∞ Chapitre 28 ∞

Multimédia : Esteban
Musique : à écouter en lisant ❤
Bonne lecture ❤

L'ambulance fait une embardée et s'arrête. Nous sommes arrivés à l'hôpital, après seulement dix minutes qui m'ont semblé durer une éternité. Les portes de l'ambulance s'ouvrent et deux infirmiers attrapent le brancard sur lequel repose Anna, ma Anna. Je descends à la suite des ambulanciers et les suis à l'intérieur des urgences. Je vois le corps d'Anna, bouger de droite à gauche. Soudain, ils s'arrêtent devant un ascenseur. Les portes s'ouvrent, et ils s'engouffrent à l'intérieur, les portes se ferment avant que je puisse faire quoi que ce soit. Je me tourne vers un ambulancier, les larmes aux yeux. Je suis en train de la perdre. Il faut que je sois avec elle, elle a besoin de moi, j'ai besoin d'elle.

- Mon garçon, je sais que c'est dur pour toi, mais, si je peux te donner un conseil, va l'attendre en haut, devant l'accueil, dit-il avant d'entrer dans l'ambulance.

Je me retourne, et cherche les escaliers. Dans le coin à gauche. J'y cours, et ouvre le portes avec une force que je ne connaissais pas avant ce moment. Au fur et à mesure que je gravis les marches, je sens mon pouls s'accélérer, et celui d'Anna diminuer. Je le sens au plus profond de moi, dans mon cœur, dans mon sang, dans ma chair. Elle m'appartient, et j'ai juré de la protéger, il faut absolument que je lui dise que je l'aime de tout mon être. Jusqu'à présent, je lui ai seulement dit que je l'aimais, mais pas de quelle façon. J'atteins le rez-de-chaussée, j'aperçois l'accueil, et les parents d'Anna parlant avec l'hôtesse. Je soupire de soulagement en les voyant. Je cours vers eux et sans comprendre, son père me serre dans ses bras puissants. Je ne m'attendais absolument pas à ça. Ils ne savent toujours pas que nous sommes ensemble, et je comptais le leur dire en de meilleures circonstances.

- Comment est-ce arrivé ? Me demande sa mère en me regardant les larmes aux yeux.

Je décide de tout lui raconter.

- On s'était disputé en quelques sortes et elle est sortie de la maison, j'ai ensuite reçu un message menaçant venant d'un destinataire inconnu. Je l'ai appelé, et lorsque je l'ai rejoins, elle s'est faite tirer dessus par un homme, j'ai essayé de la maintenir animé le temps que les secours arrivent. Ils m'ont dit qu'elle était dans un coma profond, dis-je en les regardant tour à tour. Vous savez, depuis quelques semaines, nous étions... ensemble, je l'aime vraiment, même si je sais également que je ne suis pas le gendre idéal, c'est comme ça.

Sur les derniers mots, je m'effondre au sol, à genoux, à bout de force. Ma force, c'est elle, j'ai réellement besoin d'elle. C'est elle qui me fait respirer, qui me fait sentir meilleur.

- Esteban, au contraire, depuis quelques temps, nous avions remarqué que tu commençais à changer, et Anna était plus souriante, tu l'aides également à se faire sentir mieux, à se sentir plus belle qu'elle ne l'est déjà, parce que tu l'aimes. Et nous considérons que celui qui réussit faire sourire notre fille est le gendre idéal comme tu dis, me dit son père en s'agenouillant près de moi.

Je souris, malgré les larmes qui déferlent sur mes joues comme une avalanche. Tout est dit à présent, j'espère seulement qu'elle reviendra parmi nous.

- Allons nous asseoir, me chuchote sa mère en désignant les bancs.

J'acquiesce et me relève, les jambes tremblantes. Je ne me suis jamais senti comme ça, j'ai l'impression de n'être qu'à moitié en vie. En même temps, c'est à moitié vrai, je suis ici, mais je suis aussi auprès d'Anna dans le bloc.

