04 - boulangerie
« Un jour, je pourrais être heureuse sans que rien n'obscurcisse mes pensées.
-Irène »
La jeune brune était occupée à prendre l'argent d'une vieille dame qui venait chercher son pain pour son repas de midi ou du soir. Elle avait la tête légèrement ailleurs mais faisait comme si de rien n'était. Elle n'avait pas envie de risquer son gagne pain simplement parce qu'Harry était constamment dans son esprit. Elle n'avait pas envie de mettre sa vie de côté alors qu'il ne se souvenait plus d'elle. La brune passa sa main dans son front alors que la vieille dame sortait avec le tintement de la clochette. Son cœur battait à cent à l'heure dans sa poitrine tandis qu'elle se rappelait le tintement de la clochette quand son homme était entré sur son lieu de travail avant qu'ils ne passent la fameuse nuit ensembles. C'était presque si la porte se rouvrait, que le tintement se faisait entendre et qu'il apparaissait. Elle avait cette impression mais personne ne venait d'entrer dans la boulangerie et personne ne se baladait non plus dans la rue. Elle ne voyait personne à travers la vitrine. C'était presque si ce n'était pas le désert total.
Elle en perdait ses mots parce qu'elle avait besoin de réponses et de nouvelles questions dont elle connaissait déjà les réponses. Elle en avait assez de rien savoir au point qu'elle avait envie de s'arracher les cheveux un par un. Elle avait aussi une irrésistible envie de fumer au point d'en avoir ses mains qui tremblent de partout. Elle secoua ses mains pour tenter de contrôler les tremblements mais en vain, cela ne cessait d'augmenter. Elle passe sa main dans ses cheveux, en arrachant quelques-uns au passage. Irène alla chercher quelques viennoiseries dans l'arrière-boutique et les ramena pour les placer dans la vitrine. Le tintement de la clochette la ramena à la réalité alors qu'elle pensait encore une fois aux traits du visage d'Harry. Elle crut presque le voir juste devant elle. Mais c'était, certes, un homme d'une vingtaine d'années plutôt charmant et beau qui lui faisait de l'œil mais ce n'était pas Harry.
Elle était encore bloquée sur lui et n'arrivait pas à voir ailleurs. Elle n'arrivait pas à se détacher de lui. Il était son centre d'intérêt. Le jeune homme s'appuya contre le comptoir d'une manière sexy qu'elle crut presque qu'il avait copié à Harry sauf qu'il y avait quelque chose en moins dont elle n'arrivait pas à mettre sa main dessus. Ce qu'il avait en moins c'était juste le fait qu'il n'était pas Harry. Il faisait vraiment tâche à essayer de faire comme lui sans être lui sauf que c'était une technique que tous les hommes utilisent donc elle n'est pas vraiment propre à l'anglais. Le client tentait de charmer Irène mais il n'y arrivait vraiment pas. Il avait essayé le regard ravageur et terriblement sexy pour lequel n'importe quelle fille aurait fondu pour mais pas la jeune brunette. Il n'y avait qu'Harry que pour la faire chuter. Il n'y avait qu'Harry pour lui faire de l'effet. Il n'y avait qu'Harry qui comptait pour elle mais elle n'était pas du tout sûr que cela puisse être réciproque.
-Que désirerez-vous monsieur ? Demanda-t-elle avec douceur pour ne pas se montrer agressive avec le client.
-J'aimerais bien une baguette et vous, répondit-il avec un clin d'œil.
Irène leva les yeux au ciel et prit une baguette se situant dans les bas derrière elle. Son cœur avait envie de fuir de sa poitrine et de courir très loin pour ne pas être aussi près de cet homme qui ne lui disait rien de bon. Elle avait presque envie de lui mettre une gifle pour essayer de lui voler son cœur ou un sourire. Sauf qu'elle souriait de force par simple politesse. Ce n'était pas du tout un vrai sourire comme elle avait pu en sortir devant le bouclé qui lui manquait énormément.
