Chapitre 37

Point de vue de Tobias:

        Lorsque je me réveille, le lendemain matin, je suis couché sur le côté. Les bras de Tris, protecteurs, entourent mon corps. Elle est restée toute la journée ici hier, sans rien faire. Juste attendre que je me réveille et être là si jamais quelque chose n'allait pas. Elle a été présente toute la journée, sans broncher. Aujourd'hui, nous sommes dimanche donc ce n'est pas la peine que nous allions travailler. De toute manière - même si je me sens un peu mieux - , je ne suis pas d'attaque pour aller travailler. 

        Je me défais de l'emprise de Tris sans vouloir la réveiller, mais il s'avère que ça échoue. Ses paupières s'ouvrent pour me laisser voir ses si beaux yeux. Je me tourne complètement pour pouvoir lui faire face entièrement. Elle pose une main sur ma joue et la caresse tendrement.

"Comment tu te sens aujourd'hui?" se soucie-t-elle.

"Un peu mieux."

        Elle pose sa main sur mon front pour voir si j'ai de la fièvre, du mois je suppose que c'est pour ça. Elle fronce les sourcils.

"Tu as quand même encore un peu de fièvre."

"Comment tu arrives à le savoir juste en posant ta main sur mon front?" je la questionne.

"Je ne sais pas. Je faisais pareil quand mon frère était malade." me répond-t-elle avec un sourire en coin.

        Je me lève et marche périlleusement jusqu'à la salle de bain. Je me suis levé trop rapidement, ma tête me fait encore mal. Je rentre dans la salle de bain et laisse la porte entrouverte pour aller me doucher. Tris rentre et me tend un pyjama de rechange. Je la regarde, confus. Celui là n'est pas sale!

"Tu as eu de la fièvre et tu en as encore d'ailleurs. Tu as donc transpiré, change de pyjama."

        J'hôche la tête et prends les vêtements qu'elle me tend. Je prends une douche rapide et ressors, changé et propre. Je n'ai qu'une envie; retourner au lit. Même si je suis moins mal qu'hier, je suis encore un peu faible. 

"Je vais préparer le petit déjeuner, je reviens." me prévient Tris.

        Qu'est ce que j'ai fait pour avoir autant de chance. Je veux dire, Tris est la plus belle personne qui je connaisse. Autant intérieurement qu'extérieurement. C'est ça qu'elle n'arrive pas à comprendre. Elle n'arrête pas de  se dévaloriser et c'est quelque chose que je ne supporte pas.

        Justement, la voilà qui revient avec un plateau. Elle le pose sur le lit et s'asseoit à côté de moi. Elle place le plateau sur ses genoux. Il s'y trouve du pain grillé, du pain non grillé, du beurre, de la confiture, du café pour moi, du jus d'orange pour elle.

"Tu veux autre chose?" me demande-t-elle.

"Non merci, c'est parfait." je lui réponds avant de lui bécoter les lèvres.

        Je tartine mon pain et Tris fait de même. Elle essaye à nouveau de boire du café mais - comme à chaque fois - elle fait une grimace. Je ne peux pas m'empêcher de rire.

"Ma puce, pourquoi tu persistes à en boire alors que tu sais très bien que tu détestes ça?" je lui demande en riant.

"On sait jamais, peut être qu'un jour j'aimerais ça. Comment tu fais pour boire ça? C'est infect!" s'exclame-t-elle.

"Je ne trouve pas ça si ignoble que ça." je réponds en haussant les épaules.

        Elle essaye de faire passer le goût acre avec son jus d'orange mais - vu son expression - c'est pire.

"Mange. Ça fera mieux passer le goût qu'avec du jus d'orange. La prochaine fois, tu ne piqueras pas mon café!"

"Ça c'est sûr!"

        Elle mange et le goût semble s'atténuer. Nous finissons de déjeuner tranquillement. Tris se lève pour aller faire faire la vaisselle. Je veux le faire à se place mais elle refuse.

"Tobias, tu es malade. Reste au lit, je m'en occupe."

        Je cède, de toute façon, elle aurait refusé de discuter. J'attends patiemment qu'elle finisse. Elle ne tarde pas à arriver.

"Je vais à la douche." me prévient-elle.

        J'hôche la tête en signe de compréhension. Je trouve son carnet de croquis sur le bureau. Je décide de me lever et d'aller l'attraper pour pouvoir admirer ses dessins. Je le feuillette.  Les premiers je les ai déjà vus mais pas les derniers. Manifestement, elle les a fait hier. Il y en a plusieurs : le premier me représente en train de dormir, nos amis sont représentés sur le suivant.

        Le dernier dessin me choque quelque peu. Il s'agit de Tris et moi, jusqu'ici, rien de choquant. Mais elle nous a dessiné enfants, dans des habits d'Altruistes. Elle se souvient donc de moi. Je suis représenté comme j'étais : faible, appeuré. Mais elle a ajouté de la force dans mes yeux, du courage même. Elle, est représenté dans ses habits gris avec un chignon, petite. Comme elle était à cet âge là. Je dirais qu'elle a 8 ans et moi 10 sur cette image.

"Qu'est ce que tu regardes?" me demande une vois douce que je pourrais reconnaître entre mille : Tris.

"Tes dessins." Ma voix sort d'une manière un peu étrange. Tris fronce les sourcils et regarde quel dessin je regarde. Ses yeux s'écquarquillent.

"Oh! Je.. je ne voulais enfin je ne pensais pas que..." Elle ne parvient pas à finir sa phrase.

