CHAPITRE


PDV Tyler.





J'arrive enfin devant chez mes parents. Je me gare dans l'allée à l'arrache pour débouler dans la maison comme un fou furieux. Je ne sais pas à quoi je m'attendais, peut-être à voir Charlie et Norah se foutre de ma gueule en ayant inventé cette stupide blague, voir ma petite sœur un couteau de boucher à la main sur la gorge de Charlie. Putain j'ai trop d'imagination sérieux ! Je ne sais pas à quoi, mais pas ce silence de mort dans cette putain de baraque gigantesque.

- Norah !

Je gueule pour la repérer plus rapidement. Mais je n'ai que le silence pour réponse. Je me dirige vers l'escalier après avoir inspecté le rez de chaussé. Les parents ne sont pas là mais au boulot, j'ai bien compris il est 14h. Je fonce à l'étage et entre sans frapper dans la chambre de Norah. Je stoppe net en l'apercevant assise sur son lit, tête vers le sol. Elle ne relève même pas les yeux alors que je suis rentré comme un barge et qu'elle déteste ça. Elle est totalement immobile et commence à me faire flipper avec c'est long cheveux noir qui cache son visage.

- Norah ?

Pas de réponse. Putain elle joue à quoi là ? Je m'approche d'elle rapidement et lui fait relever la tête. Lorsque ses yeux rencontrent les miens je peux y voir le changement. Ils se concentrent enfin sur quelque chose et ses pupilles se rétrécissent pour mieux me voir.

- Ty' ?

- Ouai c'est moi ! Qu'est-ce que tu fou putain ?

Elle se redresse et regarde partout autour d'elle, étourdie.

- J'en sais rien ! J'étais en train de faire les magasins avec Kyle ! Qu'est-ce que tu fais là ?

- Quoi c'est qui Kyle ?! OK nan on laisse tomber putain ! T'aurai pas vu Charlie par hasard cette semaine ?

Un mec à qui je vais devoir refaire le portrait je crois, ils ont de la chance que j'ai des choses plus urgentes à régler !

- Quoi ? Nan pourquoi tu me demande ça ?

Je respire un bon coup pour trouver un mensonge potable, mais j'échoue. Je décide de lui avouer en lui épargnant les détails les plus compliqués.

- Elle a disparue...

- Quoi ? Mais comment ? Depuis quand ?

- Ecoute ça à peu d'importance, juste réfléchis d'accord ? Est-ce que c'est probable que tu l'ai croisé ? Ou que des gens soient venus te poser des questions sur elle ?

Elle baisse la tête et commence à triturer ses doigts, pour bien me faire stresser dans l'attente d'une réponse.

- C'est bizarre...

- Quoi ? Tu l'as vue ? Tu te rappelles d'un truc ? Où ça ? Où était-elle ?

- Je... je ne me rappelle plus de rien !

- QUOI !? Mais tu te fous de moi ! T'es sérieuse !? Réfléchis !

Elle cale sa tête dans ses mains l'air vraiment désespéré. Je ne sais pas ce qui lui passe par la tête à l'instant. Heureusement elle ne me demande pas plus de renseignements, elle semble vraiment réfléchir à quelque chose. Je la regarde avec attention, à l'affut du moindre signe de sa part. Elle relève légèrement la tête de ses mains, les yeux toujours fermés.

- C'est juste... je me rappelle, peut-être, je crois... que je l'ai appelé, c'est possible ? C'est tellement bizarre ! Plus j'essaie de me rappeler plus j'ai mal au crane un truc de fou !

Elle se fou de moi ! On n'oublie pas comme ça ces choses-là.

- Donne-moi ton téléphone !

Elle met trois plombes à le sortir de son sac à main au pied du lit et me le tend sans rien dire. Heureusement je connais son code et le déverrouille pour aller direct dans le journal d'appel où je remonte à une semaine.

- Putain !

C'est son numéro d'afficher ! Juste là sous mes yeux, je vois le numéro de Charlie apparaitre sur l'écran du téléphone de ma petite sœur. Le matin où selon Will et son père elle à disparue, un appel ayant duré deux minutes à peine.

- Putain ! Je répète plus fort en la regardant et en dirigeant l'écran pour qu'elle puisse voir !

- Je..., commence t-elle. Mais je la coupe.

- Pourquoi tu l'as appelé et pour lui dire quoi ?

- Mais j'en sais rien ! Elle se cabre mais semble vraiment y réfléchir maintenant. Je ne me rappelle pas avoir passé cet appelle je te le jure ! Elle lève les mains et secoue la tête comme une idiote.

- Si tu sais quoi que ce soit Norah tu dois me le dire !

- Mais...

Tout à coup ses yeux s'écarquillent et elle se tourne vers moi alarmée.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- Un homme, je me rappelle d'un homme dans ma tête, il m'a demandé de la piéger pour l'avoir, il m'a dit de lui dire qu'il t'avait et qu'il fallait qu'elle me rejoigne au journal, ils voulaient l'emmener au p...

