Chapitre 15 : La vérité n'est pas toujours bonne à entendre
Bonjour à tous ! Je sais, il est tôt, mais nous revoilà ici pour un nouveau chapitre ^^ C'est l'un des six derniers, et comme je l'ai précisé dans un message un peu plus tôt, étant donné que c'est la fin de la fiction qui approche, les chapitres seront un peu plus long que d'ordinaire. Je dirais environs 3200 mots par chapitre, à quelques lettres près ; ) Sur ce, bonne lecture et on se retrouve en bas !
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Après son "premier" rendez-vous galant avec Alec, Magnus avait passé deux jours entiers de rêves à son loft de New York. La raison ? Alec, pour se faire pardonné en plus du dîner, lui avait dit qu'il prenait des vacances et qu'ils pourraient les passer ensemble pour apprendre à mieux se connaître. Evidemment, le sorcier avait accepté, même s'il connaissait déjà son époux par coeur, l'inverse n'était pas (ou plus) réciproque. Le directeur de l'Institut avait donc demandé à son parabatai de gérer l'établissement en son absence, sans préciser le pourquoi du comment, mais Jace n'était pas dupe, ni aucun membre de la famille Lightwood d'ailleurs. Au fond d'eux ils savaient, et ils espéraient plus que tout que ces vacances improvisées soient la clé du verrou d'Alec.
Jem leur avait parlé de cette théories et ils s'étaient tous mis à chercher. Ils avaient tout fait : allusions à sa vie d'avant, reproduction de moments déjà vécus, chansons, mots déjà prononcés, mais rien n'y faisait. Le verrou d'Alec était puissant et bien que cela lui fit mal de l'admettre, Magnus reconnut à son père le don de faire les meilleurs verrous mémoriels qui soient dans le monde obscur. Mais le sorcier ne s'était pas laissé abattre pour autant, profitant de ses deux jours seuls avec son mari.
Ils avaient parlé, beaucoup, s'étaient embrassés, et l'Indonnésien avait même su aller jusqu'à quelques caresses mais jamais ils ne firent l'amour. Ce n'était pas réellement son Alexander, il n'était pas prêt. De son côté, le noiraud se convainquis avec force que si Magnus prenait autant de temps c'est qu'il était peut-être encore amoureux de cet autre qu'il ne connaissait que de réputation. Chaque fois qu'il lui faisait par de ses inquiétudes, l'immortel finissait par faire taire ses angoisses d'un délicat baiser emplis de tendresse, rassurant le Chasseur d'Ombre.
- Mags ? Magnus....Magnus !
Le sorcier sursauta et tourna la tête en direction de la voix qui venait de l'appeler. Alec le regardait, sourcils froncés, inquiet. Cela faisait bien dix minutes que le noiraud était là, une tasse de thé dans sa main qu'il tendait à Magnus. L'immortel, perdu dans ses songes, ne l'avait même pas entendu, ce qui avait fait monté l'angoisse chez le plus jeune.
- Magnus, ça va ? Répéta-t-il en voyant que son vis-à-vis ne répondait toujours pas.
- Oui, oui excuse moi je réfléchissais. Qu'est-ce que c'est ?
- Je t'ai fais du thé, expliqua le noiraud en lui tendant la tasse une nouvelle fois avant de s'installer près de lui dans le sofa, les jambes sur le côté. A quoi tu réfléchissais ?
Magnus bu une gorgée de son thé avant de lâcher un soupir de satisfaction. Alec savait toujours comment y faire avec lui quand il n'était pas dans de très bon jours. Il posa ses yeux dorés de chat sur lui et posa une main sur sa cuisse.
- Ton thé est excellent, Sayang. Tu as mis du miel dedans, non ?
- Mags, tu évites ma question, râla gentiment Alec. Tu peux tout me dire tu sais ?
