CHAPITRE
PDV WILL
Me voilà comme un con, planté devant mon canapé en train de me refaire la nuit que j'ai passé à la contempler. Ses cheveux étalés sur mes jambes, ses lèvres généreuses légèrement entrouvertes. Son corps près du mien. Je lève les yeux au ciel quand un frisson me parcours au souvenir de la sensation. Je m'affale dans le sofa, vidé par son absence. Je ne comprends toujours pas comment ça peut être possible ! Comment j'ai pu être ensorcelé par cette fille aussi vite ? Comment les choses que je ressens peuvent être aussi profondes.
J'arrête d'y réfléchir, faut que j'aille bosser ! Je passe mes deux mains dans mes cheveux et me lève d'un bond pour me diriger vers la salle de bains.
Manque de bol je ne peux m'empêcher de revoir sa tête lorsqu'elle a compris que je voulais me doucher tout à l'heure, je souris, ses joues étaient écarlates. Par respect j'ai fait le mec qui n'a rien vu, alors que si ça n'avait pas été elle, elle serait encore ici, dans mon lit ! Si elle n'était pas si chamboulé...
D'accord ! Je me calme, y'a pas moyen ! c'est pas Liv' ou une fille avec qui je peux faire n'importe quoi. C'est Charlie ! La fille que je cherche depuis quatre ans et qui a su retenir toute mon attention. Qui mérite mon attention. Je ne sais pas pourquoi et je m'en fou, pour elle je saurai être l'homme qui lui faut. Enfin j'en sais rien, j'ai pas pour habitude de penser ces choses, ni même de vouloir apporter quoi que ce soit à quelqu'un, mais je ne me contrôle plus. Elle est constamment présente dans ma tête.
Mon pote imaginaire ne manque pas de me rappeler l'existence de l'autre abruti qui me posera problème. Mais mon ego légendaire balaye cette idée du revers de la main. Elle est à moi.
La douche me fait le plus grand bien, j'enfile rapidement un pantalon beige et une chemise blanche puis retourne dans la cuisine pour avaler un truc vite fait. Ensuite je pars à l'hôpital, dans mon Audi. La tête qu'elle a fait encore quand elle a vu ma R8 ! Je lève les yeux au ciel. J'aimerais tellement être dans sa tête, pour savoir ce qu'elle ressent et ce qu'elle pense de cette situation... bizarre. Déjà que moi-même je suis carrément paumé, ça doit être encore pire dans la tête d'une femme et vu son caractère, ça doit être compliqué pour elle. Si seulement elle avait accepté de rester aujourd'hui, j'aurai pu continuer à l'avoir pour moi seul. Mais nan, ça ne va jamais comme on veut. Bien au contraire. J'ai juste le droit de la voir en train de baiser avec ce connard. Ça me donne envie de gerber ! J'ai vraiment cru que j'allais crever quand on m'a imposé cette vision. La trahison a été si grande, que j'avais voulu aller démolir la tronche de ce petit merdeux et ne plus jamais la revoir, elle. Jusqu'à ce que je comprenne que malgré le lien, elle a un passé. Ce mec ! Bordel ! Le pire c'est qu'on dirait moi plus jeune. Ce qui rend d'autant plus dure la pilule à avaler. Et pis moi comme un gros gamin, il a fallu que j'aille baiser Liv'. A l'hôpital en plus ! Putain j'étais tellement désespéré par les images présentent dans ma tête qu'il a fallu que j'aille la sauter !
Et hier aussi ! Juste avant que je ne vois dans quel état Charlie se trouvait j'ai remis le couvert. Après ça il ne m'a fallu qu'une fraction de seconde pour quitter cette malheureuse Liv' et accourir tel un petit chien auprès de Charlie, ou tel un chevalier, tout dépend du point de vue ! En tout cas pas très charmant.
J'ai l'impression de patauger, de ne plus me reconnaitre. J'ai rien d'un mec bien, du gendre idéal et tout toutim là.
Je me demande si je ne devrais pas ignorer cette attirance, cette fixette que je fais sur elle. C'est pas mon genre de toute façon d'être le petit chien de quelqu'un, au contraire je préfère contrôler la relation et Charlie est tout sauf docile. Mais d'un autre côté je n'ai jamais ressenti ça. Et si ce n'était qu'un gros foutage de gueule ? Et que tout finisse par me péter à la tronche !? Fais chier !
***
Ca fait à peine sept secondes que je suis arrivé dans la salle de pause que Liv' viens m'emmerder. Je viens de me taper une fracture multiple de la hanche, un ados défoncé et une femme à qui il a fallu annoncer l'inévitable pour son mari. Et la voilà elle qui vient me réclamer des explications pour hier. J'ai limite le temps de poser mon cul sur l'espèce d'horrible canapé auquel on a le droit, qu'a peine passée la porte elle bas des cils a plus savoir quoi faire.
