« Que devrais-je faire pour que le monde m'apprécie à nouveau comme avant ?
-Irène »

La jeune brune se laissait bercé dans les bras de sa meilleure amie, ne voulant pas protester devant une part d'amour venant de la blonde qui l'avait presque totalement laissé tomber depuis qu'elle sortait avec cet africain dont elle ne connaissait même pas encore le prénom et dont elle n'avait même pas encore vu le visage. Elle se demandait si elle devait lui parler de la perte de sa virginité qu'elle venait d'avoir aujourd'hui avec John. Ce n'était peut-être pas le moment mais si elle ne lui disait pas maintenant peut-être qu'elle ne le lui dirait jamais. Parce qu'elle n'en aura plus l'occasion ou que sa meilleure ne se préoccuperait plus d'elle. Son cœur balançait entre les deux possibilités mais il se disait que c'était peut-être mieux de le lui dire pour ne pas se faire défoncer par la suite.

Elle passa sa main dans ses cheveux et sécha deux nouvelles larmes qui avaient coulés à l'idée qu'elle venait de faire sa première fois mais peut-être avec la mauvaise personne et qu'Harry lui en voudrait sûrement pour cela. Elle se demandait si seulement il allait réagir parce qu'il pouvait très bien montrer ses émotions comme rester totalement neutre et ne rien laisser paraître. Elle n'avait aucunement envie qu'il garde tout pour lui et se renferme sur lui-même, s'en voulant plus à lui qu'à elle ou ce genre de chose. La brune n'avait pas envie de devoir tout recommencer encore une fois avec lui. Ce serait trop dur, cette fois-ci, surtout qu'il se souviendrait de ses erreurs et ne lui pardonnerait sûrement pas.

Elle se demandait aussi pourquoi elle s'en faisait autant, Harry ne l'aimait plus alors elle n'avait pas à se faire du souci pour se genre de chose mais quelque chose l'empêchait de totalement le pense ; quelque chose comme le fait que ce soit encore possible qu'il puisse l'aimer. Irène l'aimait toujours, comme un fou complètement attardé mentale. Elle avait encore des sentiments pour lui et de l'espoir qu'ils puisent redevenir quelque chose de concret. Mais cela n'allait pas durer et elle en était sûre parce qu'ils n'avaient pas des caractères qui pourraient durer ensemble. Elle souffla doucement et releva la tête pour affronter le regard perçant vert clair de sa meilleure amie qui se demandait pourquoi elle la regardait ainsi. Irène n'avait pas envie de se battre pour des queues de cerises mais ce n'était pas dans ses habitudes de ne pas affronter la vérité même si elle se cachait derrière les premières apparences d'autrui.

-Je crois que j'ai fais une connerie, déclara Irène pour entamer le sujet.

La blonde parût intrigué par ces propos mais ne releva pas ses mots et continua simplement de la regarder pour l'insister à continuer de lui parler de cette « connerie » comme elle l'appelait. La brunette prit une grande inspiration parce qu'elle allait en avoir besoin pour débiter tout ce qu'elle avait fait avec John –pas dans les détails non plus parce que cela ne regardait pas vraiment la blonde.

-J'ai fais l'amour ; ma première fois ; avec John, lâcha la brunette d'une voix cassée par les larmes.

Elle ne parût pas vraiment interloquée, comme si c'était tout à fait normal. C'était peut-être ce qui lui était arrivée ; elle avait fait avec la mauvaise personne. Irène tentait d'essayer de décrypter son regard mais il était neutre et elle ne laissait pas passer aucune once d'émotions nulle part. Elle avait l'impression d'avoir Harry au féminin avec des cheveux plus longs, blonds et des yeux d'un vert émeraude plus clair et moins profond. C'était presque cela, sauf qu'Harry avait quelque chose en plus ; quelque chose qui attirait le regard des gens sur lui.

Irène passa sa langue sur ses lèvres en essayant de découvrir n'importe quoi qui pourrait trahir Elle mais rien ne lui paraissait être potable ou utilisable. Sauf qu'elle ne voyait pas ce qui sautait aux yeux. Elle ne réagissait pas et ne disait rien, restant complètement renfermée sur elle-même et ce n'était pas vraiment habituel chez elle. Mais la brune avait un peu trop côtoyé Harry que pour ne pas relever cela, c'était presque si ce n'était pas tout à fait naturel et humain chez quelqu'un de ne rien laisser paraître. Son cœur s'affolait dans sa poitrine au point qu'elle en ressentit un léger pincement mais elle préférait ne pas y penser et faire comme si de rien n'était pour ne pas changer de sujet.

