Chapitre 5 : Un peu de calme ...
A l'étage, Itachi finit par retrouver Mitsuki assise près de la baignoire dans sa salle de bain. Il posa les assiettes et s'accroupit auprès d'elle, avant de prendre sa main blessée. La jeune fille semblait effondrée, une rivière de larmes noyait ses petites joues, et son regard, fixant le vide, avait perdu tout son éclat.
« Ça va aller Mitsuki-chan. Je vais te soigner. », lui souffla tendrement le garçon, sans obtenir le moindre signe en retour.
Il s'attela à lui retirer des petits bouts de verre qui étaient restés plantés dans sa paume. Il nettoya la plaie du mieux qu'il pu, avant de lui murmurer :
« Il va falloir te laver, Mitsuki-chan. Je ... je vais t'aider. Je te promets de ne pas te regarder. »
Toujours sans réponse, il commença à faire couler un bain, puis commença à défaire la robe ensanglantée de la jeune fille. Alors qu'il allait lui retirer, il ferma comme promis ses paupières, et la guida vers la baignoire une fois déshabillée. Mitsuki se laissait faire, transie dans un état de choc qu'elle ne parvenait à surmonter, elle semblait n'être plus qu'une poupée de chiffon entre ses mains.
Ayant veillé à faire plein de mousse dans le bain afin de la cacher, il ouvrit les yeux et s'attela à la nettoyer de tout son sang. Il veillait à lui faire le moins de mal possible, mais il lui était difficile d'évaluer la douleur de son amie puisqu'elle restait figée, sans un bruit.
Sa peau était douce sous ses doigts, et il s'appliqua à faire disparaître toute trace de l'incident. Alors qu'il avait terminé, il referma les yeux pour aider son amie à sortir de la baignoire et l'enveloppa dans une grande serviette.
« Reste là, je reviens tout de suite. », dit-il en retournant vers la chambre pour lui trouver des vêtements.
Comme promis, il revint très vite avec un pyjama dans les mains. Il l'aida à nouveau pour l'enfiler, puis la fit s'asseoir sur le lit dans sa chambre. Il prit place à côté d'elle et finit par lui demander sans plus de détour :
« Qu'est-ce qu'a fait mon père ? »
Car, s'il aimait et admirait sincèrement son père, il le savait tout autant capable d'une grande rudesse envers ceux qu'il ne savait considérer comme ses alliés. Et il aurait fallu être naïf de croire qu'il verrait Mitsuki comme l'une d'entre elle après un simple dîner.
Mitsuki tourna enfin sa tête vers lui, et le regarda dans les yeux, le transperçant alors qu'elle semblait si vide une seconde auparavant.
« Rien, Itachi. Il n'a rien fait ... », murmura-t-elle sans grande conviction.
Itachi soupira, il ne voulait pas la brusquer mais se doutait évidemment qu'elle ne disait pas la vérité, sinon pourquoi serait-elle dans cet état ?
« Viens. », lui souffla-t-il en attrapant une assiette et la main de son amie.
Il l'aida à grimper sur le toit de la maison, et après l'avoir rejoint, s'assit avant de la faire s'installer entre ses jambes. Il la serra contre lui, suffisamment fort pour qu'elle ressente son cœur battre dans son dos, de ce rythme si régulier, et posa la tête au creux de son cou. Elle sentait bon le parfum des fleurs de cerisier, ces effluves se mariant parfaitement à la sensation de bien-être qu'il ressentait chaque fois qu'il se retrouvait aux côtés de la jeune brune. Jamais elle ne l'avait traité différemment, à cause de sa précocité ou même de son nom, peut-être simplement parce qu'ils avaient le même âge, et qu'elle était jusqu'alors étrangère aux affaires du village, mais en tout cas il aimait à croire que leur amitié était des plus sincères. Peu étaient les personnes avec qui il pouvait se permettre de se laisser aller ainsi.
Ils restèrent comme cela un moment, à regarder les étoiles, Mitsuki finissant par caler sa tête contre celle du garçon.
« Ce serait un crime de laisser ces dango ... », soupira Itachi, taquin, tandis que l'assiette continuait depuis bien trop longtemps à lui faire de l'œil.
