Chapitre 7 : Signes d'espoirs


- Aku Cinta Kamu, Sayang, chuchota Magnus d'une voix à peine audible en caressant les cheveux noirs et mi-longs de son époux endormis à ses côtés, ses yeux clos et sa joue pressée contre l'oreiller. Alexander...Si seulement tu pouvais imaginer à quel point je t'aime...Je peux sentir ton coeur et ta magie battre en moi à chaque instant, pour m'accompagner peu importe où j'aille...Je m'étais fermé à l'amour en croyant ne jamais plus pouvoir aimer qui que ce soit et regarde moi aujourd'hui, tu es la personne sans qui je suis incapable de respirer seul...Parfois j'ai l'impression de t'avoir déçu, mon ange. Je ne suis plus le sorcier fêtard que tu as rencontrer au Pandémonium...Je ne me souviens même plus de la dernière fois où j'y suis aller, même si je sais que mon père gère bien les affaires...Mais ça ne me manque même pas, parce que tout ce qui me rendait heureux, ou ce que je croyais me rendre heureux, voix me l'apportez, toi et les enfants...Et pourtant, parfois quand je vois ton regard j'ai l'impression de ne plus être à la hauteur, de ne plus être ce que j'étais, et ça me fait peur, parce que te décevoir est sans aucun doute la dernière chose dont j'ai envie de te faire...J'aimerais tellement que tout rentre dans l'ordre, souffla-t-il en laissant couler quelques larmes. Je t'aime tellement...

- C'est vrai que tu n'es plus le même, murmura Alec en ouvrant les yeux, levant ses orbes cobalt à la pupille fendue sur lui.

Magnus retint son souffle, suspendant son geste machinal dans les cheveux de son amant. Le sorcier ne pensait pas un jour se remettre de la beauté de son amant, de sa peau claire comme le lait, de ses cheveux noir de jais qu'il avait commencé à laisser pousser pour lui faire plaisir et qui lui allaient si bien, de ses yeux, si pur et si bleu, qui arboraient désormais la même marque de sorcier féline que lui, ses yeux de chats si envoutant et hypnotiques. Mais plus que la vue de son cher et tendre, c'était le fait de réaliser que ce dernier avait feint le sommeil qui angoissa Magnus, son cœur ratant plusieurs battements. Tout autant que les dernières paroles du noiraud. Alors Alexander aussi trouvait qu'il avait changé, lui aussi trouvait Magnus décevant. Le Grand Sorcier de Brooklyn se recula en rentrant la tête dans les épaules comme un petit garçon prit en faute et se recoucha sur le dos, fixant le plafond avec obstination, priant pour que son cadet n'insiste pas et ne remarque pas les nouvelles larmes qui perlaient déjà au coins de ses yeux dorés et qui menaçaient de couler à tout instant. Le Nephilim soupira face à la réaction de son homme et se redressa pour venir s'allonger sur son torse, l'obligeant ainsi à affronter son regard, ne laissant plus aucune chance à son aîné de fuir.

- Tu n'es plus le même, répéta l'ancien Consul, mais ça ne veut pas dire que c'est une mauvaise chose, souffla-t-il en prenant son visage en coupe pour y sécher les larmes qui recommençaient déjà à rouler sur ses joues. Tu ne passes plus ton temps au club, tu bois beaucoup moins qu'avant même si tu t'accorde encore un verre de temps en temps, et tu ne prends presque plus de clients pour passer ton temps avec nous. Tu as changé Magnus, parce que tu es devenu quelqu'un de meilleur. Tu es devenu un père formidable, qui m'a aidé à élever nos fils pour en faire des jeunes hommes incroyables dont je ne pouvais pas être plus fier. Tu es devenu un mari aimant, quoi qu'il ait pu se passer, tu as toujours fais en sorte de nous protéger, de prendre soins de notre couple et de m'aimer plus que tout...Tu es devenu un fils en or en te rapprochant de ton père, tu es l'homme le plus courageux que je connaisse, et je t'aime tant pour l'âme merveilleuse et le coeur aimant qui bat en toi, avoua-t-il avec une boule d'émotion coincée dans la gorge. Tu es Magnus Lightwood-Bane-Fell, et tu es le centre de l'univers de bien plus de personne que tu peux le croire mon chat...

