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PRIAM | Dire que je suis anxieux est un euphémisme. Même avant un combat, je pense que je ne l'étais pas autant. C'est un truc de fou. Ma jambe droite n'arrête pas de tressauter. Heureusement que mon stress ne s'est pas logé dans ma gauche, elle aurait accentué la douleur des points que Connor a réalisés.

Tout à l'heure, ma mère a remplacé le pansement et la cicatrisation suit son cours, il a accompli du bon boulot. Par contre, mes mains ont pris cher, le dessus de mes phalanges est rouge, entaillé à plusieurs endroits. La seule chose qui me console, c'est de penser à l'état dans lequel doit se trouver ce connard d'Andy.

Ma sœur regarde la route défiler sans rien dire et je me demande si j'ai eu raison de lui proposer de venir ce soir.

— Ça va ?

— Oui et encore merci de me servir de cavalier. Tu es sûr que ça ne va pas contrarier Kenzie ?

— La proposition vient d'elle. T'imagines ma chance, je vais être accompagné par les deux plus belles femmes du lycée.

— Si tu le dis...

Mac a eu raison de me souffler l'idée, ça lui fera du bien de voir du monde, de se rendre à cette fête pour oublier les derniers événements. Même si Xéna m'affirme qu'elle gère, je sais tout ce que l'on peut cacher derrière ce simple mot. Pour l'utiliser régulièrement afin de dissimuler mon anxiété, mes doutes ou mes peurs, je perçois l'ampleur de son profond désarroi. Son sourire fané en est le principal représentant.

— Comment as-tu compris que j'étais dans cette maison ?

— Parce que je connaissais les habitudes de Phil. C'était un mec tordu, mais il suivait toujours la même méthode. Il avait ses pratiques et ses rituels...

— Enlever des nanas, les placer dans des cellules immondes, les préparer à sa manière pour qu'elles deviennent par la suite des putes qu'il gardait sous sa coupe en les ravitaillant en came. C'est ça ?

Je me retournais vers elle sous le coup de la surprise pour croiser son regard et déceler son ressenti.

— Comment sais-tu tout ça ?

— Andy a tenu à m'en informer, elle grimace et se détourne vers la vitre de la limousine que James a louée pour nous.

Il a vu les choses en grand pour notre Princesse. Il me tarde de la découvrir dans sa belle robe. Mais il nous reste encore quelques minutes avant de parvenir chez Mac. Alors je veux les consacrer entièrement à ma frangine, qui est forcément impactée par ce qu'elle sait, ce qui aurait pu lui arriver et ce à quoi elle a échappé.

— Tu imagines si tu n'étais pas venu me chercher dans la remise, grâce aux renseignements que t'a fournis Zadig, j'aurais terminé sur un trottoir ou au mieux dans un club de striptease.

— Jamais je n'aurais laissé se produire une telle chose, ma main serre la sienne, autant pour la rassurer que pour m'en convaincre. J'aurais été prêt à accepter n'importe quoi. Et puis Andy est hors service et Phil est mort...

J'aurais tout accompli pour qu'il relâche ma sœur et cette ordure le savait. C'était son ultime attaque afin que je lui cède. Et sans aucune hésitation, je me serais sacrifié pour la sauver. Un frisson dévale ma colonne vertébrale et Xéna s'en rend compte. À son tour, elle serre mes doigts pour me renvoyer sa force.

— Heureusement, tout finit bien, elle me précise en m'offrant un joli sourire.

— Et ce bal va nous permettre de tourner la page.

La voiture se gare devant chez les Mayer-Carlson et je sens mes jambes flageoler en les posant à l'extérieur. La nuit est douce et les étoiles brillent d'un éclat sans pareil dans ce ciel d'encre. Je ne sais pas qui veille sur nous, mais encore une fois, il nous a préservés du pire.

— Tiens, Priam, tu as oublié ça ! elle m'informe en me tendant une boîte.

— Merci. Allez, viens avec moi leur montrer à quel point tu es belle.

Fièrement, je donne le bras à ma sœur et ça me permet de moins stresser. Je sonne et aussitôt la porte s'ouvre sur un James impatient.

— Enfin ! J'ai cru que tu n'arriverais plus.

— Je n'ai qu'une parole, James.

Je pousse Xéna à avancer et immédiatement Connor se dirige vers elle.

— Comment vas-tu ? Tu ne ressens plus les effets du produit qu'il t'a injecté ?

— Non, c'est bon. Merci, Connor...

Il la serre dans ses bras et la relâche avant qu'elle ne craque à nouveau. Elle est encore sensible, mais elle a besoin de mettre cette histoire derrière elle. Alors quoi de mieux que de faire la fête pour ça ?

— Tu es sûre que c'est raisonnable de te rendre à cette soirée ? s'enquiert James.

— Au contraire, ça ne peut que lui changer les idées. Regarde comme elle est magnifique, constate Connor.

— C'est vrai que cette robe te va à merveille.

Ma sœur rougit face aux compliments des deux papas, elle a même droit à un pouce levé de Malcolm. On entend du bruit venant de l'étage et nous nous retournons tous vers l'escalier quand se manifeste Madison.

— Vous êtes prêts pour découvrir la reine du bal ? Alors, voici la plus belle !

Madison se décale et laisse apparaître sa sœur. Je ne la distingue pas bien, vu qu'elle se situe encore sur le palier. Je reste figé sur place à cause de ce que je devine. Je ne vais jamais tenir toute la soirée. James me pousse dans le dos pour que je l'accueille. Les yeux braqués sur le haut de l'escalier, j'attends qu'elle me rejoigne. Elle doit se trouver dans le même état que moi, car elle peine à bouger.

