Bâtiment 1

Les minutes s'égrènent et toujours pas de nouvelles de Loïs.

- Néven, s'exclame Ségal, plus nerveux que jamais, il faut agir maintenant ! Phébé a besoin d'être soigné. Regarde-le, il respire à peine.

Néven jette un œil à Phébé, puis à moi. Je sens dans son regard qu'il cherche une aide de ma part, une idée lumineuse qui nous sortira de ce pétrin, mais je n'en ai aucune.

- C'est toi le militaire, dis-je à Néven, pour l'encourager. Vous avez dû connaître de telles situations quand tu étais soldat. Réfléchis, il doit bien exister une solution pour s'en sortir !

Néven réfléchit quelques minutes avant de s'adresser à Ségal.

- Je ne vois qu'un moyen de nous sortir de ce bordel ! fait soudain Néven. Ségal, j'ai besoin de toi. J'ai remarqué que les soldats se concentrent vers le bâtiment où se trouvent nos parents, alors qu'ici, ils ne sont que quelques-uns. Je te propose un plan, sûrement très foireux, mais un plan quand même. Les prochains soldats qui passent, nous les attaquons et nous prenons leurs vêtements. Il nous faut trois uniformes. Nous les mettons et nous nous mélangeons au reste des militaires. Qu'en penses tu ?

Ségal met à peine quelques secondes à examiner la question.

- Au point où nous en sommes, tout est bon à prendre, répond Ségal, fataliste.

- Et toi Manéa, me demande Néven, tu es partante ?

 - Pour ma part, je n'ai qu'une idée en tête, sauver Phébé donc je suis prête à vous suivre.

- Ok, fait Néven, alors  prépare les balles anesthésiantes Ségal.

Ce dernier prend nos armes et remplace les balles. Nous nous mettons en position, cachés derrière les caisses. Un groupe de 6 militaires passe devant nous en courant.

- Ils sont trop nombreux ! affirme Néven. Attendons les suivants. 

Phébé est de plus en plus mal. Je me penche sur lui pour voir s'il respire encore, pressentant le pire. Mais non, il tient le coup. Néven me donne un coup de coude.

- Ceux-là sont parfaits, ils sont trois. Visez les jambes car ils ont leur gilet par-balle.

Nous nous exécutons dans la minute. Les trois soldats, surpris, regardent autour d'eux, ne comprenant pas ce qui leur arrive. Puis ils vacillent et s'écroulent au sol. Vite, nous les agrippons et les tirons vers nous. Sans perdre un instant, nous leur otons leurs vestes et leurs pantalons, nous nous changeons et les dissimulons bien à l'abri derrière nos caisses. Ils vont dormir une bonne heure.

- Bon, fait Néven qui semble être redevenu maître de la situation, maintenant nous allons nous diriger vers le bâtiment un en espérant pouvoir passer inaperçus.

Courageusement, nous nous élançons, les deux garçons portant Phébé comme ils le peuvent.  Plus nous approchons du bâtiment un,  plus les soldats sont nombreux. Certains commencent à nous regarder bizarrement. Alors que nous allons atteindre notre but, un militaire, visiblement plus haut dans la hiérarchie, s'approche de nous. 

- Soldats, que faites-vous avec ce blessé ? C'est au soldat infirmier de s'en occuper !

Un silence lui répond. Je décide de prendre la situation en main.

- En fait, il est mort, dis-je précipitamment

Les deux autres me regardent sans comprendre.

- Mort ! s'exclame le gradé, mais alors laissez-le ici et venez aider les autres !

- On voulait le mettre à l'abri dans le bâtiment, par respect, affirmé-je.

- On n'a pas le temps pour ce genre de considération, soldat ! C'est la guerre . Laissez-le sur place et allez défendre avec vos coéquipiers, s'insurge le militaire, dérouté de notre réaction.

À cet instant une énorme explosion se fait entendre à l'extrémité nord du complexe, derrière le bâtiment un. Une énorme fumée s'élève dans les airs et une odeur de soufre se fait sentir. Le gradé se retourne et, part, aussitôt, en courant vers le lieu de l'incident. Tous les soldats se mettent à courir dans la même direction. Nous en profitons pour rejoindre l'entrée du bâtiment un et, alors que nous atteignons la porte, nous voyons arriver, à toute vitesse, Loïs et Gaïa.

- Super, vous êtes là ! fait Loïs. Le soulagement se lit sur son visage. Nous avons fait exploser une bombe pour faire diversion. Dépêchons nous, rentrons à l'intérieur !

Dans le bâtiment, il n'y a presque personne et le peu de soldats que nous rencontrons ne prête aucune attention à notre passage. Nous descendons à toute vitesse à l'entrée du tunnel où Telia nous attend.

 - Vite ! Rentrez dans le tunnel, il n'y a pas une minute à perdre !

Tout le monde s'engouffre à l'intérieur alors que Télia referme l'entrée du tunnel et la verrouille.

- Les autres sont déjà partis, il ne reste qu'une voiture et on ne pourra pas tous s'installer dedans, explique-t-elle.

- Dans ce cas,  Télia, Gaïa, Phébé et Manéa, montez dans la voiture ! ordonne Loïs. Néven, Ségal et moi, on avisera.

Alors que j'allais protester, Télia reprend la parole.

- Il y a 2 vieilles motos à l'arrière de la cabane. On a fait le plein hier au cas où et on les a démarrées. Elles fonctionnent. Prenez-les et suivez-nous.

Les garçons s'exécutent dans la seconde. Le soleil commence à se lever. Gaïa est au volant de la jeep avec Télia à ses côtés tandis que je m'installe à l'arrière, avec Phébé. Mais alors  que la voiture démarre,  je remarque qu'il ne respire plus. La panique s'insère dans tout mon corps.

- Loïs ! crié-je en larmes, Phébé ne respire plus !

Loïs lâche sa moto et se précipite vers moi.  Il tire Phébé hors du véhicule et le place sur le sol. Néven arrive à son tour et ausculte rapidement Phébé.

- Son cœur s'est arrêté ! Passez-moi une ampoule d'adrénaline, vite ! 

Ségal s'empare de l'ampoule et la donne à Néven. Celui-ci découvre le torse de Phébé. Son pansement est plein de sang. Néven injecte, sans perdre un instant, l'ampoule dans le cœur de Phébé et commence un massage cardiaque.  Je me suis réfugiée dans les bras de Loïs, je ne veux pas perdre Phébé. C'est lui qui m'a soutenu lorsque Loïs a disparu et nous sommes toujours ensemble lors des opérations.  Je contemple, fébrile, Néven pomper sans relâche. L'ensemble des personnes présentes ont désormais les yeux rivés sur Phébé dont le corps ressemble désormais à une poupée désarticulée et au regard vide d'expression...

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Coucou tout le monde,

Je m'excuse pour le retard de parution de ce chapitre mais j'ai toujours autant de travail. Enfin bref, le voilà et j'espère qu'il vous plaira.

Alors question subsidiaire, Phébé va-t-il survivre ? A vos pronostics !😉

J'espère pouvoir publier plus rapidement la suite de l'histoire. Petit spoiler pour vous faire patienter, les dissidents appartenant au groupe Nolan de Mars vont arriver !

Merci pour vos lectures, commentaires et votes😍


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