Chapitre 3 : Les Uchiha

L'année avançait, et Itachi maîtrisait déjà à la perfection le ninjutsu et l'art de la permutation. Il approfondissait ses compétences de clonage seul à la lisière de la forêt quand des pas se firent entendre. Le garçon s'arrêta pour voir qui arrivait, et découvrit avec surprise son aîné et modèle, Shisui Uchiha, qui rentrait tout juste d'une longue mission.

« Alors, Itachi ! Tu n'es pas content de me voir ? », plaisanta celui-ci devant le visage figé de son ami, en lui tapant sur l'épaule.

« Ça faisait si longtemps ! Où étais-tu ? C'était comment ? Tu as réussi ? Bien sûr que tu as réussi, tu es le meilleur ! », l'interrogeait précipitamment le garçon.

Shisui éclata de rire devant l'entrain d'Itachi, qu'il ne montrait qu'en de rares occasions, et principalement quand ils se trouvaient seuls, tous les deux, sans doute lié au poid que représentaient les attentes de son père à son encontre, en tant qu'héritier du clan. Il le serra dans ses bras en se contentant de lui souffler :

« Tu t'entraînais ? Qu'est-ce que tu faisais ? Allez, montre-moi à quel point tu t'es amélioré ! »

Après un mince sourire de défi du plus jeune qui ne demandait pas mieux, les garçons s'affrontèrent amicalement, Shisui prenant bien sûr toujours le dessus, mais admettant volontiers les progrès fulgurants de son ami.

Alors que le soleil se couchait, ils décidèrent de retourner au clan et discutèrent vivement des dernières missions de Shisui tout le long du trajet. En passant devant chez Aruna, Itachi aperçu Mitsuki rêvasser à la fenêtre. Celle-ci fut tirée de ses pensées en entendant les pas des garçons et fit un petit signe de la main à son ami avant de disparaître en refermant derrière elle.

« Oh mais dis-moi Itachi, qui est cette ravissante petite demoiselle ? », le taquina Shisui.

Itachi lui donna un coup dans les côtes, lui arrachant un éclat de rire, avant de lui répondre :

« Elle s'appelle Mitsuki, on est dans la même classe. »

« Je vois ... », continua son ami, un air de défi dans les yeux, « Cela dit, que fait-elle chez Aruna-san ? »

« C'est ... une longue histoire. », essaya d'abréger Itachi.

- Tu te mets à me faire des secrets Itachi ?

- Ce n'est pas ça ... Elle est arrivée récemment, et avait des problèmes alors Aruna-sensei l'a invité à vivre chez lui pour qu'elle soit en sécurité. »

Shisui semblait dubitatif mais décida de laisser le garçon tranquille, ils arrivaient de toute façon devant la maison de celui-ci.

« Oh, Shisui ! Tu es revenu ! », s'exclama une voix féminine.

« Bonsoir Madame Uchiha ! », salua poliment le principal intéressé.

« Bonsoir Mama », suivit Itachi.

« Bonsoir mon grand garçon, dans quel état tu t'es encore mis ! Viens te débarbouiller ! Entre Shisui, Fugaku sera ravi de te revoir ! Et tu verras Sasuke ! Il a déjà tellement grandi ! », invita la mère d'Itachi.

Les garçons la suivirent à l'intérieur de la maison où un petit garçon se précipita aussitôt vers Itachi.

« Salut, Sasuke ! Tu as passé une bonne journée ? », lui demanda Itachi en le prenant volontiers dans ses bras.

Shisui lui ébouriffa les cheveux, provoquant l'hilarité du petit.

« Eh bien Itachi, tu as encore disparu toute la journée ! Tu t'es bien entraîné ? », demanda un homme, avant d'apercevoir le plus grand accompagner son fils : « Oh Shisui, te voilà enfin revenu de mission ! Qu'est-ce que tu deviens ? »

Ils discutèrent un moment, Fugaku écoutant avec sérieux chaque élément que le jeune Ninja pouvait lui rapporter, avant de le laisser enfin regagner son propre domicile pour un repos bien mérité.

