Chapitre 20

Point de vue de Tobias

"Non."

        Mon coeur se brise. Je pensais qu'elle me faisait confiance, je croyais qu'elle m'aimait. Les larmes menacent de couler sur mes joues mais je les en empêchent. Je ne vais pas pleurer face à elle. Elle a dû trouver quelqu'un de mieux que moi. Je savais que cela arriverait un jour. Je me lève, terriblement blessé. Tris me rattrape par le bras.  

"Attends, je n'ai pas fini." me dit-elle doucement. "J'ai dit non parce que je préfère mon appartement au tien. Alors la question doit être inversée. Tobias, veux tu emménager avec moi?" 

        Quoi? Est ce que j'ai bien compris ce qu'elle vient de me dire? Ce n'était pas qu'elle ne voulait pas vivre avec moi, c'est juste qu'elle préfère son appartement. Je la fixe pendant quelques temps avant de lui répondre.

"Bien sûr que oui Tris." Elle semble soulagée. Elle a vraiment cru que j'allais décliner son offre? Je la prends dans mes bras. "Tris, ne me fais plus jamais un truc pareil. J'ai eu peur que tu sois en train de me quitter pour partir avec quelqu'un d'autre." Elle me regarde, horrifiée.

"Je ne ferais jamais une chose pareille Tobias. Pourquoi je te quitterais pour quelqu'un d'autre alors que je t'aime plus que tout?"

"Je...euh...je ne sais pas." Je suis mal à l'aise. Pendant un moment j'ai réellement cru  qu'elle allait me quitter.  Ses petits bras entourent ma taille.

"Je suis désolée. Je suis très heureuse d'emménager avec toi. Je ne voulais pas te faire du mal."

        Je la serre fort contre moi comme si j'avais peur qu'on me l'arrache, qu'on l'emmène loin de moi, comme si j'avais peur de la perdre. Elle pose son visage  à l'endroit de mon coeur. Il bat à tout rompre comme à chaque fois que je suis avec elle ou que l'on a un contact tactile entre nous. Je pose mes lèvres sur le haut de sa tête.

        Encore une fois, notre moment est ruiné par une personne qui fait irruption dans l'appartement. Ce coup si, c'est Eric qui nous regarde avec dégoût.

"Comment es-tu rentré?" Tris lui demande avec amertume. 

"La porte était ouverte." déclare-t-il. J'ai dû oublié de la fermer puisque j'étais stressé quant à la réponse de Tris. "Et d'ailleurs j'aurais préféré éviter de voir ce genre de scène."

"On ne faisait rien qui puisse choquer." je lui fais remarquer.

"Je ne pensais pas que tu sois capable de sentiment Quatre." dit-il avec un sourire sadique sur les lèvres.

        Je sens Tris se tendre à côté de moi. Elle déteste quand on s'en prend à moi, tout comme moi je déteste que l'on s'en prenne à elle. J'ai peur qu'elle ne dise quelque chose de déplacé. D'habitude cela ne m'aurais pas dérangé mais Eric est un leader Audacieux et les conséquences pourraient être très graves. Je prends donc la parole avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit.

"Deux questions Eric. Comment savais tu que j'étais ici? Et qu'est ce que tu veux?"

"Je sais que tu passes du temps avec Tris et que tu es souvent ici. Rappelle toi j'ai accès aux caméras de surveillance. Et c'est Max qui m'envoie pour te faire passer un message."

"Je t'écoute." je dis froidement.

"Les autres factions doivent être aidées pour la mise en place du nouveau logiciel de surveillance. Donc tu dois partir trois jours chez les Fraternels. Zeke va chez les Érudits, Léo chez les Altruistes et Annie chez les Sincères."

        Je n'ai aucune envie de partir et de laisser Tris. Je sais qu'elle est forte et peut se défendre mais j'ai toujours peur qu'il ne lui arrive quelque chose... Heureusement que je n'ai pas été affecté chez les Altruistes. Revoir mon père, c'est hors de question, je ne pourrais pas le supporter. Je prends la main de Tris.

"Je pars quand?"

"On est vendredi, tu as le week end pour te préparer. Tu pars lundi matin à 8h. Tu reviendras soit mercredi soir soit jeudi matin. Tout dépendra de ta rapidité à faire ta mission."

"Ok."

        Eric sort. Tris est restée silencieuse pendant toute la discussion. Elle serre fort ma main, si fort que ses phalanges en sont blanches. Je l'entraine jusque dans le salon et m'aaseoit sur le canapé. Elle s'asseoit à côté de moi et se blottit contre moi.

"Je n'ai pas envie que tu partes." me murmure-t-elle.

