Chapitre 2 : Apprentie Genin

Les jours passaient et se ressemblaient plus ou moins. Mitsuki travaillait d'arrache-pied, en continuant d'ignorer les remarques désobligeantes dont elle était victime. Elle pouvait compter sur le soutien du Sensei de l'Académie et d'Itachi, qui était devenu son partenaire attitré à chaque fois que les cours l'exigeaient, Aruna semblant veiller à ce que ni l'un ni l'autre ne soit importunés par la haine ou la jalousie provenant de certains membres de leur classe. L'Uchiha lui-même ne semblait pas très apprécié, et il n'était pas rare de voir les autres essayer de le provoquer, le défiant régulièrement dans les couloirs, mais il restait la plupart du temps impassible.

Un jour, agacés du manque de répondant de leurs victimes, un petit groupe d'élèves prit à partie Mitsuki, alors qu'elle rentrait chez elle. Ils l'entouraient, ne lui laissant aucune chance de repli et l'insultèrent. Mitsuki encaissa sans un mot, sans un regard, imaginant alors qu'en répliquant d'une manière ou d'une autre ne ferait qu'aggraver la situation. Et puis surtout, elle restait persuadée qu'elle méritait toute cette haine, ne pouvant expier les torts de sa famille qu'en laissant ces gens exprimer toute cette haine accumulée. Quelqu'un s'avança alors vers elle pour la bousculer :

« Alors le monstre ! Quand vas-tu nous montrer ton véritable visage ? », s'exclama le garçon, qu'elle reconnut être l'un de ses camarades de classe.

Mitsuki regarda ses chaussures, espérant que l'orage passe une nouvelle fois de lui-même, mais le garçon la poussa encore plus fort, la renversant en arrière. Le groupe se mit à glousser de la voir ainsi humiliée et poussiéreuse. Mitsuki essaya de se redresser, mais le garçon, plus âgé et plus grand qu'elle, la saisit par les cheveux avant de la soulever.

« Vous savez qui elle est ? Vous savez pourquoi ils veulent nous cacher son nom ? Avez-vous reconnu son regard sanglant ?! », cria le l'apprenti-ninja, en la présentant aux yeux de tous, alors qu'elle grimaçait de douleur, tout en continuant d'esquiver les regards désormais tournés vers elle.

« S'il-te-plaît, lâche moi ... », implora Mitsuki, sentant la situation lui échapper.

« Cette fille est Mits ... », commença son bourreau.

Mais il fut interrompu alors qu'une pierre lui frôla l'oreille. Il relâcha immédiatement son emprise, passablement contrarié, laissa tomber sa victime à terre et chercha des yeux le lanceur.

« Où te caches-tu, espèce de lâche ?! », cria-t-il, plus énervé que jamais.

Une ombre s'élança d'un toit pour se positionner devant Mitsuki, qui cachait sa tête entre ses mains.

« Viens avec moi. », lui souffla doucement une voix qu'elle reconnaissait aussitôt.

« Itachi-kun... »

Elle attrapa la main qu'il lui tendait et se releva.

« Où pensez-vous aller les merdeux ? », demanda l'agresseur, un sourire sadique s'étendant sur ses lèvres.

« Écarte-toi. », exigea Itachi, le regard plus sombre qu'à l'ordinaire, un bras placé en arrière comme pour protéger son amie.

Ils se regardèrent en chien de fusil, quand un autre garçon, presque majeur, les interrompit :

« Eh alors, petit frère, qu'est-ce que tu fabriques ? »

La foule s'écarta sur son passage et l'agresseur de Mitsuki se gonfla d'une nouvelle fierté, alors qu'il ne se retrouvait plus seul confronté à l'Uchiha, qu'il savait pertinemment bien plus fort que lui.

« Oh, Grand frère ! Je donnais une leçon à cette petite morveuse ! Mais l'autre Uchiha s'en est mêlé...

