Chapitre vingt-quatre

Je marchais à pied jusqu'à chez moi, j'habitais en réalité  pas très loin du coffee shop mais j'avais ce besoin inestimable de me situer dans mes pensées.
J'avais toujours essayé de trouver où j'appartenais, mais en vain, je me voyais comme un poids, un poids dont j'obligeais les personnes à se trimbaler avec.
Comme s'ils n'avaient pas leurs propres soucis...

Je mettais un coup de bien dans une canette laissé sur le trottoir et celle-ci atterrissait directement sur la chaussure d'une vieille femme.

Je suis désolée, je n'ai pas fais exprès, je m'empressais de me justifier.

La vieille dame relevait sa tête et avec le vent, ses longs cheveux blancs s'échappaient de sa capuche.
Ses traits me paraissaient familier, mais c'est seulement après avoir croisé son sourire que j'écarquillais les yeux.

Vous...vous êtes la dame du bus.

Je me souvenais alors lui avoir accordé ma place et m'être fais conseillée par cette mamie.

Oui, je t'avais dis de faire attention à toi.

Elle se pencha, ramassa la canette et la fourra dans son sac, sûrement pour la jeter.

Oui, ne vous inquiétez pas pour moi, le garçon de la dernière fois ne peut rien me faire.

Elle secouait la main puis me prenait la mienne.

Je ne parle pas de lui voyons.

Je ne comprenais pas de quoi elle voulait parler. Elle m'entraînait sur un banc et on s'y installait.
Elle regardait longuement ma paume et je devais l'avouer, elle m'effrayait.

Tu sais, ton destin est écrit à ta naissance. Elle pointait des traits sur ma paume, là, tu y retrouves la ligne de ta vie, elle indique ton chemin à parcourir.

Je suis désolée, mais je ne crois pas à ce genre de choses, j'avais prononcé ces mots d'un ton sec.

Ses yeux gris me fixaient sans retenue.

Tu vas finir par y croire, regarde bien à ce trait, pourquoi est-il si court ? Tu vas mourir jeune.

Une peur m'envahissait, j'aimais pas ce genre de conversation. Je retirais directement ma main.

Vous êtes folle.

Je me levais rapidement.

— Tu ne peux pas échapper à ton destin, mais au moins, toi, tu auras la chance de mourir avec la personne que tu aimeras.

Je n'écoutais pas plus ses paroles et précipitais le pas pour rentrer chez moi, je l'avais aidée, je n'avais pas méritée d'entendre ses mots, elle paraissait vraiment anormale.

Elle est folle Alba, tout ce qu'elle dit est le fruit de son invention. Elle est faible d'esprit. Elle est instable.

Une voiture klaxonnait à mes côtés et je sursautais, j'étais vraiment une peureuse.

Alba ! Je t'avais dis de m'attendre et tu as quitté le café ?

Brayden s'était extirpé de sa voiture et je ne sais pas la raison, mais je me suis blottie dans ses bras, en pleurs.

Qu'est-ce qui ne vas pas ?

Je reniflais, en le serrant fortement contre moi.

Ne me laisse jamais Brayden.

Il posait une main derrière ma tête et tentait de me calmer, puis en me disant des mots rassurant , il m'installait dans la voiture.
Durant le trajet, il prenait la peine de conduire doucement et je ne laissais pas sa main, même une seconde.

La voiture s'arrêtait devant ma maison, je détachais ma ceinture.

Alba, tu sais que je n'ai pas voulu t'engeuler tout à l'heure, j'étais juste inquiet pour toi alors...

Je lui volais un baiser.

Je sais.

Il me souriait et automatiquement, comme un miracle, je retrouvais mon sourire aussi.
Ses lèvres me brûlaient le cou, alors que de mes deux mains, j'agrippais sa veste en cuir.
Il remontait le long de ma mâchoire et lorsque nos regards se croisaient, je l'avais vu, cette petite étincelle.

Il m'aimait, dangereusement.

Ses lèvres s'attaquaient aux miennes alors qu'il me portait pour m'assoir sur ses genoux, j'ignorais pourquoi j'avais si chaud, avait-il oublié d'éteindre le chauffage ? Il gouttait mes lèvres et y demandait accès, je le lui donnais et nos souffles s'entremêlait. Alors que nos langues dansaient prodigieusement ensemble ses mains passaient sous mon pull, le contact de ses doigts glacées dans mon dos me faisaient frissonner. Une voix rauque s'échappait de sa gorge et il semblait ne plus pouvoir cesser le baiser, alors que nous manquions d'oxygène.

B...Brayden, je murmurais contre ses lèvres.

