissais ici. Et j'ai pensé, comme une idiote qu'elle s'en soucierait.

-Crétine...

Je comprends tellement mieux pourquoi elle m'appelais ainsi. Je peux être si naïve certaines fois. Tout ce que je sais faire c'est pleurer et me lamenter. Mais...j'ai tellement mal. J'ai eu peur dans cette forêt. Et qu'est-ce que j'aurais pu faire d'autre? Me redresser et me battre? Je ne sais pas faire ça...Je ne sais qu'attendre qu'on vienne me sauver.

Mais il faut bien rester optimiste,non? Je m'en suis sorti. C'est bien tout ce qui compte. Je continu de m'en sortir. Et j'ai essayé de m'adapter ici. Évidemment, c'est un vrai échec mais au moins j'ai essayé. Je sais que mes parents auraient été fiers de moi et ils auraient aimé me voir persévérer. Voilà pourquoi je dois m'accrocher. Le boulot de mes rêves est quelque part. Il m'attends. Je dois juste le trouver.

-Tu le fais exprès ? Qu'est-ce tu fous là ?

Malheureusement, ma joie est de courte durée. Je n'avais même pas remarqué que Madame était rentrée dans la salle de bain. Toujours dans cette étrange tenue. Une longue robe noire de velours. Et cette même espèce de couronne noire en épines posée sur la tête. Elle est si obsédée par tout ce qui est pointu que ça en devient malsain.

-Je croyais qu'on en avait déjà parlé? Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre? La tienne est juste...

-Désolé.

Son regard change, un moment et elle me fixe un moment. Pas avec dédain, comme d'habitude. Non, pour une fois, j'y lis juste de la pitié.

-Je sais...je suis pathétique.

Je prononce à peine ces mots qu'une larme passe sur ma joue et finit dans l'eau froide de la baignoire. Je ne m'attends pas à ce qu'elle me réconforte. Je veux qu'elle s'en aille et me laisse seule, comme chaque fois. Mais elle s'approche lentement et glisse un doigt dans l'eau.

-Tu vas attraper froid, Lila.

Elle était bien chaude avant, pourtant...À présent, elle fait trembler mes lèvres.

-Sors de là, tu vas mouiller ton bandage.

Pourquoi elle s'en soucis? Pourquoi elle ne me laisse pas? Il lui suffirait de tourner les talons et de sortir par la même porte, pourtant...

-Qu'est-ce que ça peut bien vous faire? C'est à cause de vous que je suis...

-A cause de moi? Crétine...

-Qu'est-ce que j'aurais dû faire? Il m'a tirer dans le genou.

-Tu aurais dû arrêter de ramper et rester tranquille.

-Et le laisser me tuer? J'aurais dû mourir dans votre partie de chasse perverse?

Elle prend un moment et s'approche encore un peu plus.

-Je t'avais dis que ce monde n'était pas pour toi. Tu es bien trop têtu. Tes parents ne t'ont pas appris à écouter ?

Elle n'a plus pitié de moi. Son ton est moqueur. Je suis au bord de la crise de nerfs et ça...l'amuse?

-Allez-vous en, s'il vous plaît Madame...

C'est dur de rester polie mais je tiens bon. Elle, parcontre, ne fait aucun effort.

-M'en aller? De chez moi? De ma chambre ? Parce qu'une crétine faible et froussard me fait une crise?

Elle marque une pause. Mais je m'en fiche bien de se qu'elle pense de moi. Il n'y a rien que je ne sache pas déjà.

-J'ai juste besoin d'une minute...après, je m'en irais. Je rentrerais chez moi.

J'arrive à peine à retenir mes larmes.

-Je prendrais mes affaires et...

-Et quoi? Tu vas retourner dans ton minable appartement ?

-Je...

-Fais donc! Ramasse tes affaires, Lila et disparaît. Mais, je te préviens...

-Quoi?

-Parle-moi encore une fois sur ce ton et je t'envoie rejoindre tes maudis parents, six pieds sous terre.

Mon sang ne fait qu'un tour. Je ne sais pas à quel moment je me redresse et lui assène une gifle. Pourquoi elle se sent obliger de parler d'eux avec tant de déni? Elle ne les connaît même pas.

-J'aurais préféré que tu te taise plutôt que de me sortir ces bêtises! j'hurle de toute mes forces.

Ses yeux s'écarquillent alors qu'elle masse doucement sa joue mais je ne m'arrête pas pour autant. J'ai envie de lui crier ma colère...de la lui balancer à la figure. Pour une fois, je n'ai pas peur d'elle. J'ai même envie de lui en remettre une.

-Tu n'avais pas besoin d'aller si loin. Tu crois que je ne sais pas que ce monde n'est pas pour moi?

-Lila...

- Je ne suis pas stupide! J'avais juste besoin d'un boulot. J'ai juste répondu à une offre que tu as fait, dans ce maudis journal!

-Je ne voulais pas d'une employée!

-Alors pourquoi la faire? Pourquoi m'avoir gardé ?

-La bonne blague...Je ne t'ai pas gardé! Je t'ai même demandé de t'en aller. Tu es têtu.

-Non. J'avais...juste besoin d'argent...

Ce n'est pas un crime de toucher le fond. Comme ce n'en est pas un de chercher un boulot...non?

-Tout le monde n'est pas née avec une cuillère en argent dans la bouche, comme vous!

Je crois qu'elle aussi atteint sa limite. Sa main agrippe mon cou et me rapproche de ses yeux saillants.

-Tu ne me connais pas, Lila. Tu n'as aucune idée de ce par quoi je suis passée pour avoir cette fortune, alors ferme-là !

-Alors, toi, plus que n'importe qui d'autre, devrait comprendre. Tu sais ce que c'est d'être au bout du rouleau et d'essayer de se reconstruire. Tu sais ce que c'est de devoir compter que sur soi-même et de n'avoir personne sur qui compter.

-Qui te dis que c'est le cas?

Pourtant c'est si évident.

-Regarde-toi...regarde autour de toi...tu es toute seule. Tu as beau être entouré de gardes, tu n'as aucun amis. Juste des « clients » et des prisonniers. Tu es toute seule.

-Seule? Tu veux dire...comme toi?

Je tombe des nues. Les mots ont beau se bousculer dans ma bouche, aucun ne sort. Comment ça « seule »?

-Lila, son frère et son amie la blondinette. La petite famille parfaite. Pourtant, aucun n'est venu te chercher ici. C'est à peine s'ils ont remarqué que tu n'étais pas rentrée de la nuit. Parce qu'ils ont mieux à faire que de s'occuper d'une petite fille ingrate.

-Ils...

-Et moi aussi!

Elle me relâche et je tombe dans l'eau. Mais je n'ai pas mal au genou. Non. Je ne sens que cette douleur me serrer la poitrine en la regardant tourner les talons.

-Quand je reviens, Lila, tu as intérêt à être sorti de cette maudite baignoire !

Je vous jure qu'elle n'est pas si mechante. Elle a un coeur quelque part😭😭😭🖤🥀

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