- Ah oui ? Tu veux vraiment t'en prendre à mon petit frère juste pour impressionner ta petite copine ?, ricana le plus grand.

- Je vous demande seulement de vous écarter, nous ne souhaitons pas de conflit, seulement passer..., tenta Itachi, devinant par avance que cela ne prendrait pas si facilement.

- Je ne crois pas non ! »

Le grand frère avait sifflé cette dernière phrase avant de disparaître comme un courant d'air dans ce qui devait être une technique de substitution.

Mitsuki poussa un petit cri de surprise avant de sentir à nouveau ses pieds se décoller du sol. Elle se débattit mais l'adolescent l'avait cette fois saisie par la gorge, fier de sa démonstration de force.

Alors qu'elle suffoquait, il plongea son regard dans ses yeux rubis et s'exclama :

« Tiens donc ! La petite Hata est revenue parmi nous ! »

Un silence lourd s'installa dans la foule, à peine troublé par les halètements de Mitsuki qui s'accrochait comme elle pouvait au bras du garçon, essayant en vain de se libérer de son emprise. Dans son cerveau, tout s'accélérait, et si le souffle lui manquait chaque seconde un peu plus, ce qui l'horrifia le plus en cet instant était de voir la haine grandissant dans chacun des regards autour d'eux. Il n'aura finalement fallu que quelques jours pour que son identité soit reconnue, et bien qu'elle s'y attendait, cela ne faisait que s'ajouter au désespoir qu'elle avait déjà ressenti en se voyant chassée de l'orphelinat où elle avait grandi.

Le sang d'Itachi ne fit qu'un tour, bien décidé à venir au secours de sa nouvelle amie, il pivota, accroupi, en envoyant un coup de pied retourné dans les tibias de l'adolescent. Ses mouvements étaient si fluides qu'on aurait cru à une chorégraphie. Mais le garçon le bloqua d'un geste et lui rit au nez :

« Et qu'est-ce qu'un petit morveux de l'Académie comme toi pourrait bien faire contre un Chûnin comme moi ? »

Il resserra sa main autour du cou de Mitsuki, sous les yeux désemparés de son ami.

« Cette gamine n'apportera que le malheur sur Konoha, comme tout le reste de sa famille avant elle ! Elle devrait payer pour leurs crimes, et au lieu de ça, on lui apprend à devenir encore plus dangereuse ?! Je vais stopper cela ici et maintenant ! »

La foule hua Mitsuki, et des pierres furent jetées en direction de la malheureuse. Elle ne pouvait plus respirer, et ne parvenait même plus à se débattre.

Itachi était aux prises avec le plus jeune des frères qui s'était senti pousser des ailes au contact de son aîné et pensait pouvoir rivaliser avec le jeune brun. Mais il se retrouva bien vite envoyé quelques mètres plus loin, après un très rapide combat mené avec grâce et précision par le jeune Uchiha, qui s'interposa ensuite bien vite entre les projectiles lancés par la foule et Mitsuki. Il les encaissa tous, protégeant de son maigre corps son amie dont la vue se troublait progressivement.

« ASSEZ ! », cria une voix autoritaire.

La foule se dispersa instantanément, et l'adolescent relâcha aussitôt son emprise autour du cou de la jeune fille qui s'écroula à nouveau à terre, rattrapée de justesse par son ami, avant que sa tête ne percute le sol. Itachi la serra contre son torse, dégageant les mèches de ses cheveux qui tombaient sur son visage livide afin de s'assurer qu'elle respirait à nouveau, ce qu'elle lui confirma alors qu'elle toussa, recherchant à tout prix l'oxygène qui lui manquait tant.