- Salut Will, pas trop crevé ?
Elle s'approche de moi et pose sa main sur mon épaule. Sa voix m'exaspère déjà en fait. Je n'ai même pas le courage de me dérober.
- Salut Liv.
Si elle ne comprend pas qu'elle me dérange rien qu'au ton de ma voix, elle est vraiment dingue. Elle secoue la tête et sa frange vient lui manger la moitié du visage. Elle est jolie d'accord, mais j'ai plus qu'une seule blonde en tête. Maintenant que je l'ai trouvé c'est pire qu'avant et je ne pense pas que baiser Liv ici et maintenant va m'aider.
- T'es parti comme une flèche hier, elle dit une petite moue triste plaquée sur le visage. Elle s'abaisse jusqu'à m'embrasser sur la joue.
Je la regarde en fronçant les sourcils. J'ai limite la voix de Charlie en tête qui lui cri dessus genre « bas les pattes sale garce ».
- Ouai j'avais un truc de prévu.
Pas moyen que je m'excuse. Je ne suis pas en couple, je ne dois rien à personne. D'ailleurs j'ai bien envie de lui sauter dessus quand même, juste parce que je le peux. Et pour me prouver que je ne suis pas le petit chien d'une magnifique petite bonde que je viens de déposer ce matin.
Je me radoucie aussitôt et l'invite à s'assoir prêt de moi. Son visage s'éclaire comme une lanterne et elle me saute dessus. Elle le sait direct, aucune parole, aucun préliminaire. Elle m'arrache ma chemise et passe à califourchon sur moi, sa langue est déjà partout sur mon corps.
Comme n'importe quel mec mon corps réagit à son contact, mais ma tête ne veut pas suivre ! Bordel. Faut que je prenne les choses en main.
Aussitôt je me lève du canapé, ferme la porte de la salle de repos à clé et la dévisage. Elle me sourit avec espièglerie. Mais dans ma vision ses cheveux sont plus longs, ses yeux sont caramel et ses lèvres affichent une moue boudeuse. Charlie. Mon cœur bat plus vite tout à coup.
Je m'approche d'elle et la plaque contre le mur, je l'attrape par le cul pour qu'elle passe ses jambes autours de mes hanches. Ses mains tirent mes cheveux avidement. Son baiser ne ressemble en rien à celui d'hier soir. Ma frénésie prend fin d'un seul coup, aussi vite qu'elle est apparue. Je capitule. Je me recule de ses lèvres et l'observe curieusement. Ce n'est pas elle.
- Tu n'es pas elle.
Ma voix est douce, mais sans appel.
Elle fronce les sourcils encore pantelante d'après notre étreinte. Je la dépose gentiment à terre tout en refermant ma chemise avec les boutons qui ne sont pas pétés. Je m'attends à ce qu'elle me hurle dessus, me traite de connard et tout ce dont les femmes sont capables, mais non.
- Je comprends, t'es un mec bien. Elle dit timidement en m'adressant une petite caresse attendrissante sur la poitrine. Cette fille a de la chance, elle reprend avant de partir tranquillement en remettant sa veste en place.
Hein ?! Alors ça si je m'y attendais ! Je suis sur le cul. Elle comprend ?
De la chance ? De m'avoir ? Mais on n'a rien du tout ! On ressent juste cette obligation de penser à l'autre à n'importe quel moment, cette envie irrépressible de s'embrasser. Et j'allais te baiser là, rien que pour lui prouver que je ne suis pas à elle. Je ne pense pas qu'elle soit chanceuse. Au contraire.
Je voudrais retenir Liv' rien que pour pouvoir parler à quelqu'un de cette situation. Pour qu'enfin quelqu'un puisse m'expliquer, ou m'indiquer la marche à suivre. Mais je ne pense pas que ce soit la meilleure des solutions. Je m'assois sur le canapé et enfouis ma tête dans mes mains. Je suis foutu putain !
Je me réveille en sursaut, j'ai la tronche écrasé sur ce canapé en acier. Je me suis endormi, merde ! Je me lève en quatrième vitesse avec à l'esprit une drôle de sensation. C'est cette sensation qui m'a réveillé. Je passe outre car je n'ai pas le temps de m'attarder sur le pourquoi du comment je me suis réveillé. Je sors dans le couloir pour mes visites, je suis grave en retard. Je me frotte les yeux en mode incognito, non je n'ai pas dormi les gars. Je croise Mélina qui elle, m'a bien capté et me fais les gros yeux pour me le faire remarquer. Je rigole c'est notre mère poule ici. Je lui adresse un clin d'œil et elle finit par me faire un petit sourire maternel. J'ouvre la bouche pour la taquiner mais je m'arrête aussitôt car je sens que ça arrive. Non pas ici ! Mais je ne décide pas. Mes yeux se voilent, ce n'est plus le couloir qui se trouve face à moi mais Charlie. Ma première réaction est l'exaspération car elle est toujours au centre de mes visions. Mais je vois que cette fois c'est différent. L'atmosphère y est terrifiante, elle est en danger. Tout mon corps le sens et se contracte à la vue de son visage vide. Elle me regarde droit dans les yeux sans aucune étincelle de vie dans le regard. Je ne vois rien d'autre hormis son visage si magnifique, mais si différent dans cette vision. Ma vue s'éclaircie à nouveau et Mélina me dévisage. Je file rapidement vers l'autre couloir.