Magnus renifla et hocha la tête en pressant sa joue contre la main de son compagnon qui la caressait toujours avec tendresse. L'Indonésien ne se souvenait pas d'avoir vu autant d'amour dans le regard de son homme qui l'observait comme s'il était la huitième merveille du monde. Le Chasseur d'Ombre se pencha alors avec lenteur et captura amoureusement ses lèvres des siennes. Dans son baiser, le noiraud tâcha de faire passer tout le bonheur, l'amour et le respect qu'il ressentait pour son cher et tendre, sa langue venant danser un langoureux ballet avec sa jumelle. Magnus soupira d'aise contre les lèvres de son amant, versant encore quelques larmes de soulagement et de bonheur de le retrouver enfin. Avec les derniers événements survenus, aucun d'eux ne se souvenait de la dernière fois où ils avaient pu s'unir comme autrefois, bercés par la chaleur du corps de l'autre alors qu'ils s'enveloppaient mutuellement d'amour, de plaisir et de désir partagé. Alec migra ses baisers sur la mâchoire, la gorge, le cou et les épaules de son amant sans jamais cesser de se mouvoir sur lui pour les attiser tous deux. Pourtant, en dépit de la chaleur croissante et de la tension palpable de la pièce, rien n'était sauvage ou violent. Il n'y avait que de l'amour et de la tendresse, de la douceur et de la passion. Chacun vénérait le corps et le cœur de l'autre avec cette exquise volupté qu'il leur tardait de retrouver. L'asiatique frissonna et haleta lorsque son amant claqua des doigts et que sa magie, nouvelle et sensible, les déshabilla tous deux avec rapidité. Alec se redressa légèrement pour planter son regard félin dans le siens et il ralentit ses mouvements quelques instants.

- Tu me fais confiance, mon chat ? S'enquit-il en retenant un gémissement.

- Toujours, répliqua Magnus sans une once d'hésitation dans la voix, posant sa main sur la rune de mariage de son époux pour l'activer, la lumière dorée brillant sur sa peau pâle.

Le Chasseur d'Ombre sentit la chaleur de la rune irradier de tout son être et il sourit comme le plus heureux des hommes qu'ait porté la Terre. Baissant sa main pour caresser son amant et l'attiser un peu plus, Alec le guida en lui avec bonheur, tranquillement, savourant la lenteur du geste et les sensations décuplées par l'abstinence prolongée. Magnus entra en lui sans lâcher du regard son bel ange qui déploya ses ailes immaculées aux reflets dorés avec extases, tremblant sous la pulpe de ses doigts. Il n'y avait rien de plus beau que de voir la beauté du corps tendu et cambré de celui qui faisait battre son cœur et faire s'envoler une nuée de papillons dans son ventre chaque fois qu'il posait les yeux sur lui. Le sorcier sentit ses propres ailes s'étendre dans son dos, noires aux reflets bleus et argents, comme un ciel nocturne voilé d'étoiles et de constellations par millier, magiques et ancestrales. Ces ailes si semblables à celles de son Chasseur d'Ombre, leurs plumes respectives venant se caresser mutuellement, s'éffleurant et s'effeuillant avec tendresse du bout de leur pointe à la racine de leur magie vibrante et frémissante qui parcourait leur peau couverte de sueur et sensible de frissons de luxure. Alec, le dos cambré, la bouche ouverte dans un cri silencieux d'extase pur, agrippa les mains de son amant des siennes, nouant leurs doigts entre eux et les posant sur son coeur, ou, plus précisément, sur sa rune de magie qui palpitait sous leur paumes comme un soleil chaud, tandis qu'il ondulait encore et toujours avec langueur et plaisir sur le membre tendu et gorgé d'envie de son compagnon. Le sorcier accueillit les mouvements de bassin de son homme et y répondit avec autant de passion que de douceur, les amenant peu à peu jusqu'à l'apogée de leur désir qu'il sentait brûler d'un brasier ardent dans le creux de leur reins. Il ne fallut que quelques coups encore, bien placés contre le point si sensible du plus jeune, pour leur faire atteindre les portes du paradis qu'ils franchirent tous deux d'un long gémissement frémissant, les yeux mi-clos et voilés de plaisir.

