Chapitre 10 : Qui sommes-nous vraiment ?
Bonjour à tous ! Enfin voilà la suite ! Promis, pour changer il y aura de la douceur et pas (trop) de malheur ^^ C'est cadeau, bonne lecture on se retrouve en bas !
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- Magnus ? Magnus tu m'écoute, oui ?
Le susnommé cligna des yeux plusieurs fois avant de rapporter son attention sur la source de la voix. Ses yeux de chats, qu'il avait cessé de cacher depuis qu'il les avait retrouvé, se posèrent sur son meilleur ami, Ragnor Fell. Le sorcier à la peau verte était installé dans un confortable fauteuil molletonné qui datait déjà de plusieurs siècles, une tasse de thé fumante à la main. Ragnor venait vraiment d'une autre époque, réalisa Magnus. Mais qu'il aimait ça chez son ami. Il avait des faux airs de dandy anglais qui faisaient tout son charme. Son style était décalé par rapport au sien, mais il l'avait souvent envié par le passé. L'indonnésien secoua la tête et la tourna vers l'autre personne présente avec eux. C'était Catarina Loss, future-ex-Grande Sorcière de New York.
Cela faisait une semaine que Magnus avait récupéré ses pouvoirs de sorcier. Une semaine qu'il essayait de reprendre le cours normal de sa vie. Une semaine aussi qu'Alexander avait perdu la mémoire à cause d'Asmodée. Une longue semaine qu'ils ne s'étaient pas vu à cause des obligations du sorcier. En effet, l'Indonésien s'était rendu chez Catarina dès le lendemain pour lui expliquer la situation. Il avait officiellement pu reprendre son statut de Grand Sorcier de Brooklyn, pour le plus grand bonheur de son amie qui commençait à rêver d'une vie tranquille. La rumeur du retour de Magnus s'était rependu dans le monde obscur comme une traînée de poudre mais l'asiatique avait su gérer la situation d'une main de maître. A présent que tout reprenait forme et que le calme était revenu, il allait pouvoir reprendre sa vie en main, et surtout son couple. Mais avant cela, il avait besoins de voir ses deux plus vieux amis. Ragnor les avaient donc invité pour le thé et pouvoir bavarder.
- Excuse moi, j'étais ailleurs. Tu disais ?
- Je demandais si ça se passait bien avec...
Le britannique n'eut pas besoins de finir sa phrase. Magnus avait comprit. Son regard mordoré se posa sur le tapis près d'eux. Max était assis en tailleur dessus, une minuscule tornade au creux de la paume, ne se souciant guère de la conversation des adultes. Le petit garçon bleu tentait de faire léviter l'une des tasses du service à thé en porcelaine de son parrain à la force du vent. Ses débuts étaient prometteur. L'asiatique soupira.
- Il y a des jours avec, et des jours sans. Quand j'ai dû lui expliquer la situation....
Catarina l'intérrogea du regard et Ragnor l'incita à poursuivre, le corps penché en avant, ses coudes posés sur ses genoux, sa tasse à auteur de ses yeux qui scrutaient Magnus. Il leur expliqua ce qui s'était passé une semaine plus tôt, après le réveil de son fils.
L'appartement était plongé dans le calme le plus total depuis leur retour. Magnus avait couché son fils dans son lit et s'en était retiré dans le salon en attendant son réveil. Il savait qu'il serait violent, mais alors il ne se doutait pas à quel point. Le sorcier s'était servit un verre qu'il n'avait pas touché. Son esprit n'était focalisé que sur Alec. Alexander. Son époux. Son cher et tendre, le père de son enfant.
L'immortel repassait dans son esprit tous les moments qu'ils avaient passés ensemble, comme un vieux film qui défilerait devant ses yeux. Magnus avait remarqué que, bien qu'il s'en rappelle comme si c'était hier, chacun de ses souvenirs, tous ceux de sa très longue vie, avaient changés. Ils s'étaient estompés, ils avaient changés de saveur, ils étaient plus troubles. Sauf ceux qu'il avait avec Alexander. Ceux-là avait un goût de miel et de soleil, de nuit fraiches à la belle étoiles. Ces souvenirs-là, les bons comme les mauvais, étaient comme des rêves, des cocons, des nids douillés où il était agréable de trouver refuge, car même dans les pire d'entre eux, Alec était là, toujours.