Le lendemain matin, Itachi reparti pour l'académie, embrassant son petit frère au passage. Il attendit Mitsuki devant chez Aruna, et il lui raconta tout au long du trajet sa joie de revoir son meilleur ami après de longs mois. La jeune fille s'amusa beaucoup de l'excitation de son ami et lui proposa d'aller prendre un goûter sur le ponton après les cours. Elle avait préparé les dango tant appréciés d'Itachi, et elle voulait profiter des premières fleurs du printemps, d'autant que le soleil rayonnait particulièrement ce jour-là. Itachi ne se fit pas prier, et c'est impatiemment qu'il attendit le signal déclarant la fin de cette journée à l'Académie.

Ils s'assirent sur le ponton, le lac était calme et le soleil réchauffait leurs joues rosies. Mitsuki donna une boîte à son ami qui l'ouvrit, régalant ses yeux avant de déguster le contenu.

« C'est encore meilleur quand tu les fais ! », s'exclama le garçon gourmand.

Mitsuki rit en rougissant légèrement. Ils profitaient tous les deux du calme environnant quand quelqu'un les interpella :

« Yo Itachi ! »

Shisui s'approcha d'eux, tout sourire.

« Oh c'est donc ton amie ! Je suis Shisui Uchiha ! Et toi, tu dois être Mitsuki ! Je suis ravi de faire la connaissance de celle qui arrive à dérider un peu ce bourreau de travail ! », se présenta l'adolescent, adressant un clin d'œil à son ami, qui se retrouva dans ses petits souliers.

Mitsuki jeta un regard à Itachi, étonnée que son interlocuteur connaisse déjà son nom, puis tendit au nouvel arrivant sa boîte avant de lui proposer chaleureusement :

« Nous étions en train de goûter, tu veux te joindre à nous ? »

Shisui croisa alors le regard de Mitsuki et marqua un bref arrêt. Elle eut malgré tout le temps de le percevoir et détourna les yeux, se doutant qu'Itachi n'avait pas dû tout dévoiler de son identité et que ses yeux rouges, encore une fois, l'avaient trahis.

« Je ne voulais pas vous déranger, mais ça a l'air tellement appétissant que je ne peux me résoudre à refuser ! », reprit rapidement Shisui, percevant l'embarras qu'il avait malencontreusement provoqué en Mitsuki, avant de s'asseoir à côté d'elle, espérant ainsi la rassurer sur la nature pacifique de ses pensées.

Il prit un dango et le dévora.

« Bon sang Mitsuki ! Je comprends pourquoi Itachi t'apprécie ! », s'exclama-t-il en riant.

Il se resservit et entama une nouvelle discussion animée avec les deux amis. Mitsuki apprécia le fait qu'il ne pose aucune question susceptible de la mettre plus mal à l'aise. Elle trouva même Shisui sympathique, il n'avait pas l'air d'être gêné par sa présence, et avait complètement détendu l'atmosphère. Il semblait bon vivant, riait tout le temps, et avait des valeurs concernant le village plus que respectables.

« Tu ferais un superbe Hokage ! », le complimenta innocemment Mitsuki après qu'il eut évoqué son désir de paix à Konoha et dans l'ensemble des pays.

« Un Uchiha Hokage, tu as beaucoup d'humour toi ! », dit-il en lui ébouriffant les cheveux, « Peu importe ce que l'avenir me réserve, je mettrais tout en œuvre pour protéger mon pays et les personnes qui me sont chères. »

Mitsuki tressaillit légèrement en l'entendant parler. Craignait-il comme beaucoup qu'elle soit néfaste à l'avenir du village caché de la feuille ? Pourtant, ses intentions étaient au final très proches. Elle n'aspirait qu'à la paix et s'était découvert elle-même comme nouvelle ambition de toujours s'améliorer pour venir en aide à ces personnes qui lui avaient tendu la main et lui étaient dorénavant si chères à son cœur. Elle suivrait leurs pas, aussi loin qu'elle le pouvait, c'était devenu son nindo. Elle fixa l'eau un instant, quand une main se posa doucement sur son épaule. Elle tourna alors ses grands yeux rouges vers Shisui qui était toujours paré de son plus beau sourire.

