Chapitre vingt-cinq
— Alba, Brayden ne te l'a pas dit, mais...
Chris était préoccupé et hésitant, ne sachant pas comment me dire les choses qu'ils me cachaient.
— Tu dégage quelque chose qui le rends faible, on l'a remarqué ensemble.
— Mais je n'ai rien, je..je suis normale.
Il levait la tête et regardait les arbres.
— Ce n'est pas toi le problème, c'est lui, tu connais sa vraie nature. Il a l'interdiction d'entrer au Paradis. Il est banni.
— Je sais...Il est comme ça parce qu'il a tué son père.
Il me regardait.
— Ezel ne peut jamais tenir sa langue.
— Pourquoi il a fait cela ?
Il caressa sa barbe de quelques centimètres.
— Brayden voulait empêcher son père alcoolique de battre sa mère, mais, il l'a planté, accidentellement.
Ce que je venais d'apprendre me retournait l'estomac. Je ne trouvais plus les mots.
— Son père était violent, il s'en prenait souvent à Brayden...Mais quand il a vu son père lever la main sur sa mère, l'enfant en lui a réagit pour la protéger, il aimait beaucoup sa mère.
Je levais les yeux au ciel, et priais secrètement à dieu, qu'il soit heureux à partir de maintenant et pour l'avenir. Il a tellement souffert, la vie ne lui a pas fait de cadeau et comme si ces événements ne lui suffisaient pas, il m'a rencontré...
— La vie ne l'a pas épargné...
Le vent me caressait la peau, les nuages gris grondaient au dessus de ma tête, il allait pleuvoir d'une seconde à l'autre donc on rentrait à la maison.
— Chris, qu'est-ce que j'ai pour le rendre faible ? Si son état s'est dégradé après m'avoir rencontré, j'en suis la cause...
Le vieillard enlevait son manteau et allumait une cigarette alors qu'on s'installait sur le fauteuil.
— J'ignore, peut-être l'amour ? Tu es son premier amour.
Je jouais nerveusement avec les bagues que je portais aux doigts.
— Qu'est-ce que je devrais faire ?
— Je ne voudrais pas t'influencer sur tes choix.
Le parquet craquait et on regardait Brayden, ce dernier avait mauvaise mine, ses yeux s'ouvraient à peine. Il semblait malade, accablé...
— Brayden, tu devrais te reposer.
Je me précipitais vers lui mais, quelque chose me bloquais : Ma conscience. Je ne voulais le toucher et si c'était mon contact qui le rendait ainsi ? Dois-je garder mes distances ?
Il s'installait dans le canapé, les yeux mi-clos. Chris lui, s'en allait en prétextant aller surveiller les employés aux cafés mais je savais qu'il désirait nous laisser seuls.
— Tu vas bien ? Tu as mal quelque part ? Je le questionnais.
Il passait ses mains sur son visage.
— Alba, je sais que tu es inquiète pour moi mais je vais bien.
Il dit cela pour ne pas me rendre triste, je le sais.
Alors qu'il baisse son bras, j'aperçois une marque le long de son bras. Une coupure.
— Brayden ? Tu t'es fais ça chez moi ? Tu ne l'avais pas. On a bien tout désinfecté !
J'avais pointé sa cicatrice et il suivait mon signe.
— Tu es fatigante, il avait prononcé ses mots en m'attirant sur ses genoux.
— Brayden, arrête tu es pas en forme, qu'est-ce que c'est ? Et que s'est-il passé dans le jardin ? Je murmurais.
Il ne voulait pas cracher le morceau, mais le brusquer n'était pas mon but, alors je n'insistais pas plus.
Mon dieu, comment je vais garder mes distance ?
— Merci d'être là, ses doigts me caressaient la joue et sa barbe de quelques jours me chatouillait le cou.
— Brayden...
Il relevait la tête et ses yeux me désarmaient.
— J'adore entendre mon nom sortir de ta bouche.
Ses lèvres étaient à plus que quelques centimètres, mais je ne devais pas y succomber...Non ! Je posais ma main sur sa bouche, à contre coeur.
— Je vais te préparer à manger.