Mitsuki étouffa un petit rire et lui tendit une brochette. Le garçon avala l'une des boules colorées d'une traite, grommelant de plaisir. L'atmosphère s'étant légèrement adoucie, il retenta de la faire parler :
« Qu'est-ce qu'a dit mon père, Mitsuki ? Et ne me dis pas rien, je sais que ce n'est pas vrai. »
Mitsuki regarda le ciel encore un petit instant, avant de parler :
« Il n'a fait que dire la vérité. Je n'ai rien à faire parmi vous, je ne mérite pas votre respect, je ne peux pas être heureuse alors que tant de gens ont péris, tant de familles ont souffert. Il a dit que je suis une meurtrière ... et si ce n'est pas vrai aujourd'hui, peut-être que ça le deviendra demain ... Je te demande pardon, Itachi-kun, j'ai voulu y croire un peu, croire en l'amour que vous m'avez porté, toi et Aruna, mais si c'est pour déchirer des familles, je préfère partir ... Ton père est en colère, ta mère semblait triste, et Sasuke a assisté à tout cela. Tout est de ma faute ... »
« Arrête ça, Mitsuki ! Arrête de toujours tout vouloir porter sur tes épaules ! Mon père est triste, certes, mais il n'avait pas à s'en prendre à toi ! Tu n'y es pour rien, et je refuse un seul instant que tu envisages de nous quitter ! Aruna, Sasuke, et ... moi ... on tient tous à toi. Je tiens à toi Mitsuki. Alors garde le bien en tête, et cesse de vouloir nous fuir comme tu le fais ! Je veux continuer à essayer de te rendre heureuse, parce que tu le mérites tout autant, si ce n'est plus, que n'importe qui d'autre ! Tu as gagné un frère, et je te promets d'essayer d'être le meilleur ami qui soit, tout comme tu l'es pour moi. »
Il resserra son étreinte un peu plus fort, et Mitsuki senti une goutte glisser le long de son cou.
« Itachi-kun ... tu es déjà le meilleur ami que l'on puisse espérer ... », murmura-t-elle, frémissant sous les larmes de son ami, troublée de le voir se laisser aller à tant d'émotion, lui qui semblait pourtant toujours tout maîtriser si aisément.
« J'ai eu si peur que tu ne reviennes pas à toi, tu ne répondais plus, et tu avais l'air si triste ... je suis désolé que ton anniversaire ait mal tourné, Aruna se faisait un tel plaisir de te préparer cette surprise ! », s'excusa le garçon en essuyant rapidement ses yeux, gêné de laisser ainsi paraître ses sentiments.
« Itachi-kun, avoir mon ami près de moi est tout ce dont j'ai besoin aujourd'hui, et te voir engouffrer ces dango sera mon plus beau cadeau. », plaisanta gentiment Mitsuki, tout aussi émue et touchée par toute cette attention.
« Laisse-moi tout de même t'offrir ton vrai cadeau ! », la pria le garçon en sortant le petit paquet qu'il lui avait donné plus tôt.
Mitsuki regarda timidement l'objet, qu'elle chérissait déjà avant même de connaître son contenu. Elle détacha soigneusement le papier et découvrit un joli petit écrin. Elle l'ouvrit d'une main tremblante et découvrit à l'intérieur un bracelet fin, perlé de rouge et de noir, avec deux petites clochettes au bout des liens de fermeture. Mitsuki le regarda sous toutes ses coutures, laissant les clochettes tinter d'un son délicat chaque fois qu'elle bougeait ses doigts fins autour du bijou, qu'Itachi finit par lui prendre pour lui attacher doucement autours du poignet.
« Il te portera bonheur à l'avenir. », lui assura-t-il, convaincu.
Mitsuki déposa un baiser sur sa joue avant de le serrer dans ses bras. Le garçon sentit aussitôt ses joues chauffer légèrement et lui rendit maladroitement son étreinte.
« Je suis tellement heureuse de t'avoir dans ma vie, Itachi-kun. », murmura la fillette.
Itachi la resserra un peu plus fort contre son cœur, en lui embrassant le haut du crâne. Ils restèrent ainsi quelques instants, ne souhaitant ni l'un, ni l'autre, interrompre ce doux échange. Mais la météo en décida autrement, et de fines gouttelettes de pluie eurent raison de leur tendresse.
Ils retournèrent précipitamment dans la chambre de la jeune fille, quand Itachi lui suggéra un peu tristement :
« Tu devrais te reposer, la journée a été éprouvante pour toi ... »
Mitsuki acquiesça, et alla se coucher à contre cœur. Itachi lui déposa un baiser sur le front, en lui murmurant un « Bonne nuit. ».
Alors qu'il s'apprêtait à repartir, une petite main empoigna la sienne. Il se retourna, découvrant le regard implorant de son amie :
« Reste encore un petit peu s'il-et-plaît, Itachi-kun. », lui demanda-t-elle d'une toute petite voix, craignant de se retrouver seule.
