Chapitre 22
Ma première peur est toujours la même : les corbeaux. L'herbe sous mes pieds se faufile sous mon pantalon et me chatouille les chevilles. Mais ce n'est pas ce qui m'inquiète. Au début tout est calme mais je sais ce qu'y arrive après. Je vois un corbeau, puis deux, puis tellement de corbeaux que je ne peux plus les compter. Il s'attaque à Tobias et moi. D'abord, ils s'en prennent à mon épaules puis à mon bras. Je commence à paniquer et je tombe par terre. Leurs becs ne cessent de me picorer la peau. Je sais que je saigne, je le sens. Je vois Tobias qui se débat comme il peut. Je tâtonne le sol et trouve un pistolet. Je vise un corbeau et tire. Il tombe. Je recommence jusqu'à ce que tout devienne noir et que l'on change de peur.
Je me retrouve enfermée dans une boîte en verre. Tobias respire difficilement. Je n'avais pas pensé qu'une de mes peurs pouvaient être une des siennes et qu'en l'amenant dans mon paysage, je le mettrais en dfficulté. Je me rapproche de lui et lui prends la main. Il me donne un faible sourire reconnaissant. Je sais qu'il se sent mal. Je vais devoir faire le plus vite possible pour sortir de cette peur. L'eau commence à monter et mouille nos chaussures. Tobias commencent vraiment à paniquer. Je sais d'ores et déjà qu'il ne me sera d'aucune aide dans cette peur mais je ne lui en veux pas. L'eau est arrivée à nos chevilles. Je tape sur le verre en essayant de le fissurer, comme la dernière fois. Rien ne se passe. Je m'alarme. Que faire si je n'arrive pas à le casser? L'eau est maintenant arrivée à hauteur de mon cou. Tobias étant plus grand, l'eau ne lui arrive qu'aux épaules. Des gouttes de sueur perlent sur son front.
"Tris, fais quelque chose je t'en supplie..." me demande-t-il implorant.
"D'accord, d'accord."
Je suis dans une simulation, ce n'est pas réel. Je suis dans une simulation, ce n'est pas réel. Je suis dans une simulation, ce n'est pas réel. C'est ce que je n'arrête pas de me dire. L'eau est sous mon menton maintenant. Je prends une grande inspiration et me plonge entièrement sous l'eau. Je tape le verre encore et encore. Je suis dans une simulation, ce n'est pas réel. Le verre se fissure enfin et l'eau s'échappe par cet endroit. Nous sommes tous les deux trempés. Je me jette sur Tobias et le prends dans mes bras. Son coeur bat à tout rompre.
"Je suis désolée, je n'y ai pas pensé et-"
"Tris, ça va. Ne t'inquiète pas." Il se détend au fur et à mesure.
Il m'embrasse et on passe à la peur suivante : la noyade. Une vague me fouette de plein fouet par derrière. Le courant m'emporte vers le fond. J'essaye de remonter mais sans succès. Une main me remonte à la surface :Tobias. Une fois à la surface, je me me raccroche à la première chose qui me tombe sous la main : un rocher. Les vagues sont de plus en plus en fortes. Une est particulièrement violente et m'envoie avec une force inouïe sur un rocher. Je suis projetée dessus si fort que je tombe dessus. J'en profite pour me raccrocher à cette emprise et me lève. Je me stabilise sur le rocher et cours vers un endroit plat. Tobias était déjà sorti d'affaire. Il s'approche de moi mais déjà la scène change.
Tout devient noir et lorsque j'ouvre les yeux j'essaye de bouger mais sans succès. Je suis attachée sur un poteau, en face de Tobias et au-dessus d'un feu. Peter me regarde sadiquement. Il ya également Eric. Le feu commence à se faire sentir. Je m'affole mais je sais déjà comment sortir de cette peur. Contrairement à Tobias, je ne cherche pas à me délier les mains. Je sais que c'est inutile. Il remarque que je ne bouge pas et arrête de bouger. Un rire narquois se fait entendre; Peter.
"Tu sens cette odeur, Pète-sec?" me demande Peter en riant. Eric me donne un sourire qui ne se veut pas très rassurant.