« Quel est ce cirque ? Savez-vous ce qu'il advient des meurtriers à Konoha ?! », sermonna le 3ème Hokage en s'approchant d'eux, « Je refuse que quiconque se permette de faire justice lui-même, d'autant plus sur une âme innocente, qui n'était qu'un nouveau-né aux moments des faits que tu lui reproches, Kenan ! »

Le grand frère, Kenan, serra les poings avant de s'époumoner de colère :

« Elle est comme eux ! Vous allez la laisser décimer des familles comme ils l'ont fait avant ? Vous allez la laisser devenir un ninja de Konoha, la laisser gagner en puissance, lui donner toutes les clefs pour nous massacrer ? Les Hata, Kyûbi, et maintenant de nouveau elle ?! Mon père et mon grand frère ont payé de leur vie leur dernière rencontre avec ce maudit clan !»

« Nous ne laisserons rien de tel arriver, et Mademoiselle Hata s'en est assurée avant tout le monde. Elle est ici sous ma responsabilité et je ne permettrais pas qu'il lui arrive quoique ce soit. Jeune Kenan, tu vas venir dans mon bureau avec ton frère, nous allons parler de votre sanction ensemble ... Itachi, pourrais-tu accompagner ta jeune amie à l'hôpital pour qu'elle soit examinée s'il-te-plaît ? Et profites-en pour faire soigner tes plaies. »

Itachi acquiesça et aida Mitsuki à se relever, puis glissa l'un des bras de la jeune fille par-dessus ses épaules avant de glisser sa propre main autour de ses hanches afin de la maintenir, titubante. Il s'avança ainsi doucement en direction de l'hôpital, surveillant du coin de l'œil qu'elle reprenne ses esprits sans difficulté, tout en tentant de deviner ce qu'elle pouvait ressentir après cette épreuve difficile dont il ne comprenait même pas le sens, ignorant ce dont l'accusait l'adolescent. La brune regardait dans le vide, sans un bruit, se laissant simplement porter par son compagnon.

« Pardonne-moi, Mitsuki-chan ... », murmura le garçon.

Mitsuki tressauta, et lui demanda d'une voix affaiblie :

« Pourquoi ?

- J'aurais dû te protéger, j'aurais dû être plus fort et éviter que tout ne dégénère ainsi ...

- Tu n'y es pour rien, Itachi-kun. Et tu en as fait bien plus que ce qu'il ne fallait... Tu t'es mis en danger ... pour moi. Je ne mérite pas que tu risques ta vie, Itachi, ne refais jamais ça, je ne pourrais pas me le pardonner ...

- Ne dis pas n'importe quoi !, se fâcha le garçon. Et que voulais-tu que je fasse ? Que je te regarde te faire lapider ? Que je te laisse étouffer en silence ? Tu n'as pas à payer des erreurs qui ne t'appartiennent pas ! As-tu entendu l'Hokage ? Moi non plus, je ne permettrais pas que l'on s'en prenne à toi de la sorte. Et je mettrais ma vie en jeu autant de fois qu'il le sera nécessaire, pour toi, Mitsuki. »

La jeune fille sentit ses jambes flageoler. Des larmes coulèrent sur ses joues sans qu'elle ne puisse plus les maîtriser. Toutes ces tensions accumulées, toutes ces insultes, la peur constante qui l'avait gagnée depuis si longtemps, toute cette souffrance semblait finir par sortir de son petit corps. Itachi la fit asseoir sur un banc tout proche. Elle détourna la tête, une main sur son visage pour se cacher, incapable de se contenir. Le garçon s'accroupit face à elle, attrapa son menton entre son pouce et son index, et l'obligea à le regarder dans les yeux :

« Je serais toujours là pour toi, Mitsuki-chan. Toujours. Tu es mon amie, et je ne supporterais pas de voir mon amie continuer à être malheureuse. Tu n'es pas seule, Mitsuki-chan, et tu ne le seras plus jamais, parce que je suis là. »

Mitsuki sanglota de plus belle, et Itachi se redressa pour s'asseoir à ses côtés avant de la serrer dans ses bras. Ils restèrent quelques minutes ainsi, elle, relâchant toute la pression accumulée et lui, caressant son dos pour l'aider à évacuer. Quand elle sembla se calmer, il lui releva la tête, et lui essuya tendrement les joues, effaçant les dernières traces de son calvaire passé. Mitsuki le laissa faire et esquissa un maigre sourire de reconnaissance.

