_RÉALITÉ_
Aksel bondit de son lit pour se précipiter à la fenêtre. Il pleuvait des cordes dehors, mais cette fois-ci, ce n'était très certainement pas de sa faute.
Aksel se pencha sur le rebord de fenêtre et aperçu Oren, en contre-bas, son téléphone était dans sa main encore allumé. En voyant son ami d'enfance, Oren écarta les bras.
- J'ai changé d'avis, dit-il d'une voix assez forte pour se faire entendre malgré la pluie battante. Je préfère te le dire en face !
- Tu veux monter ?
Oren secoua négativement la tête. Aksel passa une main dans ses cheveux, légèrement gêné.
- Alors... ma réponse ?
Il y eut un instant de flottement uniquement bercé par le vacarme de l'eau s'écrasant contre le bitume retentissait. Aksel attrapa sa lèvre inférieure entre ses dents, inquiet.
- Je t'aime, Aksel, finit par se déclarer Oren, je suis fou de toi depuis des années. C'est grâce à toi si je me suis rendu compte que j'étais homosexuel. Tu es celui qui me rend heureux. Je ne veux être qu'avec toi. Je suis déjà sorti avec un gars et, même si j'ai aimé ça, ce n'était pas celui dont j'étais amoureux. TU es celui dont je suis amoureux. Je ne veux plus passer une seule minute loin de toi sans pouvoir t'appeler mon petit ami, l'amour de ma vie. Alors, s'il te plaît... ne me repousse pas et je ne te le demanderai qu'une seule fois : veux-tu sortir avec moi ?
Aksel avait le cœur battant à tout rompre. Le discours d'Oren l'avait totalement retourné de l'intérieur.
Le garçon referma la fenêtre et quitta précipitamment sa chambre. Il descendit les trois escaliers qui le séparaient du rez-de-chaussée, là où se trouvaient les parties communes. Aksel sortit dans la rue et rejoignit Oren qui attendait toujours sur le trottoir.
Aksel se précipita vers son ami d'enfance pour se jeter à son cou. Comme par automatisme, les bras d'Oren atterrirent sur les hanches d'Aksel. Ce dernier posa sa joue contre le torse d'Oren. La pluie les enveloppait, unique témoin du début de leur idylle.
- Moi aussi, je t'aime... souffla Aksel. Je ne m'en suis rendu compte que récemment, mais cette sensation est bien là.
Il se redressa et posa une main sur le cœur d'Oren.
- Le cœur qui bat (il déplace sa main sur le ventre d'Oren) et des papillons dans mon ventre quand je te vois.
Il rougit légèrement, avant d'éternuer. Il appuya à nouveau son front de nouveau contre le torse d'Oren.
- À tes souhaits, rit celui-ci, on va peut-être bouger avant qu'on ne tombe malades tous les deux ?
Aksel acquiesça. Il se recula et Oren attrapa sa main, avant de poser l'autre sur sa joue. Il se pencha légèrement vers Aksel, tandis que celui-ci se hissait sur la pointe de ses pieds. Là, au milieu des trombes d'eau, leurs lèvres se joignirent pour la première fois de leur vie. Leurs yeux se fermèrent, les laissant pleinement savourer ce baiser tant attendu par l'un comme par l'autre.
Aksel s'accrocha aux avant-bras d'Oren, qui mit fin à cet échange. Il déposa simplement un dernier chaste baiser sur ses lèvres.
Main dans la main, ils rejoignirent l'intérieur du foyer.
***
Oren accula Aksel contre le mur. Leurs lèvres affamées se dévoraient avec une avidité non feinte. Leurs mains partaient à la découverte du corps de l'autre. Celles d'Oren se glissèrent sous le tee-shirt de son ami d'enfance, faisant soupirer d'aise ce dernier.
Aksel bascula sa tête en arrière, jusqu'à rencontrer la surface plate et dure de la cloison, rompant ainsi leur baiser. Oren s'activait déjà à déboucler sa ceinture. Son souffle chaud se répercutait contre la bouche entre-ouverte d'Aksel. Ce dernier se cambra entre le mur et Oren au moment où celui-ci posa une main sur son sexe.
- Merde... tu comptes me baiser dans le couloir ou alors tu vas enfin te décider à ouvrir la porte de ma chambre ?
Oren s'attaqua à sa mâchoire qu'il embrassa, avant de descendre petit à petit dans son cou. Il libéra l'une de ses mains pour trouver la poignée de la porte, à tâtons. Ils étaient plongés dans le noir.
- Ne me fais pas de suçons, Patrick pourrait être jaloux, pouffa Aksel entre deux halètements.
- Comment tu peux penser à lui dans un moment pareil, grogna Oren, tu as un sérieux problème avec ce type.
Aksel rit encore. Il se dégagea de l'emprise d'Oren pour ouvrir la porte de sa chambre. Ils s'enfermèrent à l'intérieur et Aksel alluma la lumière.
- Ce n'est pas super grand et c'est le bazar, désolé... s'excusa-t-il en grimaçant.
- Je suis déjà venu ici, tu sais ?
Aksel passa une main sur sa nuque, mal à l'aise. Toute trace d'excitation avait quitté leurs corps. Aksel baissa la tête.
- Je déteste vraiment ma vie... marmonna-t-il.
