Chapitre 1: Kyo
Out of Time- The Weeknd (audio au dessus!)
...............................
-Combien de fois?
Un long silence s'installe avant qu'il ne se répète.
-Vous l'avez fait combien de fois, Kyo?
Alors je décide de lui répondre.
-Tu pense vraiment que c'est le meilleur lieu pour en parler?
Il sait que non. J'aurais dû m'en douter, dès la première fois où j'ai croisé son regard ténébreux. J'aurais du savoir qu'il était cinglé, que quelque chose clochait chez lui. Sa voix trop douce? Son sourire trop large? Sa peau foncée trop nette? Je me doutais qu'il avait une partie sombre bien enfouis au fond de lui et pourtant je n'ai pas jugé utile de fouiller. Grande erreur! Et à présent, je me retrouve à étaler ma vie sexuelle devant une horde de cadavres.
-Deux fois. On a fait l'amour deux fois cette semaine.
-Toi et Alex?
C'est une blague?!
-Bien sur, qui d'autre?!
-Hum....
Quelle question indélicate à poser. Mais venant de lui, ça ne m'étonne plus. Il en va de même pour sa réponse, qu'il vient murmurer au creux de mon oreille.
-Ça n'a pas d'importance. Vous ne faites que baiser! Tu ne peux pas faire l'amour avec lui...en pensant à moi...
Le culot! Quelque chose ne me rassure pas dans cette main qui serre ma taille. Deimos a choisi l'agacement et l'insolence aujourd'hui. Pourtant je ne peux retenir un petit rire.
-Qui te dit que je pense à toi?
-Mon petit doigt...
-Un doigt? Lequel? Celui-là? je lance en lui offrant mon beau doigt d'honneur.
On pourrais croire qu'il est très charmant, dans son beau costume cintré. Mais le masque cachant son visage est d'un noir aussi intense que son âme. Il n'y a que moi qui sache qui se cache derrière cette plaque de métal et pourtant, je donnerais tout pour que mes collègues, dehors, puisse entrer et l'arrêter sur le champ. Mais j'ai désactivé mon micro, pour qu'ils ne nous entendent pas. Deimos l'a exigé! Tant que je ne leur donne pas un signal clair, personne ne bougera.
J'en ai marre de lui! J'en ai marre de cette comédie! J'en ai marre de cette vie!
-Attention, je vais te faire tourner...
-Contente de voir que tu t'amuse bien, Deimos.
-Vraiment?!
-Non.
Il a toujours été nul pour percevoir le sarcasme. Il s'améliorerait surement s'il retirait deux minutes ces casques, au lieu d'écouter en boucle du Beethoven. Ça ne peut pas être sain pour lui. Ou pour personne. En tout cas, moi, ça m'agace assez. Chaque fois que je dois aller voir ce psychiatre énervant, sa musique me rend plus aigri qu'avant. Bien sur ça c'est quand il n'opte pas pour le hard rock. J'ai arrêté d'essayer de le comprendre depuis longtemps. A quoi ça servirait? Je dois juste le voir pour mes troubles du sommeil. Puis je suis sensé être débarrassé de lui pour toute la soirée. Sensé....
-J'aurais pu être allongé confortablement sur mon canapé, je lâche lorsqu'il me fait tournoyé.
-Tu n'aime pas la danse?
-Si, bien sur...mais pas à TROIS heures du mat?
Ma remarque a l'air de l'amusée. Ce n'est pas facile de le voir mais je ne me trompe jamais quand il s'agit de lui.
-Rien de tout ça ne serrait arrivé si tu étais venu à ta séance de cette aprem, poussin.
J'ai des envies de meurtres. Surtout quand son sourire s'élargit encore plus.
-Tu as de la chance que je sois agente du FBI, je le menace. Je ne peux pas me permettre de tuer des gens.
-Non....
Il s'arrête un moment, faussement étonné.
-Moi aussi! Hasard de dingue!
Cette fois j'en ai assez. Ma colère prend le dessus et je lui lance l'un de mes talons. En le manquant, malheureusement pour moi...Pire, il a le culot d'aller me le chercher et me le remettre au pied. Puis il reprend mon bras et se met à danser comme si de rien n'était.
-Ok, j'ai raté une séance mais tu n'avais pas besoin de braquer une banque et de descendre la moitié du personnel.
-Tu marque un point...
Il lance un rapide coup d'œil par dessus son épaule sur les corps sans vie, trempés de sang. Je ne m'attends pas à un miracle, comme un peu de compassion pour ces pauvres personnes. Mais s'il me donnait raison, ce serait déjà un bon départ.
-Donc...je n'avais pas non plus besoin de les éventrer?
Il attend vraiment une raison de ma part?
-Ce n'est pas assez évident ? Les gens normaux envoient des textos!
-Oui mais...je m'ennuyais.
De mieux en mieux...
-Tu pourrais essayer la prochaine fois. Vu que tu as mon numéro!
-Hum...je ne sais pas...
Quand Deimos réfléchit, il a toujours ce tic de mordre l'ongle de son pouce. Un peu comme un enfant apeuré. Sauf que ce genre d'enfant vous poignarderait avant même que vous auriez le temps de crier. Le genre de petit démon à ne pas croiser dans un couloir sombre. Croyez-moi. Parce qu'il est trop futé. Même pour le FBI. Tenez, j'ai été déployé ici, à Tokyo, depuis deux mois pour arrêter un tueur sanguinaire faisant trembler la ville. Et qui j'ai trouvé? Un psychiatre ,surement autiste, qui coupe des têtes la nuit. Je n'ai pas mérité ça...
Parce qu'en plus d'être l'homme le plus insupportable sur Terre, il aime m'énerver. Comme ce soir.
