Epilogue : Et la famille s'agrandit !


La vie était une chose des plus étrange. Un jour votre mari devient un sorcier, le lendemain votre fils aîné tente de se suicider pour sauver la vie de son père, et le jour d'après une démone vous offre l'immortalité, à vous et à toute votre famille. Oui, la vie était définitivement étrange, pensa Magnus avec un soupir reconnaissant. Étrange oui, et pourtant c'était cette bizarrerie, cette imprévisibilité qui donnait à la vie ce grain de sel qui faisait pétiller l'existence. L'Indonésien était étendu sur le dos, en parallèle de son époux, sa tête reposant à plat sur les jambes du noiraud qui caressait ses épis sombres aux reflets bleutés avec lenteur et tendresse pour les apaisés tous deux. Les deux hommes avaient décidés de se faire une sortie en amoureux, juste tous les deux dans le parc à côté de leur appartement, étant donné que le temps était au beau fixe, le ciel étincelant d'un bleu aussi clair que la peau de leur fils cadet et le soleil réchauffant la ville de ses rayons. Les époux se sentaient juste bien, comblés, heureux. Ils savaient que Max et Rafael étaient chez eux, en sécurité, à passer un peu de temps également pour se retrouver. Le temps avait passé, depuis que Lilith avait été libérée de sa prison à Edom. Un peu plus de trois mois déjà, en réalité. L'annonce de la nouvelle avait créé un choc parmi leur proches qui avait mis plusieurs semaines à s'en remettre mais, au bout du compte, la nouvelle avait plus d'avantages que d'inconvénients. Ils ne mouraient pas, ils resteraient ensemble éternellement à partager de nombreuses aventures, personne ne serait abandonné ou laissé de côté, personne ne serait rejeté. Ce serait leur famille, tout simplement.

- Mon chat ? L'appela doucement le Chasseur d'Ombre en baissant les yeux sur son époux, ses longues ailes blanches déployées autour d'eux pour les envelopper dans un cocon de douceur.

- Oui, mon ange ? Tout va bien ? S'enquit le Grand Sorcier de Brooklyn en fronçant les sourcils.

- Je vais bien, je me demandais juste...Tu crois que notre vie sera plus calme maintenant ?

- Plus calme ? Répéta l'asiatique avant d'éclater de rire. Oh, Alexander, tu me surprendras toujours, gloussa-t-il affectueusement en glissant une main baguée sur sa joue pâle. Notre vie ne sera jamais calme, Sayang. Nous sommes immortels, pas des moines ! Crois moi, d'autant plus avec les enfants de Max et de Rafael qui vont bientôt arriver, notre vie ne sera pas un long fleuve tranquille. Mais tu sais quoi ? Souffla-t-il en se redressant sur un coude pour se mettre à la hauteur de son homme. Je n'échangerais cette vie pour aucune autre. Je la prend avec ses hauts et ses bas. C'est ma vie avec toi, et toi je t'aime plus que tout. Aku Cinta Kamu, Alexander Gideon Lightwood-Bane-Fell, sourit-il amoureusement avant de se pencher pour prendre délicatement en otage les lèvres de son amant qui lui rendit son baiser avec tout son amour.