L'asiatique eut un sourire penaud. Ce genre de conversation, lui terré dans le silence et Alec essayant de lui tirer les vers du nez, il en avait vécu par dizaine avant l'arrivée de Max. Avec du recul il réalisait de plus en plus que si lui avait sacrifié sa magie pour le bonheur d'Alec, son amant avait lui aussi fait des sacrifices. Alec avait eu une patience d'or face à ses nuits d'angoisses, de cauchemars, de beuveries, face aux engueulades et aux crises de larmes. Jamais le Nephilim ne s'était plein de son comportement et il avait toujours eu beaucoup de chance de l'avoir auprès de lui.
- Je pensais à Max, souffla le sorcier.
Ce n'était pas totalement un mensonge. Il devait récupérer son fils à l'Institut de Londres pour quinze heure trente afin de l'emmener manger une glace au parc avec Alec et lui pour le goûter. Comme avant, comme une vraie famille. Mais s'il était plus qu'heureux de revoir son petit garçon, il craignait sa réaction plus que tout au monde. Parce que sa relation avait changé et que Max allait s'en rendre compte.
- Tu préfères que je ne reste pas ce soir ? Pour lui laisser du temps de lui dire ?
- Lui dire ? Répéta Magnus avec lassitude, se sentant repartir dans ses pensées.
- Qu'on est ensemble, Magnus, que je suis le nouveau petit ami de son Ayah. Hey...Mags qu'est-ce que tu ne me dis pas ? Tu as dis toi même que Max serait content pour nous deux, de quoi as-tu si peur ?
Le sorcier déglutit et reporta son regard sur le mur. Il avait peur de tellement de choses. Que la situation perturbe Max, qu'elle le perturbe lui, qu'Asmodée se venge une nouvelle fois de sa relation avec Alec. Il sentit la main de l'archer se poser sur sa joue et leurs regards se croisèrent. Le noiraud réalisa que, très discrètement, la lèvre inferieure de l'immortel s'était mise à trembler et qu'il le regardait comme s'il allait s'évaporer sous ses yeux à tous moments.
- Je ne suis pas lui, Magnus. Je n'irais nulle part et il ne m'arrivera rien. Je te le promet.
- Tu ne peux pas promettre ce dont tu n'es pas certain, Sayang, souffla-t-il la voix incertaine.
- Je suis certain d'être totalement amoureux de toi, Magnus Bane, ça devrait être une garantie suffisante, non ? Sourit-il pour le rassurer.
Magnus savait, bien sûr, que l'amour de son compagnon n'était en rien une garantie, la preuve étant qu'Alec et lui s'aimaient lorsque le noiraud avait vu ses souvenirs enfermés à double tour dans son propre esprit. Mais ne voulant en rien miner ce moral optimiste, le sorcier se força à sourire à son tour et embrassa son amant pour masquer l'angoisse dans ses yeux. Ils restèrent dans les bras de l'autres pendant de longues minutes, se chuchotant des petits rien à l'oreille pour s'apaiser mutuellement.
- Et si on allait chercher Max ? Proposa le Chasseur d'Ombre à voix basse.
L'Indonnésien hocha la tête, toujours niché dans son cou, et se redressa. Alec enfila un manteau pour la sortie qu'ils avaient prévu une fois que le petit sorcier serait avec eux et observa Magnus faire de grands et d'élégants gestes pour ouvrir un Portail qui apparut devant ses yeux cobalts ébahis. Ils le franchirent main dans la main, comme ils l'avaient fait des centaines de fois par le passé.
Les deux hommes atterrirent dans une immense bibliothèque où les murs étaient tapissés de livres du sol au plafond. Sur le tapis persan au centre de la pièce, Max faisait léviter des cubes en bois tandis que Tessa le faisait rire en prenant différentes apparences plus comiques les unes que les autres. Jem complétait ce tableau en lisant et observant du coin de l'oeil son épouse et son neveux. La sorcière, elle, n'avait d'yeux que pour son filleul.
- Ayah ! S'écria Max en apercevant son père.
