Chapitre 18: Kyo
Sois jolie et souris!
La clef d'or lorsque l'on rencontre ses beaux parents. J'ai beau le faire à contre coeur, cela fait partie de mes devoirs de futur épouse. Je dois bien m'entendre avec eux. Même si cela signifie rester de longues heures autour de cette table. Mes talons ont bien me comprimer et cette longue robe noire empêcher le sang de monter au cerveau, je dois rester assise. Immobile et silencieuse. Jolie et souriante.
Heureusement je ne suis pas seule. Non, je suis avec mon adorable fiancé Alex.
-Tu es magnifique ce soir, Kyo.
J'ai beau encore être énervé qu'il n'ai pas tenu tête à nos supérieurs, je lui souris.
-Essayons de ne pas faire de scène ce soir, déjà que supporter ta mère va être une vraie épreuve...,je glisse.
Puis je saisi ma coupe de champagne et la vide d'un coup.
-Kyo...
-Oui, je sais Alex...Ta mère va encore criser que j'ai commencé à boire sans l'attendre.
-Oui!
-Et bien si ça te dérange tant que ça...ressert-moi un autre verre.
Il s'exécute, à contre coeur. Tant mieux! Pourquoi je serrais la seule à faire des concessions ce soir?
-Tu veux qu'on en parle?
-Parler de quoi?
-De ta mauvaise humeur, Kyo...
Ma mauvaise humeur...
-Ok.
J'avale de nouveau la coupe pour me donner de l'élan. Il veut en parler? Parlons-en !
-Une femme est morte sous mes yeux, par ma faute. J'ai été retiré de l'enquête alors que je connaissais le coupable qui, pendant ce temps peut se pavaner et profiter de sa soirée, car personne ne le croit capable de faire tant de choses...
-On en a déjà parlé Kyo. Deimos n'es pas comme ça...
-Qu'est-ce que tu en sais?
-Je le sais, c'est tout!
Il manque de s'emporter,un instant mais se reprend.
-Premièrement, j'ai travaillé sur l'enquête Suki Rent, avant toi. Le profil du suspect ne correspond pas à Deimos.
-Et les empreintes....
-Elles ne correspondent pas!
Là, il s'énerve pour de bon.
-J'ai enfreint la loi pour récupérer ses empreintes et les comparer à celles du suspect. Pour te faire plaisir. Mais ça n'a rien donné. J'ai fais de mon mieux pour t'aider et te soutenir. Maintenant il est temps de passer à autre chose.
J'ai toutes les raisons du monde d'être en colère et à fleur de peau...
-Si c'est parce que tu as vu la mort de près...endure! C'est les risques de ton métier, Kyo!
-Tu crois qu'un corps étalé au sol me fait peur? Je me suis réveillée sur les corps froids de mes parents.
Il s'arrête.
-On ne vas pas parler de ça...
-Oui. Tu n'en vaut pas la peine. Je ne vais pas salir la mémoire de mes parents pour une ridicule dispute de couple.
-Donc...tu es d'accord...cette dispute est RI-DI-CULE.
Oui elle l'est. Je préfère économiser mes forces pour affronter la reine mère. D'ailleurs, en parlant du loup...
-J'espère que les fleurs des pots ne sont pas blanches. Je déteste cette couleur!!
Elle pénètre à peine le salon que son aura assombrit la pièce. Aussi, le blanc n'est techniquement pas une couleur...
-Maman!
Comme toujours, il est le seul heureux de la voir. Même ses frères et sœurs ne sont pas si entousiastes. Ils restent juste calme et posé. Attendant qu'elle prenne place. Moi, j'attends le dessert. Même si la voir péter un câble est tout aussi satisfaisant. Ça ne devrait pas durer. Chaque fois c'est la même chose. L'un des fils se lance et maman se lâche. Ce soir, semble être celui de Maxence, l'aîné.
-Maman...content de te revoir...
Il tremble tellement qu'il secou la table.
-Je suis venu avec ma petite-amie, Soane.
C'est parti...
-"Soane"?
-C'est un plaisir de la recevoir, s'empresse Alex.
Il couvre toujours les conneries de son frère. Même si, cette fois cela ne semble pas suffir. Ursula a son petit mot à dire.
-Oui. Sauf que "Soane" n'a pas vraiment été invité. Donc ce n'est pas vraiment un plaisir.
La tête des invités devient plus pâle que l'affreux gaspacho servi. Malgré sa couleur verdâtre bien inquiétante.
-La prochaine fois, évite de ramasser la première pute sur le trottoir, Maxence. Écoute ta maman!
J'ai mal pour Soane. Mais elle va pouvoir s'endurcir un peu! Et ça, ce n'était que le début du bal.
