∞ Chapitre 7 ∞

Multimédia : Annabella :)

Je crois que je vais annuler le ciné avec les autres. J'ai mal au ventre et ma tête ne cesse de tourner. Je finis de déjeuner et jette un œil à Esteban. Il mange, mettant des miettes partout. Je souris. Ça a l'air si facile pour lui de ne soucier de rien. Pour moi, c'est impossible de vivre « librement ». Je pense toujours à tout à l'avance. Je fais attention à tout. Je soupire et me lève.

- Je vais m'allonger sur le canapé, je ne me sens pas très bien.

- D'accord, je te rejoins dans cinq minutes, quand j'aurai fini d'engloutir tout ça, dit-il la bouche à moitié pleine.

Je m'allonge dans le canapé, et remonte mon plaid jusqu'à mes oreilles. La douceur du tissu qui me caresse la joue est agréable, comme un rêve. Ce que je n'ai pas fait depuis longtemps. Seuls les cauchemars hantent mes nuits. Je regarde la télé, un dessin animé est diffusé en ce moment. Je souris comme une enfant en voyant les bêtises des héros. Quelques minutes plus tard, Esteban me rejoint, et s'assoit sur un pouf à côté de moi.

- Anna, tu te sens bien ? Demande-t-il en fixant de ses rands yeux inquiets.

- Oui, pourquoi ? Je demande en le regardant.

- Tu es trempée de sueurs, dit-il en posant sa main sur mon front.

- Mais, je me sens bien, dis-je en souriant.

- Tu es brûlante, dit-il en posant ses mains sur mes joues. Je vais appeler ta mère.

- Quoi ? Mais, je vais bien.

Il se lève et quitte le salon pour aller prendre son portable dans sa chambre. Je me lève pour le suivre.

- Esteban, je vais bien, dis-je en montant les escaliers.

- Anna, tu dois rester allonger, dit-il en se précipitant vers moi.

Ma tête se met soudainement à tourner, et mes jambes se dérobent sous mon poids. Je dévale les escaliers, et perds conscience.

- Anna ! M'appelle une voix qui semble lointaine, comme dans un autre monde.

Mes yeux se ferment, et le noir m'envahit.

- Anna, s'il-te-plaît, réveille-toi, me chuchote une voix.

Je peine à ouvrir les yeux, et découvre ma mère penchée sur moi. Mes yeux font le tour de la pièce. Tout est blanc. Il n'y a aucune décorations. Je suis sûrement à l'hôpital. Je remarque qu'Esteban est allongé sur deux chaises, la tête pendante. Il dort. Je focalise mon attention sur ma mère, qui est assise sur une chaise, et qui me regarde, l'air triste.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je demande en me redressant doucement.

- Tu es tombée dans les pommes. Esteban a eu le réflexe d'appeler les urgences, il est resté avec toi jusqu'à ce que les médecins décident de t'examiner, dit-elle.

- M'examiner ? Pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai ?

- Rien, heureusement, juste une carence en vitamine.

- Je rentre quand à la maison ?

- Ce soir, Esteban te ramènera, je dois retourner au boulot, dit-elle en se levant.

- D'accord, à ce soir, dis-je en me rallongeant.

Je regarde ma mère quitter ma chambre, et pose mon regard sur Esteban qui ronfle bruyamment. Je souris en le regardant. Une douleur soudaine se propage dans mon avant bras. Je sens une aiguille dans mon membre, c'est sûrement ça, je n'ai jamais aimé les aiguilles. Je fronce les sourcils et observe le ciel à travers la fenêtre. Il est gris et terne. Même les nuages qui sont blancs en temps normal, sont presque noirs. Le monde semble mort, les feuilles des arbres tombent, les chiens ne jouent plus dehors. Les enfants dorment dans les maisons, ou, dans le cas d'Esteban, dans les hôpitaux. J'essaye de me rendormir, avec succès.

Je m'assois sur mon lit, et regarde les photos accrochées au mur en face de moi. La plupart sont celles qui retracent mes journées passées avec Mary quand nous étions au collège. Je passais beaucoup de temps avec elle avant, maintenant, nous sommes dans la même classe, mais on ne passe plus de journées ensemble comme avant. Je soupire et m'assois contre le mur. Ça me manque. Tout me manque. La porte de ma chambre s'ouvre, chassant mes pensées au passage. Esteban me regarde, un sourire accroché aux lèvres.

- Je peux entrer ? Demande-t-il.

- Bien sûr. Je ne t'ai même pas remercié pour ce matin !

- Ne t'inquiète pas, c'était un geste tout à fait normal.

- Merci quand même, dis-je en souriant.

- Tu viens manger ? Demande-t-il en s'asseyant à côté de moi.

- Oui, répondis-je en me levant. Tu sais, t'es plutôt sympa quand tu veux.

- Merci, dit-il d'un ton sec.

Il se braque. Encore. Je crois qu'il n'aime pas quand on lui attribue des sentiments, ou une quelconque gentillesse. Je me promets à moi-même de découvrir pourquoi. Je mets mes chaussons et sors de ma chambre, suivie de près par Esteban. Je descends les escaliers, et entre dans la cuisine, de laquelle s'échappe une délicieuse odeur de spaghettis bolognaise. Je souris en constatant que j'avais raison sur le plat du jour. Je m'assois à ma place, à côté d'Esteban. Ma mère me tend une assiette pleine de pâtes. Elle fait de même avec mon père et Esteban, puis se sert, avant de s'asseoir et de souhaiter un bon appétit à tout le monde. Je lui souris et commence à manger, dans le silence. Je n'ai pas envie de parler. Le " merci " sec d'Esteban m'énerve. Comment fait-il pour changer de comportement aussi facilement ? Ce n'est pas humain. Je regarde ma fourchette pendant quelques temps, avant de la poser dans mon assiette.

- Je n'ai plus faim, dis-je en regardant mes parents.

- Mais tu n'as quasiment rien mangé ! S'écrit mon père. Ta mère se tue à préparer à manger !

- Je n'ai plus faim, je ne vais pas me forcer ! Dis-je en me levant, faisant basculer ma chaise au passage.

Je vois une once de foie passer dans les yeux de mon père. Je m'enfuie dans les escaliers et disparaît dans ma chambre. Je ferme la porte à clé, et m'effondre au sol. Je n'aime pas me disputer avec mes parents, mais parfois, ça fait du bien de crier. Quelqu'un se met à tambouriner contre la porte. Sûrement mon père. Je ne préfère pas ouvrir, je risquerai de me faire engueuler comme jamais auparavant. Je laisse mes larmes couler le long de mes joues telles deux immenses cascades d'eau salée.

- Anna, ouvre-moi, c'est Esteban.

Je sèche mes larmes et m'assois contre la porte.

- Je ne veux pas te voir, dis-je en étouffant un sanglot.

- D'accord, mais on peut au moins se parler à travers la porte, non ?

- Pourquoi ?

- Je veux changer.


Le chapitre sept est en ligne <3 vous en pensez quoi ?

Esteban veut-il réellement changer ? Ou est-il en train de jouer avec Anna ?

La suite bientôt <3


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top