HOW FEAR DOES THE DARK GO - ANYA MARINA

Lorsque Calypso ouvrit la porte de son appartement, un étrange sentiment la saisit. Un sentiment de malaise profond qui s'ancra en elle comme du béton. Mais il était impossible pour elle d'en connaître la raison. Elle fronça les sourcils.

- Il y a quelque chose d'anormal, dit-elle en se tournant vers Jace, Clary, Alec et Isabelle. Restez derrière moi.

- On a nos armes et on sait s'en servir. Laisse-nous passer, répondit Jace en dégainant son poignard séraphique.

Calypso le repoussa sèchement à l'arrière.

- Tes joujoux de Chasseur d'Ombres ne te serviront à rien contre les pouvoirs d'un sorcier déchaîné.

- Tu crois ça ?, la nargua Jace.

- C'est un fait et non une croyance. Et puis, c'est mon appartement. Je passe devant.

Prudement, Calypso pénétra dans l'appartement. Celui qui était passé par là n'était apparement pas très soigné et avait complètement saccagé les lieux. Le canapé était éventré, la table basse en verre renversée, les restes des bibelots gisaient par terre et la fenêtre de la terrasse était grande ouverte. Le vent balayait les cheveux blonds de Calypso.
Jetant un coup d'oeil circulaire sur la pièce, Alec avisa un cadre photo brisé reposant au sol. L'instantané représentait un Chasseur d'Ombres, facilement reconnaissable grâce à ses cicatrices argentées laissées par d'anciennes runes, et une femme aux cheveux roux flamboyants qui riaient aux éclats. Un bébé joufflu à la tignasse blonde hirsute et aux yeux violets se tenait entre eux et tendait les bras à l'objectif. Leur bonheur était presque palpable. Calypso surprit le regard d'Alec sur le cliché. Ses traits se durcirent. D'un pas vif, elle se dirigea vers le cadre et le prit délicatement entre ses doigts fins. Elle observa un moment les  trois personnages puis reposa le cadre à terre.

- Il est encore là. Je le sens.

Voyant ses iris assombries, Jace hocha la tête et se tourna vers Isabelle et Clary.

- On va inspecter l'appartement en deux groupes. Moi, Izzy et Clary, on va faire la grande terrasse et le bureau . Alec et Calypso, vous faites les deux chambres et la Bibliothèque de Verre. On est OK ?

- Comment est-ce que tu connais la Bibliothèque de Verre ?, le questionna Calypso en fronçant les sourcils.

- Tout le Monde Obscur la connait. Elle est quasi-mythique, répondit Jace, mal à l'aise.

- Le Monde Obscur n'a visiblement rien d'autre à faire, bougonna la blonde. C'est bon, on y va.

Tout le monde hocha la tête et partit chacun de son côté. Alec tendit son poignard séraphique à Calypso qui le regarda sans rien faire, surprise.

- Tiens. Tu en auras sûrement besoin.

- Tu sais que je suis une sorcière ?

- Ah oui, balbutia Alec. C'était con.

Sans répondre et un sourire flottant sur les lèvres, Calypso saisit le poignard et passa son index sur la lame, produisant une lueur mauve. Quelques secondes plus tard, une épée effilée comme un rasoir avait prit la place de l'arme initiale. Alec haussa un sourcil.

- J'ai toujours préféré me battre à l'épée, dit-elle légèrement. Viens, on commence par la Bibliothèque.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Ils pénètrerent à petits pas feutrés dans la Bibliothèque. Alec s'arrêta sur place.

- Wow, c'est... Wow, souffla-t'il, impressioné.

La Bibliothèque de Verre, qu'il avait imaginé petite et en désordre était en réalité un immense pièce qui s'élevait sur cinq ou six étages au-dessus du sol de manière circulaire. Le haut plafond en verre brillait de mille feux au clair de lune et illuminait par la même occasion les cheveux de Calypso. Alec jeta un oeil au rayonnage le plus proche. Le Crime de l'Orient-Express, La Voleuse de Livres, Docteur Jekill et Mister Hyde , La Jeune Fille et la Guerre,... Aux oeuvres classiques se mélaient les romans modernes. Tout à fait le genre de bouquin qu'il aurait pu lire.
Un bruit se fit entendre au niveau du troisième étage, côté gauche. Posant son index sur ses lèvres, Calypso fit signe à Alec de ne pas faire de bruit. Le brun hocha la tête et, tandis qu'elle passait devant lui, il se plaça automatiquement de manière à protéger ses arrières. Lorsqu'ils arrivèrent au troisième étage, Calypso pila net, faisant se retourner Alec.

Un homme aux cheveux jaune paille sales et à la trentaine sonnante se tenait devant lui. Ses vêtements étaient en lambeaux, ses gestes précipités. Il fouillait dans les rayonnages et une dizaines de livres ouverrs gisaient déjà à ses pieds.

- Vous avez trouvé votre bonheur, j'espère ?, lâcha Calypso d'un ton méprisant.

L'homme sursauta et se retourna. Lorsqu'il aperçut la blonde, son visage crasseux et émacié s'illumina. Il sortit lentement un poignard séraphique de sa saccoche.

- Calypso Mercer-Bane, souffla-t'il en se tournant vers eux.

L'intéressée frémit et ressera sa poigne sur le pommeau de son épée.

- Louis Carstairs. Que me vaut cet honneur ?

- Tu le sais très bien voyons !, ricana Carstairs. Valentin est à ta recherche.

- Valentin est à la recherche de tous les sorciers, rétorqua Calypso.

- Mais tu ne sais très bien qu'il ne veut que toi, déclara Carstairs. Et ce soir, en te livrant à lui, il m'honorera de sa confiance.

- Vous, les membres du Cercle, vous m'avez toujours fait pitié à faire les chiens auprès de Valentin pour obtenir une caresse.

Louis Carstairs lâcha un grognement de rage et se jeta sur Calypso qui l'esquiva d'un bond souple avant de faire sauter son poignard à l'aide de son épée. Désarmé, Carstairs fit une balayette à Calypso qui atterit violement par terre. Il récupéra son poignard et l'enfonça dans le bras de la blonde qui lâcha un cri de rage et de douleur. La flèche d'Alec atteignit le membre du Cercle au torse. Celui-ci hurla et au même moment, Calypso plongea son épée dans son coeur, éclaboussant son beau visage de sang frais. Lorsqu'elle retira sa lame,Carstairs s'écroula au sol, mort.

Sûrement alertés par les bruits, Jace, Isabelle et Clary débarquèrent à leur tour. Ils trouvèrent Alec penché au-dessus d'un cadavre et Calypso couverte de sang en train d'ôter le poignard profondément enfoncé dans son bras.

- Laisse, je vais t'aider, dit Isabelle en s'avançant.

La brune vint prendre le manche du poignard et tira la lame de la chair à vif. Calypso blêmit et serra les dents.

- Calypso tu vas bien ? C'est qui le cadavre ?, les questionna Clary. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Valentin, cracha presque Calypso en jetant le poignard de Carstairs au loin en un geste rageur. Encore et toujours lui.

Elle se tourna vers le corps de Louis Carstairs et avisa la rune du Cercle sur son cou.

- Il veut ma capture.

- Pourquoi ?, s'écria Clary. Pourquoi toi ?

- Aidez-moi à ranger l'appartement. Et ensuite je vous dirais tout.

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