∞ Chapitre 12 ∞
Multimédia : Esteban au piano :)
Je le regarde, complètement chamboulée. Pourquoi me dit-il ça ? JE le fais changer ? Comment est-ce possible ? Je plonge mon regard dans le sien et essaye de trouver un quelconque amusement qui prouverait qu'il s'agit d'une blague. Mais je ne trouve rien.
- Esteban, pourquoi dis-tu ça ? Demandé-je en posant mes mains sur mes cuisses.
- Je dis ça, parce que c'est la vérité. Quand je suis avec toi, je ne suis pas comme je suis avec les autres, je m'intéresse à tout ce qui m'entourent. J'écoute même une ballade au piano ! Tu me fais changer Anna, en bien. Mais je n'arrive pas à m'y habituer, je me sens obliger d'agir comme un connard, parce que c'est dans ma nature, dit-il en regardant le peu d'élèves qui commencent à rentrer dans la salle.
- Esteban, tu changes, peut-être grâce à moi, mais, c'est toi qui veux ce changement, c'est donc toi qui te fais changer inconsciemment. Tu es gentil, même si tu as l'impression que non, répondis-je en lui souriant.
Il baisse la tête, rouge de honte. À ce moment précis, j'ai l'impression d'être en face du Esteban que je connaissais en maternelle, le Esteban humain, celui qui laisse transparaître son cœur qui est caché sous une immense protection de pierre ou d'acier.
- Tu ne veux pas sécher avec moi, aujourd'hui ? Dit-il en me regardant, une lueur d'espoir dans les yeux.
- Esteban, on a contrôle de maths là, dis-je en le regardant.
- Après le contrôle, tu dis que tu étais malade et que, comme je vis chez toi, je suis tombé malade, dit-il en haussant les épaules.
- Je ne sais pas, répondis-je en me mordant la lèvre inférieure, hésitante.
- S'il-te-plaît, j'ai fais des efforts, tu as dit que tu en ferai aussi, alors prouve-le moi, dit-il en souriant d'un air charmeur.
Je finis par lui répondre :
- C'est d'accord, mais à une condition.
- Laquelle ?
- Tu essayes de ne pas changer ton comportement de la journée, et j'essaye d'être cool.
- J'accepte, dit-il en me tendant sa main en souriant.
Je tape dans cette dernière et regarde les autres élèves, tout le monde est là, le prof également. Il commence à distribuer les feuilles pour le test. Je n'ai pas le temps de changer de place, le prof me passe une feuille et faut l'aller retour entre Esteban et moi, puis hausse les épaules et continue sa distribution. Je regarde la place que je devrai occuper, Mary me dévisage rn souriant.
- Bonne chance, me murmure Esteban.
- À toi aussi, dis-je en prenant ma trousse pour commencer le contrôle.
Je sors de la salle, prétextant un mal de ventre terrible, et attends Esteban. Il a prévu de faire la même chose, personne ne pourra soupçonner que ce n'est pas vrai. En temps normal, on ne se parle pas, sauf pour s'insulter. Il sort.
- Il faut qu'on aille à l'infirmerie, sinon, ils vont deviner que ce n'est pas vrai, m'explique-t-il.
Je le suis jusqu'à l'endroit désigné, et le regarde avant de rire avec lui.
- Il faut que tu fasses semblant d'avoir mal, imagine que tu ais tes règles, dit-il avant de me tirer la langue.
Je lui donne une tape sur l'épaule et frappe à la porte. Je rentre lorsqu'elle me l'autorise, et m'assois sur la chaise devant le bureau.
- Alors, Anna, qu'est-ce que tu as ? Me demande-t-elle en souriant.
- Je ne sais pas, j'ai mal au ventre, et je suis tombée dans les pommes avant hier.
Je mens vraiment très mal, bien que la moitié de ma phrase soit vraie.
- Il y a une épidémie de gastro en ce moment, rentre chez toi, tes parents travaillent ?
- Oui, inutile de les inquiéter pour une gastro, dis-je en me levant.
- Bien, couvre-toi, reste au chaud, et mange de la soupe, me dit-elle en souriant.
- D'accord.
Je sors de la pièce, un sourire gravé sur le visage. Esteban prend ma place, et ressort au bout de cinq minutes.
