15. Assaut du roi fantome
Les saints chevaliers et l'armée royale se tenaient devant chaque porte de la capitale. Des centaines de cavalier s'approchaient d'eux à toute vitesse.
- Des chevaliers noirs, soupira Bartolomia. La guerre débute maintenant...
Les sbires ennemis cavalaient à toute vitesse jusqu'à la capitale. Le ciel devenait sombre. À la porte sud attendaient Sparty, Jaeger, Mikhail et Jack. Les ennemis se ruaient vers les remparts.
- Tenez-vous prêts. déclara l'homme à l'armure dorée. Ce ne sont pas des ennemis simples à vaincre. Cette fois-ci, nous ne combattons pas l'armée impériale mais des monstres à un tout autre niveau.
- Soyons fiers d'être des saints chevalier, répondit Mikhail. Montrons le en tuant et hurlons sur les champs de bataille ! On va marquer notre présence sur ces terres à jamais.
Les chevaliers noirs se dissipèrent tous en plusieurs nuages de fumée afin d'arriver beaucoup plus vite face à leurs adversaires. Armés jusqu'aux dents, les héros de Mernes attendaient de parer les premières attaques pour riposter aussitôt.
Les lames de chaque camp s'entrechoquaient. Des étincelles se formaient à cause des frottements et les tintements des épées sonnaient si fort que les habitants proches ne pouvaient pas douter une seule seconde de la puissance des deux parties.
- Il est temps que je m'occupe de mon travail...
Un soldat s'approcha d'un chevalier noir. Il portait une armure basique mais semblait bien plus fort qu'un disciple.
- Oh... Oswald ! On vous croyait mort !
- Tout va bien les amis... Je suis de retour.
Hermin ouvrit les yeux, enfin réveillé. Il était allongé dans le lit de son maître, sortant tout juste d'une profonde inconscience dans laquelle il fut plongé une longue heure. Sa bouche s'ouvrait mais aucun mot n'en sortait. Malgré les soins appliqués par Arthirion, il était encore si faible.
- Tu... Tu m'as sauvé...
- Je vais peut-être t'importuner mais j'ai quelque chose à te demander. Je te soigne pour que tu apportes ton aide au royaume.
Jack sauta du haut du mur et atterrit sur un homme portant l'uniforme de Kaber. Après avoir pris quelques coups de poings, l'homme créa une lance magique. Sparty, en voyant cela, comprit que c'était cet homme qui l'avait touché lors de leur dernière bataille.
- Je vais me le faire !
- Inutile...
Des ronces s'enroulèrent autour de l'individu. Celles-ci venaient d'une fissure dans la pierre. L'homme avait beau se débattre, la magie contrôlant et rendant ces tiges plus fortes venait d'un mage expérimenté.
- Quelle puissance ! hurla Jaeger.
- Il n'est pas question de puissance. Juste de courage et de motivation.
Selina trancha finalement la tête de l'ennemi. La femme avait rejoint le champ de bataille afin de soutenir Arthirion qui arriva peu de temps après. Accompagné du majordome, de Mikhail et de l'immortel, les garçons allèrent à la salle du trône. Le roi était assis, apeuré. Ils étaient en quelque sorte sa garde rapprochée.
- On devrait peut-être le téléporter plus loin, soupira Jack.
- C'est une bonne idée mais tant que les vrais méchants ne seront pas arrivés, répondit le mage, il est fort probable que cela le condamne.
Le ciel était noir. Une vive lumière brisa les ténèbres un instant. Puis, un rayon venant de l'univers céleste au-dessus de la capitale s'écrasa dans le château. Une silhouette se dessina ensuite dans la poussière produite par les dégâts.
- Faites attention, murmura Mikhail. Il ne s'agit pas que de mon père, là... C'est l'avenir du royaume qui est en jeu.
Encerclé par les quatre types, l'inconnu fronça les sourcils.
- Quel accueil ! Où suis-je exactement ?
Arthirion recula, bouche bée.
- Non... C'est impossible...
- Je reviens actuellement des abysses. J'ai enfin compris le secret de Kaber. Je dois me rendre à son château afin de l'éliminer au plus vite.
Jack sourit.
- Vous n'avez pas à vous en faire... Il arrive.
Le mage tremblait d'excitation devant cet homme.
- Avalon... Vous êtes donc vivant.
- Bien entendu gamin, qu'est-ce que tu crois ? Un mage déterminé ne meurt pas sans avoir étudié son thème jusqu'au bout !
La porte de la pièce explosa. Un chevalier d'or se tenait devant eux, portant une armure similaire à celle des ennemis.
- Bon, je crois qu'on va devoir passer à l'action, s'exclama Hermin.
Un mantra apparut face à la paume de la main du grand maître Avalon. Il visait l'adversaire en prenant un air sérieux. Les cheveux rouges du sorcier virevoltaient de par l'abondance de son mana, comme Arthirion. Ses yeux bleus devinrent oranges.