« Je suis sûr que toi aussi tu te soucis du bien être des villageois ici ! J'ai hâte de vous voir accomplir vos premières missions ! », affirma-t-il comme pour lui signaler qu'il avait bien compris ce qui la tracassait, comme si ses pupilles pourtant alors si bien dissimulée pouvait lire en elle, et que bien au contraire, il n'avait pas la moindre suspicion à son encontre, ayant une confiance aveugle dans le jugement d'Itachi.

Cela fit chaud au cœur de Mitsuki, et elle lui sourit pour le remercier.

L'heure avançait, le soleil se couchait teintant de rouge la surface de l'eau. Le spectacle était magnifique et les trois acolytes en profitaient en silence jusqu'à la dernière seconde. Ils se levèrent ensuite pour retourner vers le quartier Uchiha. Arrivés devant chez Aruna, les garçons s'arrêtèrent pour saluer leur jeune amie.

« Je suis ravi d'avoir fait ta connaissance, Mitsuki ! Itachi choisit toujours très bien les personnes qui l'entourent ! », dit Shisui en lui faisant un clin d'œil, « à bientôt, j'espère ! »

Et Mitsuki rentra chez elle, laissant les deux compères poursuivre leur route.

« Ton père sait que tu la fréquentes ? » s'enquiert Shisui, le ton un peu plus sérieux.

Itachi secoua la tête en détournant les yeux.

« J'ai confiance en ton jugement, et en Aruna-san, bien que je sois étonné que ce soit lui qui ait voulu l'héberger, quand on sait ce qu'il a perdu ce jour-là ... Mais si d'autres membres du clan l'aperçoivent ici, elle pourrait bien être plus en danger que quand elle était seule ... », s'inquiéta l'adolescent.

Itachi resta silencieux.

« Itachi, cette fille est amenée à avoir de grands pouvoirs, qui peut-être un jour la dépasseront ... ou peut-être pas, et je l'espère sincèrement. Elle a l'air innocente et bienveillante, mais il faut que tu saches que sa famille représentait un clan tout aussi important que le nôtre, et leurs intentions étaient à l'origine bonnes ... et puis un jour, on n'a jamais su pourquoi, tout a déraillé. Des centaines de personnes ont perdu la vie, chez les civils, et chez les ninjas ... Et plus particulièrement dans notre clan. La famille d'Aruna en faisait partie, le frère de ton père aussi, ta mère elle-même a failli y passer ... et sans parler que cette histoire est imprimée dans les souvenirs d'une grande partie du clan ... », raconta Shisui tristement.

Itachi tressaillit à l'idée de sa mère en danger. Il ignorait tout de cette histoire, et s'étonna même que Shisui en sache autant, mais après tout, il n'était pas devenu un des piliers du clan Uchiha pour rien. Il s'arrêta brusquement et déclara sèchement :

« Elle n'y est pour rien, et ce n'est pas en l'écartant de Konoha qu'on l'aidera à maîtriser sa nature ! C'est mon amie, Shisui, tout comme toi, et je crois en elle tout comme je t'admire. Je ne sais pas où tu veux en venir en me racontant tout cela, mais ça ne changera rien ! »

Shisui le saisit par l'épaule et se pencha face à son visage.

« Je te l'ai dit, Itachi, j'ai confiance en ton jugement. Je n'essaye pas de modifier les sentiments que tu as à son égard. Mais il va falloir que tu parles à ton père, avant qu'il ne découvre sa présence par lui-même. »

« Me parler de quoi ? », interrogea Fugaku qui rentrait justement du commissariat.