Il se releva, ses cubes s'écrasant au sol et courut vers Magnus qui s'était mis à genoux et avait ouvert les bras pour accueillir son fils avec bonheur. Dès qu'il l'eut contre son coeur, il se redressa et le petit garçon bleu noua ses maigres bras autour de son cou. L'immortel embrassa son front et s'écarta doucement pour mieux le regarder. Les cornes de l'enfant avaient poussées et formaient à présent deux petites pointes blanches sur son front, haute de quelques centimètres. Ses cicatrices avaient totalement disparues, grâces aux conseils de Catarina et aux bons soins de Tessa pendant cette petit semaine.
- Tu m'as manqué Hatiku. Tu as été sage avec marraine et oncle Jem ?
- Un vrai petit ange, confirma Tessa qui s'était approchée d'eux.
La métamorphe embrassa la joue de Magnus et serra rapidement Alec dans ses bras. Max, réalisant enfin la présence de son Dad, tendit les bras. Le noiraud le prit chaleureusement contre lui et lui parla à voix basse, lui demandant s'il avait passer un bon séjour. Souhaitant laisser de la place à Magnus et Tessa, comme il le faisait toujours, il joua avec son fils avec les cubes sur le tapis en attendant.
- Je suis bien contente que vous soyez arrivés, il ne nous parle plus que de vous depuis une semaine.
Magnus rit gentiment aux dépends de son amis et continua d'observer son fils et son époux jouer ensemble. Tout semblait si normal, si habituel, que c'en était presque trop beau pour être vrai. Le sorcier s'attendait presque à ce qu'un démon surgisse dans la minute pour détruire cet instant de bonheur mais, heureusement, il n'en fut rien.
- Comment ça se passe pour vous deux ? Demanda la brune en prenant soins de baisser d'un ton.
- On est ensemble, souffla Magnus en haussant les épaules.
- Quoi ? Mais c'est une merveilleuse nouvelle Magnus c'est...
- Il ne se souvient toujours de rien, ajouta l'immortel. Je l'aime, mais c'est Alec.
Tessa acquiesça. Elle comprenait. C'était Alec, pas Alexander. Il n'était pas l'Alexander de Magnus, il était l'Alec d'avant, avant Magnus, avant la Guerre Obscure, mais eux. Alors Magnus l'aimait, le noiraud étant son âme soeur, mais ce n'était pas Alexander plein et entier comme il avait apprit à en tomber amoureux jours après jours depuis qu'il le connaissait.
- Nous trouverons une solution, promit Jem qui venait de rejoindre les deux amis, passant un bras autour des épaules de Tessa. Mais pour l'heure, tu vas passer du temps avec ton fils et profiter de ta soirée, entendu ?
L'asiatique sourit et répondit que c'était une bonne idée avant de se tourner vers son enfant.
- Max, on va y aller, Hatiku.
- D'accord !
- Je m'en occupe, ajouta Alec en se redressant. Viens Trésor on va mettre ton manteau et on dira au revoir après. Où tu l'as rangé ?
Jem secoua la tête et regarda Magnus, s'appercevant qu'il s'était presque figé sur place. L'ancien Frère posa une main sur son épaule, compatissant.
- Tu vois ? Alec est toujours là, quelque part. Laisse lui le temps de revenir. Son instinct de père reprend le dessus peut-être...peut-être que c'est Max, la clé ?
Magnus sembla sur le point de répondre à son amis mais Max, chaudement habillé de son manteau, le rejoignit en trottinant. Il le porta, comme de coutume et ils ne s'attardèrent pas plus, promettant de vite revenir. Ils retraversèrent le Portail tous les trois et atterrirent à Central Park où il faisait bien plus doux qu'à Londres. Alec s'empressa d'ouvrir légèrement le manteau de Max et il lui garda son écharpe en main.
- Pourquoi on va pas à la maison ? S'enquit l'enfant dont la peur de l'abandon s'était décuplée depuis l'amnésie de son papa.