Sauf qu'elle ne voulait pas se l'avouer. Elle voulait faire la forte et celle qui n'a besoin de personne pour vivre et être heureuse mais depuis qu'elle l'avait quitté de sa chambre d'hôpital, elle avait comme arrêter de vivre. Elle se laissait totalement allée au point même d'arriver en retard à son boulot alors qu'elle n'a jamais supporté d'arriver en retard quelque part. Elle passa sa main dans ses cheveux et inspira un grand coup pour avoir un ton doux et gentil envers le client.
-Vous faut-il autre chose ? Demanda-t-elle sur un ton un peu trop sec.
-Vous, répondit-il une nouvelle fois sur un ton séduisant et mielleux.
-Autre chose que moi ? Tenta-t-elle pour avoir qu'il lui lâche la grappe.
-Non, juste vous et votre sourire, dit-il en souriant jusqu'aux oreilles.
Il n'avait pas l'air de comprendre du tout que cela ne fonctionnait pas du tout avec elle et qu'elle s'en foutait totalement de lui au point de péter en sa présence. Sauf qu'elle ne péta pas et que la tentation de lui faire un doigt d'honneur était un peu trop grande que pour ne pas le faire dans son dos.
Elle en avait marre de cet homme qui tentait de l'avoir dans son lit alors qu'il n'était même pas capable de remarquer quand son sourire n'était que de la politesse. Elle ferma un instant les yeux pour bien peser ses mots et ne pas être trop méchante ni trop gentille avec l'intrus en face d'elle. Irène avait envie qu'il parte mais qu'elle se sentait vraiment mal à l'aise face à lui.
-Cela vous fera 4£ s'il vous plaît, feinta-t-elle pour qu'il oublie ses tentatives d'approches foireuses d'adolescents pleines d'hormones.
-Pour vous et la baguette ? Je prends alors, lança-t-il dans la pièce emplie d'une odeur de pain chauffant et de sucre.
-Juste la baguette. Je ne suis pas à vendre ni à louer. Puis de toute façon, je suis déjà prise, désolée, expliqua-t-elle tout en mentant à la fin.
Non, elle n'était pas prise ; même pas un petit peu. Certes sont cœur appartenait à Harry mais elle n'appartenait pas au jeune homme. Elle l'aimait à la folie et un peu trop fort mais elle n'était pas à lui. Elle n'appartenait à personne et n'appartiendra jamais à personne parce qu'elle aime trop l'indépendance que pour se laisser appartenir et dépendre de qui que se soit.
Elle n'aimait pas la façon dont il la regardait alors elle espérait le faire partir le plus rapidement possible sauf qu'il était encore devant elle à tenter de la mettre dans son lit avec un regard de braise qui ne fonctionnait pas du tout sur elle. Rien ne fonctionnait sur elle tant que ce n'était pas Harry qui faisait cela.
***
Il entra dans la boulangerie, faisant tinter la clochette mais aucun des deux occupants n'avaient réagit. Il resta derrière, caché dans le champ de vision d'Irène par le client dont elle s'occupait et qui tentait de lui faire de l'œil. Il n'aimait pas du tout cela et serra les poings pour ne pas s'énerver. Il avait envie de refaire la tête du jeune homme qui lui faisait dos pour oser parler de cette façon à celle qui l'avait aidé à retirer le brouillard qu'il avait sur une partie de son passé. Elle lui avait été d'une grande aide sans le vouloir et il regrettait vraiment le fait qu'elle ne soit plus jamais revenue le voir quand il était à l'hôpital. Il l'avait pourtant vu dans son regard quand elle était partie mais il avait espéré qu'elle aurait changé d'avis ou que quelqu'un l'aurait poussé à revenir le voir mais ce ne fût pas le cas. Il était sortit la veille dans la soirée aux alentours des dix-neuf heures.
Il rentra chez lui et regarda dans son historique et retrouva tous les indices qu'il avait eu par rapport à sa rencontre avec Irène. Il avait tout devant lui jusqu'à même les quelques mois qu'il avait passé en prison et donc le rapport de police qui allait avec ainsi que son casier judiciaire bien remplit. Il avait failli mourir en laissant tout cela derrière lui. Sa sœur était venue le rejoindre et avait même dormit avec lui dans son lit deux places. Elle avait de nouveau essayé de le ramener chez elle pour qu'ils vivent ensembles mais il n'avait pas accepté parce qu'il trouvait que sa place était dans cette maison, avec la pièce vide qui était la chambre de sa maman.