Il allait se demander ce qu'il allait bien pouvoir faire après ça quand un cris déchira le silence ambient. C'était un cri de terreur pure, de chagrin et d'angoisse. Max. Alerté, Magnus ne courut jamais aussi vite jusqu'à la chambre de son fils que ce soir-là. L'enfant était redressé en position assise dans son lit, les draps froissés. Ses visage de chérubin était noyé de larmes douloureuses, ses mains agrippaient compulsivement ses deux doudous pour se rassurer : son lapin vert et le petit ours blanc offert par Alec quelques heures plus tôt.
Magnus le prit dans ses bras, Max se nichant dans son giron. Le petit garçon noyait les vêtements de son père en sanglotant violement. Le sorcier aux huit cent années de vie ne put s'empêcher de pleurer à son tour. Il ne pouvait tenir plus longtemps. Il fallait qu'il exprime son chagrin d'avoir perdu son époux, d'avoir retiré son père à Max, sa peur de ne pas être à la hauteur, seul.
- Ayah...Ayah je veux dad ! Sanglotait Max. Je veux que Dad rentre à la maison ! Dad...
L'indonésien embrassa ses cheveux et lui conta une berceuse dans sa langue maternelle pour le calmer. Les larmes se tarirent doucement, les sanglots aussi. Max se laissa bercer par son père et l'observa de ses grands yeux tristes.
- Ayah...?
- Oui mon coeur ?
- Il peut rentrer à la maison Dad ? Pourquoi il veut pas rentrer ? Il...il nous aime pu ?
Magnus avait sentit les dernier rempart de son coeur s'éffondrer et il avait puisé dans tout son self-control pour ne pas craquer devant son fils. Il caressa ses cheveux et embrassa son front.
- Dad t'aime plus que tout, hatiku. N'oublie jamais qu'il t'aime plus que sa propre vie, et moi aussi. On ferait tout pour toi, tu le sais ?
Le petit garçon baissa la tête sans savoir comment réagit et Magnus comprit qu'il lui faudrait plus d'argument pour le convaincre. Il s'allongea dans le lit et serra tendrement son enfant.
- Je vais te raconter l'histoire d'un ange, tu veux ?
L'enfant hocha la tête, un petit sourire aux lèvres. Il avait toujours aimé la manière dont son Ayah racontait ses histoires, comme s'il les avait toutes vécues.
- Il n'y a pas si longtemps que ça, un petit ange est venu au monde. Il avait une peau magnifique, toute bleue et aussi brillante que les étoiles dans le ciel la nuit.
- On peut l'appeler Max ? L'interrompit l'enfant avec un nouvel espoir dans la voix, sans se douter que cette histoire était la sienne.
- D'accord, on va l'appeler Max, céda son père avec un regard bienveillant. Max était un cadeau de la vie, mais les gens qui l'avaient eu en cadeau ne l'avaient pas comprit. Ils ont voulu l'abandonner.
- Pourquoi ? S'étonna l'enfant. On refuse pas les cadeau !
- Je sais bien mon coeur. Quoi qu'il en soit, un jour, un homme triste trouva Max. Il vit que le bébé, car ce n'était qu'un bébé, était malade et faible. Mais l'homme triste l'emmena avec lui, tu sais pourquoi ?
- Non, pourquoi ? Fit curieusement le petit garçon.
- Parce que l'homme triste a sourit. Son visage s'est éclairé, parce que Max était un rayon de soleil à lui tout seul. Il l'a prit avec lui et l'a présent à l'amour de sa vie, qui était triste lui aussi. Tu sais ce qu'ils ont fait ? Ils ont décidé que Max serait leur fils et leur raison d'être parce qu'au moment où il était entré dans leur vie, les deux hommes tristes étaient devenus heureux. Ils souriaient tout le temps.
Il marqua une pause, se redressa en tailleur et installa Max sur ses genoux pour qu'il puisse le regarder. Il prit ses mains dans les siennes et embrassa leur dos une à une.
- Tu es notre rayon de soleil, à Dad et moi. Ne doute jamais qu'on t'aime,Blueberry, d'accord ?
- Mais pourquoi Dad il rentre pas ? Déplora l'enfant, le regard triste.
- Parce que...un méchant à voulu s'en prendre à toi.
- C'est....c'est parce que j'ai fais des bêtises avec l'eau et le feu ? Commença à sangloter le petit garçon.
- Non, bien sûr que non, Trésor. Personne ne t'en veux pour ça. C'est simplement que ce méchant...et bien il se sent seul, comme l'homme triste de l'histoire. Sauf que lui, il est fâché contre tout le monde parce qu'il n'aime pas être seul.