Cela faisait si longtemps qu'ils ne s'étaient pas ainsi retrouvés, aussi amoureux qu'au premier jour, aussi passionnels l'un avec l'autre. Affronter son géniteur avait été comme un acte libérateur pour Magnus, comme si le verrou qu'il avait inconsciemment scellé autour de son cœur et de son âme s'était enfin dissout pour le laisser libre d'être lui-même. Désormais, il craignait moins le manque de contact physique avec ses proches et il n'angoissait plus autant à l'idée que ses proches souhaitaient peut-être qu'il ne fasse plus partie de leur famille. Aujourd'hui, Magnus Lightwood-Bane-Fell respirait de sérénité, de soulagement, de bonheur et de vie. Il avait repris ses fonctions au Pandémonium, bien qu'il n'y passa de lui-même qu'un seul à deux soirs par semaine et que le club devint plus sage dans sa clientèle. L'immortel aux yeux de chat avait également refait sa garde robe lors d'une journée shopping avec Rafael qui en avait lui aussi profité pour faire quelques achats. Magnus était de nouveau pleinement Magnus, pour le plus grand bonheur de ses proches qui préféraient mille fois le savoir heureux que triste comme il l'avait longtemps été par le passé. Soupirant doucement, les deux hommes s'écartèrent avec lenteur et se sourirent comme s'ils s'étaient embrassés pour la première fois. Alec sentit ses joues rougir mais, contrairement à plusieurs années en arrière, il rougissait de plaisir, et non plus de honte. Lui aussi avait changé. Le noiraud ne savait pas encore tout ce qu'impliquerait sa nouvelle condition, à la fois sorcier et Nephilim, mais il n'avait pas envie de se presser pour le découvrir. Il voulait juste profiter de l'instant présent. C'était ironique, d'une certaine manière, pensa le Chasseur d'Ombre avec un sourire amusé, de vivre une vie mortelle en courant après le temps et d'attendre d'avoir tout le temps du monde pour vivre une vie ancrée dans le présent comme devraient le faire les mortels.

- Alexander, je t'entend réfléchir d'ici, marmonna Magnus avec un rire contenu. Tu réfléchis encore trop.

- Et si je dis que je pensais à toi ? Tu me laisses réfléchir ?

- Bien tenté mais non, Sayang. Si tu veux, je peux te montrer des choses plus intéressantes à faire au lieu de réfléchir, lui susurra-t-il à l'oreille en se penchant pour lui en mordiller le lobe.

Alec ne put empêcher un gémissement de quitter ses lèvres et son corps se tendit instinctivement vers celui de son aîné alors qu'il soufflait son prénom dans un soupir de bien être. Magnus, décala ses baisers fiévreux le long du cou et de la gorge de son amant, mordillant sa peau de ses canines félines et pressant son corps contre le sien. Ses mains baguées se glissèrent sous le t-shirt sombre de son compagnon et ses doigts vinrent caresser ses muscles saillants, sa taille sculptée, ses hanches fermes. Le sorcier étouffa un grondement de désir et les bascula pour se retrouver sous son cadet, Alec gardant une jambe de part et d'autre du bassin de son mari. Le Chasseur d'Ombres aux ailes d'ange haletait contre lui, leur désir tendu pressés l'un contre l'autre à travers le tissu de leur pantalon. D'un mouvement du poignet, Magnus insonorisa les lieux et jeta un charme sur l'endroit pour les camoufler des regards indiscrets et leur permettre de faire sortir leurs voix dans des gémissements et des essoufflements de plaisir et d'effort. Déshabillant son amant d'un geste expert, il laissa le noiraud faire de même avec lui, lui souriant d'un air taquin et tentateur.

- Tu sais que nous sommes à la vue de tous, mon ange ? Sourit-il dans une question implicite pour lui demander son accord, toujours soucier de traiter son compagnon avec le respect qu'il méritait.

- Tais toi, et laisse moi arrêter de réfléchir dans tes bras, chuchota Alec avec une infinie tendresse et une émotion certaine dans la voix.

Magnus retint son souffle et laissa Alec l'embrasser comme si sa vie en dépendait alors qu'il se positionnait au-dessus du désir dressé de son amant pour le prendre en lui sans se presser, savourant le plaisir de l'instant. S'unissant comme ils ne l'avaient plus fait depuis longtemps, le sorcier fit l'amour à son ange, son Alexander en lui transmettant tout son amour, toute sa passion, toute sa fougue et pourtant toute sa douceur et sa dévotion. Entre ses bras, Alec gémissait de bonheur, oubliant tout, ne se concentrant que sur son époux en lui, ses bras qui l'enlaçaient, ses doigts délicats sur sa peau brûlante. Magnus, Magnus, Magnus. Les deux hommes ne mirent pas longtemps à atteindre la jouissance qui les faucha avec la force d'un cheval fou lancé au triple galop. Ils s'écroulèrent l'un contre l'autre, frissonnant et essoufflés, comblés, sans jamais quitter la chaleur de l'autre. S'en suivirent les caresses, aussi légères que des plumes, comme une brise, et les mots murmurer à l'oreille comme une confidence, les "je t'aime" et les secrets qui n'appartenaient qu'à eux. Plus rien ne comptait, seul leur amour et le lien qui les unissaient prenaient place dans l'instant. Le Chasseur d'Ombre vola un dernier baiser à son cher et tendre et lui proposa qu'ils rentrent chez eux, commençant à sentir le froid mordre sur sa peau nue. Magnus, d'un simple claquement de doigts, les rhabilla et ouvrit un Portail qui les ramena à la porte de leur appartement. A peine eurent-ils ouvert cette dernière qu'une tornade bleue fonça sur eux pour les enlacer.

