— Qui peut te menacer ainsi ?
Brayden déposait ma valise alors que je posais le chat au sol de son nouveau chez lui.

— Je ne sais pas, j'ai aucun ennemi.

— Tu seras plus en sécurité ici.

— Merci, je sais que je te dérange, je n'aurais pas aimé venir comme ça mais...

Il passait ses bras sur mon corps, il m'enlaçait.
— Ne dit pas des sottises, tu es toujours la bienvenue.

Je souriais.
— Tu ne me disais pas ça avant, limite, tu me virais de chez toi.

Il me volait un baiser.
— C'était avant.

Sa main remontait le long de mon dos et il me mordillait le cou.

— Brayden arrête, je riais, j'avais l'impression de faire face à un enfant.

Un raclement de gorge nous interrompait, Chris se tenait droit comme un i en haut, sur les marches de l'escalier. Je m'éloignais directement de Brayden, honteuse, je devais avoir le teint cramoisi, je me mordait l'intérieur de la bouche. Brayden lui paraissait plus détenu que moi, un sourire béat figurait sur son visage.

On s'installait tous au salon et Brayden lui expliquait les événements qui s'étaient produites. Ils paraissaient tout les deux inquiets pour moi et cela me faisait plaisir, ils m'accordaient cette importance qui me manquait terriblement.

Alors qu'on sirotait nos tisanes avec Chris, Brayden s'en allait chercher nos repas du soir : Monsieur avait envie de pizzas.

Chris caressait le chat, il semblait hésitant voire pensif...

— Quelque chose ne va pas ? Je lui demandais.

— À quel point connais-tu Brayden ?

Je regardais le fond de ma tasse, c'était une bonne question, il ne me parlait jamais de lui, mais je ne voulais aucunement précipiter les choses avec lui, on avait du temps.

— Je sais ce qu'il est.

— Il t'as donc raconté.

Je hochais la tête et prenais une gorgée de ma boisson.

— Comment vous vous êtes rencontrés, vous et lui ? Vous m'aviez dit que vous n'étiez pas son grand-père.

Il ôtait ses lunettes de vues, son air sérieux avait fait surface.

— Je l'ai trouvé au bord d'une rivière, lorsqu'il avait près de 10 ans, il était censé mourir mais...

Je ne saisissais pas.

— Lorsqu'il était né, il n'était pas un ange ?

— Non, il...il a tenté de se suicider, mais il n'a pas réussit, en principe, il m'expliqua.

— C'est-à-dire ?

— Il a été puni par l'univers Alba, par la faute des choses qu'il a vécu. Il était censé être immortel, mais...

Le bruit de la porte m'avait fait sourciller, des frissons avaient parcourus mon corps. Qu'est-ce qu'il avait vécu ? Avait-il beaucoup souffert ?

— Les pizzas sont arrivées ! Il déposait notre repas sur la table basse du salon, Chris ouvrait le son de la télé, un match de football avait lieu.

— Je vais chercher des verres et des boissons, je proposais.

Il ne détachait pas ses yeux de moi, même pas une seconde. Je rangeais une mèche qui me tombait sur le front et m'en allait chercher les boissons.

Brayden que me caches-tu...?

~

Mon retour à la fac avait été compliqué, j'avais toujours ce mauvais pressentiment, devais-je raconter à Brayden ce qu'il s'était passé ?

— Alors comme ça, vous sortez ensemble avec lui ?
Il fit un signe de tête pour montrer Brayden, quittant la voiture.

— Ça ne te regardes pas Samy, merci pour ton aide l'autre jour, mais cesse d'interférer dans ma vie s'il te plaît.

Il riait, attirant certains regards.

— Peut-être que je m'intéresse à toi, ce n'est pas possible ? Son air joueur me fit grimacer.

— Tu ne m'intéresse pas, j'ai mon cours de droit international, si tu permets.

Je faisais un pas mais sa main s'enroulait autour de mon bras.

— Si tu veux que je te dise tout ce que je sais sur Shelton, on se retrouve sur le toit de l'école à 17h après les cours.

Je me défaisais de son étreinte, il commençait sérieusement à m'énerver avec ces histoires. Soit il me ment, soit il est vraiment sincère comme il prétends l'être.

Pendant les cours, me concentrer m'étais impossible, Ciara ne me parlait plus pour une raison que j'ignorais complètement. Brayden lui, me tenait fermement la main, comme s'il avait peur de me perdre.

Ne t'en vas pas avant moi, vivre me serait impossible...

J'essayais tant bien que mal d'écouter le discours de notre prof, elle parlait d'une lenteur.... trois quarts de la classe n'écoutaient pas.

À la fin des cours, je prévenais Brayden pour qu'il m'attendes à la voiture. Je devais parler avec Ciara, c'était la seule amie que j'avais alors pourquoi ce changement soudain de comportement ? Du jour au lendemain ? J'avais besoin de réponses.

— Ciara, attends, je me plaçais face à elle.

— Oui ?

— Pourquoi tu m'ignores ?

Elle souffla,
— Tu devrais déjà le savoir.

— Non, dis-moi, s'il te plaît. Je ne veux pas perdre quelqu'un qu'il m'est important pour un rien...

— Brayden, tu sors avec lui n'est-ce pas ?

Je hochais la tête.

— Je ne pense pas que tu le mérites.

Attendez, quoi ? J'ai raté un épisode ?

— Tu...Tu as des sentiments pour lui ?

— Dès le premier jour de la rentrée scolaire, j'ai redoublée uniquement pour le revoir, être dans la même classe que lui une seconde fois. Mais tu as tout gâché.

— Écoute, je...

— Pas besoin de t'excuser, de toute façon depuis notre rencontre, tu as toujours été égoïste, m'as-tu demandé une fois comment j'allais ? Mes problèmes ? Alors que moi, je t'ai toujours aidé. Ça suffit maintenant, elle me poussa sur le côté avec son coup d'épaule et moi, je prenais ma tête entre mes mains.

Mon dieu, je suis perdue.

Je marchais vers la sortie, la tête dans les nuages, les questions tourbillonnaient dans ma tête et un mal de crâne pointait le bout de son nez. Une main m'empoignait le bras et je me fis entraîner quelque part.

— Mais vous êtes malade ? Lâchez-moi ! Je geulais alors qu'une panique m'envahissait.

Quand mon visage rencontrait le vent frais, je comprenais ma situation, l'autre idiot m'avait traîné jusqu'au toit.

— J'en ai marre de tes conneries, dis-moi tout maintenant et fiche moi la paix !

Il souriait et me tendait un téléphone.

— Regarde, c'est un film très passionnant.

J'appuyais sur le bouton démarrer et la vidéo commençait, c'était assez sombre mais on distinguait deux personnes, moi & Brayden.
La vidéo avait été tournée lorsque j'étais saoule, après la fameuse fête. Les ailes de Brayden étaient entrain de battre, il volait dans les airs.

— Si les gens voient ça, que penseront-ils ? Si son secret était dévoilé à tous, à ton avis, qu'est-ce qu'il se passerait ? Peut-être qu'ils l'utiliseront comme cobaye, qui sait ?

Mes larmes s'échappaient de mes yeux.

— Tu es vraiment une personne horrible, j'avais vraiment cru que tu avais changé. J'avais espéré.

Il m'arrachait le téléphone des mains.
— Tu vas faire ce que je te dis, si tu veux le protéger.

Alors que je n'eu même pas le temps de contester, ses lèvres se plaquaient aux miennes. J'essayais de le repousser mais il était bien plus fort...

— Alba ?