∞ Chapitre 17 ∞
Multimédia : Annabella :)
- Tu veux dire qu'en plus d'être un dealer, c'est un meurtrier ? Attends. Ce ne serai pas le dealer de ta mère ? Je demande en le regardant dans le blanc des yeux.
Il n'y a pas trente-six dealers dans cette ville.
- Oui, et G est dirigé par le dealer de ma mère, dit-il en baissant les yeux. Je ne voulais pas t'inquiéter plus que tu ne l'es déjà.
- D'accord. On va trouver une solution, combien tu dois lui donner ?
- 2000$, répond-il en posant sa tête sur la table.
- Ce n'est pas impossible, il suffit de trouver un petit boulot, je peux demander mon argent de poche en avance, et...
- Ça ne sert à rien, on y arrivera jamais, et je vais me faire descendre, dit-il.
- Ne dis pas ça, il y a toujours une solution, dis-je en prenant sa main.
- Pas avec lui, avec eux. Et si ce n'est pas à moi qu'ils feront du mal...
Il ne finit pas sa phrase et me regarde, l'air brisé intérieurement.
- Esteban, on trouvera une solution, dis-je posément. Je te le promets.
Il relève la tête en souriant.
- Encore cette phrase.
Il serre ma main et regarde le tableau.
Après avoir dû écouter les cours de la matinée, on part enfin manger. On a décidé de sortir du lycée et d'aller manger sur l'herbe à côté du collège.
Je m'assois contre un arbre et regarde Esteban sortir la boîte que ma mère lui avait préparé ce matin. Il en sort un sandwich jambon-beurre, et une bouteille d'eau. Je sors ma boîte et découvre une bouteille d'eau, et plusieurs légumes coupés en morceaux dans un compartiment, et des fruits dans l'autre. J'adore quand elle fait ça. Esteban me regarde comme si je venais de sortir d'une soucoupe volante.
- Mais t'es un lapin ou quoi ?
- Pourquoi ? Je demande en grignotant une carotte.
- Sérieusement ? Dit-il en se retenant de rire.
J'éclate de rire, et lui lance une petite tomate.
- C'est bon pour la santé, répondis-je en souriant.
Il avale la tomate et croque un bout de sandwich. Je soupire et allume mon téléphone pour mettre de la musique. J'opte pour le morceau de piano qu'Esteban m'avait joué hier. Il me sourit et me regarde :
- Pourquoi cette chanson ?
- Je ne sais pas, je l'aime bien, répondis-je en souriant. Elle me représente bien.
- Pourquoi ?
- Elle est mélancolique.
Il se rapproche de moi, et s'assoit à mes côtés.
- Pourquoi es-tu mélancolique ? Demande-t-il en passant son bras autour de mes épaules, un geste protecteur.
- Je ne sais pas, c'est sûrement ton histoire qui me fait ça. J'y pense depuis hier, et je vois bien que toi aussi.
- C'est normal que j'y pense, mais toi non. Alors arrête.
- J'arrêterai quand je saurai tout, je sais que ce n'est pas la seule chose qui t'attriste, dis-je en le regardant dans les yeux.
- Tu me connais mieux que je ne me connais moi-même.
- Dis-moi.
- Et bien, je n'ai jamais connu mon père, dit-il en me faisant basculer entre ses jambes, le dos contre son torse.
- Pourquoi ?
- Il a laissé tomber ma mère quand il a appris qu'elle était enceinte.
- Oh, c'était vraiment un connard !
- Comme son fils.
- Ne dis pas ça, dis-je en me retournant pour le regarder dans les yeux. Tu n'es pas un connard, tu ne l'as jamais été.
- Anna, je le suis. C'est mon père, je lui ressemble forcément, je suis comme lui.
- Je refuse de le croire, ou même de le penser.
Il me sourit, et je repose ma tête sur son torse.
- Je ne sais pas comment tu fais, murmure-t-il.
- Comment je fais quoi ?
- Comment tu fais pour toujours voir le bon côté des personnes qui t'entourent, c'est une énorme qualité.
- Merci, mais en tant que fille venant d'une famille d'accueil, ce n'est pas vraiment étonnant.
Il sourit et serre ses bras autour de ma taille. La musique nous transporte dans un autre monde, dans un monde meilleur, dans lequel il n'y aurait pas de guerre, pas de discriminations, ou de maladies. Un monde unique dans lequel l'amour, le vrai, durerait toujours. Un monde dans lequel les personnes âgées et les jeunes vivraient ensembles sans avis ni préjugés. Un monde qui n'existera malheureusement jamais. Je regarde les mains tatouées d'Esteban et trace les contours de ses tatouages. Je me rends compte qu'à ce moment précis, il devrait être avec ses amis, mais il préfère être avec moi.
- A quoi penses-tu ? Demande-t-il en posant son menton sur mon épaule.
- Je me demande si un monde meilleur pourrait exister, et si il existait, comment il serait, répondis-je posant mes mains sur les siennes.
- Et bien, je suppose qu'il n'y aurait pas de problèmes et que tout serait parfait, mais quand on y pense, la perfection n'est pas parfaite. La perfection c'est quand rien n'est parfait, quand on a des problèmes, quand les amours de jeunesse essayent de perdurer, c'est ça la perfection, quand on pense qu'être jeune, c'est être éternel.
Je le regarde, il a les yeux brillants et me sourit.
- Tu as raison, je pense que c'est la bonne définition de la perfection, quand rien n'est parfait.
Il pose son front contre le mien et m'embrasse doucement, me faisant frissonner. Esteban est comme une rose. Il est rempli de piquants, mais quand on arrive à les enlever, il devient touchant. Je le regarde dans les yeux.
- Il faut qu'on retourne en cours, dit-il en me soulevant.
Il me repose sur mes pieds, et attrape son sac, avant de le poser sur son épaule. Je fais de même et on rentre au lycée, main dans la main. Je passe la grille, et immédiatement la boule de stress, qui s'était formée lorsque nous avions traversé la route, s'évade. Je le suis jusqu'à ma salle de français, c'est le seul cours de la journée où je ne suis pas avec lui, et également le seul cours où je peux respirer, car j'ai quelques facilités en français.
Je regarde le tableau, c'est long, ça fait seulement dix minutes que nous sommes en cours, je suis toute seule au fond de la salle, et à vrai dire, ça ne me dérange pas plus que ça. Mon téléphone vibre. Je le sors discrètement, et ouvre le message, qui provient d'Esteban.
« Ça va ? Tu ne t'ennuies pas trop ? <3 »
Je lui réponds en souriant niaisement.
« C'est à mourir d'ennui, mais on parle de Roméo et Juliette. Tu connais la scène du balcon hein1. ;) »
« Je la connais en effet, j'ai mal aux bras depuis. :') Je viendrai te chercher à ta salle quand ça sonnera. »
« A tout à l'heure. <3 »
Je reçois un message. Je l'ouvre, en m'attendant à voir le nom d'Esteban s'afficher, sauf qu'il n'en est rien.
« En cours de français à ce que je vois. Travaille bien, pendant que tu le peux encore. »
Je pousse un léger cri qu'heureusement personne n'entend. Et si c'était G qui m'avait envoyé un message ? Comment peut-il savoir dans quel cours je me trouve ? Je sens le stress monté dans ma gorge.
∞
Voilà le chapitre dix-sept, que de rebondissements :D Vous aimez ?
Aimez-vous la relation d'Anna et d'Esteban ? :)
Que va-t-il se passer avec G ?
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