Chapitre 18

Je termine de ranger les livres et avant que je ferme le magasin, un groupe de clients débarquent. 

Je les accueille et demande s'ils cherchent quelque chose en particulier.

 C'est une fille qui s'avance vers moi et qui me répond d'une voix mielleuse:

« Oui, on aimerait savoir où est-ce qu'on peut se procurer votre dignitée ? Parce que de passer à une des plus riches familles de Philadelphie à vendeuse de bouquins dans une boutique miteuse, désolée ma chérie mais ça craint de ouf.

- Si vous n'êtes pas là pour acheter des livres, vous pouvez partir la porte est juste derrière vous. Je réplique sur la défensive.

- Non mais c'est vrai, quoi comment t'as pû trouver un travail avec tout ce qu'on dit sur tes parents ! Tu sais qu'il y a même des rumeurs qui disent que ton père a même essayé de payer le gardien de sa cellule non mais tu y crois toi ! Ajoute son pote d'une voix arrogante.

- Ils ont même pas d'argent pour se payer un avocat ! Tes parents vont croupir en prison pendant un bon moment ! Renchérit l'autre fille.

- Tu devrais avoir honte d'eux et de toi ! Regarde toi, tu ressembles à rien, tu ne vaux pas mieux que tes parents ! Ta place est dans une cellule et non pas dans cette librairie hideuse !

- Même quand t'étais populaire tu étais pathétique ! T'avais beau avoir des abonnés personne ne t'aimait en réalité. Et c'est pas parce que t'es devenu pauvre que quelqu'un t'aimera un jour. Tu vas finir seule, car personne ne veut de toi Isis ! Tu crois que c'est pourquoi que tes parents ne t'ont pas mise au courant de leur magouille ? Ils s'en foutent de toi, tu es insignifiante pour eux ! Tu crois que tu leur manque ? Mais tu te bernes d'illusions ma pauvre ! La seule chose qui leur manque c'est de l'argent !

- Vous êtes qui pour me dire ça bande de cons ! Sortez de là tout de suite ! Je hausse d'un ton plus qu'assez de leur méchanceté.

- Oula madame perd patience, je pense que c'est le moment pour nous d'y aller. Il ne faudrait pas qu'elle nous gronde ! » Déclare hilare un salaud.

Je ne réponds rien face à sa remarque et leur lance un regard noir plein de haine. 

Ces derniers éclatent de rire et partent enfin du magasin.

 Puis je craque, je m'écroule au sol et laisse échapper toutes les larmes de mon corps. 

Les sanglots mêlés au pleurs ne sont pas un très bon combo, j'ai dû mal à respirer. 

Je fais une crise de panique. 

J'essaye de me reconcentrer, de relativiser et petit à petit, j'y arrive.

 Pourquoi après des mois de l'affaire de mes parents, ont continu de m'harceler ? 

Pourquoi je continue d'être une cible ? 

Pourquoi cela m'atteint autant alors que j'avais réussi jusque là à faire en sorte que leur insulte ne me touche plus ?

 Pourquoi tant de haine et de méchanceté à mon égard ? 

Qu'est ce que j'ai fait pour qu'on s'en prenne à moi de cette manière ? 

Une des paroles de ces jeunes cons ne cesse de tourner en boucle dans ma tête : mes parents ne se soucient pas de moi. 

Je ne suis pas importante pour eux. Je suis inutile. 

Je ne sers à rien.

 Non, je ne peux pas me laisser berner par ces mensonges ! 

Mes parents m'aiment, je le sais ! 

Mais pourquoi n'ont-ils pas essayé d'avoir de mes nouvelles ? 

Pourquoi n'ont -ils pas essayé de me contacter ? 

Le doute s'installe. Et si c'était vrai ? 

Et si mes parents ne m'avaient jamais aimé ? 

Et si tout cela n'était qu'une illusion ? Et si je n'avais jamais compté pour eux ? 

Les larmes reviennent de plus belle et cette fois-ci je n'arrive pas à les faire taire. 

Les questions sans réponses s'enchaînent dans ma tête. 

Cela remet en cause toute mon enfance et tous mes a prioris. 