- Alors c'est un homme en colère ?
- Oui. Triste et surtout en colère. Il a voulu t'emmené pour plus être seul mais Dad et moi on aurait été tellement triste qu'on lui a dit qu'on ne voulait pas qu'il t'emmene. Alors en échange, il a prit ses souvenirs à Dad, comme ça le méchant pourrait voir ce que c'est d'être heureux et d'avoir une famille. Mais tu sais quoi ? On va offrir de nouveau souvenirs à Dad, et je te promet qu'un jour il reviendra à la maison, parce que ce jour là il se souviendra de nous.
L'enfant avait sourit à son père, avait hoché la tête et s'était endormis dans ses bras sans autre forme de procès. Il était rassuré dans les bras de son Ayah...
- Ce petit est costaud, le rassura Catarina. Tout se passera bien.
- Merci, souffla Magnus.
- Mais du coup, demanda subitement Ragnor, tu as gardé tes pouvoirs de Nephilim ou pas ?
- C'est compliqué, avoua le sorcier.
- Comment ça, compliqué ? Interrogea son amie.
Magnus secoua la tête et sortit un poignard séraphique de sa botte. Il appela un ange, mais le poignard ne s'alluma pas le moins du monde. Ragnor allait parler, mais il lui fit signe de se taire. L'indonésien sortit sa stèle et ouvrit sa chemise. Il expliqua à ses amis qu'il allait tracer une rune de feu sur son bras. Cette rune était censée enflammer toute surface sur laquelle elle se trouvait. Il la traça sur son bras et dans sa main, ses étincelles de magie bleue devinèrent flammes, tandis que sa rune dorée de magie brillait sur son épaule.
- Qu'est-ce que...
- Je ne peux plus activer les poignards séraphiques, mais mes runes ont un impact direct sur ma magie.
- Tu es mi-Nephilim mi-sorcier, donc ? Résuma Catarina.
- Super, comme si on avait pas assez d'ennuis comme ça ! Râla Ragnor, les faisant rires tous les trois.
Magnus remercia ses amis du regard. Il relativisait toujours mieux quand il était avec eux. L'immortel leur sourit avant de fermer sa chemise et se reprendre son sérieux.
- Et vous alors ?
- Comment ça et nous ? Demanda Ragnor.
- Tu sais très bien de quoi je parle, je ne suis pas aveugle tu sais ?
- Ah oui ? Je pensais pourtant que tes yeux étaient décoratifs ! A force de mettre des paillettes du ne doit plus y voir grand chose !
- Tu peux parler avec tes cornes, elles vont recouvrir tes oreilles. Tu m'entends toujours bien grand-père ? Demanda Magnus en mimant de crier.
- Les garçons, ça suffit ! Rit Catarina
Les "disputes" de Ragnor et Magnus étaient toujours drôles parce qu'ils ne se prenaient jamais au sérieux. Les deux amis se sourirent malicieusement et Magnus se tourna vers Catarina.
- Donc ?
La jeune femme prit la main de Ragnor dans la sienne et lui montra sa main gauche où tronait une magnifique bague sertie d'une ambre et de diamant. Magnus resta choqué quelques minutes avant de sauté sur place et poussa un cri de joie et de victoire. Il gratifia ses amis de félicitation, Ragnor se crispant dans ses bras.
- Pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt ?
- Tu sais très bien que ça fait deux cents ans qu'on se tourne autour, rougit l'infirmière.
- Je suis content pour vous, sinèrement.
Et c'était vrai. Enfin une bonne nouvelle dans cette sombre semaine. Magnus fit apparaître des coupes de champagnes et ils trinquèrent avant que Max ne revienne vers eux, le mine triste. Magnus posa sa coupe et le fit asseoir sur ses genoux.
- Qu'est-ce qu'il y a, Blueberry ?
Le petit garçon chuchota quelque chose à son oreille et lui tendit la main. Le sorcier sourit et agita les doigts. Catarina vit les débris de la tasse se reconstituer et son visage s'éclairé. Il descendit des genoux de son père et la rendit à Ragnor, le sourire fier.
- Je suis fier de toi Max, elle n'a pas une griffure.
Magnus mima un "merci" silencieux à son ami de jouer le jeu. Max était plus sensible que jamais en ce moment, il voulait le ménager autant que faire ce peu.
- On va voir Dad maintenant, Ayah ?