Oren s'avança vers lui pour l'enlacer. Il déposa un chaste baiser sur ses lèvres toujours rouges et gonflées.
- Moi je t'aime comme tu es... J'ai mis du temps à m'en rendre compte, mais tu es celui qui me complète.
Oren délaissa ses hanches pour caresser ses joues pâles et légèrement creuses. Il embrassa à nouveau Aksel, mais différemment cette fois-ci. Oren semblait vouloir faire passer tout l'amour qu'il ressentait envers son ami d'enfance à travers cet échange. Quelques larmes s'échappèrent des yeux d'Aksel pour venir mourir au coin de leurs lèvres.
Oren guida Aksel vers le lit et l'allongea avec douceur sur les draps défaits. Il l'effeuilla jusqu'à ce qu'il ne soit plus vêtu que de son sous-vêtement. Aksel rougit, soudainement gêné de se trouver à moitié nu devant Oren. Surtout que ce n'était pas la première fois que cela leur arrivait. Plus jeunes, ils leur arrivaient de prendre des bains ensemble. Ils avaient arrêté quand leurs corps étaient devenus un peu trop développés.
Aksel se mordit la lèvre quand Oren s'assit sur ses cuisses pour retirer plus aisément son tee-shirt, qu'il lança sur le sol. Aksel posa ses mains sur le torse parfaitement musclé de son ami d'enfance. Comparé à lui, Aksel n'avait que la peau sur les os et ses côtes étaient légèrement visibles. Il n'aimait pas son corps pour la simple et bonne raison qu'à côté d'Oren, il était laid.
Quand Aksel effleura le ventre plat d'Oren, ce dernier se contracta. Il retint sa respiration et captura le poignet d'Aksel entre ses doigts.
- Ne fais pas... ça, souffla Oren.
Un sourire espiègle sur le visage, Aksel posa innocemment un doigt sur ses lèvres.
- Pourquoi ? minauda-t-il.
- Tu sais pourquoi.
Oren se pencha pour l'embrasser. Quand il posa une main sur le pectoral gauche de son ami d'enfance, un mini courant électrique le toucha et le fit tressaillir.
- Il y a de l'électricité dans l'air, fit remarquer Oren avec un sourire.
- C'est le coup de foudre, pouffa Aksel.
De légères rougeurs naquirent sur ses joues. Bien qu'il disait cela sur le ton de la plaisanterie, il n'en pensait pas moins.
Ils prirent le temps de découvrir le corps de l'autre avec leurs lèvres et leurs doigts, avant de s'unir pour de bon. Les mouvements désordonnés et imprécis de leur première fois les menèrent rapidement au septième ciel. Ils s'endormirent rapidement, bercés par le silence calme de la chambre.
***
Nus, collants, collés et amoureux, Aksel et Oren discutaient joyeusement. Ils se racontaient des anecdotes amusantes et que l'autre n'avait pas entendues ou bien des histoires qui les rendaient nostalgiques.
Aksel était littéralement vautré sur Oren, qui lui caressait tendrement le dos. Un silence agréable planait désormais depuis quelques minutes. Ce n'était pas gênant. Les deux garçons profitaient simplement du temps qui leur restait ensemble avant qu'Oren ne doive impérativement rentrer chez lui. Ce qui n'allait plus tarder à présent.
- Qui sait que tu es gay ? demanda soudainement Aksel.
Il se redressa sur un coude pour pouvoir observer Oren. Ce dernier sourit et quitta le dos d'Aksel pour effleurer son doux et beau visage.
- Toi et... mon chien.
Aksel éclata de rire.
- Quoi, sérieusement ?
- Hey, je ne vois pas pourquoi tu te moques ! On dit tous nos secrets à nos animaux.
- Donc tu insinues que je suis un animal ? pouffa Aksel.
Oren leva les yeux au ciel, un léger sourire aux lèvres.
- Le plus mignon de tous, alors... rit-il.
- Dragueur...
Aksel poussa l'épaule d'Oren sans y mettre la moindre force. Ils se chamaillèrent comme de grands enfants, avant qu'Oren ne réalise une chose.
- Au fait ! Je veux absolument voir Oreo !
Aksel s'assit sur le lit et siffla sa chatte. Celle-ci sortie du dessous d'une couverture posée en un tas informe sur le sol. Elle grimpa sur le matelas pour se frotter à son maître, qui la caressa. Oren s'approcha d'eux pour en faire de même.
- Elle est trop douce et trop mignonne. Je l'adore, pépia Oren, des cœurs dans les yeux.
Aksel sourit, attendri par Oren. Il était fier d'être son petit ami et il rougit en constatant cela.
Un regard sur son téléphone mit fin à leur moment de plénitude.
- Je vais devoir rentrer, dit Oren en commençant à se rhabiller, on parle par messages et on se voit lundi ?
Aksel acquiesça. Il raccompagna Oren jusqu'en bas, tout en essayant de ne pas faire de bruit. Les adolescents du foyer étaient censés dormir à cette heure-ci.
Dehors, la pluie avait cessé, laissant derrière elle les rues pavées complètement trempées et les façades des bâtiments délavées. Après un dernier baiser, Aksel et Oren se séparèrent. Aksel le regarda partir jusqu'à ce que sa silhouette devienne floue, puis plus qu'une forme sombre et indéfinissable.
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