Itachi le regarda, interdit, ne sachant comment répondre après les révélations de son ami. Shisui serra les dents aussi, culpabilisant de ne pas s'être aperçu de la présence de l'homme plus tôt. Il finit par vite répondre, avant d'éveiller plus encore les soupçons du père d'Itachi, espérant qu'il n'ait pas entendu grand chose de leur conversation :

« Eh bien ... Itachi a rencontré une adorable jeune fille ... »

« Oh ... je vois ... ça explique pourquoi on te voit moins depuis quelques temps ... mais n'est-il pas un peu jeune ... et l'académie ... », s'inquiéta Fugaku en souriant malgré tout, un peu gêné par ce genre de conversation dont il ne pensait pas devoir aborder le sujet si tôt, et se passant la main derrière la tête.

« Père... c'est seulement une amie ! », se défendit Itachi, rouge pivoine.

Fugaku soupira, semblant soulagé, puis demanda :

« Pourquoi donc avez-vous l'air de cacher l'affaire du siècle alors ? »

« Je crois que nous devrions en parler tranquillement autours d'une table, si tu n'y vois pas d'inconvénient Itachi ... », proposa Shisui, ne voyant pas comment ils pouvaient échapper à la curiosité frappée de Fugaku, et suggérant ainsi la perche tendue à son ami pour ne pas qu'il ait à cacher ce secret plus longtemps.

« J'en suis, si vous le voulez bien. », intervint Aruna qui sortit de nulle part, l'air inquiet.

Fugaku le regarda, surpris, et accepta. Ils se dirigèrent tous vers la maison du chef de la police, et s'assirent autour de la table pendant que Mikoto finissait de coucher Sasuke et de leur préparer le thé.

« Alors, comment une fille qui fréquenterait mon fils pourrait pousser tant de monde à vouloir m'en parler ? », demanda Fugaku, la mine sévère.

Mikoto s'assit à la table et regarda Itachi avec des yeux ronds.

« Une fille ? », l'interrogea-t-elle, curieuse, un grand sourire ornant ses lèvres roses.

Itachi s'enfonça sur sa chaise, décidément cette conversation promettait d'être des plus difficile.

« Une amie ... Mama. », essaya-t-il de détourner. Mais à en croire le sourire ravi de sa mère, ce n'était pas gagné.

« Tu nous la présenteras bientôt ? », s'enquit-elle.

« Mama ... », protesta le garçon, gêné.

« Pouvons-nous aller droit au vif du sujet ? », interrompit Fugaku, agacé.

Tous les hommes se regardèrent, ne sachant comment amener cette conversation sans éveiller la colère du chef du clan.

Aruna prit alors la parole :

« Il y a quelques mois, le Hokage a recueilli une jeune orpheline, lui permettant de vivre dans un petit appartement de Konoha et de poursuivre ses études au sein de l'académie Ninja ... Suite à quelques soucis ... d'intégration ... nous avons pris la décision de l'héberger à mon domicile, pour sa sécurité ... »

« Je ne vois toujours pas où vous voulez en venir. », s'impatienta Fugaku.

« Fugaku-senpai... », intervint Shisui, « cette petite a l'âge d'Itachi ... »

« Cessez vos devinettes ! Que dois-je comprendre ?! Une petite orpheline de l'âge d'Itachi, et donc ?! », finit par s'énerver le père du jeune brun, sentant par leur manière de contourner « le problème » qu'il n'allait pas aimer ce qui suivrait.

« Il s'agit ... de Mitsuki ... Hata ... », finit Aruna presque à voix basse.

Un silence pesant s'abattit dans la pièce. Mikoto porta la main à sa bouche, étouffant un petit cri. Itachi essaya d'évaluer la réaction de son père, mais son visage resta impassible. Personne n'osa dire un mot. Et au bout de longues secondes, Fugaku finit par se lever brusquement, en frappant la table du poing.

« HORS DE QUESTION ! », s'écria-t-il, provoquant les pleurs de Sasuke que Mikoto, troublée, se hâta de rejoindre.

« Père ... », voulut intervenir Itachi.