Je me levais et fuyais à la cuisine.
Alors que je coupais les oignons pour lui faire une soupe de brocolis, je manquais de me couper les doigts à plusieurs reprises. J'avais la tête ailleurs, plus précisément à notre conversation avec Chris.
Par ma présence, je le blessais...
Tu dois partir...
Après avoir préparé la soupe, je plaçais le jus d'orange pressé et la soupe sur un plateau, mais j'arrivais pas à le porter. Les mains tremblantes, de chagrin.
Je remplissais mes poumons d'oxygène et souriais difficilement.
— Vu que ça a duré longtemps, je suis venu te voir, tout va bien ?
Je retenais mes larmes en me mordant la lèvre, mon cœur me faisait atrocement mal et j'avais l'impression qu'une forte pression compressais mon cœur.
— Oui, ça va, je lui souriais malgré moi.
Il m'approchait pour m'enlacer, mais je l'évitais.
Sans que je le vois venir, il m'avait prit par le poignet et je me retrouvais plaquée au mur. Ses mains avaient prises en otages mes poignets et ses yeux me fixaient, recherchant une quelconque réponse à mes agissements.
— Alba, tu ne sais pas mentir, cesse cela.
Mon corps se raidissait, il arrivait à lire en moi, comment garder mes distances face à lui ?
— Je....
Ses lèvres me coupaient la parole, mais cela n'avait l'air d'aucun de nos précédents baiser. Celui-ci était beaucoup plus frénétique. Je posais une main sur son torse pour le repousser mais il récupérait ma main et son emprise se fit plus conséquent.
Je ne veux pas le perdre, je n'ai plus que lui...
Une larme s'aventurait sur ma joue, puis je ne ressentais plus aucune pression sur moi. Ses lèvres se décollait des miennes, il m'avait prit dans ses bras et je n'avais pas rendu son étreinte, j'aurais tellement aimé.
— Alba, dis-moi tout...
Trouve une excuse Alba...
Je fouillais dans mon esprit et dans mon imagination, comment allais-je réussir à m'en aller ? À lui donner sa puissance d'avant ?
— Je suis désolée Brayden...
Il me regardait, inquiet.
Je me levais et m'en allais dans la chambre pour mettre mes affaires dans une valise, pendant ce temps, je devrais bien trouver une idée.
— Alba ? Qu'est-ce que tu fous ?
Il essayait d'enlever mes vêtements de mon sac mais j'agissais plus rapidement que lui.
— Je m'en vais Brayden, je n'ai plus rien à faire ici, ma voix se brisait.
— Pourquoi ? Donne-moi juste une bonne raison ! Je ne pige rien !
Je soufflais, j'avais trouvé une idée, aussi dégoûtant qu'il paraisse.....
— Je ne savais pas comment te le dire...Mais je, j'ai fais une erreur.
— De quoi tu parles ?
— J'ai couché avec Samy, le jour où, il m'a sauvé de l'autre voyou....
Il levait les sourcils, j'espérais qu'il me croit.
— Je pensais qu'il disait des conneries....
Attendez, quoi ?
— Comment ça ?
— J'étais allé chez lui pour supprimer la vidéo, mais il m'a vu dans sa chambre et il m'a dit des conneries, fin, je croyais que c'était des conneries.
— Brayden, je....
Il quittait la pièce sans plus un mot, ni aucun regard.
Je l'entendais dévaler les escaliers à toute vitesse et un coup violent dans un mur, ses injures retentissaient dans ma tête. Il claquait la porte et la maison était plongée dans un silence religieux.
Je pleurais en m'empressant de ramasser mes affaires. Je le fais pour son bien, pour la première fois de ma vie, je ne suis pas égoïste, je me répétais pour me convaincre de m'en aller.
Je prenais ma valise, enfilait mon manteau et quittait la demeure. Devant la maison, je jettais un dernier coup d'œil à celle-ci, je m'étais tellement habituée à lui, à cette maison, à cette vie...
Je portais la valise et m'en allait jusqu'au bord de la route pour appeler un taxi.
— Je t'avais dit, petite.
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