"The Devil a expressément demandé à te parler". Ce que m'a dit Alex, mon petit-ami. Je l'aime mais il ne sais pas quand s'arrêter avec le boulot. Notre vie de couple est un peu le cadet de ses problèmes. La preuve, il avait oublié notre petite soirée en amoureux. J'ai poireauté cinq heures devant un verre de vin à moitié vide et un morceau de fromage pas très comestible. Il n'est apparut que pour m'informer des prouesses de Monsieur le psychopathe. Alors que j'avais déjà enfilé ma petite nuisette rouge, prête à me glisser sous ma couette. Mais biensur, ce n'était pas assez pour Deimos. Il voulait aussi que je vienne coiffée, maquillée et sur mon trente-et-un.
-D'ailleurs j'adore ta robe rouge.
Mais le fous rire qui le prend dit tout le contraire. Je le frapperais bien mais il n'y a aucun objet à proximité. De plus, il n'a pas trop tord. Cette robe est une vraie catastrophe. De base, elle n'était pas mal mais Alex a insisté pour que je porte un gilet par balles en dessous. Donc ma taille est aussi fine qu'un bloc de glace. Pas grave! On ne m'a pas envoyé pour être jolie mais efficace. Je dois le raisonner!
-Et si tu te rendais, Deimos? On pourrait tous rentrer se coucher.
-Pourquoi? On s'amuse bien, non?
-Pas du tout!
Je décide d'utiliser ma dernière carte: le charme et le prend dans mes bras. Il sursaute légèrement mais se laisse faire. Il n'aime pas le contact!
-Deimos, ça fait des mois qu'on joue à ce jeu du chat et de la souris. J'essaye de t'arrêter depuis longtemps. La police japonaise aussi. Si tu...
Mais j'oubli qu'il a la capacité de concentration d'un poisson rouge.
-Oh...ma chanson favorite!
Et c'est repartie. Il se met à déhancher sur Out of Time de The Weeknd. En me tirant avec lui, évidement! Sinon ce n'est pas aussi marrant. Je me demande d'où peut bien sortir la musique vu que tout le monde est mort. Et j'obtiens enfin ma réponse. Elle sort d'un lecteur vinyle tenue par un homme terrifiée. A ses jambes tremblante et son regard fuyant, j'opterais pour un membre du personnel de la banque. En tout cas, c'est ce que son costume sombre et son badge laissent présagé.
-Bien haut, Jeffrey! Tu casse mon groove!
Deimos n'hésite pas lui tirer dessus, de temps en temps, pour le garder motivé. Heureusement le pauvre Jeffrey a assez d'endurance pour éviter les balles. Mais chacun sa peine. Jeffrey doit éviter ses balles et moi je dois l'écouter.
-Ne bouge pas, poussin.
Il susurre contre ma peau et je sens une lame caresser dangereusement mon dos. Je me fige.
-Tu vas me tuer?
-Pourquoi je ferais ça? On ne pourrait pas continuer à s'amuser...
Je comprends enfin. Il découpe mon gilet par balle et, franchement, je le remercierais presque. Je commençais à étouffer avec ce truc.
-Alex est toujours aussi autoritaire, à ce que je vois. Et toujours aussi...froussard!
Je ne veux pas lui donner raison. Donc je me tais.
-Il est peut-être temps de le remplacer...
-Tu pense te débarrasser aussi facilement de lui?
Il m'amuse.
-Je pourrais te montrerais comme un vrai homme est sensé s'occuper de toi.
Il essaye juste de me déconcentrer. Je connais trop bien ses tactics pour tomber dans son piège. Il sait qu'il ne pourra pas sortir d'ici, avec toutes les patrouilles dehors.
-Tu es fais comme un rat, Deimos. Je ne te laisserais pas t'en aller. Tu le sais! Alors arrête de valser et rends-toi.
Il me tire contre lui. Trop près. Si près que je retiens ma respiration, sans savoir pourquoi. Peut-être parce qu'il ne sourit plus. Il me fixe dans le blanc des yeux, comme si tout l'or du monde s'y trouvait. A moins qu'il ne veuille me les arracher. C'est dur de savoir...
-Quoi?
Mais il ne répond pas.
-Quoi, Deimos? Dis-le!
-Tu devrais savoir que personne ne peut m'arrêter, poussin. Personne!
-Tu n'en sais rien! Moi je peux!
-Vraiment?
-Oui. Tu ne m'en crois pas capable?
Il se contente de sourire, encore une fois. Qu'est-ce qui ne vas pas chez lui? On dirait que tout tourne à la rigolade dans son monde tordu.
-...tu....
Soudain, je commence à me sentir étrange. Alors que mes mots s'embrouillent dans ma bouche.
-Ça va?
Pourtant, je n'ai pas l'impression qu'il s'inquiète beaucoup. Même quand je perds l'équilibre. Il est forcément derrière ça! Normal, il est la cause de tous mes problèmes, ces temps-ci!
-Ne t'inquiète pas, je suis là.
En effet: j'attéri dans ses bras. Je le sens s'asseoir au sol et me serrer contre son torse. Mais ma vision est beaucoup trop flou pour que je vois quoi que ce soit.
-Qu'est-ce que tu m'as fais...?
-Chut...Reste tranquille. On se verra demain matin. Tu débarquera dans mon bureau en défonçant la porte. Et je te sourirais, comme d'habitude.
Comme je l'ai dis plus tôt, je maudit cet homme!
Premier chapitre en force! J'espère que vous êtes aussi pressé de découvrir cette histoire que moi. Aussi qu'est-ce que vous avez pensé de Deimos. J'avais hâte d'enfin voir un psychopathe à la peau foncée pour une fois!!!!
A la prochaine, pour de nouvelles aventures.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top