- On peut y aller, dit-il en souriant.
J'ai une boule de stress dans le ventre, mais je n'y prête pas attention. Je le suis en dehors du lycée et le regarde.
- On va où ? Demandé-je.
- Tu m'as montré ton endroit préféré, à moi de te montrer le mien, dit-il en avançant vers un bus.
- Où ?
- C'est une surprise, dit-il en prenant ma main pour m'entraîner dans le bus.
Je m'assois à côté de lui et le regarde. Sa capuche sur la tête, il est magnifique.
- J'allais là-bas quand j'étais petit, quand je me faisais frapper, je m'enfuyais, je voulais partir loin, m'explique-t-il en me passant un de ses écouteurs.
Je le mets en place et écoute la musique, une chanson au piano que je ne connais pas. Il me sourit, et regarde par la fenêtre du bus. La pluie torrentielle s'abat brutalement sur la route. Depuis qu'il m'a confié son histoire, j'ai l'impression que le monde est beaucoup plus brutal qu'avant, j'ignore pour quelle raison.
- A quoi penses-tu ? Me demande-t-il soudainement.
- Au monde, répondis-je en regardant ses iris profond comme l'océan.
Il me sourit et me fixe, avant de passer son bras autour de mes épaules. Je pose ma tête sur son épaule, et ferme les yeux. Il est tellement gentil lorsqu'il est avec moi. Je respire son parfum, et souris comme une imbécile. Il pose sa joue contre mes cheveux et ferme les yeux.
- Tu deviendrais romantique ? Dis-je, une pointe d'ironie dans la voix.
- Il faut croire, répond-il.
J'ouvre les yeux et regarde la pluie couler sur la vitre. Elle forme de longues rivières, qui se rejoignent et coulent ensemble jusqu'au bas de la fenêtre.
- On va arriver, dit-il en se redressant.
Je fais de même, et redresse ma tête. Ce moment était étrange, mais magique. Le bus s'arrête devant un endroit que je connais très bien, et depuis toujours. La salle de spectacle de la ville.
- Viens, dit-il en m'entraînant vers la porte du bus.
Je le suis, et descends du bus, sous la pluie.
- Cours, tu vas être trempée ! Dit-il en tirant sur ma main pour m'entraîner dans la salle.
Il m'ouvre la porte, et salue l'hôtesse d'accueil.
- Esteban ! Ça faisait longtemps que je ne t'avais pas vu, dit-elle. Tu as bien grandi.
- Salut Josy, la salle est libre ? Demande-t-il en souriant.
- Oui, elle est toujours libre, il n'y a que toi qui y va.
J'essaye de comprendre de quoi s'agit-il, sans trouver de réponse.
- Suis-moi, me murmure Esteban au creux de l'oreille.
Je m'exécute, et le suis jusque dans une salle que je connais pas. Je ne savais même pas qu'elle existait, et pourtant, j'ai passé des heures et des heures dans cette salle de spectacle. J'étais danseuse classique avant, mais j'avais dû arrêter suite à ma blessure à la boxe.
Il ouvre la porte, et me fait signe d'avancer. Je souris et entre dans cette petite salle, dans laquelle se trouve un piano à queue noir, et son tabouret. Je regarde Esteban, qui s'assoit en face du piano.
- Tu en joues ? Je demande en souriant.
- Oui, mon ancienne mère d'accueil m'avait appris quand j'étais plus jeune, j'avais arrêté, parce que je n'y voyais là aucun intérêt, mais j'ai recommencé il y a quelques mois, dit-il en souriant.
Il place ses mains sur les touches d'ivoires, et commence à jouer, la même musique que tout à l'heure.
- C'est de Michael Ortega, chuchote-t-il tout en jouant.
Je me penche sur le piano, et l'écoute jouer. C'est magnifique, mélancolique et triste à la fois. Je repense à son histoire, et les larmes montent. Il me sourit tristement, il a sûrement deviné ce à quoi je pensais. Il termine le morceau et me regarde, le sourire aux lèvres.
- Tu me connais mieux que quiconque à présent.
∞
Que d'émotions dans ce douzième chapitre :D Qu'en pensez-vous ? Esteban s'est ouvert à Annabella :) Leur relation évolue-t-elle ? La suite bientôt <3
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