— Je suis là, Luciole.

Mes mots sont sortis à pas feutrés de ma bouche, alors que je reste paralysé quand elle avance d'un pas et qu'elle commence à descendre les marches. Mac est tout simplement divine. Magnifique. J'en ai le souffle coupé. Cette robe épouse ses formes à merveille. Sans parler de cette fente vertigineuse, qui révèle une bonne partie de sa jambe ou de ses escarpins qui font d'elle une femme. Son maquillage un peu plus prononcé que d'habitude permet à ses yeux en forme d'amande de paraître plus grands, ses cheveux sont relevés en chignon laissant s'échapper des mèches bouclées de-ci de-là sur l'arrondi de son visage. Sa bouche recouverte d'un rouge éclatant et brillant la rend encore plus charnue et je n'ai qu'une envie, c'est de l'embrasser. Avant que mon regard ne tombe dans son décolleté, qui met en valeur sa poitrine de la plus merveilleuse des façons. Je suis mort...

— Tu vas arriver à survivre ? se moque Connor.

Mais je ne lui réponds pas. À quoi bon ? Il sait dans quel état je suis. Je reste obnubilé par ma Princesse et lui tends la main pour qu'elle descende la dernière marche. Je lui offre la boîte contenant la fleur qu'elle va pouvoir placer à son poignet.

— Tu es splendide.

— Tu es très beau, toi aussi.

Je dois lui concéder qu'en me voyant dans le miroir je me suis trouvé élégant avec ce costard noir, mes mamans me l'ont confirmé. Elles étaient en pleurs. Ceux-ci étaient de joie de me découvrir autrement qu'en jean troué et tee-shirt sombre.

Je dépose juste un bisou sur ses lèvres si tentantes. Nos iris ne se lâchent pas tandis qu'on entend des reniflements dans mon dos.

— Tiens, Amour, essuie tes larmes. C'est bon, notre fille va seulement à son bal de promo.

La voix de Connor se brise en évoquant cet événement avant de tomber dans les bras de son mari. Ils sont touchants tous les deux. On dirait mes mamans tout à l'heure en nous découvrant ma frangine et moi, prêts à monter dans la limousine. Voir la fierté et le bonheur dans leurs yeux m'a rendu d'autant plus heureux. Fini les soucis, Sandy va mieux et, d'après son médecin, c'était la dernière séance de chimio. Ma sœur est saine et sauve et j'aime la plus belle des femmes.

Ce soir, nous avons bien des choses à fêter.

Mac ouvre la boîte contenant son bouquet, que j'ai fait réaliser afin qu'il nous ressemble. Une rose noire et l'autre en rose, entourées de toutes petites fleurs blanches.

— Je peux, ma Princesse ?

— Oui, mon Chevalier.

Je l'attache à son poignet grâce au ruban en satin alors qu'elle ne le quitte pas la composition des yeux. Sa respiration se calme en l'admirant.

— Merci, il est magnifique. La sombre pour toi et la fleur pastel pour moi.

— Tout comme les cœurs que tu m'envoies dans tes messages.

— Je vais gerber !

On relève la tête et l'on découvre les jumeaux assis sur les marches en train de se marrer en nous regardant faire. On dirait les deux vieux du Muppet show.

— On en reparle dans quatre ans et on verra si tu n'agis pas de la même façon, balance Madison à son frère en lui donnant un coup de coude dans les côtes.

— Ça ne risque pas ! Je suis comme Nono, je suis allergique à ce genre de truc trop gnangnan.

— C'est tellement romantique... regarde même papa a les yeux qui pleurent, elle lui fait remarquer.

— C'est trop mignon, je n'ai pas pu résister, avoue Connor. Tu vois mon fils, tout le monde change.

— Eh bien, pas moi, il annonce avec ferveur.

— On en reparlera, Malcolm, ajoute James. Quand une belle princesse te tapera dans l'œil, toi aussi tu succomberas.

— Jamais. Et qui te dit que ça ne sera pas un prince ?

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➥ Xéna est consciente que, sans l'intervention de son frère et de Connor, ça aurait pu très mal tourner pour elle. Pensez-vous que Andy serait allé jusqu'à prostituer Xéna, comme Phil avait l'habitude de l'effectuer avec certaines de ses recrues ? Ou le lui a-t-il dit pour l'effrayer ?

➥ Xéna a accepté de se rendre au bal de promo avec son frangin qui lui sert de cavalier. Ce dernier avance qu'il va se pavaner avec les deux plus jolies femmes de la soirée. Va-t-il faire des jaloux ?

➥ Priam n'en revient pas de voir sa belle brune avec sa robe à la fente vertigineuse et se demande comment il va survivre à cette soirée. On lui dit qu'en dessous, sa lingerie va lui déclencher encore plus d'effet ?

➥ Malcolm joue les rebelles en proclamant haut et fort qu'il ne cèdera jamais à autant de mièvrerie. Et il en rajoute une couche en balançant qu'il n'irait sans doute pas avec une nana, mais bien un mec. Comment les papas vont-ils réagir à cette annonce ? Le déclare-t-il juste par provocation ?

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✨ Demain matin à 11 h 00, on retrouvera le nouveau chapitre de PRIAM.

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🥰 Bonne journée, mes Infinity Love, gros bisous 😘

🖤 Kty.Romance 🩷