Le cœur du garçon fit un bond, et, ne pouvant rien lui refuser, il lui répondit dans un rire :
« Tu es incorrigible ! »
Mitsuki lui fit une petite place à côté d'elle, et le garçon ne se fit pas plus prier pour s'y installer. Il passa un bras sous la nuque de la jeune fille, qui posa sa tête sur son torse, se laissant bercer par les battements réguliers de son cœur. Il lui caressait en même temps les cheveux, d'un geste apaisant, et ne tarda pas lui-même à répondre à l'appel des bras de Morphée.
Plus tard dans la soirée, Mikoto et Aruna, n'entendant pas de bruit, glissèrent doucement la tête par la porte de la chambre. Ils soupirèrent, attendris par le spectacle des deux enfants endormis ainsi enlacés. Mikoto remit doucement la couverture sur eux, veillant à ne pas les réveiller, et ils sortirent sans un bruit.
« Cela ne t'ennuie pas si Itachi reste dormir ?, demanda Mikoto.
- Non, ne t'inquiète pas. Je lui dois bien ça après avoir prit soin de ma Mitsuki, répondît Aruna.
- Je suis heureuse que tu l'aies pris sous ton aile ... Cette enfant a besoin d'amour. Comment exiger d'elle qu'elle ne fasse pas de vague si nous la laissons livrée à elle-même dans un environnement malveillant ... Et puis, je suis sure qu'elle ne t'apportera que de belles choses en retour, tu mérites bien ça.
- Je te remercie Mikoto d'être aussi compréhensive, et aussi bienveillante avec elle. J'espère seulement que l'avenir lui permettra de rencontrer plus d'individus comme nous, et qu'elle puisse s'épanouir sans danger.
- Je ne m'inquiète pas, après tout mon grand garçon veille sur elle. Ne t'en fais pas pour Fugaku, il prend parfois trop à cœur son rôle de protection envers le village. J'essayerais de le raisonner, mais je suis sûre qu'avec le temps il reconnaîtra la valeur de Mitsuki.
- Oui, mais je comprend sa colère tu sais ... Moi aussi ... au début... j'ai voulu la haïr ... Mais elle était si seule, et gentille, douce, déterminée. Elle deviendra sans doute une grande kunoichi, si nous lui en laissons l'occasion. »
Les deux amis se sourirent tendrement, et Mikoto finit par prendre Sasuke, qui était endormi depuis un moment sur le canapé. Elle salua Aruna une dernière fois avant de retourner chez elle.
Il y avait bien longtemps que Mitsuki n'avait pas aussi bien dormi. Pas de cauchemar, de cris, ou de sueurs froides à l'horizon, ce qui était étonnant après l'altercation de la veille.
Elle respira encore une fois l'odeur d'Itachi, qui était finalement resté toute la nuit, puis s'étira, faisant malencontreusement tinter ses clochettes à son poignet.
Itachi ouvrit alors doucement les yeux et lui sourit dès qu'il l'aperçu.
« Désolée... », s'excusa Mitsuki.
« Viens là. », lui imposa tendrement Itachi, la faisant rouler à nouveau dans ses bras.
Ils profitèrent ainsi de la lumière qui filtrait doucement par la fenêtre, et du chant des oiseaux dans le jardin.
« Merci d'être resté, Itachi-kun. », souffla la jeune fille.
Le garçon lui apporta pour seule réponse un baiser au sommet de son crâne.
Alors qu'ils ne semblaient pas vouloir bouger ni l'un, ni l'autre, une délicieuse odeur vint chatouiller leurs narines. Le ventre de Mitsuki se mit à gargouiller, provoquant un éclat de rire d'Itachi.
« Allez, allons rejoindre Aruna-san. », dit-il avant de la lâcher.
Ils se rendirent tous les deux dans la cuisine, où le sensei leur avait préparé un nouveau festin.
« Salut la jeunesse ! Vous avez bien dormi ? », les salua-t-il en leur faisant un clin d'œil.
Les enfants acquiescèrent timidement.
« Ta mère est rentrée avec Sasuke hier soir, vous aviez l'air si bien tous les deux qu'on n'a pas voulu vous réveiller. », expliqua Aruna à Itachi, avant de leur servir des assiettes garnies d'omelette, de quelques légumes et un peu de riz.
Ils mangèrent tous les trois en silence, Aruna jetant de temps à autre un coup d'œil à Mitsuki, essayant de jauger son humeur.
« Nii-san », l'interpella-t-elle comme pour le rassurer, « Regarde ce que m'a offert Itachi-kun ! ».