- Dad, Ayah ! Vos manteaux ! Exigea presque Max en ouvrant grand les bras pour qu'ils les lui donnent.

- Pourquoi nos manteaux ? S'enquit Magnus en les lui tendant cependant.

Sans un mot, Max leur sourit et fila dans sa chambre, rapidement suivi par ses pères qui fronçèrent les sourcils avant de se détendre en comprenant la raison de tant d'empressement. Depuis quelque temps, le futur père s'était fixé comme objectif de se construire un doux cocon pour s'endormir et se reposer dès qu'il en avait envie. Dans la chambre qu'il partageait avec son époux, Max étendit les manteaux de ses parents sur le lit qui avait été entouré d'une multitude de coussins disposés avec soins par Rafael qui s'afférait justement à en arranger certains pour en faire rentrer le maximum autour de la place de son compagnon. Magnus et Alec sourirent affectueusement en regardant leurs enfants. Ils étaient rayonnants, surtout Max. Désormais à presque trente-huit semaines de grossesses, l'immortel cornu pouvait accoucher à tout moment. Son ventre rond était régulièrement massé d'huile de lavande par Rafael qui traitait son homme comme un roi afin de le faire se sentir au mieux pour le temps qui leur restait à tenir avant l'arrivée des petits. Les examens effectués par Tessa et Catarina étaient tous revenus excellents. Les bébés allaient bien et seraient sans doute deux puissants sorciers. Son canal de naissance, constitué à l'aide de sa magie, était complet et prêt à fonctionner et sa poitrine avait commencé à gonfler de lait pour pouvoir nourrir leurs petits anges. Satisfait, au moins pour l'instant, de son nid douillet, Max se laissa aller dans les bras de Rafael qui embrassa sa tempe en gardant une main sur son ventre pour sentir leurs bébés bouger. Max se tendit brusquement en soufflant par la bouche en se massant le bas du ventre en fronçant les sourcils.

- Est-ce que ça va, Hatiku ? S'enquit Magnus en se tendant vers lui, prêt à intervenir en cas de problème.

- Ça va, Ayah. Juste une petite douleur, c'est déjà parti. C'est surtout mon dos qui me lance un peu, soupira-t-il en se massant les lombaires.

- Je vais te faire couler un bain, ça te fera du bien, Corazon, répondit l'Argentin avant que l'Indonésien eut le temps d'ouvrir la bouche.

Max lui vola un baiser en remerciement et fit un signe aux deux adultes avant de suivre son compagnon à la salle de bain. Magnus en était encore sans voix alors qu'Alec pouffait gentiment face à la réaction de son homme. Posant une main sur son bras, il l'interrogea tout de même.

- Ça va quand même, mon chat ?

- Ils grandissent..., déplora l'immortel en tournant son regard doré vers lui. Ils se débrouillent seuls, ils vont être parents bientôt...À quoi on sert, nous ?

- Oh, chaton..., gloussa encore le noiraud en caressant sa joue affectueusement. On reste leurs pères, quoi qu'il arrive. Et crois moi, quand les petits seront nés, ils vont appeler à l'aide plus d'une fois pour qu'on leur montre comment faire pour leur préparer des biberons ou changer des couches. On leur servira toujours, parce qu'on les aime et qu'ils nous aiment, tout simplement.

