Calypso ouvrit doucement les yeux. Elle sentit un tissu sous sa joue et le rythme régulier d'une respiration soulever le haut de son corps puis le rabaisser. Elle se redressa et s'étira comme un chat bienheureux. En croisant le regard d'Alec, ses lèvres s'étirèrent en un sourire qui dévoila ses fossettes.

- Oh, l'Ange soit loué, tu vas bien, soupira-t'elle en passant sa main dans ses cheveux emmêlés. Pourquoi tu ne m'as pas réveillé ?

- Tu étais si paisible, murmura-t'il en souriant. Je ne voulais pas te déranger.

- Dit le gars qui a frôlé la mort, plaisanta Calypso.

Alec perdu son sourire, faisant immédiatement Calypso regretter ses paroles.

- À ce point ?

Calypso porta ses yeux sur la pièce pour ne pas avoir à le regarder.

- Calypso, insista Alec. Je peux tout entendre.

- Tu hurlais comme un possédé, chuchota-t'elle. Tu hurlais mon nom, ceux des membres de ta famille et tu suppliais qu'on ne nous fasses pas de mal. C'était de la pure torture mentale et physique de te voir comme ça Alexander. Vers la fin, tu as cessé d'hurler, tu semblais calme, je me suis endormie sans le vouloir. Selon Frère Enoch, si tu ne te calmais pas, tu... tu n'aurais pas survécu. Je ne sais pas ce que j'aurai fait si tu étais...

La voix de Calypso s'étrangla. Alec resta un moment silencieux.

- Qui a fait ça ?, finit-il par demander.

- Thomas, lâcha Jace en apparaissant dans la pièce. Il a menacé le médecin de l'Institut pour qu'il donne à Raje le flacon d'hallucinogènes. Il est transporté à la Cité des Os pour y être jugé en ce moment même.

- Ça n'a pas de sens Jace !, protesta Alec. Je connais Thomas c'est quelqu'un de bien et...

- Et c'est surtout un bon acteur, l'interrompit Jace. Il était fou de rage lorsque tu as eu ta promotion parce qu'il aurait dû l'avoir depuis le début.

- Qu'est-ce que les Frères Silencieux vont lui faire ?, demanda Calypso.

- Ils vont lui faire avouer ce qu'il a fait, puis ses runes lui seront retirées. Selon l'Enclave, une tentative d'homicide sur un dirigeant est passible de la peine de mort. Il a de la chance.

- Il n'a que ce qu'il mérite Alec, dit Calypso.

Alec hocha la tête, peu convaincu. Il découvrait que le sentiment de trahison était le pire que l'on pouvait éprouver.

- Au fait, Calypso, t'es mignonne quand tu dors, dit Jace en souriant, faisant éclater de rire Alec.

-Pardon ?

- Quand je me suis réveillé, tu étais endormie sur moi, expliqua Alec, un sourire fatigué aux lèvres.

- Il ne voulait pas te réveiller, poursuivit Jace, alors pendant une demie-heure, on lui a fait ses analyses médicales alors que tu dormais. Tu ne t'es pas réveillée, tu n'as bougé, c'était impressionnant. Même au moment où Isabelle et moi, on est venus le voir, tu dormais profondément. À ce stade-là, ça relevait de l'exploit.

- Par l'Ange, gromella Calypso en se couvrant le visage des mains, Alec je te hais.

- Moi aussi, je t'aime.

- Je vous laisse les tourtereaux, dit Jace en souriant. Alec, le médecin viendra te voir dans trente minutes.

Jace partit aussi vite qu'il était arrivé, laissant Calypso et Alec seuls. Le brun se releva sur ses oreillers et but le verre d'eau que Calypso lui tendit.

- Tu dois avoir soif, tu as transpiré toutes la nuit.

- Caly,...

- Si tu as encore chaud, tu peux prendre une douche après.

- Calypso,...

- Enfin, si le médecin l'autorise évidemment...

- Je t'aime, la coupa Alec.

Calypso arrêta brusquement son geste, sa main suspendu en l'air. Ses yeux se posèrent sur Alec qui ne se démonta pas.

- Je t'aime Calypso Elizabeth Mercer-Bane, poursuivit-il. J'aime la façon dont tu te mords la lèvre inférieure quand tu réfléchis. J'aime la façon dont tes yeux brillent dans le noir. J'aime la façon dont tu fais tes doubles noeuds à tes lacets avant de sortir. J'aime tes fossettes. J'aime tes chaussons pandas que tu portes même pour aller au supermarché. Je t'aime Calypso.

- Alexander Gideon Lightwood, articula Calypso après un long silence. Je t'aime aussi. Et j'aime comment tu fronces les sourcils lorsque tu lis. J'aime comment tu me souris. J'aime comment tes cheveux retombent tout le temps sur ton front. J'aime comment tu bégaies lorsque tu es gêné. J'aime comment tu caresses mes cheveux. Je t'aime, je t'ai aimé et jamais je ne pourrais cesser.