- Par l'Ange...,lâcha Magnus en retombant sur le dos, rattrapant son époux qui s'échoua contre lui tout aussi essoufflé mais non pas moins comblé.

Alec ne put s'empêcher de rire amoureusement à l'expression employée par son mari aux yeux de chat. Il était courant, lors de journées fatiguantes ou sous le coup d'une trop forte émotion, que Magnus utilise les expressions de son Nephilim, et inversement, ce qui les amusaient tous deux beaucoup et ne faisait que renforcer l'amour qu'ils se vouaient et partageaient depuis un peu plus de vingt ans maintenant. Le coeur battant la chamade contre sa cage thoracique, l'ancien Consul posa la tête contre le coeur de son amant et embrassa la rune de mariage présente sur sa peau caramel et, peu à peu, cette dernière cessa de briller, perdant de sa lumière sans pour autant jamais devenir froide, leur permettant simplement de se retrouver avec tendresse comme ils en avaient tant besoins. Magnus, à ce geste, sentit l'émotion l'étreindre et de nouvelles larmes s'agglutiner dans ses yeux, le faisant faussement râler.

- Des larmes...Toujours des larmes ! Je n'arrête pas de pleurer en ce moment, pourquoi je pleure tout le temps ? Souffla-t-il en essuyant les dites larmes alors que le noiraud se penchait pour couvrir son visage de baisers aimant, comme lui-même en avait reçu, alors qu'il était encore Frère Manuel, et que l'immortel avait voulu lui prouver son amour.

- Ce que je crois, commença Alec, c'est qu'on vit énormément de choses éprouvantes ces derniers temps. Regarde ce qu'il s'est passé sur un an à peine : on a combattu Asmodée, les enfants de se sont mariés et vont devenir pères, tu as eu un cancer, j'ai faillis te perdre, Rafael est dans le coma et Raphaël Santiago est revenu d'entre les morts, alors je crois que tu as toutes les raisons du monde de pleurer. Et puis...Tu partage l'empathie de Max, s'amusa presque le plus jeune. Toi aussi tu as les hormones en vrac, même sans être enceint.

- Depuis quand es-tu devenu si sage ? S'étonna tendrement le Grand Sorcier de Brooklyn.

- Depuis que tu as accepté de me montrer ce côté de toi que je préfère, mon chat. Ce côté de toi fragile et sensible qui me demande de te protéger parce que, contrairement à ce que j'ai pu croire pendant longtemps, tu n'es qu'un homme, Magnus.

- Ni un ange, ni un dieu..., récita l'Indonésien. Tu me surprendra toujours, Alexander, chuchota-t-il alors, la voix vibrante d'amour, de bonheur et d'amusement très mal dissimulé.