"Je sais mon coeur. Mais je n'ai pas le choix. Je n'ai pas envie de partir non plus. " Je pose mes lèvres sur son front et je les laisse là. Elle s'aggrippe à ma chemise et prend ma main libre. Elle joue avec mes doigts, comme j'aime qu'elle le fasse.

"Tu as intérêt à revenir mercredi soir et pas jeudi matin. Ces trois jours sans toi vont être horribles." Je ris.

"Je te le promets. Tu vas me manquer aussi." Elle est quasiment que mes genoux maintenant. "Qu'est ce que tu dirais d'aller manger comme ça par la suite on pourra rapatrier mes affaires ici?" Son visage retrouve ce sourire que j'aime tant.

"Je suis entièrement d'accord."

        Elle se lève et me tend la main. Je lace mes doigts avec les siens et la suis jusqu'à la cafétéria. Nous mangeons seuls puisqu'il est encore tôt; il n'est que 19h25. Nous marchons ensuite main dans la main jusqu'à mon appartement pour emballer le peu d'affaires que j'ai. Je ne possède que des habits et quelques bricoles puisque tous les meubles sont fournis avec l'appartement.

"Maintenant je pourrais te piquer une chemise tous les soirs." me dit Tris en souriant. Je ris et l'attrappe par la taille.

"Elles te vont mieux qu'à moi." je lui chuchote.

        Elle rougis à mon commentaire. Je ris et l'embrasse sur la joue avant de continuer d'emballer mes affaires. Une fois que nous avons terminé, nous nous dirigeons vers l'appartement de Tris. Non, vers notre appartement. J'aime ce nom. Tris me fait de la place parmi ses affaires. Nous rangeons tout et lorsque nous finissons, il est 21h. Il faut encore que nous prévenions l'administration de mon déménagement. Nous nous y rendons donc.

"Bonjour, je viens d'emménager dans l'appartement de ma copine donc je vous rends les clés de mon ancien appartement." j'informe la secrétaire.

"Vous passez de quel appartement au quel?" me demande-t-elle.

"J'habitais au numéro 45 Et maintenant j'habite au numéro 46." Je lui rends mes anciennes clés et nous partons.

"Tris?" 

"Hum?"

"Je viens de me rendre compte de quelque chose."

"De quoi?"

"Notre appartement est le 46. 4 et 6." Elle rit.

"Ah oui c'est vrai! C'est peut être un signe!"

"Un signe qui voudrait dire quoi?"

"Que nous étions faits pour nous rencontrer et passer notre vie ensemble."

        Je l'arrête dans le couloir et l'embrasse passionnément. Nous sommes obligés de nous écarter pour pouvoir reprendre de l'air. Elle me sourit et je lui souris en retour. J'adore son sourire. La voir sourire et savoir que c'est grâce à moi me réchauffe le coeur. Nous finissons par arriver devant notre appartement . J'ouvre la porte puis nous entrons. Tris va se doucher et je décide d'accrocher son dessin dans la chambre. Je le mets en face de notre lit. Tris sort de la salle de bain et voit le cadre. Son visage s'éclaire.

"C'est génial! Merci mon amour!"

        Mon coeur saute toujours un battement quand elle utilise un nom doux pour moi. Je souris et la prends par la taille. Je l''attire à moi et l'embrasse doucement.  Je m'écarte et elle fait la moue. Je lui picore les lèvres puis lui dit qu'il faut que j'aille me doucher. En me retournant je me rends compte que Tris a mis une de mes chemises. Je souris. C'est fou ce que j'aime cette fille... Je me douche puis ressors avec seulement un jogging pour dormir. Je vois Tris en train de me regarder.

"Tu aimes ce que tu vois?" Elle sursaute et me regarde.

"Je...hum...oui..." Je souris et saute dans le lit à côté d'elle. Elle se blottit automatiquement à côté de moi. Je l'entoure de mes bras, comme si je voulais la protéger.

"Tobias, je viens de décider que demain je t'emmènerais dans mon paysage des peurs."

        Je savais qu'elle me faisait confiance mais pas à ce point là. Je connais beaucoup de couples qui sont ensemble depuis des années et aucun n'est passé dans le paysage des autres. L'autre sait tout de la personne qui montre son paysage. Les peurs les plus profondes dessinent notre identité.

"Tu es sûre?" je lui demande en lui caressant la joue. "Ce n'est pas parce que tu es allée dans le mien que je dois aller dans le tien."

"Ce n'est pas pour cela. J'en ai envie c'est tout. Je veux que tu le voies de tes propres yeux."

"D'accord ma puce." Je l'embrasse. "Bonne nuit Tris."

"Bonne nuit Tobias. Je t'aime."

"Je t'aime aussi." Je l'embrasse une dernière fois et m'endors heureux, avec la fille de mes rêves dans les bras.

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