-Et toi Marie, comment avance ton régime?
Sa nièce... c'est quoi le but du jeu? Se faire détester par toute la famille?
-Ma...madame je ne fais pas de régime.
-Il serait peut-être temps.
Quant à son mari...parce que, oui, il est toujours en vie, elle n'a que des mots doux à son égard.
-Papa n'a pas eu le temps de te trouver un cadeau, maman. Il en cherche encore un...en ce moment même.
-Qu'il arrête. Il m'en fais déjà un en ne venant pas.
Cette famille est plus fun que je le pensais. Mais biensur mon tour arrive et là je rigole beaucoup moins. Pas que je sois vraiment étonné. Elle m'attaque toujours sur le même sujet: ma fertilité.
-Kyo...tu t'es enfin faite découdre les trompes?
Sous prétexte qu'elle avait déjà deux enfants avant de se marier, nous sommes toutes sensé suivre son exemple. Sauf que même marié, je ne porterai pas un enfant pendant neuf mois avant d'être sûr que son idiot de fils sache changer une couche correctement.
-Tu ne lui répond pas? Alex me chuchote à l'oreille.
-Continu et je te tire dessus. Avec mon arme, je précise.
-Ma mère s'inquiète juste pour nous...
-Elle ferait mieux de se concentrer sur son affreux dentier.
La vérité est qu'il vaudrait mieux que je ne réponde pas à sa mère. Ma patience est incroyablement fine ce soir. Donc je choisi l'option la plus sûr : me défiler.
-Je dois aller passer un coup de fil, belle-maman. Pour le boulot.
-Je croyais qu'on t'avais suspendu...
Évidemment, Alex lui a dit. Le problème quand on épouse un fils à maman. Mais son avis m'intéresse peu. J'ai besoin de sortir d'ici, j'étouffe. Je ne sais pas si c'est le parfum de belle-maman ou son humeur. Elle est encore plus exécrable que la mienne...
Dès que je sors et que l'air frais caresse ma joie, je me sens d'un coup beaucoup mieux. Elle n'a rien trouvé de mieux que de privatiser un immeuble entier pour sa petite soirée. Mais, au moins, le toit est vide. La vue aussi est sublime. J'en oublie presque le froid. Une petite brise glaciale me cisaille la peau et je ne suis pas vraiment bien couverte.
Heureusement, ce toit n'est pas si vide que je le pensais. Et je sens une veste se poser sur mes épaules. Avec un léger parfum de cigare...
-Vous vous cachez Monsieur Vens?
-Biensur. Tu as vu l'humeur de ta belle-mère.
Il la connait bien...vu que c'est sa femme.
-Merci pour la veste. J'étais si pressée de sortir que j'ai oublié la mienne.
-J'imagine...
Il confirme bien ce que je pensais. C'est bien une torture pour toute la famille.
-D'habitude je résiste plus longtemps mais ce soir...c'est différent. Et puis, je n'ai jamais aimé participer à ces dîners familiaux...
-Tu m'étonne ! Surtout qu'ils ressemblent plus à des matches de catch!
Ça m'amuse.
-Je ne me sens pas à ma place ici.
-Moi non plus, Kyo. La moitié des invités sont de parfaits inconnus et je n'ai aucun pouvoir dans ma propre maison.
-Et le manger est infâme...
-Oui..., il confirme et manque de s'étouffer avec son cigare.
Puis nous restons silencieux un moment. Lui qui fume et moi, regardant la fumée de sa clope se mêler au beau paysage.
-Il ne reste plus qu'à rester là jusqu'à ce que le dîner se termine et que je puisse rentrer. Dormir et me réveiller.
Pour faire quoi?
-Tu as été suspendu n'est-ce pas, Kyo? Ça va?
Je vois que les nouvelles vont vite.
-Oui. Demain matin je ne pourrais même pas aller au boulot. Je ne peux que rester toute la journée à la maison, à me demander pourquoi mon fiancé est aussi lâche.
-Il a beau être mon fils, je ne vais pas prendre sa défense. Il a toujours été ainsi. Mais je pense aussi qu'il fait au mieux.
-C'est à dire?
-Je pense que lui non plus n'aurais pas voulu être ici, ce soir. Comme moi. Surtout si c'est pour supporter sa mère. Il aurait préféré être chez vous...
Il doit y avoir une pointe de vérité là dedans.
-Et toi Kyo, où est-ce que tu aurais voulu être?
C'est une bonne question. Où est-ce que je veux être en ce moment? J'en ai bien une petite idée mais elle n'est pas très sage...
Hi everybody. Oui j'avais un peu disparut mais je suis de retour pour de bon. Le prochain chapitre est pour demain. Les suivants seront chaque Lundi et Samedi🖤
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