Le Grand Sorcier de Brooklyn leva les yeux vers son cher et tendre et finit par sourire devant la sincérité de ses paroles apaisantes. Alec avait raison, même lorsqu'ils auraient tous deux plusieurs centaines d'années, Max et Rafael resteraient leurs fils, quoi qu'il advienne. Les deux adultes retournèrent donc à la cuisine pour préparer le repas du soir en amoureux, laissant les plus jeunes prendre un bain tranquillement. Dans la salle de bain, Rafael était aux petits soins pour Max, massant son dos endoloris, fredonnant en espagnol pour le calmer et l'apaiser, ses mains s'égaraient sur son ventre où ils pouvaient sentir tous deux leurs bébés qui bougeaient un peu plus que d'ordinaire. Le sorcier à la peau bleue se détendit doucement, gardant une certaine gêne dans le bas ventre mais ne s'en souciant guère entre les bras de son homme. Lorsqu'ils eurent fini de se prélasser, les fils Lightwood-Bane rejoignirent leurs pères et ils passèrent la soirée tous les quatre à manger, plaisanter et chahuter. Cela faisait bien longtemps qu'ils n'avaient pas passé une soirée ainsi tous les quatre, et pourtant ils ne pouvaient rêver mieux. A la fin du repas, Max commençait déjà à somnoler sur l'épaule de Rafael et ils décidèrent d'aller se coucher, souhaitant une bonne nuit à leurs pères et s'éclipsant dans leur chambre. Magnus aussi commençait à sentir la fatigue le prendre. Remarquant les premiers signes, Alec lui donna deux pilules prescrites par Catarina pour son insuffisance cardiaque et ils décidèrent eux aussi d'aller se mettre au lit pour une nuit de sommeil bien mérité. Il ne fallut pas longtemps aux quatre membres des Lightwood-Bane pour s'endormir profondément du sommeil du juste. Pourtant, quelques heures plus tard à peine, Max se réveilla en gémissant, tremblant de toute part et frissonnant, une fine pellicule de sueur recouvrant déjà son front. Portant une main à son ventre pour apaiser la douleur, le jeune homme se plia en deux en étouffant un grognement.

- Rafe...Kelinci..., pleura-t-il en tendant faiblement une main vers son époux pour le secouer afin de le réveiller. S'il te plait...Réveille toi...Hum..., gémit-il douloureusement en fermant les yeux à s'en fendre les paupières.

- M...Max...? Marmonna l'Argentin en baillant, tâtonnant pour trouver sa lampe de chevet en lumière de sort qu'il finit par allumer, éclairant doucement la pièce. Qu'est-ce que...

- Les bébés..., souffla le plus jeune en se concentrant sur sa respiration comme le lui avait appris sa tante Catarina. Je crois qu'ils...Hummmm...Rafe...

Le Chasseur d'Ombre aux longs cheveux sombres retira doucement la couette qui recouvrait le corps de son amant et sentit toutes couleurs quitter son visage en apercevant l'humidité autour des jambes du plus jeune. Comprenant immédiatement l'urgence de la situation, son corps tremblant sous la pression et l'inquiétude de savoir quoi faire, il ne trouva d'autre solution que de s'enfuir en courant dans la chambre de ses parents pour les prévenir et leur demander quoi faire. Sans se soucier de savoir s'ils dormaient ou non, il alluma la lumière et les secoua tous deux pour les tirer de leur sommeil.

- Dad ! Ayah ! Réveillez vous ! Je vous en prie, réveillez vous !

- Rafael...? Que...Qu'est-ce qu'il se passe, trésor ? S'enquit Alec les yeux plissés de fatigue. Il...Il est une heure et demie du matin...

- C'est Max ! Il...Il a perdu les eaux, les...Les bébés, ils...Je...S'il vous plaît..., explosa-t-il en sanglots dans les bras de son Dad.

- Je vais voir ce qu'il se passe, chuchota Magnus à son époux, lui aussi réveillé, enfilant un peignoir pour aller dans la chambre où se trouvait encore Max.