Il repensait à son lit défait de quand il s'était levé le matin avant de la rejoindre dans la boulangerie et de lui demander s'il pouvait l'emmener dîner mais qu'elle avait cru que c'était une blague. Il ne se souvenait pas exactement de cela mais toutes les recherches et les feuilles remplis de phrases et de griffonnages lui montraient à peu près ce qu'il avait bien pu faire. Il ne se souvenait pas du tout ce qui c'était passé ensuite de quand il s'était pointé devant chez elle vers 19 heures jusqu'à ce qu'il reçut le choc de sa tête contre le part choc d'une voiture noire qui ne sera jamais inculpé d'avoir manqué de le tuer puisque le conducteur avait prit la fuite. Il n'aimait pas du tout la façon dont cet homme parlait à la brunette alors il fallait qu'il s'en mêle parce qu'il n'avait clairement pas l'air d'être le genre à lâcher prise aussi facilement que le souhaiterait les deux amants.
-Vous êtes déjà prises ? Demanda le client étonné. Par qui au juste ?
-Par moi, intervint Harry au bon moment pour soulager la brunette.
Il sortit de sa cachette pour s'avancer vers les deux autres individus. L'étonnement se lisait sur le visage de la brune pendant un fragment de seconde avant qu'elle ne le cache pour ne pas éveiller les soupçons du client qui fit les gros yeux en voyant le bouclé s'avancer vers lui. Il avait raison d'avoir peur puisque le brun faisait au moins 10 centimètres de plus que lui et avait le regard froid et dur de celui qui protège une personne qu'il aime. Il avait une plus grande carrure et avait plus de muscles. Le client hocha la tête et s'en alla en donnait la monnaie pour sa baguette, laissant les deux tourtereaux ensembles tout en baissant la tête. Il jeta un dernier regard à Irène et quand il passa sur le visage froid d'Harry dont les muscles et les traits du visage étaient tendus et contractés, il détourna immédiatement du regard. Harry faisait imposant et méchant alors il préférait fuir. Puis il arrivait à voir quelque chose qu'aucun des deux jeunes n'arrivaient à voir ; Harry aimait Irène et Irène aimait Harry.
Il passa devant la boulangerie, regardant une dernière fois Irène et n'osa même pas regarder le bouclé qui serrait la mâchoire. Quand il disparut de son chemin de vision, le brun se détendit immédiatement et regarda avec tendresse la brune devant lui. Il passa sa main dans ses cheveux et remarqua qu'elle se mordait la lèvre inférieure ce qu'il trouvait tellement sexy qu'il reproduit le même geste. Ils se regardaient dans les yeux sans dire un seul mot, ne trouvant pas vraiment de mots à se dire dans un cas pareil. Il avait réussit à faire déguerpir un intrus tellement envahissant qu'elle commençait seulement à respirer normalement mais avec la présence de brun elle avait vraiment du mal. Il regarda toutes les pâtisseries que la boulangerie de la jeune fille proposait. Il s'arrêta un instant pour lorgner sur un merveilleux qui est une pâtisserie typiquement française avant de tourner de nouveau le regard sur la jeune fille.
Il la trouvait tellement belle qu'il avait l'impression qu'il était en train de baver. Il avait pas mal réfléchit quand il était sur son lit d'hôpital et se demandait vraiment comment il avait pu oublier une personne comme elle. Même si elle n'était pas revenue le voir, elle l'avait comme même aidé pour le moment où elle avait été avec lui et n'était pas partie en courant. Elle était restée jusqu'à ce que vienne la fin des heures de visite et était même partie à contrecœur. Il regarda intensément la jeune fille en espérant lui faire l'effet qu'il voulait voir et cela se passa ; elle se mordait la lèvre inférieure et jouait avec ses doigts tellement qu'elle était gênée de son attitude. Il n'avait pas vraiment envie de la déstabiliser, ce n'était pas dans ses intentions mais il fallait qu'il le lui dise sinon il ne le ferait jamais et resterait comme un con devant elle sans savoir quoi dire d'autres.
-Aide-moi à me souvenir, s'il te plaît, susurra-t-il doucement.
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