« Merci Itachi ... pour tout... », chuchota-t-elle.

Il sourit à son tour, et l'aida à se relever pour la conduire finalement à l'hôpital. Sur place, il refusa de la laisser seule et attendit dans le couloir que le médecin finisse de l'examiner. Aruna, qui avait été averti de l'altercation entre ses élèves, se dirigea vers lui, l'air inquiet.

« L'Hokage m'a dit qu'il y avait eu une agression à l'encontre de Mitsuki ... Comment va-t-elle ? Et toi ... Tu es blessé ?, l'interrogea-t-il en voyant les marques à peine séchées sur le jeune Uchiha.

- Je n'ai que des égratignures. Mitsuki tenait à peine sur ses jambes et semblait douloureuse quand je l'ai amenée ici, elle est terrorisée aussi Sensei ...

- Je ne comprends pas ... Pourquoi s'acharner à lui vouloir du mal ...

- Il était question de sa famille ...

- Oh ... alors ils savent déjà qui elle est. » soupira Aruna.

Itachi lui lança un regard interrogateur.

« Tu étais bébé aussi, tu ne peux pas te souvenir... Mais je suppose que tu finiras par l'apprendre tôt ou tard, alors autant que ce soit de ma bouche, plutôt que de celle de ses détracteurs. Sa famille ... a semé le chaos avant d'être décimée. Nous n'avons jamais su pourquoi, ils étaient un clan respecté, tout comme les Uchiha ou les Hyûga, mais du jour au lendemain, tout a changé... mais je préfère lui laisser le soin de t'en parler plus en détail, si elle le souhaite un jour. »

Tous deux gardaient le silence, durant un temps qui leur semblait être une éternité, avant que le médecin ne sorte dans le couloir. Aruna et Itachi se levèrent simultanément, et, sans plus attendre, demandèrent d'une même voix :

« Comment va-t-elle ? »

Le médecin leur expliqua qu'à part des hématomes et quelques égratignures, elle s'en sortait bien. Il préférait cependant la garder pour la nuit en observation.

« Pouvons-nous la voir ? », demanda Aruna, soucieux de la laisser seule après ce qui était arrivé.

« Elle doit se reposer, elle est épuisée. Je lui ai administré un calmant avec ses anti-douleurs, elle semble ne pas avoir dormi correctement depuis un moment. Je vous autorise à lui dire au revoir, cela lui fera sans doute plaisir, et elle s'inquiétait pour vous, M. Uchiha, mais rapidement ! Rentrez chez vous ensuite, il est déjà tard. »

Les deux hommes ne se firent pas prier une seconde de plus et pénétrèrent dans la chambre où Mitsuki était alitée. Elle leur sourit, visiblement ravie de leur présence et remercia encore une fois Itachi.

« Comment te sens-tu ? » demanda Aruna en ajustant la couverture par-dessus la petite fille.

« Un peu mieux ... juste ... fatiguée.

- Je suis content de te l'entendre dire. Il faut que l'on parle un instant, Mitsuki. Et ensuite nous te laisserons dormir tranquillement.

- Qu'y a-t-il, Aruna-Sensei ?, demanda Mitsuki.

- J'ai parlé avec l'Hokage, et il nous semble désormais déraisonnable de te laisser vivre seule ... Tu n'es pas en sécurité seule chez toi, s'ils découvrent ton adresse, ce qui s'est passé aujourd'hui pourrait se répéter et les conséquences pourraient être bien plus ... inquiétantes... Aussi, si tu l'acceptes, je te propose de venir vivre chez moi. Tu y seras en sécurité, et je veillerai à ce que tu ne manques de rien.

