CHAPITRE
PDV TYLER
J'enfonce direct la pédale d'accélération de ma caisse pour arriver le plus vite possible au port. Putain pourquoi ça doit être à plus d'une heure de route d'ici ! Le bordel ! J'ai les nerfs à vifs, mes mains tremblent autour du volant et je dois vraiment me concentrer sur la route pour ne pas faire cramer ma caisse. Je regarde la route défiler devant moi, espérant me rapprocher d'elle le plus rapidement possible.
Je mets trois plombes à me rappeler du chemin et me coltine tous les ploucs du canton pour bien me ralentir ! C'est seulement à grand coups de klaxon et de « ta gueule » que j'arrive à sortir de la ville. Une fois arrivé dans le coin paumé prêt de la baie, j'aperçois enfin les vieux bâtiments au bord de la flotte. Je me gare assez loin, puis éteint le moteur. Au lieu de sortir en furie et de causer la pagaille, je me pose et réfléchis un moment. Ce qui ne me ressemble pas vraiment. Mais disons que les lieux me foutent pas mal les boules et j'appréhende carrément ce qui peut m'y attendre.
Y'a trois putain de bâtiments en tout, ça doit bien faire cinq minutes que je me demande lequel est le bon. Car maintenant j'en suis sûre, elle est dans l'un d'eux. Je le sais car j'ai vu ce putain d'enfoiré de Jay se balader tranquille sur le ponton, pas très loin. Et que j'ai dû fermer les yeux pour m'imaginer qu'il n'était pas vraiment là, tout près de moi alors qu'il a ma copine depuis une semaine ! J'ai réussi, j'ai pas niqué mon plan, jl'ai pas cramé ! Maintenant ça serai con de les prévenir de mon arrivée et de me pointer là-bas comme une fleur en leur demandant qu'ils me la rendent bien sagement. Non ! Je risque fort d'être déçu.
Après encore quelques petits instants de réflexion, j'opte pour celui du fonds. Il me semble plus grand et surtout c'est le plus éloigné de la route. Je sors discrètement de ma caisse, bien décidé à ne pas me faire remarquer. Je me glisse hors du champ de vision de Jay pour me faufiler entre les deux premiers bâtiments. Mon but est de passer derrière ces deux-là pour atteindre celui où je pense qu'elle est. Putain c'est juste pas possible d'être dans une situation pareille ! Je ne regarderai plus jamais les films d'actions du même œil !
Et si elle n'y était pas ? Ou si elle... Non c'est pas possible ! Faut juste que j'aille voir putain ! Je souffle un grand coup, qu'elle flipette je fais là tout de suite dos au mur dans cette putain de ruelle improvisée ! Putain c'est ma meuf la dedans ! Et d'après ce que j'ai compris elle est là car elle pensait que c'était moi qui y étais, elle voulait m'aider ! Après que je l'ai brulé, après être restée avec ce con de Will, elle était prête à me sauver. Il ne m'en faut pas plus pour que je m'avance vers la porte que j'aperçois de là où je suis. Quand je l'ouvre elle fait un boucan d'enfer, ça me fait grincer des dents et lever les yeux au ciel ! On repassera pour l'entrée discrète.
Il fait super sombre dans cet enfer. Je dois attendre un moment avant d'avancer pour éviter de me cogner dans le bazar que je vois devant moi. Plein d'appareils électroniques pour la plupart, jonchés de poussière. Mes yeux s'habituent enfin et je comprends que je dois être dans une sorte de remise. J'aperçois l'autre porte qui doit donner réellement sur l'intérieur de l'immeuble. Je m'y avance, prêt à l'ouvrir mais des voix m'en dissuadent ! Ya des connards juste derrière merde ! Je laisse ma main en suspens sur la poignée et tend l'oreille pour essayer d'écouter ce qu'il se dit pour savoir si j'ai pas tout inventé. Et qu'il ne s'agit pas de squatteurs ou autre toxicos faisant leur petits buisines.
- Elle est vraiment incroyable Monsieur, vous aviez raison.
Je me fige en comprenant qu'il parle forcément d'elle. Je me concentre pour ne pas chialer comme une petite fille. Tout ce que j'essayais de tenir éloigné de mes pensées depuis que j'ai vu son père et son nouveau petit chien, tout ça vient juste de me péter à la gueule et ma gorge s'assèche d'un seul coup. Elle est là toute seule depuis une semaine à subir les trucs de ces mecs. Je ferme les yeux et agrippe du bout des doigts une barre en métal. J'en ai rien à foutre qu'ils puissent contrôler les gens, qu'ils soient capable de tuer et kidnapper des gens, ils s'en sont pris à la mauvaise personne, à ma Charlie !
J'ouvre la porte doucement pour apercevoir les personnes qui sont derrière. Ils sont deux. Un grand brun qui me fixe direct dans les yeux. Je cherche pas à comprendre et lui balance la barre dans la gueule à grand renfort de cris de haine. Le second en blouse blanche me regarde abasourdi, mais rien à foutre je lui mets sur la gueule aussi, rien que pour être sure ! Après cette entré en matière je décide que la discrétion n'est plus de mise et je crie son nom désespérément.
- Charlie !!! Charlie, mon amour !!!!!! S'il te plait répond moi.
Le poids de la réalité me tombe dessus et je commence à chialer malgré moi, je air dans les couloirs sans rencontrer personne. Et si je m'étais trompé ? Ça voudrait dire qu'elle est encore toute seule, loin de moi ne pouvant être sauvée. Mais je commence à entendre des bruits métalliques. Comme si quelqu'un claquer faiblement contre un tuyau de fer. Je prends ça comme m'étant destiné et commence à suivre le bruit. Il m'amène jusque dans une salle juste à côté de celle par laquelle je suis arrivée. Je n'hésite même pas et entre sans attendre mon reste. Ce que je n'aurai jamais dû faire, car jamais je ne pourrai effacer cette imagine de la fille que j'aime.
