_RÉALITÉ_


Aksel était énervé. De rage, il jeta son portable sur son lit. L'appareil rebondit deux fois sur la couverture, mais ne tomba pas au sol. Le garçon se roula en boule sur son lit. Il tentait du mieux qu'il pouvait de tarir les larmes qui menaçaient de déborder à tout instant. Une douleur sourde coulait dans ses veines, mêlée à la colère qui le rongeait.

Depuis qu'Aksel était de retour au foyer, plus rien ne semblait aller. C'était comme si ses nerfs lâchaient et le faisaient complètement craquer. Au lycée, il s'énervait pour tout et pour rien auprès de ses amis et il répondait même à ses professeurs. Choses que, en temps normal, Aksel ne se permettait jamais de faire. Malgré l'absence de véritables parents, il était quelqu'un de respectueux et de poli. Oren avait dû remarquer tout cela, mais pour autant il n'était pas venu lui en parler. C'était d'ailleurs Aksel qui avait craqué le premier, il y a de cela cinq jours.

Aksel souffla longuement, tout en frottant son visage. Il se redressa et passa ses mains dans ses courts cheveux bouclés. Avoir un chat pendant un court laps de temps lui avait permis de se sentir moins seul, malgré la présence récurrente d'Oren. Aksel était épuisé ces derniers temps. Il n'en pouvait plus...

Soudain, un violent éclair éclata, illuminant la chambre d'une lumière orangée. Aksel sursauta. Il se redressa et chassa les quelques larmes qui avaient perlé le long de ses joues. Il s'approcha de la fenêtre qui était frappée par l'orage qui se déchaînait dehors. Aksel écarquilla les yeux : il n'avait jamais vu une tempête aussi forte. Il ne voyait que son reflet tant le rideau de pluie était opaque.

Aksel amena ses doigts sur la poignée. Cependant, il eut un mouvement de recul quand il se prit une décharge électrique. Il secoua sa main en grimaçant.


- Saleté d'électricité statique, marmonna-t-il.


Aksel ouvrit la fenêtre et fut immédiatement frappé par une bourrasque de vent. Aksel sursauta encore quand un nouvel éclair frappa la façade du foyer, faisant trembler tout le bâtiment. Impressionné, le garçon tendit sa main vers l'extérieur.

Immédiatement, la foudre fut comme attirée par ses doigts. Elle fendit l'obscurité à une vitesse phénoménale et remonta le long de son bras, avant de passer par-dessus son épaule. Aksel pivota sur lui-même et vit l'électricité atteindre le plafonnier de sa chambre. Une fois touchée, l'ampoule grilla et s'éteignit, plongeant la pièce dans le noir complet. Seuls les quelques éclairs assez lointain procuraient une source de lumière par intermittence.

Aksel s'avança au centre de la chambre. Il grimpa sur son lit et toucha l'ampoule du bout de son doigt. Elle se remit en fonctionnement sous le regard médusé de l'adolescent.


- Alors ça... c'est trop fort ! murmura-t-il.


Un faible grésillement se fit entendre quand Aksel retira sa main ; l'ampoule se rééteignit. Il retourna à sa fenêtre quand un autre éclair zébra le ciel, la foudre se reflétant dans ses incroyables yeux bleu-vert. Aksel, ébahi par cet époustouflant spectacle, refit comme précédemment et le même phénomène inexplicable se produisit.

Estomaqué et fasciné, Aksel se laissa tomber sur son lit, en étoile. Un sourire brillant illuminait ses lèvres et son visage.


- Incroyable...


Le pépiement des oiseaux tira Aksel de ses pensées. Il tourna son regard vers l'extérieur et fut étonné de voir que le ciel avait retrouvé toute sa clarté du milieu d'après-midi. Le soleil brillait comme si le brusque orage d'il y a quelques instants n'avait jamais eu lieu.

Aksel se leva pour s'accouder à la fenêtre qui était restée ouverte. Le rebord était encore humide, prouvant que ce qui s'était passé avait bien été réel. Aksel était plongé en pleine confusion. Si tout ceci était vrai, alors comment cela se faisait-il que le garçon ait pu conduire l'électricité ainsi ?

Aksel secoua la tête. C'était totalement surréaliste. Il devait sûrement s'agir d'un genre de coïncidence ou quelque chose comme cela. Aksel se frotta le visage. La fatigue était telle qu'elle lui faisait sûrement voir des choses. Il devait absolument se reposer un peu. Après cela, il n'aurait plus aucune hallucination.

Aksel se dégagea de la fenêtre. Il récupéra son téléphone et le posa sur sa table de chevet.

Oui, c'était sûrement ce qu'il devait faire. Aksel s'allongea sur son lit et s'endormit presque aussitôt.

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