- Art élémentaire... Déflagration !
- C'est une attaque dans un autre univers, ça, non ?
- Je ne t'ai pas demandé d'ouvrir ta gueule...
Une charge de feu se libéra brûlant tout sur son passage. Les murs tapissés et le sol s'écroulèrent. Pourtant, accroché à un lustre, le chevalier d'or était intact.
- Lui, il risque de nous poser problème.
L'ennemi lança son épée qui fut arrêtée par une barrière magique. Le fan d'Avalon vint le sauver.
- Personne ne touche à ce magicien.
- Tu sais, petit, je ne te connais pas et je suis fier d'avoir une réputation mais...
Un second mantra se matérialisa.
- Je suis capable de vaincre leur armée seul. Art élémentaire. Pluie perforante.
Six grosses gouttes d'eau se formèrent dans les airs autour du sorcier légendaire. Puis, celles-ci partirent soudain en direction du monstre en armure. C'est à cet instant que chaque projectile fut renvoyé.
- Combustion !
La chaleur fit s'évaporer l'eau. Hermin sauva ses compagnons de justesse.
- Je vois qu'on s'amuse bien sans moi.
Soran était sur les lieux, derrière son petit frère. Pourtant, ce n'était pas lui qui venait de renvoyer l'attaque.
Face aux sept personnes, devant le chevalier, derrière l'énorme trou dans le sol, un type se tenait debout. Il avait les bras recouverts de cicatrices et une balafre au visage passant par son œil droit.
- Mon vieil ami, sourit Avalon.
- Je ne suis venu que pour toi. Le roi étant du menu fretin, je me suis dit que j'allais enfin avoir ma vengeance...
Le roi Kaber tendit ses bras sur les côtés, sentant sa force s'accroître.
- Tu vas voir ce que je fais aux traitres.
Quelques mois plus tôt, avant que toutes ces histoires ne commencent, les deux hommes étaient encore les meilleurs amis du monde. Un soir, l'un d'eux se rendit sur une montagne, au beau milieu de la nuit. L'air rêveur, il s'imagina conquérir le monde.
Avalon soutenait son camarade qui avait un vrai but. Un rêve inachevé.
- Tu crois que j'y arriverais ?
- Je crois en tout, sourit le mage. Tu m'as appris qu'il existait une magie défiant toutes les lois de la nature.
- J'ai comme l'impression que quelque chose de mauvais m'attend. Une fin triste et abominable, je n'y échapperais pas. Cependant, j'ai surtout l'impression que quelqu'un va me trahir.
Le sorcier attrapa le roi par le col et grimaça.
- Jamais, tu m'entends ? hurla-t-il à plein poumons. Personne ne partira. Tu deviendras le roi du monde et ces vermines n'auront pas intérêt à nous laisser tomber...
Ces mots atteignirent le cœur du grand méchant loup prêt à dévorer la moindre espèce. Kaber versa une larme, heureux d'avoir ne serait-ce qu'un ami pour le soutenir jusqu'à la fin de son ascension.
Puis, un matin, trois hommes arrivèrent à la salle du trône en sueur. Ils expliquèrent au roi que le mage demeurait introuvable. Pendant une longue semaine, il le chercha lui-même, sans relâche et jamais il ne le trouva.
« Tu es mon meilleur ami, Kaber. Si un jour il se passe quelque chose et que toi et moi devrons nous entretuer... »
Jack se plaça devant le sorcier et encaissa l'attaque à sa place. Un espadon noir lui traversa le ventre.
« Alors je mourrais pour toi... »
Du sang coula de sa bouche et s'échappa abondamment de sa blessure. Avalon ne devait pas mourir. Même si c'était un inconnu à ses yeux, c'était peut-être bien leur seule chance de s'en sortir. Sa seule chance d'en finir avec cette malédiction...
- Eh, enfoiré...
Jack avança en enfonçant la lame de plus en plus dans son corps jusqu'à la faire ressortir de son dos. Il se tenait debout, face au roi Kaber.
- Là, tout de suite... C'est moi ton adversaire.
Une seconde suffit à l'homme pour l'effacer. Le roi sentit un pincement au cœur et Mikhail hurla son nom. Soran, derrière, silencieux, grimaça. La puissance de son maître dépassait l'entendement.
- C'est triste qu'un magicien comme moi soit forcé de trahir ses paroles, soupira Avalon. Mais tu m'as manipulé... Je m'en suis rendu compte bien trop tard et j'ai fait du mal.
Un mantra apparut une nouvelle fois.
- Je suis prêt à tout pour te détruire et cesser de répandre le malheur sur Mernes. Art élémentaire.
- Dimension. murmura aussitôt Kaber.
Quin, Soran, Mikhail, Hermin, Avalon, Arthirion et Kaber se retrouvèrent les pieds dans l'eau. Ils étaient dans un monde fictif infini au sol trempé. Ils étaient debout sur un océan et le ciel était orangé.
- L'affrontement final débute.
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