Elle tendit son poignet pour lui montrer son bracelet fièrement.
« Quand pourrons-nous devenir officiellement une famille ? », l'interrogea-t-elle ensuite, effaçant ainsi les incidents de la veille.
Aruna lui sourit enfin, touché par l'enthousiasme de la jeune fille, avant de lui répondre :
« Il faut que l'on aille voir l'Hokage. J'ignore si cela peut se faire rapidement, ou non, nous irons lui poser la question après, si tu le souhaites. »
Ils finirent ainsi leur petit-déjeuner dans la bonne humeur.
« Je vais vous laisser, il faut que j'aille me changer ! », annonça Itachi en se levant de table pour débarrasser son assiette, « Merci pour tout Aruna-sensei ! À plus tard Mitsuki-chan ! »
Quand il eut passé la porte, Mitsuki fit la moue, ce qui n'échappa pas à Aruna.
« Allez, Princesse ! Tu le retrouveras très vite ton amoureux ! Tu devrais aller t'habiller en attendant, je t'ai concocté une petite journée pour me rattraper d'hier ! »,la taquina-t-il en lui ébouriffant les cheveux.
« Ce n'est pas mon amoureux ! », grommela Mitsuki, écarlate.
Aruna éclata de rire, ce à quoi la jeune fille répondît en lui tirant la langue. Elle se leva en tenant sa tête haute, mimant la contrariété, et se dirigea vers sa chambre, mais Aruna lui bloqua la porte d'un mouvement rapide.
« Tu comptes me quitter en faisant la tête, petite sœur ? », l'interrogea l'homme, espiègle.
Mitsuki persista, mais un subtil frémissement en l'entendant l'appeler ainsi pour la première fois lui échappa. Aruna prit un air carnassier, et dans une manœuvre toute aussi vive que délicate, il la plaque au sol et se mit à la chatouiller, la forçant ainsi à rire à s'en faire mal aux côtes.
Après avoir obtenu gain de cause, il se redressa avec un air satisfait, et répéta :
« Alors, petite sœur, comptes-tu quitter cette pièce en me faisant la tête ? »
« Non, bien sûr que non, baka ! Maintenant, si tu veux bien te lever ? Tu m'écrases ! », l'implora la jeune fille, les yeux humides d'avoir tant rit.
Aruna s'exécuta, vainqueur, et Mitsuki fila dans sa chambre en courant et ricanant, avant qu'il ne lui prenne l'idée de la rattraper.
Elle ressortit quelques instants plus tard, habillée d'un simple short rouge avec un débardeur court noir. Ses cheveux étaient noués en une queue de cheval haute, retombant jusque sous ses omoplates. Elle se précipita vers le sensei avant de se jeter à son cou, en l'enlaçant aussi fort que lui permettait ses petits bras.
« Commençons par aller chez l'Hokage. », lui proposa Aruna, après lui avoir rendu son étreinte.
Alors qu'ils se promenaient ensemble tranquillement dans les rues de Konoha, Mitsuki prit le temps de regarder tout autour d'elle les mouvements de la ville. Elle se sentait sereine, et, pour la première fois, se permettait de circuler sans fixer le sol des yeux, de crainte d'être happée dans un énième conflit. Elle était avec celui qui représentait dorénavant son grand frère, et elle était fière. Celui-ci se réjouissait de la voir si heureuse après l'anniversaire raté de la veille. Itachi n'était sûrement pas étranger non plus à sa joie. Elle sautillait dans tous les sens, et semblait danser au milieu de la foule, son désormais inséparable bracelet cliquetant dans ses mouvement fluides. Le son était cristallin et agréable, se mariant parfaitement au rythme gracieux de la jeune fille.
Ils arrivèrent devant le bâtiment du Hokage et entrèrent, Mitsuki se mouvant plus sobrement. Aruna frappa doucement à la porte et le Sandaime les invita immédiatement à entrer.
« Bonjour Aruna. », salua-t-il avant de poser ses yeux sur la jeune fille,
« Bonjour Mitsuki, dis-moi, ta cohabitation avec notre sensei m'a l'air de t'être bénéfique ! Que tu as grandi ! Il semblerait que tu manges bien à nouveau ! Et tu es rayonnante, je suis heureux de le voir. »
« Merci Maître Hokage, Aruna prend grand soin de moi et je suis heureuse de partager son toit ! » assura Mitsuki.
« Justement, Hokage-sama... Nous étions là pour vous demander quelque chose à ce sujet ... Je souhaiterais ... nous souhaiterions former officiellement une famille. Et j'aimerais que vous me permettiez d'adopter Mitsuki et lui assurer ainsi une vie confortable au sein du clan Uchiha. » , expliqua Aruna.