- Putain mais c'était quoi ça encore !?
Je râle dans ma barbe, tout mon corps est en alerte, je dois me plaquer dos au mur pour éviter de tomber. Mon corps agit comme si j'étais moi-même en danger. Je regarde autour de moi pour voir si une réelle menace pèse aux alentours. Mais lorsque je me rends compte que non, je vois à nouveau son visage, rien d'autre. Ni son, ni décor en arrière-plan. Juste son visage, n'exprimant rien d'autre que la souffrance. La vision s'arrête quasi immédiatement, le message est claire « c'est pas toi en danger abruti, c'est elle ».
Mon premier réflexe est de sortir mon téléphone pour la joindre mais nous n'avons même pas échangés nos numéros. C'est pas vrai ! J'essuie les perles de transpiration qui ont déjà fait leur apparition sur mon front. J'ai le numéro de son père dans mon téléphone, à la minute à laquelle je pense l'appeler, mon portable s'anime et je vois le numéro en question s'afficher. Je passe par habitude ma main dans les cheveux avant de décrocher.
- Chef Samuels.
Je le salut calmement m'attendant au pire.
- Où est-elle ?
Aucune présentation, juste de l'accusation dans la voix.
- Elle n'est donc pas chez elle ?
Je demande en fronçant les sourcils. C'est plus une annonce désespérée qu'une question d'ailleurs. Il n'y répond pas et m'attaque.
- La dernière fois que je lui ai parlé elle se trouvait avec toi ! Ce matin elle ne se trouve pas dans son appartement, Mélissa est incapable de me dire où elle peut se trouver et son téléphone est hors circuit. Il ne reste que toi.
- Je suppose que vous avez déjà tracé son téléphone.
Le sarcasme perce dans ma voix alors que je donnerai n'importe quoi pour savoir où elle est. Comment ça disparue ? Et bon dieu pourquoi mon cerveau me dit qu'elle est en danger !
- Oui inutile, il dit en me coupant la parole.
- Putain !
Je tape dans le mur me pétant limite les phalanges au passage. Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Tu... tu l'as vu c'est ça,
Pour une fois son ton n'a rien d'agressif ou de supérieur, il est juste mega inquiet pour sa fille.
- Oui..., à l'instant. Un sentiment d'urgence et de danger ma pris aux tripes.
Je commence à grave stresser, car les choses se sont déjà passés, je veux dire, son père est bien en train de m'appeler car elle est introuvable ! Ma tête me prévient trop tard encore une fois ! Putain ! A quoi ça sert cette merde si je suis incapable de l'aider! Un poids énorme s'abat sur mes épaules et aussitôt une pression ampli ma poitrine. M'empêchant de correctement respirer.
- Ne me dites pas que ça va recommencer, il marmonne dans le téléphone si bas que cela ne m'est certainement pas destiné.
- Vous savez je connaissais Amanda...
Je décide de lui lâcher de but en blanc afin d'éviter les quiproquos, alors que seul le silence me répond.
- Pardon ? il finit par balbutier.
- Vous avez bien entendu, votre femme m'était très chère. Et jusqu'à il y a quelques jours j'ignorais qu'elle avait une fille et que cette fille aller devenir... quelqu'un d'important je termine en toussotant.
- Venez chez moi. Je pense qu'il faut qu'on discute et surtout que l'on retrouve ma fille.
J'acquiesce vigoureusement et me rappelant qu'il ne peut pas me voir je réponds que j'arrive immédiatement.
Il me débite l'adresse mais je me la rappelle très bien. Tous les détails du jour de ma rencontre avec cette fille sont inoubliables.
Salut ! Je ne suis pas très satisfaite de ce chapitre, je sais que c'est complètement absurde de le publier de ce fait, mais il apporte pour la suite !!
Je me suis notamment rendu compte que j'ai publié n'importe comment et qu'il n'y avait pas de cohérence, c'est à dire que je me suis trompé dans l'ordre chronologique, c'est pour ça que j'ai supprimé des parties, mais elle se retrouveront à la suite de ce chapitre !
Bsx Bsx
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