- Parce que Ayah et moi on t'a réservé une surprise, souffla Alec avec un clin d'oeil. Que dirais-tu d'une glace ?
Le petit garçon posa ses yeux bleus, comme ceux de son père, sur le visage confiant de son Ayah et, voyant que ce dernier lui faisait un clin d'oeil agrémenté d'un sourire, il sauta sur place et leur prit la main à tous deux. Satisfaite, la petite famille partit en quête d'un petit coin tranquille de verdure près du marchant de glace. Magnus trouva l'endroit parfait en retournant sous le saule pleureur où il avait eut son dîner avec Alec deux jours plus tôt.
Le Grand Sorcier de Brooklyn claqua simplement des doigts et fit apparaître des couvertures qui s'étendirent d'elles mêmes sur le sol. Alec était prêt à râler, comme toujours quand son époux "empruntait" ce dont il avait besoins dans les magasins mais Magnus le devança avec un sourire en coin en lui montrant ses initiales brodées sur les plaids. Le plus jeune leur demanda à chacun le parfum de glace qu'ils voulaient. Max opta pour de la vanille avec des vermicelles de toutes les couleurs. Magnus, lui, choisis une pistache café avec sauce chocolat.
- Tu veux une coupe et de la chantilly avec ? Le taquina Alec.
- Si tu me trouve ça, Sayang, je t'épouse, lâcha le sorcier sans réfléchir avant de se mordre la lèvre.
Le noiraud se contenta de sourire et s'en alla chercher les commandes. Magnus soupira et se passa une main sur son visage fatigué. La situation n'allait pas être des plus simple à gérer mais s'il faisait attention, tout devrait bien se passer. Il regarda son fils avec un tendre sourire.
- Tu es content, mon coeur ?
- Oui ! Ayah, est-ce que je peux aller avec Dad ? Demanda l'enfant avec espoir.
Magnus eut un pincement au coeur. Bien entendu que Max voulait passer du temps avec son père, mais il ne put s'empêcher de penser, dans un coin reculé de son esprit, qu'il était devenu de trop mauvaise compagnie pour son fils. Chassant cette idée idiote de son esprit, il acquiesça.
- Bien sûr, je suis sûr qu'il aura besoins de ton aide pour porter les trois cornets.
Le petit garçon couru jusqu'au noiraud qui passait commande au stand du glacier. Max entoura ses jambes de ses bras et, par réflexe, Alec posa une main dans ses cheveux pour le garder auprès de lui.
- Attendez, vous auriez de la chantilly ? Pour le cornet pistache café ?
Le glacier le regarda d'un air las avant de rajouter de la chantilly. Max pencha la tête, observant la scène avec intérêt. Le plus vieux confia le cornet vanille avec vermicelles au petit garçon puis son propre cornet de fraise.
- Tu veux bien les apporter à Ayah ? J'arrive dans une minute. Et ne fais rien tomber, d'accord ?
- Promis !
Max accepta donc sa mission et retourna là où se trouvait Magnus, les yeux fermés, le visage tendu vers le ciel pour prendre le soleil et faire le vide en lui. Le sorcier ouvrit ses yeux mordorés à l'entente des pas de son fils mais fronça les sourcils en ne voyant pas Alec revenir.
- Où est Dad ? Demanda-t-il, toujours sans se rendre compte des habitudes langagières qui ne le lâchaient plus.
- Il a dit qu'il arrive. Je peux manger ?
Magnus lui donna l'autorisation avec un rire et Max dévora presque sa glace, sa bouche recouverte de vermicelles. Finalement, le sorcier aperçut son époux revenir et il éclata de rire sous le regard gêné et les joues rougies d'Alec. Le Chasseur d'Ombre lui avait rapporté son cornet avec, en prime, de la chantilly, une pointe de sauce au chocolat et une cuillère tirée de son couteau suisse offert par Simon il y a des années.