« Tu ne fréquenteras pas cette meurtrière, Itachi ! Et toi, Aruna ! Comment peux-tu nous trahir ? Le tribu que tu as payé ce jour-là n'était-il pas suffisant ? As-tu déjà oublié ?! », s'époumonait le père, furieux.

« Fugaku, avec tout le respect que je te dois, cette fille n'a tué personne. Et le tribut qu'elle a payé ce jour-là est tout aussi conséquent, si ce n'est plus ! Elle a grandi seule, et constamment rejetée et maltraitée, elle mérite qu'on lui laisse une chance, pour une fois ! », la défendit Aruna, sur de lui.

Fugaku se tourna vers la fenêtre, hors de lui.

« Mon chéri ... », souffla Mikoto, qui était revenue discrètement, posant une main sur son épaule, « J'ai foi en chaque homme se trouvant dans cette pièce, et encore plus en notre fils. Ce n'est qu'une enfant ... Pourquoi ne pas la rencontrer, nous pourrions nous faire une idée par nous même ? »

Fugaku soupira. Il restait tendu, mais Mikoto était assurément la seule à savoir le raisonner et apaiser ses tensions.

« Les enfants grandissent ... je ne peux pas accepter sa présence, encore moins auprès de mon fils, après tout ce qu'ils nous ont fait ! Elle représente un danger, Mikoto, tu en as déjà fait les frais par le passé ! », persista-t-il malgré tout.

« Père, elle a failli mourir sous mes yeux, des mains d'un individu aussi ... fermé ... que toi. », la défendit maladroitement Itachi, essayant de bien choisir ses mots pour ne pas faire empirer les sentiments de son père, « Si je n'étais pas intervenu, si le Hokage n'était pas arrivé... elle serait morte, et cela sans se défendre, sans dire un mot ... Elle connaît les horreurs commises par sa famille et en paye le prix sans broncher, quotidiennement. Et je refuse de la laisser souffrir ainsi ! Je refuse de la laisser continuer à saboter sa vie, comme une punition qu'elle ne mérite pas ! Elle est mon amie, Père, et je suis le siens, je veillerais sur elle, que vous le vouliez ou non. »

La mâchoire de Fugaku craqua, et Itachi eut un hoquet, se rendant compte qu'il avait été sans doute trop loin.

« Mangeons tous à la maison, demain soir. » intervint Aruna, espérant mettre fin à cette joute verbale.

« Très bien. », accepta sèchement Fugaku, « Non pas que cela me fera changer d'avis ! Mais ne dit-on pas « garde tes amis près de toi, et tes ennemis encore plus près » ».

« Je t'en prie ... Laisse une chance à cette petite ... C'est tout de même l'amie de ton fils ... », l'implora doucement Mikoto.

Fugaku grogna et partit sans un au revoir vers sa chambre.

« Je crois que Mitsuki va devoir nous faire une cargaison de dango si elle veut réussir à adoucir le cœur de Fugaku-sama. », plaisanta Shisui pour détendre l'atmosphère, en vain.

Mikoto déposa un baiser sur la joue de son fils, en signe de soutien.

« Bien, je ne vais pas te déranger plus longtemps Mikoto-chan. Merci pour le thé, c' était délicieux. », remercia Aruna, « Et pardonne-moi pour les soucis que je te cause ... J'aurais dû en parler au clan avant ... »

« Tu as très bien fait », l'interrompit la belle femme, « Elle n'était qu'un bébé, j'ignore comment elle a survécu, mais elle ne mérite certainement pas de payer la dette pour ses ancêtres ... ».

Shisui et Aruna se levèrent, saluèrent Mikoto et Itachi et s'en allèrent chez eux.

Après un instant, Mikoto demanda :

« Tu l'aimes beaucoup, n'est-ce pas ? »

Itachi redevînt rouge. Décidément, elle ne lâchait rien !

« Elle fait les meilleurs dango du monde ! », se contenta de répondre en riant Itachi.

