Chapitre vingt-sept

À midi, je n'avais plus du tout d'appétit, d'une part à cause de la complexité du partiel et d'autre part à cause de l'image qui ne cessait de me venir à l'esprit : Mon copain qui roulait des pelles à une fille, qui s'avère être mon ancienne amie, meilleure amie et ennemie à présent.

Ciara ricanait 24 heures sur 24, cette fille dont je me disais qu'elle était sensible, timide et discrète s'était complètement métamorphosée en femme hypocrite et garce.

Je bouquinais mon livre, assise sur le sol du toit de l'école, je tombais, par hasard sur une citation d'Albert Camus qui décrivait ma situation actuelle.

« Il y a dans chaque cœur, un coin de solitude que personne ne peut atteindre »

Est-ce que sur  cette planète de 7 milliards de personnes, j'étais l'unique personne à éprouver la solitude ? Je ne pense pas.

Je buvais l'eau de ma bouteille et me remettais sur mes pieds. J'étais prête à faire face à toutes ses personnes qui étaient contre moi.

~

Après une longue journée, j'entrais chez moi.
Mais lorsque j'insérais la clé dans la serrure et que je poussais la porte, quelque chose la bloquait.

Une enveloppe, je la tirais, pour libérer la porte, j'ouvrais le papier plié et seulement trois mots y figurait « Quitte cette ville ».

C'est sûrement un coup de bluff de Brandon, il arrivait toujours pas à croire que je l'avais lâché. Après ce qu'il m'avait fait subir... Je regrettais seulement de ne pas avoir écouté mes parents plus tôt.

Mon téléphone vibrait dans ma poche.

Allô ?

— Alba ? C'est Luke.

Je fermais la porte de la maison.

Ah, salut Luke, comment tu vas ?

— Super ! Et toi ?

Je ne laissais rien paraître au téléphone.

Oui ça va, je suis enfin en week-end ! Je m'excitais.

Un peu de repos ne me fera pas de mal.

Alba, mon ami fait l'ouverture de son nouveau bar demain en ville, tu voudrais te joindre à nous ?

— C'est gentil Luke mais...

— J'aimerais que tu te crée un réseau Alba, que tu te fasse des amis, je sais que tu te sens seule...

Sa voix au téléphone avait l'air tellement sincère, j'étais persuadée qu'il me comprenait.

Bon, c'est d'accord.

Super ! Je te tiens au courant demain pour les horaires !

~

Assise sur mon lit, j'observais longuement mon dressing, qu'est-ce que je pouvais porter ?

Un jean et un t-shirt.

Trop banal.

Une robe rouge ?

Très extravagant.

Je soufflais de fatigue, je m'allongeais sur mon lit en regardant mes vêtements. Je devrais peut-être inventer une excuse à Luke, de plus, je n'avais aucunement l'envie de sortir de la maison. Je digérais encore mal notre séparation avec Brayden, il est vrai que j'étais la seule coupable dans cette histoire, que c'était moi, qui lui avait infligé une souffrance... Mais j'ignorais que le voir souffrir me ferait du mal, à moi aussi. Si seulement il savait que ce que j'avais fais était uniquement pour son bien.

Je ne connaissais pas Brayden aussi bien que je le croyais, je sais qu'il tente de m'oublier en me remplaçant. Je n'attendais pas un tel jeu de sa part... Et moi, qui, par le biais de son amour, me sentait complètement différente des autres. À priori, tout compte fait, je ne l'étais pas. J'était comme tout le monde, ce n'est pas que je déteste ce sentiment, non, mais étant introvertie, je ne me sentais pas appartenir à cette catégorie de personnes.

Mon regard s'attardait sur une robe noire, longue et en velours.

Bingo.

~

Luke poussait la porte du bar et me faisait signe, pour que je passe d'abord. Je devais l'avouer, ces agissements étaient classes et galants. Mais je ne pouvais pas me voiler la face, je n'avais de yeux que pour Brayden.

La salle était bondé et l'odeur de l'alcool m'était déjà remonté au nez. J'aimais plus l'alcool autant qu'avant, étant adolescente je faisais souvent des conneries, mais j'en subissais les conséquences à chaque fois.

Si seulement j'avais pu corriger mes erreurs, maman et papa auraient été en vie aujourd'hui...

On s'installait près du barman et Luke faisait un signe à quelqu'un, probablement son ami « proprio ». Ce dernier nous remarqua et s'approchait près de nous en donnant quelques instructions à ses salariés.

Hey mon pote, ça roule ? Il criait par dessus la musique pour se faire entendre.

Ils se faisaient un tchèque.

