Déclaration

En le voyant ainsi, effondré, je reste figée, ne sachant comment réagir. Ce n'est plus l'homme sûr de lui qui me tenait tête au restaurant, blessant volontairement avec ses mots. Hésitante, je m'accroupis près de lui et pose une main tremblante sur son épaule.

Il me repousse immédiatement, sans ménagement. Je tombe en arrière sur le sable, mais je fais abstraction de sa colère. Je me redresse, plus déterminée, et m'avance à nouveau. Cette fois, je pose une main sur sa nuque et l'autre dans son dos. Il tente encore de se dégager, mais je reste ferme. Il finit par abandonner, sa résistance cédant sous le poids de son chagrin.

Son visage s'enfouit contre mon buste, et ses bras puissants s'enroulent autour de ma taille. Il s'accroche à moi comme si sa vie en dépendait. Ses pleurs résonnent, déchirant le silence de la nuit, et mon cœur se serre. Je veux comprendre la douleur qu'il cache, mais il reste fermé, me laissant seule avec mes doutes et mes questions.

Peu à peu, ses sanglots s'apaisent. Il relâche sa prise, saisit doucement mes avant-bras et recule légèrement. Son regard croise le mien. Une étrange lueur danse dans ses yeux, mélange de tristesse et de quelque chose d'indéfinissable.

Puis, sans prévenir, il rit doucement, presque amèrement. Ce son me fige sur place, comme si je ne reconnaissais plus l'homme devant moi. Il tend la main pour m'aider à me relever, mais je reste immobile, hésitante.

Voyant mon trouble, il se redresse seul, puis s'avance légèrement vers moi. D'un geste délicat, il dégage une mèche collée à mon front, et un sourire énigmatique éclaire son visage fatigué. Je détourne le regard, troublée, et recule de quelques pas, cherchant à mettre une distance entre nous.

Mais avant que je puisse me dérober davantage, il réduit l'espace qui nous sépare, passe ses bras autour de ma taille et pose doucement son menton sur mon épaule.

— Pourquoi es-tu si troublée ? murmure-t-il, sa voix teintée d'un mélange de tendresse et de taquinerie.

Je reste un instant figée, les yeux rivés sur l'obscurité de l'océan. Mon esprit tourbillonne, incapable de formuler une réponse cohérente. Xiao Bai, comme s'il pouvait sentir mon désarroi, me fait pivoter pour lui faire face. Ses mains enveloppent les miennes, leur chaleur ancrant mon esprit flottant.

— Idiote, dit-il avec un sourire moqueur, avant de tapoter légèrement le bout de mon nez.

Il m'attire contre lui et m'enlace tendrement, posant un baiser léger sur le sommet de ma tête.

— Sais-tu depuis combien de temps je t'attends ? murmure-t-il.

Son aveu me bouleverse. Mon cœur se serre, et une chaleur douce envahit ma poitrine. Malgré les années d'attente, je n'arrive pas à croire que cet homme puisse partager mes sentiments. Je passe mes bras autour de sa taille, m'accrochant à lui comme si j'avais peur qu'il disparaisse.

Nous restons ainsi un long moment avant qu'il ne rompe doucement notre étreinte. Je le fixe, les sourcils froncés, mille questions brûlant mes lèvres.

— Je ne comprends pas, lâché-je enfin. Pourquoi as-tu agi de la sorte avec moi aujourd'hui ? Tu as été agressif, presque cruel, et maintenant...

Xiao Bai soupire, et son expression change, s'adoucit.

— Parce que j'avais peur, Wei Jie, admet-il après un silence. J'ai eu peur de ce que je ressens, peur de ce que cela implique.

— Peur ? Peur de quoi ? insisté-je.

Il attrape ma main et dépose un baiser sur son dessus, ses yeux accrochés aux miens.

— Peur de ne pas être à la hauteur pour toi. De te décevoir. Tu es jeune, Wei Jie, bien plus jeune que moi. Tu as tout quitté pour me retrouver, et moi, je n'étais pas prêt à accepter ce que cela signifiait.

— Alors pourquoi maintenant ? Pourquoi m'avoir évitée pendant toutes ces années ?

Il esquisse un sourire, cette fois plus sincère.

— Parce que je devais être sûr. Sûr que tu savais ce que tu voulais, et que je pouvais t'offrir ce dont tu avais besoin.

Ses mots me bouleversent. Une larme glisse sur ma joue, mais je souris malgré tout.

— Et maintenant ? Que va-t-il se passer pour nous ? demandé-je, ma voix hésitante.

Xiao Bai s'approche et pose une main sur ma joue, son regard plongé dans le mien.

— Maintenant, nous prenons le temps. Nous apprenons à nous connaître, vraiment. Pas comme des souvenirs du passé, mais comme les personnes que nous sommes aujourd'hui.

Je hoche la tête, un sourire sincère aux lèvres.

— D'accord.

Il s'incline lentement, déposant un baiser doux et léger sur mes lèvres. Ce moment, notre véritable premier baiser, scelle enfin ce lien qui s'était formé dix ans plus tôt.

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