Mikoto passa une main dans les cheveux du garçon avant de l'embrasser et lui sortit une assiette pour qu'il puisse manger. Il engloutit son repas à toute vitesse et parti rapidement se coucher, ne souhaitant pas croiser à nouveau son père dans l'immédiat, après lui avoir tant tenu tête, ce qui n'était pas dans ses habitudes, et appréhendant le dîner du lendemain.

Chez Aruna, Mitsuki était plongée dans un livre, allongée sur le tapis du salon, à mille lieux des tensions voisines récentes, quand le Sensei rentra chez lui. Une assiette dégageant une délicieuse odeur l'attendait à table.

« Je suis désolée, Aruna-san, je ne vous ai pas attendu pour manger ... », s'excusa la jeune fille.

Aruna posa ses affaires et lui ébouriffa les cheveux en râlant :

« Ai-je l'air si vieux pour que tu t'entêtes à me vouvoyer ? Merci d'avoir préparé le repas, ça a l'air délicieux ! Viens t'asseoir avec moi, j'ai à te parler. »

Mitsuki referma son livre et suivit Aruna à table. Celui-ci commença son repas, se délectant des saveurs que lui communiquait son palais. Il regarda ensuite sa protégée dans les yeux un petit moment, avant de lui annoncer d'un ton grave :

« Je reviens de chez Itachi. Il se trouve que son père, qui n'était jusqu'alors pas au courant de ta présence dans le village, a surpris une conversation te concernant entre son fils et Shisui ... Il faut que tu saches Mitsuki ...

- Je connais le nom de chaque personne victime, blessée ou décédée, Aruna... », le coupa la jeune fille, devinant où il voulait en venir.

Le sensei soupira, elle savait déjà que sa famille avait frappé auprès de cette branche d'Uchiha aussi.

« Je dois m'en aller ? », demanda Mitsuki, la voix cassée malgré sa résignation.

Aruna ouvrit des yeux ronds, lâchant sa fourchette au passage.

« Non ! Bien sûr que non. », la rassura-t-il, «Je ne laisserais personne t'empêcher de vivre ici. Mikoto la première, la mère d'Itachi et l'une des ... blessées, n'y voit aucun inconvénient. Elle estime qu'une enfant n'a pas à payer les erreurs de ses ancêtres. En revanche Fugaku ... son père ... ne le prend pas mal, Mitsuki, il est à la tête du commissariat de Konoha, et de ce clan, il protège le village depuis de longues années... C'est dans sa nature d'être méfiant. Il n'accepte pas ton retour parmi nous. Mais, grâce à Itachi et Mikoto, nous avons convenu de te présenter à un repas demain soir ... tous ensemble ... pour qu'il apprenne à te connaître et ne te voit plus seulement comme une menace. »

Mitsuki ouvrit la bouche, sans que le moindre son ne sorte, et la referma aussitôt.

« Je suis désolé Mitsuki, j'aurais voulu te demander ton avis avant, mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour essayer de rendre ta vie ici plus confortable ... », s'excusa Aruna,

« Je t'en suis reconnaissante, Aruna-san, ne t'excuses pas de veiller sur moi. Je ferais de mon mieux pour ne pas te décevoir. », le rassura la fillette.

Aruna lui sourit avant d'annoncer en plaisantant :

« Tu pourrais faire le dîner ! Avec un plat aussi délicieux, Fugaku ne pourra que t'implorer de rester aussi près de chez eux ! »

Mitsuki rit aux éclats, et accepta avec plaisir. Ils passèrent le reste de la soirée à discuter, avant de gagner chacun leur chambre pour se reposer. La journée suivante promettait d'être intense et Mitsuki appréhendait grandement de rencontrer la famille d'Itachi, étant donné leur passé commun. Elle finit par s'endormir difficilement, laissant place à un cauchemar qu'elle ne connaissait que trop bien : le massacre des Hata et les cris de leurs victimes, ces sons sans images qui la harcelaient si souvent, comme si son cerveau de bébé avait tout enregistré pour lui rappeler chaque jour de sa vie le fardeau qui la poursuivra.

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