"Non, mais tu vas me dire ce que c'est, je me trompe?" je rétorque. Le feu devient de plus en plus imposant.
"C'est l'odeur de ta chair qui rôtit." me répond-t-il narquoisement.
"Tu sais ce que je sens, moi?" Il me regarde, moqueur.
"Tu sens quoi, hum?"
"Je sens la pluie."
D'un coup, la pluie se fait sentir et le feu s'éteint petit à petit. Tout devient noir à nouveau et nous changeons de peur.
Lorsque ma vue s'éclaircit, je suis dans mon ancienne chambre, chez les Altruistes. Tobias se fige. Je me retrouve face à un miroir.
"Tris, qu'est ce qu'on fait ici?"
"Tu vas le découvrir par toi même."
Un homme commence à frapper sur la fenêtre. Instinctivement, Tobias me place derrière lui pour me protéger. D'autres hommes font leur apparition. Ils parviennent à briser la vitre et un cri m'échappe. Des hommes apparaissent derrière moi et s'approche dangereusement. Ils veulent m'enlever. Comme ont essyayé Peter, Drew et Al. Si Quatre ne m'avait pas sauvée, je serais morte à ce moment là. Je suis dans une simulation, ce n'est pas réel. Je recule jusqu'à arriver au miroir. Je sais que c'est une porte de placard. je la pousse donc. Comme la dernière fois, j'y visualise une arme et elle apparaît. je la place entre mes mains et tire. J'ai beau tirer, cela ne sert à rien. Ils sont trop nombreux. Je suis dans une simulation, ce n'est pas réel. La seule solution est que je me calme. Je prends la main de Tobias et lui intime de s'asseoir avec moi. Il me donne un regard interrogateur mais ne fait aucun commentaire. Il s'exécute. Je fais coulisser le même plan que le jour de mon test final et me faufile dedans suivie de très près par Tobias. Une fois dans la cuisine, je reconnaît l'odeur caractérisque qu'il y avait autrefois et je me calme.
Nous changeons de peur : celle où je dois tuer mes proches. Sauf que cette fois, il y a non seulement mon père, ma mère et Caleb, mais il y a aussi Tobias face à moi. Une arme trouve sa place dans ma main. Je resserre ma main dessus. Une arme est pointée sur ma tempe.
"Fais-le" m'ordonne une voix.
Ma famille ainsi que Tobias m'incite à le faire mais je refuse. Je ne vais pas tuer les personnes que j'aime le plus au monde!
"Beatrice, fais le!" me dit ma mère, rassurante.
"Oui, nous voulons que tu vives." ajoute mon père.
"Je suis d'accord!" s'exclame Caleb.
"Tris, je t'aime. Je comprendrais si tu le fais. Fais le."
"Il te reste dix secondes!"siffle la voix féminine. J'observe les personnes face à moi. Je ne peux pas faire ça. Je les aime. Vivre sans eux et inconcevable.
"Neuf!" Ma mère me sourit.
"Huit!" Mon emprise sur l'arme se resserre.
"Sept!" Je ne sais pas quoi faire.
"Six!" Mon père me lance un regard rassurant.
"Cinq!" Caleb me regarde avec fraternité.
"Quatre!" Le regard de Tobias est rempli d'amour.
"Trois!" Ma décision est prise.
"Deux!" Je lâche mon arme.
"Un!" J'entends le déclic de la balle puis plus rien.
J'ouvre les yeux dans la salle de paysage des peurs. Tobias court vers moi et me prend dans ses bras. Je suis assise par terre, ma tête entre mes genoux en tremblant.
"Tris, Tris, ça va. C'est fini." Je le regard et ses yeux sont rassurants. Je me détends. "Hey, tu es Six!" Je souris.
"Oui, c'est vrai."
"Je peux te poser une question." J'hôche la tête.
"Peter est dans ton paysage des peurs et je ne pense pas que ça soit juste parce qu'il a essayé de te tuer. Alors, pourquoi?" Je ne le regarde pas en face, décidant si je dois lui en parler ou non.
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Ce chapitre est dédié à Maeline119 pour avoir voter à tous mes chapitres. Merci!
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