- Coupe glacée pour monsieur ! J'ai dû payé une fortune pour la sauce au chocolat alors savoure la bien.
Magnus gouta la glace et laissa échapper un gémissement de bonheur. La nourriture avait toujours été son petit pêché mignon. Alec rit devant son visage ébahis et se pencha.
- Tu me fais goûter ? Demanda-t-il.
L'immortel prépara une nouvelle cuillère et voulu la tendre à son compagnon mais Alec s'était approché de lui sans un bruit et gouta la glace directement aux lèvres de son sorcier. Le baiser était froid et sucré, doux.
- Je t'aime, murmura-t-il en s'écartant, faisant rougir Magnus pour l'une des premières fois de sa longue vie.
Il baissa les yeux sur sa coupe mais souriait toujours. La petite famille profita alors de l'après-midi tranquillement, dégustant leur douceur sucrée, riant et prenant le soleil et l'air frais. Ils restèrent là jusqu'à une heure avancée de la soirée, optant pour un hot-dog et un paquet de frites qu'ils se partagèrent pour le dîner. En temps normal, Magnus et Alec veillaient toujours à ce que Max ait un repas équilibré, mais ce soir ils avaient envie de profiter pleinement. Ce n'était que pour une fois, après tout.
A vingt et une heure, les yeux de l'enfant se fermaient d'eux même et les adultes décidèrent qu'il était temps de rentrer. Alec porta Max qui s'endormait peu à peu dans ses bras. L'air de la nuit les apaisa et ils rejoignirent l'appartement de Magnus quelques minutes plus tard. Max avait baillé tout le long de la route.
- C'était une bonne soirée, assura Alec à voix basse.
- Oui tu as raison c'était...
Le sonnerie du portable de Magnus sonna et il grogna de mécontentement. Le nom de Ragnor s'affichait à l'écran. Il soupira.
- C'est pas vrai...
- Un problème ?
- Non. Mais c'est Ragnor, je lui avait dit que je lui enverrais un message quand on aurait récupérer Max et...j'ai oublié. Je n'en ai pas pour longtemps, pormit-il en allant dans le couloir.
- Je vais coucher Max pendant ce temps.
Le noiraud se dirigea vers la chambre de l'enfant et alluma la veilleuse en lumière de sort qu'il avait emmené avec lui lorsqu'il était venu dormir à l'Institut. Le Chasseur d'Ombre lui enfila sa grenouillère et le glissa sous la couette et vérifia qu'il avait bien toutes ses peluches. Il embrassa son front et, se redressant, réalisa que le petit garçon le regardait avec ses yeux fatigué.
- Il est temps de dormir, Trésor.
- Tu restes cette fois ? Demanda l'enfant.
- Tu veux que je reste ? S'enquit Alec en s'asseyant au bord du petit lit en bois.
- Oui. Je veux pas que tu repartes encore. En plus, tu as fais un bisous sur la bouche avec Ayah tout a l'heure, comme tu faisais avant. Ayah il avait dit que tu reviendrais à la maison quand le méchant monsieur t'aurait rendu tes souvenirs et qu'à ce moment on serait à nouveau une famille. On est une famille maintenant ? Demanda Max avec un tremblement d'espoir dans la voix.
- Oui, souffla Alec après une hésitation. On est une famille.
- Bonne nuit Dad, sourit Max pour toute réponse, rassuré par les mots de son père.
Sans un bruit, le Nephilim retourna au salon, les paroles de Max s'insinuant dans son esprit. Il ne comprenait pas le sens de ses paroles. Dans le couloir, il entendait Magnus rire avec son meilleur amis et, prenant son courage à deux mains, il chercha la solution. Le directeur de l'Institut tomba sur un gros livre relié de cuir argenté. Il avait remarqué, deux jours plus tôt, que Magnus n'avait aucune photos chez lui, pas même de Max, alors qu'il adorait son fils. Le fils de l'Ange avait bien vite comprit que le sorcier les avait retirés parce que cet autre devait être dessus. Alors quoi de mieux, pour comprendre, que d'ouvrir l'album photo ?