- Rafe...Rafe, Pequeno, s'il te plait, écoute moi, murmura calmement le noiraud en le berçant dans ses bras comme lorsqu'il était petit garçon, caressant sa joue et ses cheveux. Je sais que tu as peur trésor, tu vas être papa, c'est une grande étape de ta vie. C'est vrai que ça fait peur d'être parents; mais Ayah et moi on sera là pour Max et toi, d'accord ? Rafael, je sais que je vais t'en demander beaucoup, mais j'aimerais que tu sois fort. Tu as peur, mais Max aussi a peur et je ne doute pas qu'il est terrifié. Il va avoir mal pendant les prochaines heures, très mal pour pouvoir donner naissance à vos bébés, et il va avoir besoin de toi, tu vas devoir être fort pour et avec lui. Tu veux bien faire ça pour moi ?

Dans ses bras, le jeune homme hocha lentement la tête et promis qu'il serait fort. Alec s'habilla donc et l'accompagna jusqu'à Max qui était toujours couché sur le lit, pleurant de douleur, Magnus l'examinant sommairement. L'Indonésien releva la tête et croisa le regard de son mari qui l'interrogea silencieusement.

- Ouvre un Portail, Sayang, nos petits enfants arrivent ! Sourit-il en écartant les bras avec fierté comme un magicien réalisant un tour.

Max étouffa un rire étranglé avant de crier de peine dans les bras de Rafael qui venait de le rejoindre. Alec acquiesça et s'empressa d'ouvrir un Portail, la seule chose qu'il était capable de faire de sa magie à l'heure actuelle. Magnus porta leur fils cadet dans ses bras comme s'il ne pesait pas plus lourd qu'un moineau en dépit des bébés qu'il avait en lui. Ils atterrirent à la maternité où travaillait Catarina et ils la trouvèrent rapidement, connaissant les lieux par cœur à force d'y être venu passer des examens. La sorcière les installa dans une chambre privée et appela Tessa en renfort, Max ayant souhaité que ce soit sa marraine qui l'aide à mettre ses enfants au monde. En attendant l'arrivée de l'immortelle métamorphe, Magnus et Alec avaient enfilés des tenues stériles afin de pouvoir aider leur amie en cas de soucis et Rafael était auprès de son mari, tenant sa main et passant un linge humide sur son front et sur ses cornes pour le soulager, Max se tordant régulièrement de douleur lorsqu'une contraction frappait, les larmes dévalant ses joues puissantes. Comme l'Argentin un peu plus tôt, il céda à sa panique face à la situation et fondit en larmes, de gros sanglots secouant son corps tout entier et intensifiant ses contractions.

- Je veux pas...Je veux pas, Kelinci, j'ai peur...Je veux pas...

- Je sais que tu as peur, murmura l'Argentin en caressant son visage. Tu es terrifié, je le suis aussi, mais on est pas les seuls. Nos...Nos bébés vont arriver dans un monde qu'ils ne connaissent pas, avec des gens qu'ils n'ont jamais vu réellement, ils vont avoir froid, ils seront affamés...On doit être fort pour eux, Corazon, même si on a peur...C'est notre rôle maintenant, veiller sur nos bébés, c'est le plus important, comme Dad et Ayah ont veillés sur nous on va veiller sur eux, toi et moi, ensemble...

- Ensemble..., répéta Max en serrant la main de son époux à s'en faire blanchir les phalanges alors qu'il gémissait de douleur lorsqu'une contraction arriva, un peu plus puissante que les précédentes.

Alors qu'il tentait de reprendre son souffle, accompagné par Rafael qui le guidait dans la manoeuvre, Max vit sa marraine arriver, enfin, vêtue d'une tenue similaire à celle de son Dad et de son Ayah, rapidement suivit par Catarina, elle aussi en blouse stérile. La métamorphose alla embrasser la joue de son filleul qui pleura de soulagement de la voir arriver et Catarina demanda à Magnus et Alec d'aider Max à se déshabiller tandis que Rafael continuait d'humidifier son visage rougit d'effort et de peine. Catarina, la plus habile avec le matériel médical, lui installa le monitoring autour de son ventre tendu et rendu dur par les contractions annonçant l'arrivée imminente des bébés. Une fois ses jambes relevées par les étriers rembourrés, Max fut partiellement recouvert par un drap afin de le garder au chaud tout en lui permettant à sa marraine de le faire accoucher en sécurité. Tessa profita donc pour regarder à quel point le futur père était dilater pour évaluer le temps restant approximatif avant l'arrivée des jumeaux.