"Tu te souviens de moi? La manière dont tu m'as dessiné, ... Je parais faible mais fort en même temps." Elle vient s'asseoir près de moi.

"Je me souviens de toi, plusieurs fois tu étais venu manger chez moi avec lui." Elle dit le dernier mot avec une amertume et une haine que je ne lui connaissais pas. "Je t'ai représenté tel que je te voyais. Un garçon craintif à cause de son père mais fort en même temps. C'est comme ça que je te voyais." m'explique-t-elle. "Tu aimes ce dessin?" me demande-t-elle, soudain incertaine.

"Je... d'un côté oui et d'un côté non. Tu m'as représenté fort mais je ne l'étais pas. J'aime tous les dessins que tu fais et où nous y sommes tous les deux comme celui là." Je lui montre celui accroché au mur. "Mais celui là, il me rappelle des souvenirs que j'aimerais oublier mais aussi des souvenirs avec toi que j'aime."

"Je comprends." Elle me prend son carnet des mains, le ferme et le repose sur le bureau. "C'est pour ça que j'hésitais à te le montrer."

        Elle s'asseoit dans le lit et je m'allonge, la tête sur ses genoux. Elle caresse tendrement mes cheveux. Nous cessons de parler de tout cela. Je profite juste de sa présence à mes côtés et je finis par m'endormir.

***** Quelques heures plus tard *****

        Je me réveille avec un bruit sourd. J'ai toujours la tête sur les genoux de Tris. Cette dernière lit un livre. Elle a brusquement relevé la tête lorsqu'elle a entendu le bruit. Je me redresse doucement.

"Quelqu'un a toqué à la porte." m'informe Tris. "Je vais aller ouvrir, reste là."

        Elle se lève et marche jusqu'à la porte. Elle revient quelques instants plus tard suivie de Zeke et Shauna. Tris retourne s'asseoir à côté de moi et je pose ma main sur sa cuisse.

"Mec, paraît que t'es malade!" s'exclame Zeke, presque en criant. Un peu trop fort d'ailleurs.

"Zeke, pas si fort! Il a mal à la tête." s'écrie Tris.

"Pardon, pardon! "dit Zeke en levant les mains.

"Sinon, comment tu te sens Quatre? Marlene nous a dit que tu as la grippe." me demande Shauna.

"Je me sens mieux qu'hier mais c'est pas encore la grande forme disons." Elle hôche la tête.

"Tris, si tu as besoin qu'on prenne le relais je peux m'en charger. Tu es restée ici depuis presque deux jours!"

"Ça ne me dérange pas! Je vais décliner ton offre mais merci quand même. Je préfère rester à ses côtés." lui répond Tris en souriant. Je me penche pour l'embrasser et ses lèvres rencontrent les miennes.

"Même quand tu es malade tu ne peux t'en empêcher!" dit Zeke en riant. Tris lui lance un regard noir, ce qui me fait rire. "Waouh! Tris fais gaffe! Quatre déteint sur toi! Tu commence à devenir aussi effrayante que lui."

        Tris lui tire la langue et Zeke fait semblant d'être blessé au plus profond de son être. Nous éclatons tous de rire. Zeke et Shauna repartent, nous laissant seuls.

"Tu te sens mieux?" me demande Tris, soucieuse de moi comme toujours.

"Oui."

"Tu pense que tu pourras aller travailler demain?" Elle pose sa main sur ma joue.

"Je ne sais pas. Je verrais demain comment je me sens."

        Elle hôche la tête et se penche doucement vers moi pour poser son front sur le mien. Je prends son menton entre mes doigts et le redresse pour pouvoir la regarder dans les yeux. Elle me sourit et je lui donne un sourire en retour. Je l'embrasse sur les lèvres. Nous nous embrassons un moment, elle sur mes genoux, jusqu'à ce que je m'écarte.

"Je pourrais faire ça toute ma vie mais là, je commence à avoir à nouveau mal à la tête..." Elle dépose un baiser sur mon nez.

"D'accord. Tu as pris ton traitement aujourd'hui?"

"Oui, à midi."

"Il faut que tu les reprennes mon coeur."

"Roh... Ça m'énerve de les prendre je sais pas combien de fois par jour!"

"Je sais mais comme ça tu guériras plus vite."

        Je soupire et vais dans la cuisine pour les prendre. Je trouve Tris dans le salon, sur le canapé, en train de lire. Je m'allonge, la tête sur se genoux.

"Tu l'as achté quand ce livre?" je lui demande.

"Il y a quelques jours, quand je suis allée faire les boutiques avec Marlene."

"Ah oui, c'est vrai, j'avais oublié."

"Attend."

        Elle attrape un coussin et le pose sous ma tête.

"C'est mieux non?"

"Oui." je lui réponds en souriant.

        Pendant qu'elle lit son livre, je ne fait rien d'autre que rester là à ne rien faire. Je viens de me rendre compte que Tris et moi n'avons eu qu'un seul rencard ensemble. Il faudrait que je la prenne quelque part. J'ai déjà une idée d'ailleurs.

        Je finis par m'endormir paisiblement.

__________________

Salut tout le monde!

J'espère que ce chapitre vous a plu ^^

Voilà, j'ai une question à laquelle vous n'êtes pas obligés de répondre. Ma région organise un concours d'écriture. Pensez vous que je devrais m'y inscrire? Bien sûr j'inventerais l'histoire de toute pièce, je ne prendrais pas celle là ;)

Tinefan! 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top