Alec envoya un coup de poingts dans le sac de frappe. Puis deux. Puis trois. Puis quatre. Il s'arrêta quelques secondes pour boire et ferma les yeux.

Une image lui revenait sans cesse. Une image et un nom.
Calypso Elizabeth Mercer-Bane.

Alec secoua violement la tête et jeta sa bouteille d'eau au sol. Pendant qu'elle roulait, il envoya encore une dizaine de coup de poingts sur le sac de frappe sans que ce nom sorte de sa tête.

Calypso Elizabeth Mercer-Bane.
Calypso Elizabeth Mercer-Bane.
Calypso Elizabeth Mercer-Bane.

Alec finit par stabiliser le sac de frappe et appuyer son front moite de sueur dessus. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Ce nom se répétait en boucle dans sa tête comme une musique incessante, l'image restait gravée dans sa mémoire et une étrange chaleur se répandait dans son bas-ventre. Il ferma les yeux et revit le nez aquilin, les traits fins, le sourire angélique, les fossettes et les yeux. Ses putains d'yeux qui l'hypnotisaient à chaque fois qu'il les voyait.
Violement, il remit un coup de poingts dans le sac et se répéta encore et encore jusqu'à ce qu'une voix l'interrompe et le fasse sursauter.

- Tu vas finir par te faire mal tu sais.

Alec se retourna. Isabelle le regardait bras croisés, appuyée contre le mur.

- C'est bon Izzy, gromella-t'il en se retournant. Je vais bien.

- Alec, je suis ta soeur, répliqua-t'elle. Je te connais par coeur. Qu'est-ce que tu as ?

Alec prit le temps de remttre son t-shirt pour masquer son torse constellé de rune avant de répondre.

- Tu promet de ne pas te moquer ?, demanda-t'il.

- Je te le jure, déclara solenellement Isabelle.

- Je ne me sens pas très bien, avoua Alec. Je... j'ai un truc au ventre et.... Je n'arrête pas de penser à Calypso. Je n'arrive pas à me la sortir de la tête.

Isabelle vint se mettre face à son frère en souriant.

- Mon pauvre Alec, tu n'es pas malade ! Tu as juste eu un bon gros coup de foudre pour Calypso !

- Non, fit-il en secouant la tête. Les coups de foudre, ça n'existe pas Izzy.

- Oh que si !, répliqua Isabelle. Tu es amoureux de Calypso.

Alex se passa la main dans les cheveux, les ébouriffant encore plus qu'ils ne l'étaient déjà.

- Et je fais quoi du coup ?

- Tu l'appelles, dit Isabelle en lui tendant son téléphone, et tu lui proposes un dîner.

- Tu es sûre de toi ?, demanda Alec, sceptique en prenant le portable.

- Certaine, affirma Isabelle. Appelle-la.

Alec obtempéra et composa le numéro de Calypso. Elle décrocha au bout de deux sonneries.

- Isabelle ?, fit-elle d'une voix endormie.

- C'est Alec. Je t'ai réveillé ?

- Oh, Alexander. Non, ce n'est pas grave. Ça m'apprendra à abuser des tangos de Magnus. Ils sont délicieux.

- Je m'en doute, dit Alec en souriant d'un air niais.

- Donc, fit Calypso après un moment de silence. Pourquoi tu m'as appellé ?

- T'es libre ce soir ?, demanda Alec sans réfléchir.

- Peut-être, répondit-elle d'une voix où perçait un sourire. Ça dépent pourquoi.

- Si je t'emmène dîner tu dirais quoi ?

- Je dirais probablement oui, dit doucement Calypso.

Alec sentit son coeur battre si fort qu'il aurait pu sortir de sa cage thoracique.

- Alors rendez-vous à 20 heures. Je passe te prendre chez toi.

- Ça marche, acquiesca-t'elle.

- À ce soir, dit-il en souriant.

- À ce soir, murmura-t'elle avant de raccrocher.

Ceci fait, Calypso reposa son téléphone sur sa table de nuit et s'étira comme un chat bienheureux. Pour une raison qui l'échappait, elle était ravie par la perspective d'un dîner avec Alexander Lightwood.
Non, se morigéna-t'elle. La raison ne lui échappait pas. Alexander lui plaisait. Plus que n'importe qui ne lui avait jamais plu. Ce dîner était une excellente idée.

La sonnette d'entrée la tira de sa rêverie. Se levant, Calypso enfila une robe de chambre par-dessus sa nuisette et se dirigea vers la porte d'entrée. Quand elle l'ouvrit, elle se retrouva face à Maryse Lightwood.

- Bonjour Calypso, dit-elle simplement.

- Maryse ? Qu'est ce que ...

- Je peux rentrer ?, demanda Maryse.

Calypso ouvrit grand la porte et conduisit Maryse vers le salon.

- Vous voulez boire quelque chose ?

- Un verre d'eau s'il te plaît.

- Je vais juste m'habiller ,je reviens dans deux secondes, prévint Calypso après avoir déposer un verre d'eau sur la table

Filant dans sa chambre, Calypso enfila vite un t-shirt à l'effigie du drapeau arc-en-ciel qu'elle avait acheté lors de la Gay Pride new-yorkaise et un jean noire. Se regardant dans le miroir, elle rassembla ses cheveux blonds en une haute demie-queue de cheval.

- Vous vouliez me parler ?, demanda-t'elle à Maryse en revenant au salon.

- Oui. J'ai en fait une proposition à te faire.

- Je vous écoute, répondit la blonde en prenant place sur le fauteuil.

- Calypso, commença Maryse, tu es la plus puissante sorcière du monde entier et sûrement une des meilleures Chasseuse d'Ombres que la Terre ait porté. Mais tu manques d'entrainement et tu n'as même pas ta rune angélique.

- Et donc ? , répondit Calypso en levant un sourcil en l'air.

- Et donc, j'aimerai que tu viennes habiter à l'Institut.

Calypso se redressa tel un ressort.

- Pardon ?

- Ce serait temporaire, la rassura Maryse. Juste le temps de te perfectionner, d'apprendre les techniques de combat et de dévellopper tes dons. Mon fils Alec est un des meilleurs soldats de l'Institut. Je parle en son nom en affirmant qu'il serait ravi de te servir de mentor.

" Gênant. ", songea Calypso.

- Maryse, honnêtement j'en serai honorée mais je... il faut que j'y réfléchisse un moment. Ce n'est pas une décision à prendre à la légère.

- Je comprend, dit Maryse en se levant.

- Je vous communiquerait ma réponse d'ici la fin de la semaine.

Maryse sourit et prit Calypso dans ses bras.

- Ton père serait tellement fier de toi.

" Qu'est-ce qu'ils ont tous à me répéter ça ? "

Calypso sourit à Maryse et la guida vers la sortie. Quand elle fut partie, la blonde s'adossa à la porte et soupira en passa la main dans ses cheveux.