- Oui on va y aller. Je lui ai promis qu'il irait jouer avec Zaya aujourd'hui, expliqua-t-il à ses amis.
- Sois prudent, appelle nous si tu as besoins, lui rappela Catarina.
Magnus la remercia et ouvrit un portail vers l'institut. Il atterrirent dans le bureau d'Alexander qui, stupéfait de cette intrusion, les regarda avec des yeux grands comme des soucoupes. Magnus se maudit d'avoir penser à son amant pour venir mais au moins il verrait un peu son mari. Max, lui, courut vers son père pour un câlin. Alec n'eut pas le temps de réfléchir qu'il ouvrit les bras pour le serrer contre lui, réchauffant le coeur de Magnus. Au moins, ses instincts de parents étaient toujours là, quelque part au fond de lui.
- Bonjour Magnus ! Le salua-t-il en se levant de son fauteuil de bureau, déposant Max à terre.
- Je suis content de te voir, Alexander, souffla sincèrement le sorcier.
- Tu peux juste m'appeller Alec, tu sais ?
Magnus sourit mais ne répliqua rien. Alec secoua la tête et invita Max a rejoindre le salon où se trouvait Jace qui gardait Zaya pendant la patrouille d'Isabelle et de Simon. Le petit garçon disparut après avoir fait un bisous à son Ayah, courant joyeusement dans les couloirs.
- Alors...quoi de neuf ? Demanda nerveusement Alec en se grattant la nuque.
- La vie de parents, tu sais ce que c'est, sourit Magnus avant de se gifler mentalement pour l'absurdité qu'il voulait de sortir. Au fait, pendant que les enfants jouent, tu accepterais un verre cette fois ?
- Magnus je...ce n'est pas une bonne idée, vraiment.
- Très bien, j'aurais tenté ma chance, soupira l'immortel en essayant de ne pas paraître trop blessé.
- Tu as l'air fatigué, est-ce que tout va bien pour toi ?
- Je vais parfaitement bien Alexander, mentit Magnus. C'est gentil de t'en soucier.
- Tu sais, je me disais que Max pouvait rester ici deux jours ? On s'en occuperait bien, hein. Mais tu pourrais te reposer et il jouerais avec Zaya.
- Je ne sais pas, en ce moment c'est compliqué et...
- Aller, Mags, tu en as besoins, je me trompe ?
Magnus s'était figé, son coeur avait cessé de battre. Alexander venait de lui sortir son surnom. Il l'avait dit tellement naturellement qu'il ne s'en était même pas rendu compte. Peut-être que son Alec était toujours là, quelque part ?
- Magnus ?
- D'accord. Oui je...c'est gentil de garder Max.
- C'est normal. Par contre pour ses affaires...
Magnus claqua des doigts et un sac de sport gigantesque apparut dans les mains d'Alec. Le sorcier l'invita à le poser sur le bureau et lui montra son contenue.
- Vêtements de rechanges, pyjama en doubles, ses affaires de toilettes, ses doudous. Surtout il lui faut les deux pour dormir. Tu lui lis chante une berceuse et tu vérifie qu'il n'y aucun démon dans sa chambre sinon il ne saura pas dormir. Il a une veilleuse faîte de lumière de sort, il ne dors pas non plus sans. Il est possible que sa magie soit instable il est encore jeune alors s'il met le feu ou inonde le parquet ne lui en veut pas trop. Il n'est pas difficile question nourriture mais va savoir pourquoi il ne supporte pas le lait il déteste le gout ça le rend malade et...
- Magnus, Magnus calme toi tout va bien ça va bien se passer d'accord ?
- Je sais, il sera avec toi c'est juste que c'est la première fois que je ne serais pas là pour son coucher.
Alec ressentit un élan de compassion et d'affection pour Magnus. Ce sorcier était le meilleur père de famille du monde. Il posa une main sur son épaule pour le rassurer.
- Tout se passera bien.
- Oui...
Il hocha la tête et alla prévenir son fils qui lui fit un long câlin de plusieurs minutes avant daigner le lâcher. Magnus rentra chez lui, dans cet appartement vide. Il eut envie de pleurer mais une idée lui vint : temps que Max n'était pas là, il pouvait commencer les recherches pour ramener Alec ! Il était remonté et prêt à en découdre pour récupérer son époux.
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Voilà ! J'espère que ça vous a plu ! Des idées pour la suite ? A votre avis, ça va bien se passer pour Max à l'Institut ? Et pour Magnus, va -t-il trouver la solution ? A très vite !
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