-Elle ? Appela Irène à l'ordre.

-Oui ? Répondit celle-ci.

-Tu ne dis rien ? Tenta la brunette.

Elle remarqua dans les iris de la blonde qu'elle était totalement perdue, qu'elle s'était envolée dans ses pensées et qu'elle s'y était bloquée dans ses songes. La brunette claqua des doigts devant son visage ce qui la ramena totalement à ses esprits et à la situation dans laquelle elles se trouvaient. La brune ne comprenait pas du tout la réaction de sa meilleure amie et se demandait même pourquoi elle réagissait de cette façon. Elle regarda dans les yeux la blonde et remarqua que ses yeux s'humidifiés.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne m'as jamais raconté comment s'était passé dans ta première fois d'ailleurs, s'enquit Irène un demi sourire sur les lèvres.

-Ca c'est mal passé, si tu veux savoir, répondit Elle.

-Comment ça ?

La brune s'en faisait pour sa meilleure amie qu'elle n'avait jamais vu de cette façon. C'était presque si elle n'avait pas une nouvelle personne en face d'elle qu'elle n'avait jamais vu de toute son existence. Mais c'était bien Elle, sa meilleure amie avec ces cheveux longs et ondulés de couleur blond platine avec des iris émeraudes clairs et un sourire charmeur souvent glissé sur ses lèvres douces, rosées, charnues et pulpeuses mais aussi fines.

Aux yeux d'Irène, elle était parfaite malgré ses défauts et elle valait tout l'or du monde mais elle n'avait jamais deviné que cette femme au grand cœur s'était renfermée sur elle-même parce qu'elle avait été blessé et que la douleur était bien trop forte que pour être exprimer et expliquer sans pleurer et sans raviver le moindre souvenir douloureux et encore plus dégoûtant. Mais elle avait peut-être le courage de le dire maintenant, du moins c'était ce que croyait voir la brunette dans son regard ; la détermination d'enfin en parler avec quelqu'un.

-Je me suis faite violée, lâcha la blonde.

Irène ouvrit grand la bouche parce qu'elle ne s'attendait clairement pas à une révélation pareille mais au moins cela concordait avec ses absences et le fait qu'elle ne lui disait presque plus rien, qu'elle s'était renfermée sur elle-même et qu'elle avait mit se distances dans leur amitié.

Avant, elles se disaient tout et étaient très intimes entre elles mais maintenant, elles étaient là, à l'heure des quatre vérités et sur le point de craquer toutes les deux devant le poids de toutes ces révélations faite trop tard.

***

Harry pinça l'arrête de son nez alors qu'il ouvrit la porte de chez lui. C'était aussi l'heure de vérité pour lui parce qu'il allait devoir affronter la pièce dans laquelle sa maman était morte. Il n'y était jamais entré parce qu'il s'était souvenu de toutes les pièces et n'avait pas osé aller dans celle-là. Il poussa la porte de l'entrée et la referma derrière lui pour ne pas laisser n'importe qui entrer dans sa demeure maudite. Sa famille s'y était brisée et sa maman y était morte alors il n'aimait pas dire que c'était une maison où il faisait bon vivre surtout qu'il était seul à y vivre et n'était pas vraiment un adepte du rangement et de la propreté. Il aimait que tout soit ranger et propre mais n'aimait pas faire en sorte que cela le soit.

C'était plutôt une sorte de corvée pour lui et détestait tellement le faire qu'il n'avait même pas bouger le petit doigt pour remettre de l'ordre dans la maison depuis qu'il était rentré de l'hôpital. Il n'avait rien fait parce qu'il aimait bien comme c'était là, totalement désordonné qu'un cambrioleur aurait l'impression qu'un de ces disciples seraient passés avant lui. Mais il y avait la pièce maudite de la maison dans laquelle il n'y était pas encore entré mais qui contenait toutes les photographies de famille et le testament de sa maman. C'était presque si tout ce qui était important aux yeux d'Harry se retrouvait enfermé dans cette pièce morbide et maléfique. C'était presque s'il ne s'attendait pas à ce qu'il n'y ait qu'elle qui ait pu brûler durant le temps où il a été à l'hôpital alors que si la maison prend feu, il n'y aura qu'elle qui sera totalement intacte ou totalement cramée.