Il me quittait et ses lèvres rougies se relevaient, je reprenais ma respiration et tentais de calmer mon cœur qui tambourinait maladroitement dans ma poitrine.

Je collais ma joue contre la sienne, et j'ai pu profiter de la fraîcheur de son corps, mes joues étaient en feu.

Jamais de ma vie, on m'avait aussi bien embrassé. Il avait tellement de...talent ? Je me demande bien comment il arrive à si...

Je n'ai eu personne avant toi.

Je lui faisais les yeux ronds.

T'es bête ? Il sait lire dans les pensées, tu as oublié ?

Gênée j'essayais de regagner ma place mais ses mains sur mes cuisses m'empêchaient toute action.

Comme ça, tu me trouves talentueux ?

Et aller, ça commence...

Son sourire en coin ne le quittais plus.

J'ai jamais dis ça, je murmurais.

Je tournais la tête, en croisant mes bras.

Ah bon, tu veux que je te le prouve peut-être ?

Je lui donnais une tape sur la poitrine, un bruit venant de notre droite nous coupait.
Madison, ma voisine nous avait surprise dans la voiture, dans cette position. Je devais être rouge pivoine.

Je me détachais de Brayden et regagnais le côté passager.

~

Comme ça, vous sortez ensemble ?

Madison nous avait tendu des tasses de café, on avait pas pu refuser son invitation.

Oui, on s'est rencontré pour la première fois à l'école.

Menteur.

C'est si beau !  Moi aussi, j'avais rencontré mon mari au lycée !

— Merci, Madison, au fait, tu pourras surveiller la maison ? Je demandais.

— Je préfère qu'Alba reste près de moi, une fille ne devrait pas vivre toute seule, ajoutait mon petit ami.

À vrai dire...

La porte claquait et une tête blonde franchissait l'encadrement de la porte.

Bonsoir, il murmurait, les yeux rouges, probablement fatigué.

Bonsoir, répondait sèchement Brayden.

Luke ne s'intéressait pas du tout à Brayden, s'installait près de sa mère en brossant ses cheveux de sa main.

Comment se passe la fac Alba ? Vous avez les résultats de vos partiels ?

Je secouais la tête.
On les passe après les vacances.

— Je vois, si tu as besoin d'aide n'hésites pas.

— C'est gentil, merci.

Brayden, levait un sourcil, il avait l'air dérangé. Mon comportement n'était pas adapté ?
Ce faisant tard, on remerciait Madison et on s'apprêtait à quitter la maison mais cette dernière me retenait par le bras.

— Alba, fait très attention à toi, depuis quelques jours, des gens étranges rôdent autour de ta maison, je voulais te prévenir mais... tu n'étais pas là.

On se regardait avec Brayden.

— Merci, Madison.

Brayden passait un bras sur ma taille et on se dirigeait vers la maison.
Je mettais la clé dans la serrure, je prenais une grande inspiration. La maison était comme je l'avais laissé. Rien n'avait changé, je me dirigeais dans ma chambre pour prendre quelques affaires.

Brayden, lui, était inquiet, il faisait le tour de la maison au cas où.
Un bruit strident venait de l'étage et je m'y précipitait.

Mais rien n'était endommagé, je n'arrivais à trouver Brayden. Je sortais dans le jardin, et je le voyais se relever dans le serre en verre ou mes parents jardinait. Des bouts de verres décorait la pelouse et sans attendre je courrais vers Brayden.

Du sang coulait le long de son visage et sa main avait une grosse plaie, il s'était ouverte la peau.

Je ne voulais pas m'évanouir, je me serrais les dents et l'aidait à se relever.

Brayden, tu m'entends ? Tu vas bien ?

Il m'observait sans bouger, puis, sans que je m'y attende, il tombait dans les pommes. Paniquée, je composais directement le numéro de Chris, je ne savais pas s'il était plus opportun de l'emmener à l'hôpital, mais vu son secret, je ne pouvais pas prendre ce risque.

J'essayais de le soulever mais en vain, il ne réagissait même plus.

~

Alba, Alba ?

Je fermais et rouvrais les yeux afin de m'habituer à la lumière de la pièce.

Tu devrais dormir un peu sur le canapé.

Je secouais la tête.

Je vais bien Chris.

Assise sur le parquet, mes mains entourant sa paume, j'attendais patiemment qu'il se réveil.

Ça fait maintenant un jour qu'il dort, il se réveillera bientôt. Ne t'en fais pas il va aller mieux.

— Chris, avant, sa blessure guérissait rapidement, que se passe-t-il ?

Il me fait signe de venir à l'extérieur avec lui. On sortait, en faisant de la marche, il me disait ses mots qui me clouaient sur place.

Tu es son point faible.

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