7. Conflit

Il y avait six saint chevaliers à la porte, qui n'attendaient qu'une chose : l'autorisation d'attaquer. Mikhail tenait fermement son épée, fier d'être devenu un combattant servant son pays.
- En joue !

Au sommet des remparts, en sa présence, se trouvaient des soldats tireurs. Leurs arbalètes étaient armées et leurs arcs étaient bandés. Les carreaux étaient empoisonnés tandis que les flèches furent imprégnées de flammes.
- Feu !

Certains hommes tiraient au canon. Les boulets dévastaient les rangs ennemis. Les projectiles sifflaient en transcendant la vitesse de la lumière. Mikhail observait les ennemis de haut. Puis, son camarade améliora leurs défenses.
- Murailles solaires !
Une multitude de boucliers ronds et dorés apparurent devant les hauts murs de la capitale.
- Bien joué, Sparty !

L'homme à l'armure jaunie, aux cheveux blonds, bouclés et aux yeux bleus leva son épée.
- C'est un plaisir d'aider notre bon roi !
Percuté par une lance, Sparty lâcha son arme et recula d'un pas. Un impact monstrueux ornait désormais son plastron.
- Tu vas bien ? hurla un autre saint chevalier caché sous son heaume.
- Oui, merci Jaeger !

Lors d'un entraînement intensif, les saints chevaliers se sont retrouvés avec de nombreuses fractures en affrontant le chef des rangs, Bartolomia. Tous lassés de voir que Mikhail était épargné, ils décidèrent de le combattre en duel. Seul l'un d'eux était encore en état de combattre.
- Jaeger, qu'est-ce que tu fais ? demanda le prince en reculant.
- On est sur le terrain. On est seuls. On est armés d'une simple épée en bois.
- Tu veux un duel ?

Sans répondre, le type sans armure le frappa aux côtes. La douleur fut instantanée et désagréable. Ses cheveux violets virevoltaient face au vent qui s'acharnait sur la cour. Ses yeux mauves luisaient, heureux de voir Mikhail à terre pour la première fois.
- Ce n'est pas un combat loyal, que je veux...
Il bondit soudain sur son adversaire et le terrassa d'un violent coup d'épée. Le bois de l'arme craqua suite à la violence de l'attaque. Projeté bien plus loin, le fils du roi roula sur le sol, en crachant du sang.
- C'est un combat à mort...

En levant les yeux, bercé par la haine et le désespoir, Mikhail vit les autres chevaliers admirer le combat. Ils étaient tous au courant.
- Pourquoi ? pleurait le garçon. Pourquoi est-ce que vous faites ça ?
Il se releva lentement et ramassa son épée de bois.
- Je n'ai jamais demandé à recevoir de traitement de faveur ! Votre jalousie ne fera que causer votre perte !
- Allez, chiale petit faiblard ! Tu ne mérites pas d'être un chevalier !
- Toi non plus, Jaeger... Si tu chouines parce que Bartolomia tape trop fort, c'est que t'es bien plus faible que moi.

D'un franc coup de genou, Mikhail brisa son arme.
- Je ne vaux peut-être pas mieux à me lamenter sur mon sort mais j'ai tenu tête à mon père. J'ai tout fait pour atteindre votre rang ! Je n'ai jamais voulu qu'on me traite comme un faible !
Jaeger traversa la cour d'environ quinze mètres en une seconde et éclata son épée contre le visage du prince. Sa joue gonfla et l'adolescent s'écrasa dans le mur.
- Assez ! Tu me fais pitié...

Sparty sauta d'en haut et attrapa le bras gauche de son frère d'arme.
- Tu vas trop loin...
- Il se prend pour qui à me parler comme ça ?
Le roi entra dans la zone d'entraînement et haussa la voix :
- C'est un prince ! Il est autorisé à te commander et tu es soumis à l'unique règle de le respecter !