- Il te reste encore quelques centimètres avant qu'on commence, Max, je sais que c'est douloureux mais il va falloir attendre encore un peu, s'excusa la brune aux yeux d'acier. Et si tu me disais quels noms vous avez choisis maintenant que vous connaissez le sexe ?

- On a...Hum...On...On a essayé de trouver des noms originaux..., haleta le sorcier en calmant sa respiration. Mae pour notre garçon...On voulait...Aahn...voulait mélanger nos prénoms...

- Et en l'honneur de notre fleur préférée et de celui qui nous a sauvé la vie...Lysaëlle, pour notre fille, renchérit Rafael avec émotion.

Magnus leur lança un regard ému et sentit quelques larmes venir emplir ses yeux dorés de chat à la pupille fendue. Tessa en profita pour vérifier une nouvelle fois les constantes de Max, ainsi que sa dilatation qui se déroulait relativement rapidement pour une première fois, sans doute grâce à sa magie qui y mettait du sien. La sorcière guida son filleul et lui annonça qu'il pourrait pousser à la prochaine contraction en suivant ses consignes lorsqu'il faudrait s'arrêter, laissant à son corps quelques minutes de répit chaque fois pour qu'il puisse supporter la naissance des jumeaux. Aussi angoissé que rassuré, le jeune sorcier aux cornes blanches s'accrocha de toutes ses forces à la main de son époux à sa droite et à celle de son Dad à sa gauche. Lorsque la contraction suivante arriva, il se pencha légèrement vers l'avant et poussa autant qu'il le pouvait en libérant sa voix et ses larmes dans un cri de douleur non dissimulée. Tout son corps lui faisait mal, comme s'il était en feu, et son esprit tournait à cent à l'heure, animé par la crainte de tout ce que des enfants impliqueraient désormais pour Rafael et lui. Pourtant, la prise de l'Argentin sur sa main ne faiblit pas une seule minute, lui assurant ainsi son soutien dans cette épreuve comme dans celles qu'ils traverseraient à l'avenir. Renforcé et soutenu par l'amour de son homme, Max reprit sa respiration et poussa encore une fois lors de chaque contraction. Rafael l'encourageait de mots tendres, lui soufflant à quel point il l'aimait, à quel point il était fier de lui, fier de cette famille qu'il leur offrait. Tessa, elle aussi, y aller de son soutien en lui répétant de pousser et de respirer comme il fallait pour tenir le coup. Jusque là, tout se déroulait comme il le fallait, jusqu'à ce que Max, en poussant, se cambre en hurlant cette fois sous la douleur qui le terrassait, sa main manquant de briser celle des deux hommes à ses côtés qui le soutenait.

- Arrête-toi un instant, Max, demanda la brune en passant une main apaisante sur son ventre. Ça va aller, prends ton temps.

- Je peux pas...Ça fait trop mal quand je pousse...J'y arriverais pas...,hoqueta-t-il en sanglotant douloureusement.

- Il y a quelque chose qui cloche...Oh non..., marmonna-t-elle en y regardant de plus prêt.

- Comment ça, "oh non" ? Paniqua presque Magnus en se rapprochant. Tu n'es pas censé dire "oh non" dans ce genre de situation !

- Vois toi même, secoua-t-elle la tête en lui désignant le col de l'utérus du plus jeune. Les bébés sont près à sortir, mais regarde, tu vois la pointe blanche ? Ils ont déjà la pointe de leur cornes qui sont là et chaque fois que Max pousse, ça griffe ses paroies, s'il force trop il va se déchirer et on risque l'hémorragie. Il faut aider les petits à sortir.

- Comment ? Interrogea le sorcier avec le regard brillant d'inquiétude.