Super et toi ? La salle est pleine ! Répondait Luke en faisant des signes de mains.

Bah écoute, on est pas dans une grande ville, les bars c'est ce qui manque le plus ici !

Je lui donnais raison, il y avait à peine 3 bars dans cette ville. Les cafés et restaurants prenaient beaucoup plus d'ampleur.

Il se grattait sa tête chauve et attira auprès de lui une fille en l'embrassant à pleine bouche. Nous fûmes choqués, qui était-elle ? J'espérais sincèrement qu'il était en couple avec elle, en plus ils allaient bien ensemble.

Luke faisait un raclement de gorge pour séparer les deux tourtereaux et j'eu un sourire.

Joy, enchanté ! Elle me serrait dans ses bras, elle avait une de ces forces ! J'avais encore le bras engourdis après m'être séparée d'elle.

Enchanté, Alba, je répondais en lui souriant.

Mais Luke, tu m'as jamais dis que tu avais une magnifique copine ! Le petit cachotier, elle lui donnait un coup de coude sur les côtés.

J'étais hyper gênée, prête à répondre Luke m'en empêchait.

Alba est mon amie Joy, toi et ton imagination débordante !

— Je ne te permets pas !

Ils se défiaient du regards puis, sous les commentaires de Danny, le proprio, nos rires envahissaient la pièce.

Alors qu'on papotait avec Joy, qui en passant est très gentille et bienveillante, j'observais la pièce du coin de l'œil. Luke était toujours avec son ami, je sirotais mon cocktail, tout en discutant avec ma nouvelle amie.

Ça te dis de faire les boutiques un de ces jours ? J'ai entendue dire qu'il y a un nouveau magasin de fringue qui va ouvrir prochainement dans le centre commercial de la ville !

— Oui, c'est une bonne idée.

Elle s'en allait se chercher un autre verre de tequila.
Je regardais les gens se déhancher sur la musique, Danny avait réussit à concilier le discothèque et le bar, ça donnait une superbe ambiance.

Au bout de deux heures, fatiguée, je cherchais Luke dans la pièce, sous les néons et les lumières éteintes, je m'embarquais dans une « mission impossible ».

Tu me cherchais ? Un bras m'entourait la taille et un souffle venait s'écraser sur mon cou.

Je me retournais vers lui,
Je suis fatiguée, on peut rentrer ?

Son visage effleura le mien et je me préparais au pire, mais seulement quelque chose se posait sur le bout de mon nez : un baiser.

Je vais dire au revoir aux autres, attends moi devant la porte.

Comme une furie, je quittais le bar, la main sur la poitrine tentant de trouver une réponse à tout cela.

Il t'aime.

Adossée contre le mur, je patientais, mon téléphone m'annonçait qu'il était 23 : 17 , normalement à cette heure, j'étais déjà dans mon lit douillet.

Je vois que tu t'amuses.

Je n'accordais même plus un regard.

Je mérite de m'amuser.

Il eu un sourire en coin.

Surtout avec d'autre garçons.

J'eu un rire nerveux, prête à peter un câble.

— Je prends exemple sur toi.

J'entreprenais de rentrer chez moi à pieds, Luke est comme une fille, il prends mille ans à se préparer à partir !

Il me barrait la route.
Je sais que tu n'arrives pas à m'oublier.

Je passais sur le côté et murmurais.
Tu voulais dire que TU n'arrives pas à m'oublier.

Il riait dans mon dos, mes les mots qui suivaient me brisaient le cœur.

— Tu devrais arrêter de te prendre de haut, les filles qui enchaînent les coups d'un soir ne sont pas si difficile à trouver.

Il me répugne, ses paroles me répugnes, je suis répugnante.

Les yeux pleines de larmes, je n'arrivais plus à me contenir.

Je te déteste, tu m'entends. J'aurais aimé ne jamais t'avoir rencontré ! Espèce d'idiot !

Je courais, sans savoir où j'allais. J'étais fatigué de tout, pourquoi continuer une telle vie misérable ? Je m'arrêtais devant le lac, ce fameux lac où j'allais faillit y laisser la vie. Je m'asseyais sur le bois et mes jambes étaient entrain de pendre dans le vide, à quelques centimètres de l'eau, je pleurais, jusqu'à n'en plus pouvoir,

J'aurais dû mourrir plus tôt, pourquoi m'a t-il sauvé ? Pourquoi ?

Je me laissais tomber dans l'eau, en plein milieu de la nuit. L'eau froide pénétrait ma robe et désormais, me recouvrait toute entière. J'avais l'impression de dormir sur du coton, les yeux fermés, je m'abandonnais.

Maman, papa, attendez moi.

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