Il ne savait pas vraiment quelle option prendre et préférait ne pas y penser. Il retira sa veste et ses chaussures, déposant le vêtement sur un porte-manteau dans l'entrée et laissant les chaussures sur le sol un peu mises n'importe comment. Il avança dans la maison, remontant les manches de son pull jusqu'au dessus de ses coudes. Il passa sa main dans ses cheveux pour leur redonner un air d'une coiffure préparée et passa sa langue sur sa lèvre supérieure. Il n'avait pas envie d'entrer dans cette pièce mais il devait le faire parce qu'il ne le fera jamais ou sinon et ce n'était pas dans ses intentions. Il devait affronter le diable pour lui prendre ses cornes parce que cela ne se fera pas dans un tour de passe-passe et ni avec un claquement de doigt. Il se dirigea vers sa chambre, passant devant la porte de cette pièce mais il n'y jeta qu'un bref coup d'œil parce que ce n'était pas encore le moment propice pour le faire à ses yeux.

Ce n'était pas le moment idéal. Ce n'était pas le bon moment tout court. Il n'était pas encore préparé psychologiquement à ce qu'il pourrait y trouver. Il ne sentait pas apte à encaisser n'importe quoi de sensible qui se trouverait là-bas. Il n'était pas quelqu'un qui fonçait totalement tête baissée dans les choses, fonçant droit dans le mur ; il réfléchissait d'abord et agissait ensuite. Il se laissa tomber sur son lit, fixant son plafond immaculé de blanc. Il analysa la pièce dans laquelle il avait vécu une grande partie de sa vie et qui avait subit diverses traces de son passage. Elle était totalement blanche et n'avait presque aucune trace de quelque chose de personnel par rapport à Harry. Il laissa sa tête tombée sur le matelas, posant sa main droite sur son front et souffla un grand coup pour vider totalement ses poumons de toute la peur qui s'y était stockée.

Il avait besoin de prendre du recul, de se ressaisir et de respirer un air différent que celui du train quotidien de la vie d'adulte dans laquelle il a à nouveau plongé. Il croyait pouvoir supporter mais dans sa tête, il était encore l'adolescent insubordonné et ingérable qu'il avait presque toujours été. Il n'avait pas grand-chose à envier à qui que se soit mais il était quelqu'un de nouveau et détestait cela. Il avait envie de se retrouver parce que c'était peut-être ainsi qu'Irène l'aimerait à nouveau mais il n'en était pas certain ; pas sûr d'avoir vraiment changé. Il se redressa et prit appui sur ses avant-bras analysant à nouveau la chambre totalement impersonnel. Il décida qu'il devait remédier à cela mais l'envie de découvrir tout ce qui se cachait dans l'autre pièce où sa maman y avait donné son dernier souffle de vie était bien plus tentante que de faire les magasins de décoration.

De plus, c'était dans celle-ci que se trouvaient les albums photos de familles, des cadres avec aussi des photos de familles. C'était là-dedans que se trouvait tout ce dont il avait réellement besoin pour décorer sa chambre et lui donner enfin une âme mais la peur avait prit le dessus sur tout. Il se leva, sortit de sa chambre pour aller dans celle qu'occupait anciennement sa maman malade et poussa la porte doucement. Il avait peur d'effrayer de vieux démons. La chambre empestait l'odeur de la mort avec une teinte de décomposition mais il ne se pinça pas le nez parce que l'odeur de renfermé prenait le dessus sur tout l'ensemble.

Il sortit un carton du placard où se trouvait encore tous les vêtements de sa maman et ouvrit celui-ci, découvrant un bien précieux ; son héritage sentimentale et une part de tous ces souvenirs oubliés avec l'accident de la voiture, une part de lui et du monde mais surtout de son monde dans lequel il avait grandit depuis toujours et qui avait failli s'éteindre à jamais au bloc opératoire.