L'air contrit de sa cadette lui donna la réponse qu'il attendait et Magnus ouvrit la bouche plusieurs fois comme un poisson hors de l'eau avant qu'il ne secoue la tête en s'éloignant d'un pas, l'air sur le point de faire un malaise.

- Je ne peux pas faire ça...., chuchota-t-il d'une voix éteinte alors que Max hurlait une nouvelle fois de devoir se retenir de pousser. Tessa, et si je lui fais du mal, ou aux bébés ?

- Magnus, on ne peut pas se permettre d'attendre, et c'est justement parce que je te connais que je te demande de faire ça. Max est ton fils, tu l'as déjà aidé pour ses cornes alors tant qu'on est dans les extrémités pointues, continue sur cette lancée.

- S'il te plait Ayah..., pleura Max en gémissant. C'est...C'est toi leur parrain...Je te fais confiance...S'il te plait...

- D'accord...J'essaierai d'y aller doucement, Blueberry, promis l'immortel en retirant rapidement chacune de ses bagues pour mettre des gants stériles. Prêt quand tu l'es...

Max hocha la tête, donnant l'autorisation à son Ayah de le toucher pour aider les bébés à sortir et Magnus souffla après avoir inspiré profondément pour prendre son calme. Glissant ses mains jusqu'au col de l'utérus de son fils, l'Indoénsien sentit ses larmes dévaler ses joues en entendant son fils hurler de se sentir plus étirer qu'il ne l'était déjà. Le Grand Sorcier s'intima au calme et, lentement, prenant son temps, il plaça ses longues mains fines près de la tête du premier bébé en veillant à ne pas lui faire mal et, tout aussi lentement, patiemment, Max laissa travailler son corps sans chercher à retenir ses pousser ni à les accentuer, Magnus suivant le mouvement naturel des choses, s'adaptant à la situation pour laisser sortir le premier né de ses fils en toute sécurité. Le système sembla fonctionner puisque, de longues, très longues minutes plus tard, l'asiatique dégagea ses mains en douceur pour laisser le futur père terminer le travail. Max poussa de toutes ses forces, se tendant à l'extrême dans un hurlement étranglé, avant de s'effondrer dans le lit, le soulagement l'envahissant. Tessa récupéra le bébé et lui essuya le nez et la bouche avant que ce dernier ne pousse un cri digne des enfers, aigu et perçant. Max fondit en larme de bonheur, tout autant que Rafael qui n'avait de cesse de couvrir son visage de baiser, caressant ses cheveux en sueur de sa main libre.

- Lysaëlle, sourit la brune en enveloppant leur fille dans une couverture douce pour la réchauffer et l'essuyer des fluides qui la couvrait. Votre princesse, ajouta-t-elle en la leur glissant entre les bras.

- Tu l'as fait, tu l'as fait, Corazon, pleura Rafael à chaudes larmes, complètement béat devant sa fille, son premier petit ange. Elle est magnifique.

En effet, la nouvelle née avait une magnifique peau couleur bleu roi, légèrement plus sombre mais tout aussi étincelante que celle de son père. Sur son crâne, deux petites pointes blanches pour ses cornes et une légère touffe de cheveux sombre comme ceux de Rafael. Elle avait les yeux vairons à la pupille ronde. Le droit était bleu, comme celui de Max, et le gauche couleur chocolat, comme ceux de l'Argentin. En la voyant, l'immortel sentit son cœur faire une envolée et battre plus fort. Pourtant, il ne ressentait plus aucune peur, seulement un grand calme serein qui l'enveloppa comme une douce caresse chaude et il s'afféra à rassurer sa fille qui pleurait toujours, couchée contre son torse.

- Tout va bien, petite étoile, tu es en sécurité, murmura-t-il comme un secret. Tu nous connais, regarde, papa est là, juste près de toi, fredonna-t-il presque en caressant sa joue pour essuyer ses minuscules larmes. On t'attendait tellement petit trésor, on t'aime déjà tant si tu savais. Tu pourras toujours compter sur nous, sur ton Daddy et sur ton Papa pour prendre soin de toi.