L'ancien Frère sourit comme le plus heureux des hommes aux paroles de son cher et tendre, avec l'impression tenace et pourtant si belle d'être revenu à leurs premières années, à leurs tous débuts lorsque Magnus ne cessait de dire cette phrase, cette phrase qui plaçait Alec sur un piédestal, en tête de toutes les merveilles possibles présente sur Terre. Le noiraud l'avait promis, d'ailleurs, le jour de leur second mariage, de continuer à surprendre son époux quoi qu'il advienne. Il s'était rasé le crâne pour le soutenir lors de son cancer, il avait invoqué Raziel avec leur fils ainé pour le sauver, il en était même venu à devenir sorcier, bien qu'il ne sache pas encore comment ni pourquoi, afin de passer le restant de ces jours avec lui. Cette question, d'ailleurs, ne le lâchait plus depuis quelque temps. Comment avait-il fait pour devenir un sorcier, lui le Chasseur d'Ombre, sans même avoir prémédité son geste ni l'avoir souhaité ? Se tournant vers son homme pour lui faire part de son interrogation, espérant que Magnus, dans ses connaissances de Grand Sorcier, aurait de quoi éclairer sa lanterne, Alec vit que son compagnon s'était endormi du sommeil du juste, comme il lui arrivait de plus en plus rarement. Ne souhaitant pas laisser passer l'occasion de le laisser se reposer, le plus jeune des époux Lightwood-Bane déposa simplement un baiser sur les lèvres entrouverte de son aîné et ferma les yeux à son tour pour le rejoindre dans ses songes à son tour. De l'autre côté de l'appartement, en revanche, leur fils cadet était bien loin du repos dont ils profitaient tous deux. En effet, Max était assis sur le canapé à fixer la silhouette de Raphaël Santiago qui, comme à son habitude depuis son retour, se tenait debout sur le balcon à profiter du soleil matinal et à admirer la ville en contrebas. Grâce à son empathie, le plus jeune des fils Lightwood-Bane pouvait voir au-delà de l'apparence de l'ancien vampire et se concentrer exclusivement sur son âme. Cependant il arrivait parfois, comme en cet instant, que Max s'arrête encore au physique du plus vieux, ce physique qu'il partageait avec l'Argentin et qui, même s'il ne le contrôlait pas, lui donnait envie de se jeter dans ses bras aimants et protecteurs. Et Rafael, jour après jour, lui manquait horriblement, de plus en plus. Alors, avec un soupir presque désespéré, le sorcier quitta le canapé et s'enfuit dans sa chambre en traînant des pieds, caressant son ventre de quatre mois et essuyant ses yeux larmoyants.

Passant la porte de sa chambre qu'il partageait avec son époux, l'immortel aux cornes immaculées s'allongea dans son lit en reniflant douloureusement. Depuis deux semaines, il avait recommencé à dormir dans leur lit, et non plus dans le lit médicalisé qui maintenait Rafael dans un état plus ou moins stable. Avec sa grossesse, ses cauchemars et son agitation presque constante, il valait mieux lui laisser le plus de place possible tout en évitant de blesser le Chasseur d'Ombre toujours piégé dans son coma magique. Il n'y avait que pour communiquer en rêve que le plus jeune rejoignait encore son cher et tendre pour lui prendre la main et s'endormir à ses côtés. S'allongeant donc sur son flanc, ses yeux bleus électriques rivés sur son mari, Max soupira une fois de plus, et encore une fois, et encore. Incapable de rester en place, il ferma brièvement les yeux et les rouvrit en se réinstallant sur le côté opposé. Le futur père attendit quelques minutes puis s'agita encore, totalement incapable de garder la même position plus de cinq minutes d'affilé. Des larmes de frustrations remplirent ses yeux si purs et clairs et un gémissement de contrariété lui échappa alors qu'il jetait ses oreillers en travers de la pièce. Le problème, Max le connaissait bien, étant donné qu'il y faisait face depuis quelques jours déjà. Si le jeune homme avait vécu jusqu'ici une grossesse plutôt calme, sans nausées matinales ni douleurs, ne "souffrant" que de quelques envies culinaires étranges, ses hormones commençaient pourtant à se manifester un peu plus chaque jours passant et, aujourd'hui ne faisant pas exception à la règle, malgré l'absence de son homme, le sorcier se trouvait en manque et désireux de s'unir à son Chasseur d'Ombre qui ne lui manquait que trop. Il ressentait ce besoin, cette envie, jusqu'au plus profond de son âme. Tout son être vibrait de s'unir à son compagnon qui, pourtant, était dans l'incapacité la plus totale d'assouvir ses hormones. Et n'osant pas se faire du bien seul, ayant toujours eu Rafael à ses côtés pour prendre soin de lui, Max préférait se laisser bercer de frustration.

