Chapitre onze

— Alba fait gaffe !

— Qu..?
Une douleur lancinante me traversait, mon visage me brûlait et je tombais sur le cul.

— Alba ! S'écriait Ciara.

Je détestais le foot, je m'y étais inscris avec Ciara pour obtenir des points « bonus » pour le jour de l'examen. À titre de bonification, j'avais mis ma vie en danger.
Je posais une main sur mon front et dès que je voyais mon t-shirt se tâcher de sang, ma tête tounait.

— Monsieur ! Geulait Ciara pour une énième fois mais notre prof était trop occupé à draguer la prof de tennis du stade d'à côté.

—Ciara, je...

Des bras m'enveloppaient et je me sentais flotter, je tenais mon nez d'une de mes mains pour arrêter l'écoulement du sang. De l'autre, je m'agrippais à lui.

J'aurais aimé l'insulter et me dire de me lâcher mais je n'étais pas en position de spéculer, j'avais un mal de chien et de plus, je me sentais partir peu à peu.

— Je ne me sens pas bien, je murmurais le souffle court.

Ma main lâchait mon nez,  ma respiration revenait peu à peu.

— Ne te fatigue pas, je t'emmène à l'infirmerie.

~

Je clignais des yeux, une fois, puis deux. Des murs d'un ton vert m'affrontaient, ça me rendait encore plus malade. 
J'étais allongée sur un lit simple et ma tête me faisais attrocement souffrir.

— Vous vous êtes réveillée mademoiselle ?

Un homme portant une blouse blanche s'abaissait et récupérait la poche de glace.

— J'ai rien de grave ?

— Non, je pense qu'avec le choc qu'il a subit, votre nez à saigné, mais il n'y a aucun signe apparent de nez cassé. Vous arriver à respirer ?

Je touchais mon nez du bout de mes doigts.

— Merci, oui j'y arrive.

— Êtes-vous hématophobe ?

Je haussais les sourcils.

— Héma...quoi ?

— Hématophobe, ce sont les personnes qui ne peuvent pas voir du sang, vous êtes tombée dans les pommes. Il m'expliquait en me tendant une nouvelle poche de glace.

— Je ne sais pas, ça m'arrive pour la première fois.

— Alba ? Tu vas mieux ? Ciara faisait irruption dans la pièce.

Elle déposait mon sac au pied du lit.

— Un peu mieux.

— Vous pouvez partir lorsque vous vous en sentirez capable, l'infirmier quittait la salle, nous laissant seules.

— J'ai raté beaucoup d'heure ? Je demandais à ma camarade.

— Non, seulement 30 minutes, mais il y a plus grave.

J'attendais qu'elle continue en me redressant.

— Brayden est entrain de se battre contre Samy, le gars qui t'as lancé accidentellement le ballon.

~

Je patientais devant le portail, les élèves étaient tous partis. Je voulais le remercier, même s'il s'en contre-ficherait, comme la dernière fois. Samy, le gars qui m'avait blessé sortait avant, pendant que Brayden était toujours avec le directeur.

— Bouffonne, il me crachait avant de monter dans sa voiture de luxe Allemande.

Je soupirais, moi qui voulais me faire discrète et vivre paisiblement, ce fut un échec.

Des minutes passaient, l'écran de mon téléphone m'indiquait 18h et je le vis, venir dans ma direction.

— Écoute, je...

— Montes et ne me refait pas le même coup qu'hier, je te propose juste de te raccompagner chez toi, ne te fais pas d'idée.

Il s'installait dans sa voiture et après quelques minutes d'hésitation, je montais côté passager.
Je lui donnais l'adresse de chez moi et il conduisait .
C'était calme et je cassais ce moment :

— Pourquoi tu m'as aidé ? Je ne t'ai rien demandé.

Mais c'est vrai quoi, pourquoi il est toujours à travers de mon chemin et joue au super-héros ? Depuis notre première rencontre j'ai du mal à le cerner et je déteste ce sentiment. Je veux connaître la personne à qui je parle.

— Tu aurais préféré que je te laisse comme ça ?

Il m'avait donné une bonne réponse, tout pour me clouer à ma place, je le prenais comme un « ferme ta geule ».

— Tu ne peux pas me remercier au lieu de poser des questions débiles ?

Il mettait son clignotant et tournait dans ma rue.

— Merci.

— Enfin quelque chose de correcte qui sort de ta bouche, madame l'entêtée.

Je m'offusquais, moi entêtée ? Il se fout de moi.

— C'est toi qui est têtu ! Je lançais.

Il arrêtait la voiture mettant fin à notre débat, je m'apprêtais à sortir mais je vis la blessure sur sa lèvre et sur son front.

— Tu dois te soigner, je murmurais.

— Je le ferais chez moi, ce ne sera pas approprié, de me retrouver chez toi, puis tes parents...

— Tu habites à plus d'une heure d'ici et...mes parents ne sont pas là.

Je me dirigeais vers la maison et il m'emboita le pas, une fois entrés, je lui indiquais le salon et refermais la porte.

— Tu veux un truc à boire, le temps que je trouve la trousse de soins ?

Je lui devais au moins cela.

— De l'eau ,s'il te plait.

Je lui remplissais un verre d'eau et le lui ramenais. Pendant ce temps, j'allais à la salle de bain et fouillais les tirroirs, je trouvais la trousse rouge.

— Il a un nom ? Il me demandair alors que je l'avais rejoint au salon.

Je secouais la tête, en indiquant la boule de poil.
— Je ne lui ai pas encore trouvé de nom.

J'ouvrais la trousse et y sortais de la biseptine pour désinfecter sa plaie, des cotons, des pansements et de la pommade.
J'imbiblais le coton du spray et déposait légèrement sur ses deux plaies.

Son regard ne me lâchait pas d'une semelle et je commençais à me sentir...désemparée.
J'abandonnais le coton et entreprenais d'ouvrir le pot de la pommade, qui bien sûr refusait de coopérer.

Poisse, poisse...

— Laisse, je vais faire.

Il prenait le pot et il céda à sa force, comme par hasard... il me tendait le pot, je prenais un coton de tige et étalais de la pommade dessus, les mains tremblantes, j'en déposais un peu sur son front, et lui mettais un pensement.

Mais arrivé sur ses lèvres mon cerveau se paralysait. Ses yeux couleurs charbon me fixaient, l'air joueur.
Il prenait ma paume dans la sienne, alors que mon coeur frappait douloureusement ma poitrine. Il déposait de la pommade près de la comissure de ses lèvres où il s'était blessé.

Puis il retira sa main et se redressait avant de me chuchoter à l'oreille :

— Tu vois, ce n'est pas si difficile...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top