A la première page, il se figea. Une photo de Magnus en kimono blanc brodé de camélia rouges. Une autre de la saint valentin, sous le saule pleureur du parc. Une autre, plus loin encore, avec Max, endormis sur son torse. Il y avait des disaines, des centaines de photos. Certains mystères de ces dernières semaines se résolvèrent dans son esprit. Max qui l'appelait Dad. Magnus qui manquait de prononcer une autre nom plutôt que celui de Bane. Les réactions du sorcier face à certains gestes, certaines paroles de sa part. Le message vocal qu'il lui avait laissé. Tout faisait sens dans son esprit. Alec avait la gorge nouée, les larmes obstruant sa vue.
- Enfin ! S'écria Magnus en revenant. J'ai cru qu'il ne me lâcherait pas. Cat' et Ragnor te passent tous les deux le bonsoir ! Et...Alexander ?
Le noiraud tourna son visage vers lui fusillant le sorcier du regard, le clouant sur place. Il referma l'album d'un geste sec et le montra à son vis-à-vis. Ses mots se firent aussi tranchant que des larmes de rasoirs.
- Tu m'éxpliques ce bordel ? C'est quoi ça ?
- Alexander, calme toi, chuchota Magnus qui sentait ses barrières s'éffondrer une à une. Je sais que ça fais beaucoup d'informations, je ne sais pas comment tu es tombé dessus mais...
- Max m'a dit que je revenais "enfin à la maison". Que je restais. J'ai jamais vécu ici, Magnus. Jusqu'il y a quelques mois je ne savais même pas qui tu étais ! Et tu veux me faire croire que...non, ça ne marche pas comme ça.
Le sorcier comprit, son coeur se brisant, quelle était la pensée d'Alec. Le Chasseur d'Ombre était convaincu que Magnus l'avait ensorceler pour remplacer celui qu'il avait perdu. Il le détrompa bien vite.
- Alec, je t'assure que ce n'est pas ce que tu crois. Tu n'as plus accès à tes souvenirs, mais je vais trouver une solution, je te le promet.
Le Nephilim secoua la tête et attrapa sa veste pour partir. Magnus le retint par le bras, les larmes aux yeux.
- Sayang je t'en prie. C'est la vérité, je te le jure, nous sommes mariés. Je t'en supplie, je t'ai déjà perdu une fois, ne pars pas encore, par pitié.
Il suppliait comme un enfant, accroché à sa main, les larmes dévalant ses joues. Il avait tout perdu, il ne pouvait pas tout voir s'éffondrer une nouvelle fois, il ne tiendrais pas le coup. Alec se dégagea d'un geste vif, faisant reculer Magnus sous sa violence. Il pointa un doigt accusateur dans sa direction.
- Tu es malade, Bane. Et quand bien même ce que tu dirais est vrai...il faut vraiment avoir un problème pour mentir comme tu l'as fais, cacher la vérité à son propre "mari". Va te faire foutre, Magnus. Ne m'approche plus jamais, je ne veux certainement plus entendre parler de toi.
- Et Max..., supplia-t-il d'une petite voix.
Alec se contenta de secouer la tête et il quitta l'appartement en claquant la porte. Magnus éclata en de lourds sanglots, se laissant tomber sur le sol de son appartement. Cette fois c'était finit, il avait définitivement perdu l'amour de sa vie. Il ne voyait pas comment sa vie aurait pu virer plus mal qu'elle ne venait de le faire.
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On ne me tape pas ! T_T Je sais, c'est triste, très, mais nécessaire à la suite. Qu'en avez-vous pensé ? Pourquoi Alec a-t-il réagit aussi violement d'après vous ? (Non ce n'est pas anodin) et surtout, que va-t-il se passer ensuite ?
A la semaine prochaine pour le décourvir ^^
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