Et si c'était vrai qu'ils n'avaient rien à faire de moi ?

 Et si même mes parents ne sont pas capables de m'aimer alors qui le sera ?

 Ce connard dit vrai, je vais finir seule car personne n'est capable de m'aimer, après tout je ne suis qu'une garce, égoïste et pauvre.

 Personne ne voudrait de quelqu'un comme moi. 

Mes yeux deviennent rouges à force de pleurer, mes joues sont humides, les manches de ma veste sont trempés à force d'essuyer les larmes qui ne cessent de couler. 

Le chagrin est si grand que je n'ai pas la force de me lever, c'est trop dur ! 

 Je reste donc là accroupie, par terre, n'ayant plus aucun goût à la vie que je m'étais offerte. 

Tous les efforts que j'ai fourni, toutes mes bonnes résolutions jetés à la poubelle.

 Je ne sers à rien. Je ne suis personne.

 Je suis abattue, j'ai baissé les armes. Je ne me releverai pas.

 Je suis accablée, dévastée, dans le déni.

 Je ferme les yeux et tente d'oublier tout ça mais je n'y parviens pas.

 Les mots reviennent en pleine face, mes pensées les plus sombres sont omnis présentes dans mon cortex cérébrale. 

J'ai l'impression que mon cerveau va exploser, et là seule réponse qu'à trouver mon cerveau pour évacuer tout cela c'est pleurer encore et encore.

 Je dois faire pitiée dans cette état là, pourvu que personne ne me voit ! 

Soudain, j'entends quelqu'un entrer dans la librairie. 

N'ayant pas la force d'affronter un énième client, je reste en boule ma tête dans mes bras.

 Les pas se rapprochent de moi et je continue de fixer le sol en priant pour que cette personne parte du magasin et me laisse tranquille. 

Mais cet inconnu se rapproche et s'assoit à mes côtés. 

Je reconnais immédiatement le parfum que dégage cet homme, cet odeur de sels marins je la reconnaitrais entre mille : c'est Oliver.

 Que fait-il ici ? 

Il prend avec délicatesse mon visage pour que j'affronte son regard. 

Ses yeux doux m'apaisent un court instant mais mes pensées reviennent vite à la charge.

 Je m'effondre une énième fois et cette fois-ci c'est les bras d'Oliver qui me serre et qui ne semble pas vouloir me lâcher. 

Ce geste rassurant me donne assez de courage pour le regarder droit dans les yeux.

 Ce dernier me prend par la main et m'incite à me lever sans un mot.

 Il ne me demande pas la raison pour laquelle je suis dans cet état là, non il se contente de m'aider à me relever en silence et ma paume contre la sienne, nous rentrons à son domicile. 

Le contact de sa main chaude contre la mienne me procure des frissons, et pendant un moment j'oublie mes pensées noires qui s'acharnent dans mon cerveau pour me rappeler à l'ordre.

 Arrivés à la maison, Dash se jette sur moi pour me prendre dans ses bras et alors qu'il allait me poser mille et une questions, son frère lui jette un regard l'interdisant de le faire. 

Je lui en suis reconnaissant, je n'aurais pas pû supporter un interrogatoire de mon ami, je suis exténuée, je n'ai qu'une envie c'est d'aller me coucher et d'oublier cette journée. 

Je remercie les garçons en leur adressant un faible sourire et je me dirige dans ma chambre. 

Je m'écroule dans mon lit, et essaye de penser à autre chose que mes parents, mes doutes et mon cœur brisé. 

La main d'Oliver dans la mienne me revient en mémoire et c'est avec cette image que j'arrive à penser à autre chose qu'à mes géniteurs et que je parviens enfin à trouver le sommeil, loin de la réalité qui m'effraie tant et qui me fait tout remettre en question...

***

Voilà le chapitre 18 !

Quels sont vos avis sur les pensées d'Isis concernant ses parents ? A t-elle raison ? A t-elle tord ? 

A vous de débattre là-dessus ;) 

J'espère que vous avez apprécié votre lecture ! Et si c'est le cas, n'hésitez pas à aller lire le chapitre suivant ^^

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