- Si seulement tu étais là..., lâcha le plus jeune avec un sanglot étouffé dans la voix. Tu me manques tellement...Nos rêves...Nos rêves ce n'est pas nous...Tu me manques Kelinci..., fondit-il en larmes, son visage entre ses mains tremblantes recueillant ses larmes qui coulaient par torrents.

- Mais je suis là, Corazon...,soupira Rafael à ses côtés. Je ne t'ai jamais laissé...Mais un jour tu me verras et tu m'entendras, tu verras, un jour je vais vraiment réussir à projeter mon âme, tu verras, je te rendrais fier...Por favor, amor, ne pleure plus...Si seulement tu pouvais m'entendre...

Dans son lit, Max cessa subitement de pleurer, retenant son souffle. Relevant la tête, il vit, assis au bout de son lit, son compagnon qui l'observait d'un air triste. Pensant à une hallucination, le plus jeune jeta un oeil en direction du lit médicalisé mais Rafael y était toujours allongé et inconscient. Alors, se pourrait-il...?

- Kelinci...? interrogea le sorcier avec stupeur, déglutissant difficilement. Je...Je te vois...?

- Corazon ? S'étonna à son tour l'Argentin en souriant de toutes ses dents. Tu peux me voir ? Et m'entendre ? Par l'Ange j'ai réussi ! ¡Lo he conseguido! ¡Me ves!

- Oui, je te vois ! Rafe, Rafe ! Pleura encore l'immortel à la peau bleue en se jetant à son cou pour l'enlacer.

Pourtant, à son plus grand malheur, ses doigts ne rencontrèrent que du vide. S'écartant de son aîné avec lenteur, Max tenta de poser une main sur son cœur, en vain. Ce n'était qu'une projection de son esprit, une vision de son âme. Il pouvait communiquer avec son cher et tendre, enfin, mais son corps, lui, restait désespérément immobile. Rafael, déçu lui aussi, baissa les yeux tristement.

- Désolé, j'arrive à te toucher un peu, joignit-il le geste à la parole, touchant les doigts de Max et lui envoyant un frisson d'air froid remonter le long de son échine, mais toi tu ne peux pas me toucher. Lo siento Corazón...

- Tu es là, c'est tout ce qui compte, renifla Max en essuyant ses yeux humides. Même si j'aurais voulu qu'on se touche..., avoua-t-il à demi-mot. C'est dur sans toi, j'aimerais que tu me serres dans tes bras, que tu me dises que ça va aller, que tu sentes les petits qui bougent en moi et qui te cherche aussi.

- Angelitos..., murmura le plus vieux en effleurant le ventre rond de son époux de la pulpe de ses doigts.

Contre lui, sensibles aux caresses pourtant si légères sur sa peau, Max frissonna et soupira de bonheur, un soupir proche du gémissement timide et envieux. Par Lilith, il avait tant envie de sentir les mains tièdes et légèrement calleuses de son compagnon sur son corps qui lui semblait désormais brûlant.

- Rafe s'il te plait....

- Dis moi ce que tu veux, Corazon, chuchota amoureusement le plus vieux en faisant remonter sa main sur les cornes blanches de son homme.

- Toi ! Lâcha le plus jeune presque plaintivement, sa voix se brisant en un étrange gémissement mêlé de chagrin et de sanglot.