Elle tombe à la renverse sur le sol, son corps entier secoué de spasmes incontrôlables. Putain c'est quoi ça ! Je me lève immédiatement pour m'agenouiller à ses côté et essayer de l'immobiliser du mieux que je peux. Mais elle n'arrête pas de trembler, genre crise d'épilepsie. Je m'allonge limite dessus pour la serrer contre moi et éviter qu'elle ne se blesse. Je crie à l'aide comme n'importe quel débile le ferait, sauf que la maison est vide ! Je jure entre mes lèvres et essaie de choper le portable tombé du lit, non loin de moi. Je compose directe le numéro des urgences et au bout de quelques secondes d'attentes interminables une voix de crécelle me répond et me demande de décliner nom et prénom. Je gueule dans le téléphone pour outre passer ces demandes.

- Une ambulance, vite ! Je m'appelle Tyler Storm, ma sœur fait une putain de crise d'épilepsie dans mes bras et ça ne s'arrête pas ! Envoyez quelqu'un vite !

- Mais qu'est-ce que tu fou Ty' ?

Je tourne mon visage vers elle, alors qu'elle me regarde les sourcils froncés coincée en dessous de moi. J'entends vaguement la gonzesse me demander d'indiquer mon adresse, mais je ne l'écoute plus et raccroche. Je prends ma petite sœur dans mes bras de soulagement.

- Mais putain t'étais en train de crever ou je ne sais pas quoi ! Je gueule ayant eu l'une des pires peurs de ma vie.

- Hein ?

C'est sur cette réponse élégante qu'elle me repousse et se dégage de mes bras. Elle se relève et époussète ses habits, tranquille.

- Mais qu'est-ce qui t'arrive ?

Je lui demande alors que je suis sur le point de péter un câble ! Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Je sais pas, pourquoi t'es là d'abord ?

Je la regarde la bouche ouverte incapable de comprendre si elle se fou de ma gueule ou pas. Je la prends par le bras et la fait s'assoir sur le lit. Je me calme afin d'essayer de comprendre le problème.

- Tu étais en train de me parler de quelqu'un qui t'avais forcé à piégé Charlie et t'allais me dire où ils l'ont emmené mais tu t'es écroulé comme ça.

Je désigne le sol juste devant nous, sans comprendre.

- De quoi piéger Charlie ? J'ai rien fait !

Je me masse les tempes pour endiguer le mal de crane qui tente de se pointer. J'essaie de réfléchir correctement, rassembler les morceaux, alors qu'elle me scrute de son regard perdu.

Ok, ok. Je me lève et essaie de réfléchir alors que je commence à tourner en rond. D'abord Will me balance qu'il voit ma sœur dans ses visions, ensuite ne voulant pas la croire coupable d'une telle chose, il m'explique que l'autre là, je ne sais plus comment il s'appelle, peut contrôler les gens normaux. Et là ma sœur, qui dans un premier temps me dit ne rien se rappeler et qui lorsque cela lui revient, se retrouve clouée au sol par je ne sais quelle force extérieure venant surement de cet espèce de psychopathe !! C'est possible ça ?

Je me frotte le visage longuement, essayant d'assimiler cette possibilité et surtout trouver la solution pour que Norah puisse me dire ce qu'elle sait, sans en subir les conséquences.

- Ty' ?

Elle me sort de mes pensées et alors que je me retourne vers elle je la vois faire de même comme au ralenti, les yeux écarquillés.

- Au port, c'est la qui l'ont emmenée.

Elle s'écroule une seconde fois, sur le lit cette fois ci. Elle ne tremble pas et semble avoir simplement eu un vertige, car elle se rattrape de justesse sur ses coudes et secoue la tête l'air de ne pas y croire.

- Vas-y ! Maintenant ! Elle finit par hurler.

Je me lève d'un bond sous l'adrénaline.

- Mais...

Je me retrouve coupé en deux sous le poids de la culpabilité. Je ne peux pas la laisser là alors qu'elle ne va pas bien ! Mais je ne peux pas ignorer la possibilité que Lili soit effectivement retenue au port. Je réfléchis le plus rapidement possible et décide de sortir mon propre téléphone pour appeler mon père. Au bout de deux appels il décroche enfin et je lui explique juste que Norah ne va pas bien et qu'il ferait mieux de rappliquer rapidos, parce que je ne peux pas rester. Je ne lui explique pas en détails et je suis sûre qu'au ton de ma voix il sait qu'il ne vaut mieux pas hésiter à m'écouter. Je peux compter sur lui il sera là dans une dizaine de minutes.

- Vas-y, elle me répète effrayée. Le port où papi avait son vieux bateau. Là-bas !

Je hoche la tête, elle n'a pas l'air bien, comme si elle luttait contre une force invisible. Je la fait allonger entièrement sur le lit et lui passe la main sur le front.

- Papa arrive il va prendre soin de toi, d'accord ?

Elle hoche la tête faiblement, mais je suis quasis certain que ça va passer. Qu'elle ira mieux. Enfin c'est ce que je me dis pour me rassurer et réussir à quitter cette chambre.

Je me lève et la regarde un instant avant de quitter la maison au pas de course.

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