∞ Chapitre 6 ∞

Multimédia : Esteban :)

Je retire mes écouteurs et me tourne pour lui faire face. Il me sourit et s'accroupit en face de moi.

- J'ai frappé, mais tu n'as pas dû entendre, dit-il avec un sourire en coin. Je voulais te demander si tu voulais bien me prêter tes notes de maths pour le contrôle de demain ?

- Euh, oui, bien sûr, dis-je en lui tendant mon classeur.

Il se lève et sort de ma chambre, me lançant ces derniers mots avant de fermer la porte :

- Merci Anna.

Je souris inconsciemment et regarde mes exercices. Peut-être qu'Esteban est semblable à l'un d'eux. Quand on le comprend, tout devient plus simple. Il semble plus facile.

Je continue donc mes révisions sans me soucier de l'heure. Au bout de moment qui m'a semblé duré une éternité, je me lève, et range mes révisions dans un tiroir de mon bureau. Je les ai terminées. Je sors de ma chambre et descends les escaliers pour retrouver ma mère dans la cuisine. Elle s'active à toute vitesse. Je lui souris et regarde l'heure. Il est déjà 19H30, mon père va bientôt rentrer, ce qui signifie que le repas est bientôt près. J'ai révisé toute l'après-midi ? Une chose est sûre, je n'ai pas vu le temps passé. Je m'assois sur le plan de travail et regarde ma mère.

- Tu veux bien aller appeler Esteban ? On ne va pas tarder à manger.

- Bien sûr.

Je descends, et sors à nouveau de la cuisine pour monter dans les escaliers afin de prévenir notre pensionnaire de descendre. Je frappe à sa porte, espérant qu'il ne soit pas comme moi, en train de réviser avec ses écouteurs. Heureusement, il ouvre la porte, transpirant comme un bœuf.

- Tu voudras bien descendre, on ne va pas tarder à manger ? Je demande en souriant.

- Oui ! Le temps de me changer ! Dit-il avant de claquer la porte.

Je reste comme ça, interdite. Je soupire et retourne en bas. Je saute sur le canapé et attrape la télécommande sur la table basse. Je zappe les chaînes et finis par tomber sur un film que j'adore : The Black Hawk Down.

Je tombe sur le film pile au moment où ça commence. Je souris de ma trouvaille, et me cale dans les coussins afin de regarder ce chef d'œuvre. J'entends Esteban descendre les escaliers en vitesse. Je ne prends pas la peine de me retourner, ses sautes d'humeur m'énervent. Je me focalise sur l'écran de télé. Les musiques de ce film sont tout aussi belles que le film en lui-même. Soudain, un corps apparaît sur le canapé. Esteban. Je soupire et me concentre sur le film. Je n'ai pas envie d'être dérangée, pas devant un film comme celui là. Il me regarde et me chuchote :

- Ça parle de quoi ?

Je ne réponds pas, je me contente de le regarder pour lui communiquer ma colère. Il comprend. Il se mord la lèvre inférieure.

- Désolé pour tout à l'heure, dit-il en me regardant.

Ses yeux bleus semblent transpercer les miens pour essayer de me noyer.

- Ce n'est pas grave, je vais m'y habituer, dis-je en le regardant de la même manière dont il me regarde.

Un mot pour décrire ce contact visuel : profond.

La porte d'entrée s'ouvre pour laisser place à mon père. Il travaille comme bûcheron pour la ville. Je lui souris et regarde à nouveau le film.

- Je veux changer, mais je n'y arrive pas, me murmure Esteban.

Je souris et regarde le film sans vraiment m'y intéresser. Lorsqu'il est dans les parages, je n'arrive pas à me concentrer, et le pire, c'est que je ne sais pas pourquoi.

- Dis quelque chose.

- Tu veux que je te dise quoi ? Je n'y peux rien à ton comportement.