- C'est très gentil, Aruna-Sensei, mais je ne peux pas accepter. Vous devez avoir une famille et je ne veux pas vous importuner ...

- Je vis seul, Mitsuki. Et je me ferais une joie de t'accueillir. Donc si tu n'as pas d'autres arguments ... »

Mitsuki rosit avant de surprendre son Sensei en l'attrapant dans ses bras.

« Dans ce cas ... j'accepte, Aruna-Sensei. Je vous en suis tellement reconnaissante ... »

Aruna lui rendit son étreinte maladroitement, peu coutumier de ce genre de marque d'affection, et lui répondit :

« Et moi je suis heureux que cela te convienne. Je vais te laisser maintenant, je vais aller chercher tes affaires pour que tu n'aies plus qu'à t'installer. »

Mitsuki attrapa les clés de sa chambre dans sa sacoche sur la table de chevet et les tendit à son professeur, qui sortit aussitôt.

« Je pourrais te raccompagner tous les soirs, dit en souriant Itachi.

- Tu n'es pas obligé, tu sais ...

- Je sais, mais ce sera inévitable puisque nous emprunterons la même route !

- Comment ça ?

- Tu ne le sais pas ? Aruna fait partie de mon clan, c'est un Uchiha, nous serons presque voisins ! », se réjouit le jeune brun.

Mitsuki rit doucement avant de passer ses doigts sur sa gorge endolorie, l'air un peu tracassé.

« Je vais devoir te laisser ..., commença Itachi, à contre-coeur.

- Oh ... s'il-te-plaît, reste encore un peu ..., lui demanda la jeune fille en faisant la moue.

- Mais le médecin a dit ...

- Un tout petit peu. »

Itachi feignit de grogner, sans pouvoir contenir un large sourire bienveillant. Mitsuki se décala sur le bord du lit en lui faisant signe de s'asseoir à côté d'elle. Il abdiqua encore une fois devant le regard supplicier et irrésistible de son amie, et prit place en s'allongeant face à elle. La jeune fille se tourna vers lui pour l'imiter, et ils discutèrent de tout et de rien jusqu'à ce que Mitsuki sombre dans les bras de Morphée. Itachi n'osa pas bouger, elle avait l'air tellement sereine, et quand le médecin entra pour s'assurer que tout allait bien, il les surprit endormis front contre front. Il soupira, mais ne pouvant s'empêcher de trouver le tableau adorable, et, puisque comme il l'avait demandé, Mitsuki se reposait bel et bien, se contenta de les recouvrir d'un drap avant de les laisser.

Le lendemain, un peu avant midi, Mitsuki fut autorisée à sortir, ne présentant aucun signe inquiétant, et les médecins étant rassurés de la savoir bien entourée. Itachi l'accompagna jusqu'à la maison du Sensei. D'extérieur déjà, elle semblait immense, comparé à la petite chambre qu'on avait attribuée à la jeune fille. Une délicieuse odeur d'un déjeuner sur le feu s'en échappait, provoquant des cris dans les estomacs affamés des deux enfants. Aruna, ayant senti leur présence, ouvrit la porte avec un large sourire et les invita à entrer.

« Tu es toujours là, Itachi ? », dit-il au garçon, un peu taquin.

Itachi rougit en regardant ses pieds.

« Eh bien ... », balbutia-t-il, « C'est-à-dire que ... »

Aruna éclata de rire et le rassura :

« Tu ne l'as pas quittée hier soir, c'est ça ? Ne t'en fais pas, je suis allé prévenir tes parents en rentrant, ils ne s'inquiètent donc pas. J'ai préparé le déjeuner, vous devez avoir faim ! Tu restes encore un peu avec nous Itachi ? »

Le garçon accepta avec plaisir et ils suivirent Aruna à table. Il ramena trois bols de ramen, dont Mitsuki huma l'odeur qui s'en dégageait avec un plaisir non déguisé.