- Ambos te queremos mucho, mi princesa. Lysaëlle..., sourit à son tour Rafael

- Oh...Je crois que...Hum...Son frère a envie de nous rencontrer aussi, gémit Max en confiant sa fille, bien qu'à regret, à sa tante Cat' qui s'occupa de la nettoyer et de l'habiller pour la placer en berceau médical le temps que son frère arrive.

Comme pour la naissance de Lysaëlle, Tessa comprit rapidement que les cornes de son jumeaux poseraient une nouvelle fois problème et Magnus enfila de nouveaux gants pour recommencer l'opération qu'il avait réalisée quelques instants plus tôt. Cette fois, Max était plus confiant. Savoir que sa fille, leur fille, était là tout près et n'attendait qu'eux lui donna la force nécessaire pour pousser une dernière fois et leur permettre de rencontrer leur petit garçon. Ce dernier naquit une dizaine de minutes plus tard, avec plus de facilité que sa sœur et, une fois encore, son cri résonna dans la pièce, ravissant le cœur des nouveaux parents qui fondirent une nouvelle fois en larmes. Le bébé était légèrement plus petit que sa sœur et Max et Rafael auraient pu penser qu'il s'agissait du même bébé. La peau, les cheveux, les cornes, tout était identique. Tout, sauf les yeux. Ses yeux, vairons eux aussi, avaient été fait en miroir de ceux de sa sœur. Chez lui, c'était le gauche qui était bleu, et le droit qui était couleur chocolat. Comme Max, lorsque Magnus l'avait trouvé la première fois, il ne pleurait déjà presque plus, observant simplement le monde avec des yeux curieux et effrayés tout à la fois. Max embrassa son front et le garda contre son cœur, alors que, cette fois, c'était Rafael qui prenait la parole.

- Hola angelito..., sourit-il avec émotion. Petit prince, tu es si beau...Aussi beau que ton Daddy...Toi aussi nous t'attendions tu sais, comme ta soeur, tu es si aimé petit Mae, notre fils...Gracias Corazon, te quiero, souffla-t-il à son époux en lui volant un baiser emplis d'amour et de dévotion. Ils sont parfaits...

- Merci à toi, Kelinci, je t'aime aussi mon amour...

N'y tenant plus, Magnus fondit en larme, maladroitement consolé par ses deux amies et Alec embrassa ses fils et ses désormais petits-enfants en les félicitant pour ces deux magnifiques miracles. Catarina confia leur fille à Max et Rafael, le temps de s'occuper de Mae, puis les jumeaux retrouvèrent tous deux les bras de leurs parents. Alec sortit quelques instants de la chambre pour téléphoner à leur famille et leur apprendre que leur famille venait de s'agrandir une fois de plus et que les enfants étaient tous deux en parfaite santé. Le nouveau père, nourrit pour la première fois ses jumeaux au sein et se laissa dorloter par son époux qui n'avait de cesse de lui répéter à quel point il était fier de lui et à quel point il l'aimait. Lorsque le noiraud revint dans la chambre, après avoir pu échanger quelques mots avec chaque membre de leur famille ou presque, il put tenir, ainsi que Magnus, ses petits enfants dans ses bras. Grands-Pères. Magnus et lui étaient grands-pères. Papy pour lui, Datuk pour Magnus, puisque l'immortel avait plus de facilité avec les surnoms dans sa langue maternelle. Epuisé, Max finit par s'endormir dans les bras de son époux qui se blottit contre lui, les nouveaux parents rassurés de savoir leurs bébés enfin là.

- A la claire fontaine...m'en allant promener...J'ai trouvé l'eau si belle que je m'y suis baigné..., fredonna doucement Alec en s'installant sur une banquette moelleuse aux côtés de son époux en tenant Mae dans ses bras, la tête sur son épaule.

- Il y a longtemps que je t'aime...., fredonna à son tour Magnus en réponse, Lysaëlle dans ses bras et sa tête reposant contre celle de son époux....Jamais je ne t'oublierais...


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A suivre dans le tome 11, Can Love do Magic ?...

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