Je me lève et pars aider ma mère à terminer de faire à manger, je croise mon père au passage. Je prends les assiettes qu'elle me tend et les dispose sur la table, tout comme les couverts. Je me lave ensuite les mains, et l'aide à terminer la ratatouille qu'elle nous a préparé. Je la regarde en souriant. Elle est tellement belle. Je suis fière que ce soit ma mère.

- Quoi ? Dit-elle en me regardant avec un sourire.

- Rien, je te regarde. Tu es belle.

Elle sourit et continue de préparer le plat du jour.

- Appelle Esteban et ton père, ils sont tous les deux au salon, ton père m'a dit qu'il allait essayer de faire connaissance avec notre nouvel arrivant, m'avoue-t-elle.

- Je vais les appeler.

Je sors de la cuisine et entre dans le salon, ils sont devant une course de motocross, et visiblement Esteban aime bien ce sport.

- On mange, dis-je en m'asseyant sur l'accoudoir à côté de mon père.

- On arrive dans cinq minutes, annoncent-ils sans quitter l'écran des yeux.

Je soupire, lève les yeux au ciel, et retourne dans la cuisine.

- Ils sont devant une course, ils ne risquent pas de venir de sitôt, dis-je en m'asseyant sur ma chaise.

- Pourquoi ce sport existe-t-il ? Dit-elle en levant les yeux au ciel.

- Aucune idée. Je crois que je vais aller au lit directement, je ne me sens pas bien.

- Tu vas manger quelque chose avant, non ?

- Non, je n'ai pas très faim, dis-je en me levant.

Je sens ma tête tourner. J'ai des vertiges.

- Va t'allonger, déclare ma mère en posant sa main sur mon front. Tu es brûlante.

- D'accord.

Je sors de la cuisine et monte dans ma chambre. Je m'allonge sur le lit et ferme les yeux. Je sens le sommeil me gagner rapidement.

- Hé ! Anna ! Réveille-toi !

J'ouvre les yeux, et me retrouve face à Esteban. Il est torse nu, et en jogging. Les cheveux en bataille, et transpirant, il est pas mal.

- Tu étais en train de crier, je crois que tu faisais un cauchemar, dit-il en s'asseyant sur la moquette.

- Merci, dis-je en me redressant pour appuyer mon dos contre le mur.

- De rien, dit-il en souriant.

Je saisis mon plaid et m'enroule dedans, je suis gelée.

- Je crois que tes parents sont partis au travail, il est huit heures, dit-il.

- Oui, sinon, ils seraient déjà dans ma chambre pour savoir la raison de mes cris.

Il me regarde en souriant, et tire sur le plaid.

- J'ai froid, dit-il en faisant la moue.

- En même temps, tu es torse nu, et on est en automne, je te signale, dis-je en rigolant.

C'est dans ces moments là, que je me dis qu'il peut avoir un cœur, même caché sous une armure en pierre, il a un cœur qu'il ne veut pas que l'on découvre.

- Je vais aller faire un petit-déjeuner, dis-je en me levant.

Je serre mon plaid contre moi, et ouvre la porte de ma chambre pour descendre dans la cuisine. Esteban me suit, après avoir enfilé un tee-shirt. Je découvre la table de la cuisine remplie de petits pains au chocolats, de croissants français, de fruits,...

- C'est toi qui a préparé tout ça ? Je demande en me retournant vers lui.

- Oui, je voulais te montrer que je n'étais pas qu'un connard, dit-il. Je me suis levé à cinq heures pour aller chercher les viennoiseries, et je suis retourné me coucher.

- C'est adorable, dis-je en souriant.

Je m'assois à la table, à la suite d'Esteban et commence à manger. Cette journée démarre bien. Il me sourit et ne cesse de me regarder en souriant. Peut-être change-t-il ?

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Chapitre six en ligne :) Alors qu'en pensez-vous ? Esteban serait-il en train de changer ? <3

Merci pour tous vos commentaires plus gentils les uns que les autres ❤

La suite arrivera bientôt ;)


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