Sur le champ de bataille, Mikhail repensait à ces instants mais ce n'était pas le moment de divaguer. Un des ennemis avait touché leur allié de si loin. Ils avaient forcément de puissants adversaires à affronter.
- À moi de briller ! s'exclama une femme en armure de maille.

Elle se jeta du rempart et se fit aussitôt embrocher par une seconde lance. Traversée au niveau du poumon droit, perchée dans les airs, elle hurlait de douleur. L'arme était plantée dans le mur et la femme ne pouvait pas s'en tirer.
- Ils ont aussi des saints chevaliers ? demanda Jaeger.
- Ça m'étonnerait, répondit Sparty. Cependant, restons sur nos gardes. Il est fort probable que certains d'entre-eux soient dotés de capacités hors du commun.
Mikhail fronça les sourcils.
- Tu as raison. Ils sont à plus d'un kilomètre et personne n'a de lance. On dirait bien que...

Un point lumineux dans les cieux attira l'attention du prince qui se baissa dans l'immédiat. Le reflet du soleil avait fait briller la pointe d'une lance qui passa juste au-dessus de sa tête.
- Quelqu'un les envoie depuis leur royaume...
- IMPOSSIBLE ! hurla Jaeger. Ils sont à plus de trente kilomètres !
Le garçon refusait de l'admettre mais c'était bel et bien le cas. Ils avaient des ennemis coriaces. Les dents serrées, Sparty s'agenouilla.
- Je sens encore le choc du coup. On n'est pas de taille.
- Cessons de craindre l'armée impériale !

Ils se retournèrent et virent une armure de deux mètres se dresser devant eux. Elle était pourpre et suintante d'huile. Elle venait juste d'être lavée.
- Bartolomia !
- Il y a peut-être un atout chez eux mais actuellement, il n'y a que des soldats sur le front. Nous sommes bien plus nombreux et bien plus forts qu'eux.
- Vous avez raison !

Les cavaliers arrivèrent devant les boucliers magiques et commencèrent à les éclater un par un tout en se faisant tirer dessus. Puis, lorsque les premières défenses furent percées, les premiers soldats allèrent combattre.
- Chers saints chevaliers ! hurla le second du roi. Aujourd'hui, nous allons une énième fois défendre Quan face à l'armée impériale. Nous n'avons jamais perdu contre ces types et ce n'est pas maintenant que cela changera ! À l'attaque ! Rendez notre roi fier !

Sparty sauta et atterrit en tranchant trois têtes en un coup. Jaeger attrapa le bras de Mikhail tandis que les autres descendirent à leur tour.
- Tu sais, je t'ai dit de mauvaises choses l'autre jour...
- Je m'en souviens, oui.
Caché derrière son heaume, l'homme fixait son allié.
- Je tiens à m'en excuser. Parfois, je m'emporte et tu as raison, c'est dans ce genre de moment que je risque ma peau avec ce caractère.
Il claqua une perle rouge sur la lame de sa hache et rit.
- Il est temps de prouver notre valeur et d'affronter les ennemis ensemble !

Le glyphe qu'il venait d'user créa d'impressionnantes flammes noires autour de son arme. Avec Mikhail, il sauta et affronta les soldats de l'armée impériale. Les saint chevaliers se démenaient et tuaient leurs adversaires un par un avec une vitesse phénoménale.
- Leur nombre se réduit à vue d'œil ! hurla Bartolomia. Continuons !
Soudain, une lance traversa la capitale. L'homme se retourna brusquement et vit le projectile traverser le château. Le roi était visé. Avec sa magie, il se téléporta jusqu'à la salle du trône et attrapa l'arme. La puissance de sa projection était si grande qu'il fut trainé sur quelques mètres. La pointe arriva tout juste à quelques centimètres du front de Quin.
- C'est lui, n'est-ce pas ? demanda le chevalier.
- Non...

Le roi se leva et tapota son habit.
- Une précision comme celle-ci, c'est probablement un membre de l'ordre. Mais mon fils m'aurait tué bien plus vite. Sa force est elle que tu n'aurais même pas eu le temps de voir la lance.
- Effrayant...

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