Rafael sentit son cœur se serrer tendrement et il se pencha pour embrasser l'homme qui faisait battre son cœur et l'allonger contre les draps clairs qui recouvrait leur lit conjugal. Ses lèvres sur les siennes, son corps contre le sien, Max ressentait tout, et bien qu'il ne perçoive ces sensations que comme la caresse légère d'une plume, cette plume c'était son mari, et il ne l'échangerait pour rien au monde. Le sorcier laissa son compagnon l'allonger et le surplomber, le faisant se sentir aimer et en sécurité. Max retira ses vêtements et ceux de Rafael disparurent à leur tour presque aussitôt, comme par magie. Le plus jeune rit à travers ses larmes de bonheur, submergé d'émotion et par ses hormones en vrac. Dès qu'ils furent débarrassés de leurs habits, l'Argentin caressa et embrassa le corps de son amant, son doux visage qui rayonnait d'amour et de bonté, son torse mince et musclé, son ventre un peu plus rond qui abritait leurs deux petits anges à naître, ses cuisses fermes et douces. Le Nephilim n'oublia pas la moindre parcelle de peau et Max, lui, haletait encore et toujours de bonheur, ses larmes de plaisir coulant sans cesse sur ses joues rougissantes. Le sorcier lui répétait inlassablement des "je t'aime" à l'oreille, comme une litanie ancestrale, magique et voluptueuse. Il y avait tant d'amour autour d'eux, tant de grâce, de douceur et de sensualité que les deux jeunes hommes sentaient leurs cœur prêts à exploser dans leur poitrine. De son enveloppe froide et fluide, aussi fragile qu'un nuage de fumée, l'Argentin scella une nouvelle fois ses lèvres à celle de son cadet et le pénétra avec douceur, Max se cambrant d'extase sous lui. Jamais la main de Rafael ne quitta la sienne, posée sur son ventre en signe de protection et d'amour, leurs bébés se lovant contre leurs paumes jointes. Doucement, lentement, amoureusement, ils firent l'amour comme autrefois, comme si rien ne les avait jamais séparés. Le plus vieux souffla "te quiero", encore et encore à l'oreille de son cadet qui sentit, pour la première fois depuis des semaines, sa rune de mariage et de parabatai prendre vie sur son coeur. Le futur père haleta et reprit son souffle en gémissant longuement, déversant plus de larmes de bonheur que jamais. Ses runes battaient sur sa peau et dans sa poitrine comme le coeur de Rafael contre lui. Il était encore trop tôt pour crier victoire mais il savait ce que ça signifiait : son amant reviendrait. Tôt ou tard, il lui reviendrait.

Proche de la jouissance, Max se cambra à l'extrême et s'abandonna au plaisir en gémissant longuement le prénom de son cher et tendre qui l'enlaça de toutes ses forces faiblissantes et qui embrassa ses cornes encore et encore, lui provoquant une myriade de frisson de plaisir qui lui firent voir les étoiles et basculer dans un autre univers de magie, de féérie et d'amour. Ses orbes bleus électriques se fermèrent et ses larmes se tarirent peu à peu, son rire se calmant et son souffle s'apaisant de bonheur, se sentant comblé, au moins pour un temps. Rafael, lui, savait qu'il ne pourrait pas rester longtemps, projeter son âme lui demandant énormément d'énergie et de force, il lui faudrait bientôt se reposer. Embrassant alors une dernière fois l'être le plus cher à son cœur, le Chasseur d'Ombre se redressa, retrouvant ses vêtements, et caressant tendrement la joue de Max qui venait de s'endormir paisiblement. Relevant la tête, l'Argentin aperçu dans l'embrasure de la porte, inquiets par les cris étouffés qu'ils avaient entendus, son Dad et son Ayah qui le fixait les larmes aux yeux. Le jeune homme ne put empêcher un sourire éclatant de venir illuminer son visage et il leur fit un clin d'œil, une main sur son cœur, l'autre leur envoyant un baiser comme lorsqu'il n'était qu'un petit garçon. Magnus et Alec laissèrent couler leurs larmes d'émotions, heureux de revoir leur fils, même temporairement, et ils le virent disparaître lentement, son âme rejoignant son corps pour un repos bien mérité. Oui, Rafael reviendrait. Maintenant, ils en étaient certains.

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