J'ai l'impression d'être assis depuis des heures. Ça doit faire environ une demi-heure que nous sommes assis là, tous les trois, à attendre le verdict. A-t-elle une chance de se réveiller ? Ou va-t-on demander à ses parents de la débrancher, manquant d'espoir ?

Je serre mes mains l'une contre l'autre, le plus fort possible. Je m'en veux tellement. J'aurais dû la retenir, j'aurais dû rester avec elle. Si j'avais fait ça, nous serions sûrement dans sa chambre au lieu d'être ici. Soudain, une infirmière apparaît, venant du bloc chirurgicale. Elle semble désolée. Je me lève en même temps qu'Ioan et Isabella, et avance vers elle. Elle nous regarde un à un, nous demande si nous faisons partis de la famille, nous acquiesçons, et elle ouvre la bouche, prononçant ces quelques mots :

- Elle est dans le coma, sous respirateur artificiel, nous avons réussi à recoudre la plaie, et tout semble bien aller.

Mes yeux s'embuent de larmes, et ma respiration s'arrête pendant plusieurs secondes.

- On peut la voir ? Demande Isabella.

- Oui, suivez-moi.

Elle se retourne et ouvre les portes, nous faisant signe de marcher derrière elle. Ioan pose son bras sur mes épaules, en signe de soutien et me fait signe de marcher. Je m'exécute, et regarde le sol orange. Je préférerais être à la place d'Anna, plutôt que d'être ici, avec ses parents. Elle ne mérite pas ça. L'infirmière s'arrête devant une porte blanche portant le numéro 215. Elle entre dans la chambre et s'approche du lit dans lequel repose Anna. Je m'avance, devant ses parents et me place à côté du lit. Je l'observe, ne sachant pas quoi faire d'autre. Son visage de poupée est à présent livide, comme si toutes les couleurs qui 'habitait autrefois l'avait quitté en même temps que le sang. Sa bouche et son nez sont recouverts d'un masque lui permettant de respirer. Ses longs cheveux bruns repose sur ses épaules. Ses yeux clos, comme si elle dormait, lui donne l'air d'être en paix. Je retiens mes larmes, en les empêchant de couler. Ses parents, eux aussi, la regardent, les larmes aux yeux.

- Je ne peux pas, murmure Isabella en sortant de la chambre.

Ioan me regarde, et rejoint sa femme. L'infirmière les suit, m'informant que je devais être parti dans une heure au plus tard. Lorsque la porte se ferme, me laissant seul avec Anna, je ressens un mal être intense. Je décide de m'asseoir à côté d'elle. J'attrape une chaise dans un des coins de la chambre et m'assois dessus.

- Je suis tellement désolé Anna, j'aurais dû te protéger comme je te l'avais dit, j'aurais d^être avec toi. Je devrais être à ta place en ce moment, ce n'est pas toi qui devrait être entre la vie et la mort. J'ai besoin de toi, je change grâce à toi, je t'en supplie Anna, si tu m'entends, reviens. Tes parents t'aiment. Je... je t'aime. Je ne te l'ai jamais dit, et c'est lorsque tu es dans un lit d'hôpital que je te le dis, mais c'est la vérité. Apparemment, tu peux m'entendre, alors si tu décides de t'en aller, si tu décides de partir pour de bon, et d'en finir avec tout ça, si tu décides de me laisser, saches que je te rejoindrai. Je te le promets. Je t'ai promis de rester avec toi, de te protéger, et c'est ce que je ferai.

Je laisse les larmes couler, et regarde Anna, si fragile, si belle. Le cardiogramme affiche son pouls, régulier, mais je remarque une différence lorsque je lui parle.

- Anna...

Elle semble m'entendre, et réagir à sa manière.

- Je t'aime, ne l'oublie jamais, murmuré-je à son oreille avant de quitter la chambre.

∞ 

Voilà, désolée pour tout le retard, mais je voulais que ce chapitre soit parfait, même si il ne l'est pas vraiment, j'espère qu'il vous plaira <3 J'attends vos réactions en commentaires :)

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