« Je suis heureuse de venir vivre avec vous, Aruna-Sensei. Mais si en plus vous êtes un véritable cordon bleu ! », s'exclama-t-elle en s'emparant de ses baguettes.

Aruna rit de plus belle, et ils mangèrent tous les trois dans la bonne humeur, oubliant l'espace d'un instant les tracas de la veille.

L'heure passait et Itachi finit par regagner sa famille. Aruna fit faire un rapide tour du propriétaire à sa protégée, et termina par sa nouvelle chambre.

« Tu pourras la décorer comme bon te semble, bien sûr. », lui accorda-t-il pour clôturer sa courte visite guidée.

Mitsuki était époustouflée. La chambre était spacieuse et très lumineuse, malgré le soleil couchant. Elle disposait même d'une petite salle de bain pour elle toute seule.

« Comment vous remercier, Aruna-sensei ? C'est beaucoup trop ! », dit-elle, gênée.

« Commence déjà par me tutoyer, Mitsuki. Nous allons vivre sous le même toit dorénavant, il n'y a pas de Sensei ici, et j'espère qu'avec le temps, tu pourras me considérer un peu comme une famille ... », demanda chaleureusement le professeur.

Mitsuki baissa la tête, sentant les larmes lui monter aux yeux encore une fois. Une famille ... Jamais elle n'avait imaginé connaître cela un jour.

« Ça ne va pas Mitsuki ? », s'inquiéta Aruna, cherchant ce qu'il avait bien pu dire de travers.

« Si ... si, bien sûr que si. C'est seulement que ... une famille ... c'est tellement ... irréaliste ! », répondit la jeune fille émue, « Mais Aruna ... êtes-vous... Es-tu sûr de me vouloir ici? J'ignorais que vous étiez un Uchiha ... et je sais que ... »

« Le passé, c'est le passé, Mitsuki. Tu n'es en rien responsable de ce qui s'est passé. Je crois en toi, et j'espère pouvoir t'offrir tout ce dont tu as pu manquer jusque-là. Je ne remplacerais jamais un père ou une mère, ni même un frère, mais je suis là. Laisse-moi être là pour toi. »

Mitsuki s'assit sur le bord du lit avant d'éclater en sanglots.

« Cela va prendre du temps, Mitsuki, et nous prendrons tout le temps qu'il te faudra. », chuchota Aruna en la prenant dans ses bras, « Tu n'as rien à craindre ici, tu peux laisser tes émotions s'évacuer. Je ne veux que ton bonheur. Maître Sarutobi m'a raconté tout ce que tu as dû vivre jusque là, et je veux que tu saches qu'à partir d'aujourd'hui je mettrais tout en œuvre pour ne voir que ton joli sourire éclairer ton visage. »

Ils restèrent ainsi un moment en silence. Mitsuki était très touchée par tous ces gentils mots, ses deux amis étaient devenus ce qu'elle avait de plus précieux. Son cœur s'adoucit, masquant un peu la peine et la colère qu'elle ressentait jusque-là. Elle y croyait à peine, mais elle avait désormais un vrai toit, et une épaule solide sur laquelle s'appuyer quotidiennement. Elle pourra dormir plus sereinement, sans avoir à craindre une quelconque attaque durant la nuit. Et, comble du bonheur, son meilleur ami était dorénavant tout proche !

Les jours suivants étaient plus calmes pour Mitsuki. Des regards noirs continuaient à la suivre sur son chemin, mais plus personne n'osait pour le moment s'en prendre directement à elle, de peur d'avoir affaire au 3ème Hokage. Ses précédents agresseurs avaient été lourdement sermonnés, et condamnés à de longues heures de travaux d'intérêts généraux, dans le but de "réfléchir aux conséquences de leurs actes, et à la signification du bandeau que portait le plus âgé des deux". Il en avait par ailleurs été privé pour un moment, et le bruit courait qu'ils avaient même été menacés d'exil si l'idée leur prenait de recommencer. 

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