Elle se trouve au milieu de la pièce sur un minuscule lit d'hôpital tout rouillé. Elle est attachée aux barreaux métalliques par des... des menottes de flics ! Mais le pire c'est qu'elle est en sous-vêtements. Des tubes sortent de tout son corps et la relient à des dizaines de machines. Je stoppe dans l'entré, sur le seuil de la porte incapable de bouger, incapable de détourner le regard de son petit corps qui leurs a été offert sans sa permission. Mon cerveau se retourne sous le choc et essaie de me faire tomber à genou. Mais juste avant que je n'y succombe elle ouvre les yeux et bouge ses mains, ce qui provoque le claquement métallique qui m'a attiré jusqu'ici.
- Tyler ?
Oh mon dieu, sa voix est si faible et éraillée que je finis par m'écrouler quand même. Sans même pouvoir aller jusqu'à elle. Je ne peux pas la regarder. Je ne peux pas le supporter. Elle était vraiment là depuis tout ce temps ! Ca me retourne l'estomac. Je relève la tête vers elle la suppliant du regard pour qu'elle me pardonne. Qu'elle me pardonne de ne pas l'avoir cherchée avant. Je tends la main vers elle, comme pour essayer de l'atteindre mais je n'en ai pas la force et celle-ci retombe mollement sur ma cuisse.
Ces enfoirés, je les entends arriver en courant dans le couloir derrière moi et je n'arrive pas à bouger. Je suis incapable d'aller vers elle pour la rassurer et lui dire que tout est fini ! Comment faire !? Il faut sortir de cet enfer, mais avant réussir à la détacher ! Et tous ces tubes qui semblent entrer si profondément dans sa peau ! Je manque de vomir par terre en les détaillants. Puis j'entends enfin quelques personnes derrière moi, loin d'être heureuses de voir quelqu'un qui gâche leur petite fête !
- Qui êtes-vous !?
Un connard de mec en blouse blanche, encore un, ose me demander qui je suis ! Mais putain et toi qui t'es !?
Un deuxième se pointe et me regarde avec attention, comme si il ne fallait pas qu'il fasse de geste brusque pour ne pas apeurer l'animal que je suis.
Je me redresse maladroitement tout en les fixant du regard. Mon regard va et vient entre eux et Charlie. Cette dernière en les apercevant se recroqueville sous l'appréhension. Face à cette réaction mon corps se contracte prêt à l'attaque. Mon cœur bat à tout rompre tellement je suis emplie de colère. Un troisième homme entre enfin dans la pièce, le premier qui s'est pris mon arme improvisée. Les deux se décalent pour le laisser passer en signe de respect. Charlie gémie carrément en le voyant arriver.
- C'est quoi cette merde !!!? Je hurle à son intention. Rien à foutre des conséquences. Il sourit malgré son arcade en sang. Quelle tête de con.
- Tu dois être le fameux Tyler. Ta petite copine nous a beaucoup parlé de toi. Je ne pensais pas que se serai toi qui viendrai, j'aurai parié sur Will tu vois.
Il se marre. Je fais lui foutre sur sa gueule de connard.
- Tyler va t'en.
Elle n'a tellement plus de force que j'ai failli ne pas l'entendre. Je me retourne vers elle, je ne sais pas quoi faire. Je suis bouillant de rage, mon corps et parcouru de frisson. Je n'arrive pas à gérer mes émotions qui partent dans tous les sens. Charlie est ici, blessée, effrayée, retenue contre sa volonté et les responsables se tiennent devant tout sourire.
- Putain ! Je gueule les poings serrés.
Mes mains s'enflamment direct ! Je ne me contrôle déjà plus. Mon envie de la venger, de les faire payer prend le pas sur ma raison. Ne me laissant plus le choix. Sauf que c'est la première fois que je la ressens dans tout mon corps. Je... Je brule vraiment de l'intérieur. J'ai l'impression que ça m'attaque vraiment, qu'une explosion a lieu dans chacun de mes membres et au centre de mon abdomen. Pourtant je ne peux m'empêcher de la laisser m'envelopper. Je hurle basculant la tête et m'éloignant le plus possible de Charlie. Les trois bourreaux de Charlie me regarde pas sure de ce qu'ils doivent faire, alors que le plus jeune, certainement se Johakim lève la main dans leur direction, l'air de leur ordonner de ne pas intervenir.
- Tyler, je t'aime.
Je ne sais pas si je l'ai rêvé ou pas. C'était tellement faible que je ne suis sûre de rien, mais il est trop tard je baisse le regard sur mon corps et les flammes m'entourent complétement. Comme une torche humaine. Ça me fait souffrir le martyr. Je veux que tout ça sorte maintenant, je ne peux pas supporter cette douleur. Je ne veux que ça soit vrai, je ne veux pas avoir à entendre tout ce qu'elle a vécu.
Dans un dernier hurlement la boule de feu au sein de mon être éclate dans la pièce entière, provoquant un éclair de lumière et chaleur, écartant tout le monde et tous les instruments contre les murs. J'ai juste le temps de voir la pièce prendre feu avant de tomber en arrière, la douleur forçant mes yeux à se fermer sans me demander mon avis.
Vos avis? Tyler qui n'arrive pas à se contrôler...? La découverte des conditions de détention de Charlie...! Des enfoirés qui doivent payer, je vous assure !
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