Hiruzen Sarutobi les observa en silence, les mains croisées sous son menton. Son regard était perçant et Mitsuki commença à sentir une boule se former au creux de son ventre. Elle n'avait pas réfléchi à l'éventualité où leur requête ne serait pas exaucée. Elle sentit la main du sensei se glisser doucement dans la sienne. Alors qu'elle le regarda, il essaya de lui faire un sourire rassurant, mais sa propre tension était palpable. Le temps paraissait s'écouler au ralenti, mais enfin l'Hokage finit par déclarer :
« A une condition. »
« Laquelle ? » s'enquiert Aruna sans attendre, prêt à accepter n'importe quelle condition.
« Je veux que Mitsuki passe l'examen Genin auparavant. A ce moment là vous ne serez plus liés par une relation Sensei/élève, cela devrait éviter des jalousies supplémentaires à son encontre. », décida le troisième Hokage.
Mitsuki grimaça légèrement, mais Aruna accepta sans sourciller. L'examen était dans un mois, rien ne pressait !
« Il y a d'autres choses pour lesquelles je souhaitais m'entretenir avec vous, Hokage-sama. Mitsuki, peux-tu m'attendre dans le couloir, s'il-te-plaît ? », demanda Aruna.
Mitsuki salua poliment le Hokage, et sortit devant le bureau où elle remarqua deux gardes ANBU qui surveillaient la porte. Trop excitée par l'idée de faire leur requête au Hokage, elle ne les avait même pas aperçus avant d'entrer dans le bureau.
L'un d'eux tourna sa tête couverte d'un masque animal vers elle, avant de se tenir à nouveau droit devant la porte.
« Bonjour. » les salua Mitsuki.
Pas de réponse... elle se répéta, essaya de passer sa main devant les yeux de l'ANBU aux cheveux gris, mais rien n'y faisait. Il ne bougea pas d'un pouce ni ne prononça le moindre mot. Elle pointa son doigt en direction du ventre du jeune homme, en l'enfonçant jusqu'à obtenir une réaction, quand il lui attrapa brutalement la main pour l'immobiliser. Elle finit par croiser son regard, noir, et ... rouge ? qu'il ne détourna à aucun moment des yeux eux-mêmes rouges de la jeune fille.
« Bonjour ... », répéta-t-elle encore, n'en démordant pas.
« Que se passe-t-il ici ? », interrogea la voix de l'Hokage qu'ils n'avaient pas entendu sortir du bureau, « Kakashi, veux-tu bien relâcher la main de Mitsuki ? »
Après un dernier regard, celui-ci s'exécuta, avant de reprendre sa place.
« Mitsuki, ces ANBU font partie de ma garde. Ils sont connus pour leur discrétion et ont pour consigne de ne pas se laisser distraire par quoique ce soit. A l'avenir, peux-tu éviter de les ennuyer, s'il-te-plaît ? » lui demanda le Hokage.
« Oui, pardon maître Hiruzen ... Et monsieur Kakashi. », s'excusa Mitsuki en soupirant.
« Nous avons finit, Princesse. Allons faire un tours, tu veux ? », lui proposa Aruna en lui tendant le bras.
La jeune fille l'attrapa, ravie. Elle se tourna une dernière fois vers l'homme au masque, l'air taquine et le salua :
« Au revoir, Kakashi-san. »
Une fois disparue du couloir, celui-ci soupira, exaspéré, faisant rire le Hokage qui retourna dans son bureau.
Le reste de la journée s'annonçait comme un conte de fée pour Mitsuki. Aruna lui montra les plus belles vues de Konoha, ils pique-niquèrent face au mont des Hokages, où il lui raconta une multitude d'histoires les concernant. Il l'amena aux sources chaudes près du village, où ils discutèrent encore et encore à travers la palissade séparant le bain des hommes de celui des femmes. Il lui offrit un magnifique bouquet de fleur en sortant et il l'invita à dîner dans un sublime restaurant, avant de finir la soirée sur une colline pour regarder le soleil se coucher et observer les étoiles dans le ciel.
Mitsuki était aux anges, et gravait chaque instant dans sa mémoire. Aruna prenait son rôle de grand frère très à cœur, et tenait sa promesse de la rendre enfin heureuse. Avant d'aller se coucher, elle déposa un baiser sur sa joue et l'enlaça pour le remercier de lui avoir consacré l'intégralité de sa journée. Ils se séparèrent, chacun le sourire aux lèvres, et s'endormirent le cœur léger.
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